Dossier d’œuvre architecture IA76002978 | Réalisé par ;
Chéron Philippe (Rédacteur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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  • inventaire topographique, canton d'Elbeuf
îlot S
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-Maritime - Elbeuf
  • Commune Elbeuf
  • Lieu-dit
  • Adresse rue Camille Randoing , rue Angelbert Quesney , rue de Roanne , rue Grandin de l'Eprevier
  • Cadastre 1974 AM 2, 3, 4, 160, 161, 162, 7, 180, 181, 182
  • Dénominations
    îlot
  • Appellations
    S
  • Parties constituantes non étudiées
    immeuble, maison, magasin de commerce, cour

L’îlot S est délimité par les rues Camille Randoing, au sud, Angelbert Quesney, au nord, de Roanne à l’ouest et Grandin de l’Eprevier à l’est. C’est sur son emplacement que se trouvaient, avant la guerre, les établissements industriels Gasse et Canthelou, totalement sinistrés en juin 1940 et les bâtiments et entrepôts de stockage d’un épicier en gros, M. Delamare, également président de l’Association Syndicale de remembrement d’Elbeuf. La reconstruction de cet îlot fut inscrite en priorité par un arrêté préfectoral du 8 mars 1954. Il fut divisé en deux unités de chantier :

- l’unité S1 (rue de Roanne et rue Camille Randoing) comprenant : trois immeubles d’habitations homogènes à un étage (correspondant aux parcelles de trois sinistrés nommés Cote, Maerten et Guéret) et un immeuble industriel, appartenant à la maison Gasse et Canthelou et regroupant des bureaux, une cantine pour le personnel, un atelier de louvetage, un atelier d’effilochage et atelier de tissage. Pour cette portion, la direction du travail fut confiée à l’architecte Jean Bocquillon.

- L’unité S2 (rue Camille Randoing et rue Grandin), se composant uniquement de la parcelle de M. Delamare, et relevant de l’architecte Le Bocq. Elle accueillait un hall de déchargement des marchandises, accessible par des camions de livraison et une petite maison d’habitation, pour abriter les bureaux et le logement du propriétaire. Ici, le matériau choisi tranchait sur l’unité précédente, puisqu’il s’agissait majoritairement de moellon (et non de brique de parement).

- Et enfin, la parcelle de M. Quidet, située à l’angle de la rue Grandin et de la rue Angelbert Quesney, sur laquelle fut bâti un immeuble comprenant au rez-de-chaussée un magasin et des garages.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1954, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Bocquillon Jean
      Bocquillon Jean

      Architecte français.

       biographique : 

      Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte :

      Matricule de l’Ecole des Beaux-Arts : 9808. Jean Robert Bocquillon, né à Montgeron (Essonne) le 2 avril 1915, fils de ? Bocquillon, et de ? Dieuzy, élève d'Emmanuel Pontremoli et André Leconte, admis en 2è classe le 11 mars 1935, 1è classe le 30 avril 1946, diplômé le 17 novembre 1948 (202è promotion, Un groupe scolaire d'enseignement primaire (communal), mention bien) (architecte à Paris 10è; architecte divisionnaire de la Ville de Paris et du département de la Seine, architecte de l'Office des H.L.M. du département de la Seine; architecte d'opération pour la reconstruction de l'Unité d’habitation de la Zone verte à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) en 1947-56, avec Marcel Lods (architecte en chef); participation à la réalisation des logements Le Madrillet à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) en 1950-56, avec Marcel Lods, André Malizard, Daniel Yvelin, Marc Alexandre; membre de la S.A.D.G. en 1949, démissionnaire le 27 septembre 1956, réintégré en février 1957, figure encore dans l'annuaire 1973; membre du Conseil régional de l'Ordre des architectes, circonscription de Paris [en 1967]; Archives nationales de France, AJ/52/1285, dossier d’élève; Cité de l'Architecture et du Patrimoine, Fonds Marcel Lods, 323 AA).

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      architecte attribution par source
    • Auteur : architecte attribution par source
    • Auteur :
      Société Coopérative Reconstruire
      Société Coopérative Reconstruire

      Société coopérative basée à Rouen, regroupant tous les sinistrés d'Elbeuf.

