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Les parloirs de l'abbaye de la Trinité de Caen ont été reconstruits à plusieurs reprises. Avant qu'ils ne le soient au 18e siècle, les parloirs étaient situés dans un corps de logis donnant sur le cloître. L'inventaire des biens meubles, réalisé au décès de l'abbesse Laurence de Budos, les 23 et 24 juin 1650, précise qu'il s'agit d'un corps de logis bâti sur caves et surmontés d'un grenier1. Il existait, comme l'indique à diverses reprises l'inventaire, plusieurs parloirs dénommés le "grand parloir", que jouxtait une chambre, dans laquelle mangeaient ordinairement les "officiers domestiques", et par laquelle on accèdait à la fois au "petit parloir" et au "parloir de hault", appelé ordinairement "de Madame", c'est-à-dire de l'abbesse. Un petit recueil contemporain, intitulé "Catalogue des abbesses de la Sainte-Trinité de Caen" (1650), recense les travaux menés par l'abbesse Laurence de Budos dans les parloirs 2. Lors de sa visite du 17 décembre 1695, Mgr François de Nesmond, évêque de Bayeux (1662-1715), ordonna, "affin que tout marque la pauvreté et modestie si recommandées aux filles de St Benoist, [qu'] on tirera des parloirs les meubles et tableaux que nous avons remarquées [sic] devoir être par notre visite", ce que refusèrent les religieuses, ces tableaux représentant tous "des histoires de la Ste Ecriture" et le mobilier, de peu de valeur, étant estimé à 25 sols tout au plus3. En l'absence de plans, ces extraits, relevés ici ou là dans les sources, donnent une idée très partielle de la configuration des lieux avant la fin du 17 siècle.

Suite à la décision de l'abbesse Gabrielle Françoise de Froulay de Tessé (1698-1720) de reconstruire les bâtiments conventuels, les parloirs sont détruits.

La reconstruction des parloirs (1698-1702)

Les parloirs font partie des premiers bâtiments reconstruits avec l'aile sud du cloître. Il est décidé de les isoler du reste des bâtiments conventuels et de les implanter perpendiculairement au chevet de l'église de la Trinité, dans l'angle sud-est du bras sud du transept, à proximité du portail bâti à la même époque sur le bras sud du transept (détruit en 1857). Le bâtiment des parloirs est documenté par deux dessins conservés à la Bibliothèque nationale de France (BNF)4. Elévation orthographique du Bâtiment à usage des Parloirs que prétendent faire faire les dames Abbesse et Religieuses de l'Abbaye Royalle de la Très Sainte Trinité de Caen, 1698 bastye en 1702.- Plan, dessin à l'encre aquarellé; 1702. (Bibliothèque nationale de France, département des Estampes. VA-14(4)-FOL)Elévation orthographique du Bâtiment à usage des Parloirs que prétendent faire faire les dames Abbesse et Religieuses de l'Abbaye Royalle de la Très Sainte Trinité de Caen, 1698 bastye en 1702.- Plan, dessin à l'encre aquarellé; 1702. (Bibliothèque nationale de France, département des Estampes. VA-14(4)-FOL)L'un, non signé, représente le plan et l'élévation orthographique du Bâtiment à usage de parloirs que prétendent faire faire les dames Abbesses et Religieuses, portant les dates de 1698, correspondant à la naissance du projet, et 1702, marquant son achèvement. L'autre, de Louis Boudan, représente les parloirs dans son environnement monastique, depuis la prairie au sud (1702). Vue méridionale de l'abbaye depuis la prairie où se distinguent à l'ouest les parloirs, le logis abbatial et le donjon.- Dessin aquarellé, Louis Boudan, 1702. (Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes. VA-14(4)-FOL).Vue méridionale de l'abbaye depuis la prairie où se distinguent à l'ouest les parloirs, le logis abbatial et le donjon.- Dessin aquarellé, Louis Boudan, 1702. (Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes. VA-14(4)-FOL).Le bâtiment des parloirs, construit sur un plan carré, comporte une élévation à travées régulières couverte par un toit brisé à croupes à égout retroussé. Six travées structurent la façade méridionale contre cinq sur la face antérieure. Les deux étages carrés et l'étage de comble sont respectivement éclairés par des fenêtres hautes à arc segmentaire orné d'une clef et par des lucarnes. Un décor de bossages continus en table individualise la travée centrale de la face antérieure surmontée d'un fronton tandis que des chaînes soulignent les angles de la construction. Le plan de la BNF donne le plan du rez-de-chaussée : les parloirs sont desservis par un vestibule transversal, ceux des tourières étant localisés à l'ouest. Les murs de refend qui délimitent ce vestibule central existent toujours aujourd'hui mais les deux escaliers de distribution intérieurs, logés aux extrémités du bâtiment, n'ont en revanche pas subsisté. L'étage, dont il n'existe pas de plan, était vraisemblablement occupé par des chambres, ce que confirment des descriptions de la fin du 18e siècle5. Des reconversions ultérieures, engagées à la veille de la Révolution et aux deux siècles suivants, vont modifier le bâtiment dans ses cloisonnements intérieurs et, dans une moindre mesure, dans son élévation.

