Tout comme son vis-à-vis symétrique (l'îlot I), l'îlot R se signale par une façade longiligne, qui se développe en parfait alignement par rapport à la rue des Martyrs. De plan rectangulaire, il se compose, sur cette voie, d'une série d'immeubles, bâtis sur des rez-de-chaussée à usage commercial, surmontés de deux étages droits d´habitation, couronnés d'un toit à croupes couvert de tuiles mécaniques, orné de lucarnes rampantes.
Le rythme horizontal de sa façade, accentué par la corniche débordante moulée qui porte le toit et le fin bandeau qui surmonte les boutiques, n´est rompu que par le jeu des baies, alternativement carrées et rectangulaires, dont les encadrements de béton rosé contrastent avec la blancheur des dalles de pierre en parement.
Concernant les matériaux, divers sondages effectués sur l´emplacement de l'îlot R au moment de sa reconstruction révélèrent en profondeur la présence d´une couche inégale de remblai, due à l´existence d´anciennes caves qui avaient été comblées. La solution retenue par l´architecte Malizard fut donc, pour les fondations, de transmettre les charges au sol par l'intermédiaire de semelles filantes en béton armé, reposant sur l´argile. Les murs de fondation de l'édifice sont en béton banché. Quant à l´ossature, elle est formée de poteaux-poutres de béton armé, réunis à chaque étage. Le parement des façades est en parpaing creux, à l´intérieur et en dalles de pierres prétaillées à l´extérieur. Les modénatures, porte d´accès et baies des boutiques sont constitués de béton de gravillon.
En retour sur les rues de Roanne et de la Paix, la devanture des boutiques se caractérise par des cadres à boudins (ou gros tores). Rue Angelbert Quesney, l'îlot R se poursuit par une série d'immeubles de même type, à un ou deux étages d'habitation, qui surmontent des garages.
Conservatrice en chef du Patrimoine