Dossier d’œuvre architecture IA14006173 | Réalisé par
Luis Emmanuel (Rédacteur)
Luis Emmanuel

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2007. En charge d'études thématiques sur le patrimoine mobilier (statuaire publique, peinture religieuse, orfèvrerie, patrimoine funéraire).

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  • opération ponctuelle, cimetières de Caen
Cimetière Nord-Est
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Caen
  • Commune Caen
  • Adresse avenue Victor-Vinde
  • Cadastre 51

Le 31 mai 1880, sur un rapport rédigé par la commission des travaux publics, le maire Paul Toutain fait approuver une délibération portant création de deux nouveaux cimetières, celui du Nord-Ouest et celui du Nord-Est qui doivent remplacer des cimetières du XVIIIe siècle. A partir du 15 janvier 1886, les habitants des paroisses Saint-Pierre et Saint-Gilles, ainsi que les personnes décédées dans l'hôpital proche sont inhumés dans le cimetière longeant la route de Ouistreham (renommée avenue Georges-Clémenceau en 1918), à la sortie nord de la ville. Le cimetière est alors d'une surface d'environ 5,5 ha. En 1907, l'installation de l'hospice Saint-Louis dans l'abbaye-aux-Dames oblige à une modification de la répartition entre les cimetières : une partie des habitants de la paroisse Saint-Pierre est désormais inhumée au cimetière Nord-Ouest. L'agrandissement du cimetière est déclaré d'utilité publique par un décret présidentiel en 1919, mais ne se concrétise qu'à la fin des années 1930 : des terres sont acquises au nord permettant de porter sa surface à plus de 8 ha.

La Ville a obtenu des dommages de guerre pour les travaux de réparation de la conciergerie et des murs de clôture, conduits, sous la direction de l'architecte de la ville André Cauderlier, par l'entreprise Anibalini (travaux terminés en 1960). Le calvaire, qui s'élevait contre le mur de clôture (côté avenue Georges-Clémenceau), lourdement endommagé par faits de guerre n'a pas été remonté.

L'entrée principale avec son double portail pour les véhicules et les piétons et son bâtiment de conciergerie est contemporaine de la création du cimetière. Ouverte sur l'avenue Georges-Clémenceau, elle est restée en usage jusqu'en 1974. L'intensité de la circulation a alors conduit à ménager, cette année-là, une nouvelle entrée avec grille, à l'opposé, sur l'avenue Victor-Vinde, précédée de deux parkings. Cet accès est définitivement adopté après la construction d'un local pour le gardien en 1976.

En 1973, le service des jardins et plantations de la Ville propose un projet d'aménagement des carrés L et K avec des plantations nouvelles, qui n'est pas mené à bien mais aboutit à la réalisation d'un cimetière-parc pour ces deux carrés en 1977. Cet espace paysager de 8000m2, dont les allées ne sont pas rectilignes mais courbes, comprend un jardin du souvenir et un jardin des urnes, complétés en 1983 par un columbarium.

En 1999, à l'initiative du conseiller municipal Xavier Le Coutour, la Ville crée un jardin des anges au cœur du carré J, espace destiné à recevoir les fœtus des "enfants mort-nés avant vingt-huit semaines".

Vers 2002, la Ville a procédé à l'aménagement d'un site cinéraire paysager le long du mur nord-est, destiné à accueillir des cavurnes. Dans ce secteur, un deuxième columbarium est ajouté en 2010, puis un troisième en 2017.

Les dépouilles des soldats allemands ont été déplacées au cimetière allemand de La Cambe, celles des soldats belges réunies en un carré en 1975, contre le mur sud-ouest, du côté de l'avenue Georges-Clemenceau.

Aujourd'hui, 300 places sont encore disponibles dans ce cimetière accueillant environ 200 inhumations par an.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle, 2e quart 20e siècle, 4e quart 20e siècle, 1er quart 21e siècle

Cimetière d'une surface de 8,608 hectares (environ 8200 emplacements), qui se déploie sur une parcelle plane en forme de trapèze située à la sortie nord de la ville. Il est bordé au nord par l'avenue Victor-Vinde, qui accueille depuis 1975 l'entrée principale précédée d'un parking, au sud par l'avenue Georges-Clémenceau, sur laquelle donne l'entrée monumentale d'origine (au numéro 151), à l'ouest par la rue de la Hache. A l'angle de la rue de la Hache et de l'avenue Georges-Clémenceau une porte constituait un accès piéton pour les habitants du quartier Saint-Jean-Eudes. Elle n'est aujourd'hui ouverte que pour la Toussaint et les Rameaux. Les piliers de l'ancienne entrée principale pour véhicule et piéton, possèdent un décor sculpté de couronne végétale et de branche d'olivier (?) tandis que la grille est ornée de symboles funéraires (couronne de cyprès (?), alpha et omega). L'ancienne entrée est encadrée par la conciergerie (édifice en pierre de taille de deux niveaux remontant à la création du cimetière) et un abri-refuge en béton et briques blanches prenant appui contre le mur d'enceinte (qui ne figure pas sur un plan d'agrandissement du cimetière de 1939). L'ancienne conciergerie n'abrite plus de logement mais sert à entreposer du matériel. Le local des gardiens de 1976 est un édifice en béton d'un niveau. Les deux cloches présentes sur l'ancienne conciergerie et sur le local actuel ne sont plus utilisées.