La reconversion en logis abbatial : les travaux de Jean-François-Etienne Gilet (1787-1788)

La dernière abbesse de la Trinité, Marie-Aimée de Pontécoulant (1787-1788), décide de récupérer le bâtiment des parloirs pour en faire son logis. A cette fin, elle demande à l'architecte Jean-François-Etienne Gilet d'édifier de nouveaux parloirs, relégués le long du mur de la nef, sur lesquels on dispose de peu d'informations6. Les plans que dresse l'architecte en 17907 et 1793 Plan de la ci-devant Abbaye de sainte trinité de la ville et municipalité de Caën. District de Caën, département du Calvados.- Plume et encre de Chine, Jean-François-Etienne Gilet, 1793. (Bibliothèque de Caen. Ms in-fol° 114).Plan de la ci-devant Abbaye de sainte trinité de la ville et municipalité de Caën. District de Caën, département du Calvados.- Plume et encre de Chine, Jean-François-Etienne Gilet, 1793. (Bibliothèque de Caen. Ms in-fol° 114).(note BM Caen. Ms 114) attestent cette évolution. Dans le même temps, elle demande à l'architecte de mener les travaux d'appropriation du bâtiment de 1702, qui se déroulent sur dix mois. Gilet en perçoit les premiers paiements en décembre 1787 "pour les maçons et manœuvres qui ont travaillé au nouveau Batiment de Me l'abbesse" et extrait la pierre calcaire de la carrière de Carpiquet, auxquels s'ajoutent les charpentiers dès avril et ce jusqu'au mois de septembre pour un montant de 8 409 livres. Outre les architectes, les sources comptables révèlent quelques noms d'artisans intervenant sur ce chantier8 : les plâtreurs Robert Poulain et David œuvrent aux plafonds du logis de l'abbesse, procédant à leur isolation avec de la bourre, Le Vigoureux fournit de la chaux, Nicolle des clous, les architectes François-Etienne Gilet, des poutres et le parement de marbre pour la cheminée et, Pierre Queudeville, du bois. La reconversion du bâtiment en logis abbatial, signalé par la lettre K sur le plan de 1793, modifie la dévolution des pièces et la distribution intérieure : cuisines, offices, salle à manger et autres salles au rez-de-chaussée, appartement "avec toutes les commodités et un grand sallon" au 1er étage, "des appartemens à coucher" au 2e et enfin un grenier9. Une galerie couverte, référencé à la lettre L sur le plan de 1793, partait de l'angle sud-ouest du bâtiment en suivant le mur de soutènement jusqu'à une petite construction en rez-de-chaussée, au pied du pavillon demi-hors-œuvre de l'aile sud des bâtiments conventuels10.

Détail : Vue de l'abbaye aux Dames, prise des prairie Saint-Gilles. Huile sur toile, Philippe Deshayes, 1807. (Région Normandie).Détail : Vue de l'abbaye aux Dames, prise des prairie Saint-Gilles. Huile sur toile, Philippe Deshayes, 1807. (Région Normandie).Le corps de bâtiment de trois travées, adossé à la face sud de la salle capitulaire dans le prolongement des anciens parloirs, est attesté dans les documents iconographiques au début du 19e siècle (tableau de Philippe Deshayes, Vue de l'abbaye aux Dames, prise des prairies Saint-Gilles, 1807, Région Normandie) ; d'après le dessin de Louis Boudan, se trouvait à cet emplacement un bâtiment de plain-pied. Cette construction apparaît bien dans le plan dressé par Jean-François-Etienne Gilet en 179011. Il pourrait s'agir d'une extension réalisée par l'architecte à la veille de la Révolution, au moment de la réaffectation des parloirs en logis abbatial, sur des fondations plus anciennes dont témoignerait encore la cave voûtée et dont l'élévation supérieure (dernier étage) a été modifiée à une date ultérieure. Son édification entraîne la condamnation de quatre des cinq baies de la salle capitulaire de l'église abbatiale.