Cimetière indépendant de plan mixte avec une partie de plan régulier datant entre 1880 et 1939, comprenant les murs (numérotés de 1 à 5, le mur sud étant subdivisé en deux) et les carrés de A à J, et un espace paysager de 8000 m2 de quatre pelouses correspondant aux anciens carrés K et L : il abrite entre 100 et 150 concessions de tous types (cavurnes, cercueils en pleine terre ou dans des caveaux), un columbarium, un jardin du souvenir (carré K). Contre la clôture nord-est (en dalle de ciment) a été aménagé, vers 2002, un site cinéraire paysager comprenant deux columbariums (ensemble de cases en granite rouge), conçus par une maison de pompes funèbres, reliés par un chemin engazonné et fleuri, le long duquel sont implantées des cavurnes.

Le cimetière est organisé autour d'une large avenue centrale plantée d'arbres reliant les deux entrées (axe nord-sud). Deux allées perpendiculaires (axe est-ouest) sont plus larges que les autres : l'ancienne allée centrale et celle conçue à l'emplacement du premier mur d'enceinte, dont on peut découvrir quelques vestiges (entre les carrés D et K).

Organisation des sépultures : les concessions à perpétuité sont alignées le long des allées principales du terrain primitif, les tombeaux en forme de chapelle y sont rares (5 : 3 sur les pourtours du carré A, 1 du carré B et 1 du carré F). Au centre du cimetière initial ont été rassemblées les tombes de curés. Un regroupement confessionnel de tombes musulmanes est pratiqué au sein du carré F. Les sépultures individuelles accordées gratuitement par la Ville de Caen pour une durée de 10 ans, ne sont plus regroupées dans un terrain commun mais dispersées dans tous les carrés d'inhumation. Ces inhumations en pleine terre sont signalées par une plaque épitaphe fixée sur une croix ou un panneau en bois. Le caveau provisoire et les ossuaires successifs sont en bordure du carré A, face au carré B pour le premier, face au carré D pour les seconds. Au sein du carré J se trouve le jardin des anges : de forme rectangulaire, entouré d'une haie basse, il est orné d'une stèle du souvenir.

La grande allée nord-sud est goudronnée, les autres larges allées sont en terre recouverte de gravier, tandis que le choix d'abandonner l'usage des produits phytosanitaires a conduit à un enherbement des carrés.

Le long du mur 5 (sud-est), sont alignés trois monuments commémoratifs : un monument érigé par le Souvenir Français en mémoire de Caennais fusillés par les Allemands entre 1941 et 1944 (non étudié), le monument érigé en mémoire des soldats morts pour la France (étudié) et trois reliefs sculptés en bronze, vestiges du monument aux morts de la guerre de 1870-71 (étudié) .

  • Plans
    plan régulier
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • DUPONT, Gustave. Registres de l'Hôtel de Ville de Caen. Délibérations. Inventaire sommaire par Gustave Dupont, ancien conseiller à la Cour d'appel de Caen. Tome X, 1870-1885. Caen, 1895.

    Bibliothèque municipale, Caen : Manuscrit 197
    p. 191, 200, 279.
  • AD Calvados. Série O : O26451. CAEN. Expropriation terrains pour cimetière Nord-Est (1936-1940).

    Archives départementales du Calvados, Caen : 02645
  • AD Calvados. 926W/117. Dossiers de dommages de guerre. Caen, cimetières. Cimetière Nord-Est [193BP].

    Archives départementales du Calvados, Caen : 926W/117
  • AC Caen. 4N 8. Cimetières. Plans : Nord-Est, Nord-Ouest, Venoix, Vaucelles (1900-1980).

    Archives municipales, Caen : 4N 8
  • AC Caen. ARCH 216. Bâtiments communaux. Nouvelle entrée cimetière Nord-Est [1974-1976].

    Archives municipales, Caen : ARCH 216
  • AC Caen. ARCH 216. Bâtiments communaux. Cimetière Nord-Est. Loge. [1975-1977].

    Archives municipales, Caen : ARCH 216.

Bibliographie

  • CHARRIER, Philippe, CLAVANDIER, Gaëlle. Petites dépouilles. Le sort des foetus et des morts-nés. Communications, 97, 2015, pp. 117-129.

  • BERTHELOT, Sandrine, LUIS, Emmanuel, DECAENS, François, DE RUGY, Manuel. Ici repose... A la découverte des cimetières de Caen. Lyon : Lieux Dits, 2017, 80 p. (Collection Parcours du patrimoine, ISSN 1956-0346, n° 414).

    p. 76-79.
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Normandie - Inventaire général
Luis Emmanuel
Luis Emmanuel

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2007. En charge d'études thématiques sur le patrimoine mobilier (statuaire publique, peinture religieuse, orfèvrerie, patrimoine funéraire).

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