La construction d'un nouveau bâtiment en vis-à-vis des parloirs de 1702 (2e quart 19e siècle)

Caen. Vue de l'hôtel-Dieu prise de la place de la Reine Mathilde.- Crayon, lavis d'encre, Georges Bouet, 1836. (Bibliothèque de Caen. FNI C 574).Caen. Vue de l'hôtel-Dieu prise de la place de la Reine Mathilde.- Crayon, lavis d'encre, Georges Bouet, 1836. (Bibliothèque de Caen. FNI C 574).Lors de l'établissement de l'Hôtel-Dieu (1821-1908) dans les anciens bâtiments conventuels, le bâtiment de 1702 s'avère insuffisant pour abriter la communauté religieuse de l'ordre des Augustins. Entre 1821 et 1836 - date d'un dessin de Pierre Bouet -, un nouveau corps de bâtiment est construit en vis-à-vis selon des dispositions similaires perpendiculairement au vaisseau de l'église, dans l'angle sud-ouest du bras sud du transept. La création d'un autre bâtiment en miroir de l'existant n'a pas été sans conséquences sur le bâtiment sud, notamment sur sa façade méridionale, pour l'harmoniser au bâtiment nouvellement construit et rendre plus homogène cet ensemble architectural. C'est dans ce contexte qu'une construction de plain-pied, reliant les deux corps de bâtiments, a été érigé au cours du 2e quart du 19e siècle. La lithographie de Lemercier (vers 1850) d'après Théodose Du Moncel montre que le bâtiment était initialement couvert d'une toiture à deux pans à croupes. Trois petites ouvertures l'éclairaient en partie haute. Caen (Abbaye aux Dames).- Lithographie, Lemercier imprimeur d'après Théodore Du Moncel, vers 1850. (Bibliothèque de Caen. FNI C 260).Caen (Abbaye aux Dames).- Lithographie, Lemercier imprimeur d'après Théodore Du Moncel, vers 1850. (Bibliothèque de Caen. FNI C 260).

Les travaux de Pierre Dureuil, architecte des Hospices civils de Caen (1949-1963)

Après la Seconde Guerre mondiale, l'architecte des Hospices civils de Caen, Pierre Dureuil (1896-1985) est mandaté pour mener des travaux sur cette partie du site hospitalier. Il dresse plusieurs devis pour des travaux sur les bâtiments occupés par la communauté des Servantes de Jésus en charge de la gestion de l'hospice Saint-Louis (1909-1984)12.

Le devis du 19 mai 1958 prévoit des travaux d'aménagement intérieur du bâtiment sud et la démolition du "passage couvert" de plain-pied, achevés en juin 1960. il s'accompagne de deux relevés, datés d'avril et de mai 1958, modifiant un plan de novembre 194913. A l'extérieur, la teinte plus claire de la pierre calcaire apparaît d'une manière flagrante au niveau de la travée occidentale du bâtiment sud. Elle résulte d'une reconstruction liée au projet de réédification du bâtiment de plain-pied qui la jouxte : le plan de 1958 montre bien les parties anciennes et les "travaux neufs exécutés", notamment sur cette travée14. Le projet d'aménagement intérieur de cette partie du bâtiment renseigne la dévolution des pièces : cuisine au rez-de-chaussée, chambre de l'évêque de Bayeux - qui a choisi de résider à Caen - à l'étage et quatre chambres à l'étage de comble. Il occasionne aussi la destruction de plusieurs éléments intérieurs mentionnés au devis du 19 mai 1958, notamment la dépose du pavement en pierre du couloir longitudinal, des carreaux de terre cuite de la cuisine au rez-de-chaussée, de la cheminée en pierre de taille du 1er étage, et la création de nouveaux cloisonnements.

La reconstruction de la galerie de liaison, dénommée dans les sources "passage couvert", est matérialisée dans le plan dressé par Pierre Dureuil en 195815, qui indique l'état actuel, avec ses parties anciennes et les "travaux neufs exécutés", selon la légende, ou plutôt à exécuter car les travaux n'en ont été réceptionnés que le 26 juin 196316. Ces plans révèlent en fait que ce bâtiment n'avait plus la vocation d'être seulement une galerie de liaison mais devait abriter plusieurs services, une salle de travail, une lingerie, des bains, une dépense et une laverie. Ils montrent également que cette reconstruction a été partielle, ce qui expliquerait la présence de vestiges de jambes harpées en partie inférieure du mur côté rue de Calix. Ont été reconstruites les deux dernières travées orientales formant un angle ainsi que la façade sur la cour-jardin éclairant de cinq portes-fenêtres le couloir (trois ont été transformées en fenêtres ultérieurement). Suivant le marché du 17 mars 1962, Jean Aragnouet, basé à Ifs, est chargé de reconstruire le "passage couvert". Suivant l'ordre de service de Dureuil du 6 janvier 1962, le même entrepreneur remet en état la cour - précédant le bâtiment nord - de la communauté "compris toutes sujétions de démolitions de vestiges de murs ou de bâtiment"17.

Un nouvel usage conféré aux bâtiments (4e quart 20e siècle)

Au moment de l'acquisition du parc de l'abbaye aux Dames, le Président de la Région Basse-Normandie, René Garrec, a souhaité un temps acquérir "le logis des abbesses". Ce projet restera sans suite après le refus du conseil d'administration du Centre hospitalier régional 18. Cet ensemble a finalement été acheté par l'évêché de Bayeux. Restauré en 1994-1995, il abrite désormais la maison Saint-Gilles et l'aumônerie des étudiants. Lors des travaux, plusieurs porte-fenêtres du bâtiment méridional ont été transformées en fenêtres sur les deux premiers niveaux. Relevés par l'architecte en chef des monuments historiques Daniel Lefèvre, un parquet (premier étage), des lambris et un carrelage marron-orangé ont été à cette occasion déposés. Le bâtiment nord a aussi connu des modifications dans ses ouvertures, des portes-fenêtres ayant remplacé des fenêtres. Le bâtiment de plain-pied a reçu quant à lui une couverture en tôle bac acier, abaissant la hauteur du toit apparaissant plus élevée sur le relevé de 1958 de Pierre Dureuil.

1AD Calvados. 2H/31. Inventaire des meubles des lieux non claustraux établi à la mort de l'abbesse Laurence de Budos, 23-24 juin 1650. Mention à la date du 24 juin 1650 : "Ci faict nous nous sommes transportes et avons montes a un grand grenier qui est dans un autre corps de logis sur les caves et parloirs du clouaistre de lad[ite] abbaye".2AD Calvados. 2H/25/4, f°16.3Titres originaux concernant les abbayes de Caen. Mémoires et titres pour les abbayes d'Ardenne, de Saint-Etienne et de Sainte Trinité de Caen. Musée des Beaux-Arts Caen. Fonds Mancel, ms 79. AD Calvados. 2H/31. Pièces diverses dont procès-verbal de visite de Mgr François de Nesmond évêque de Bayeux (1695).4Il l'est également par un mémoire, ni signé ni daté (ca. 1718), de 6 pages, relatif à des travaux pour un montant de plus de 16 950 l. Le descriptif, un peu complexe, montre que vers 1718, coexistent les nouveaux parloirs (1702), dits "du dedans", et les anciens. AD Calvados. 2 H/30.5Plans [avec devis] faits en 1793 des différentes communautés religieuses de la ville de Caen [par Jean-François-Etienne Gilet, architecte], 1793, BM Caen. Ms in-fol° 114, f°11-12.6BM Caen, Ms 114, f°11 : Gilet donne peu d'informations. Mesurant 27 mètres sur 4, le bâtiment, signalé par la lettre E, abrite les parloirs au rez-de-chaussée et des chambres à l'étage. D'après le plan dressé par l'architecte, il enchâssait la façade occidentale de l'église, jusqu'en son milieu.7Plan du rez-de-chaussée de l'abbaye de la Trinité.- Plume, encre de Chine, Jean-François-Etienne Gilet, 1790. (Archives départementales du Calvados. CPL_513).8AD Calvados. 2H/15. Journal des dépenses : vie quotidienne de la communauté et personnel employé ; travaux de reconstruction des bâtiments conventuels ; travaux d'entretien de l'abbaye et des biens affermés paroisse Saint-Gilles, 1787-1788.9BM Caen. Ms in-fol° 114. Plans [avec devis] faits en 1793 des différentes communautés religieuses de la ville de Caen [par Jean-François-Etienne Gilet, architecte], 1793, f°11 v°.10BM Caen. Ms in-fol° 114. Plans [avec devis] faits en 1793 des différentes communautés religieuses de la ville de Caen [par Jean-François-Etienne Gilet, architecte], 1793, f°11 v°-12.11Plan du rez-de-chaussée de l'abbaye de la Trinité.- Plume, encre de Chine, Jean-François-Etienne Gilet, 1790. (Archives départementales du Calvados. CPL_513).12AH Caen. Série T : T317.13AH Caen. Série T : T 321.14AH Caen. Série T : T 321.15AH Caen. Série T : T 321.16AH Caen. Série I : T 317.17AH Caen. Série T : T317.18AR Normandie. 600 W 29.
Vue d'ensemble des façades orientées au sud depuis le chevet de l'église.