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      auteur commanditaire attribution par source

Le 5 avril 1950, le journal L'Elbeuvien annonça en ces termes l'achèvement de l'îlot S, en en fournissant une description précise :

Faisons rapidement le tour du futur îlot S, en partant de l’encoignure de la rue Patalier (rebaptisée rue de Roanne) et de la voie nouvelle B (la rue Angelbert Quesney), en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. A l’encoignure, la parcelle appartenant à M. Maerten. Le retour sur la voie B est occupé par une boutique avec réserve et le couloir d’accès aux appartements. Le coin proprement dit sera occupé par un café dont la façade principale donnera sur la rue Patalier. Un passage donnant accès à un garage dans la cour complète l’inventaire de cette parcelle pour l’exécution des détails de laquelle le propriétaire a fait appel à M. Laquerrière. A côté de M. Maerten, l’îlot appartenant à M. Cote (M. Brassart architecte). Au rez-de-chaussée, elle se composera de deux magasins symétriques avec (sur la cour) réserve, bureau et water. Entre les deux magasins, le couloir d’accès aux appartements situés à l’étage.

Aux côtés de M. Cote et faisant légèrement retour sur la rue Camille Randoing sera installé le café-restaurant dont le propriétaire est M. Guéret. Le restaurant aura vraisemblablement sa façade sur la rue Patalier, le bar occupant le pan coupé. A côté du bar (donc rue Camille Randoing), le couloir d’accès aux appartements à l’étage. Les trois parcelles formeront architecturalement une unité. Toutes trois sont sur caves, toutes trois auront une façade de briques de parement, toutes trois auront la profondeur de 8m 30 généralement adoptée par la reconstruction d’Elbeuf. A la différence – comme nous venons de le dire – de la brique remplaçant la pierre, le style des façades de cette partie de l’îlot présentera beaucoup d’analogie avec celui des îlots I, R, H, décrits en détails aux cours de nos articles de novembre. L’analogie se prolonge sur le plan technique, l’îlot S consacrant le triomphe des murs composés sur les murs pleins. L’ensemble de ces trois îlots sera construit à un étage, plus combles habitables (). Une petite cour desservira les trois immeubles. La plus grande originalité de cet îlot S résidera dans le décrochement vers l’extérieur de la cage d’escalier de l’immeuble Cote. Une simple saillie de 1m 50 environ dans la cour permettra de récupérer assez de place pour loger au premier étage deux appartements convenables. ()

En remontant la rue Camille Randoing, nous trouvons maintenant la façade des nouveaux locaux des anciens établissements Gasse et Canthelou (M. Brassart architecte). Sur la rue, ces locaux comprendront le hall de réception des marchandises, le hall d'‘entrée du personnel communiquant d’une part avec le garage à bicyclettes et d’autre part avec les vestiaires et les toilettes ; enfin un garage pouvant abriter trois camions. Le premier, et qui sera construit au-dessus de ces installations, comprendra la cantine, le réfectoire et des bureaux. En profondeur (ces constructions n’étant qu’un rez-de-chaussée avec toit vitré) seront disposés un atelier de louvetage, un atelier d’effilochage et un atelier de tissage – ce dernier traversant tout l’îlot S pour revenir jusqu’à la voie B, c’est à dire en face de l’îlot R en cours de construction. La limite sud-ouest de la parcelle Gasse-Canthelou est en même temps celle de l’unité de chantier Bocquillon. L’unité de chantier Le Bocq qui lui fait suite est d’un style assez différent – surtout du fait que le matériau de construction apparent sera le moellon.

Le principal client de M. Le Bocq est M. Delamare (épicerie en gros) dont les installations couvriront tout ce qui reste à courir de la rue Camille Randoing et les 2/3 environ de la rue Grandin. Un commerce très particulier comme celui de l’épicerie en gros pose à l’architecte toute une série de problèmes à résoudre. En gros, ils se ramènent à ceci : réceptionner des marchandises très diverses – les stocker - les regrouper par petites quantités pour préparer les livraisons aux détaillants. La plus grande partie de la parcelle sera donc occupée par un hall, surélevé pour qu’il soit de plain-pied avec le plancher des camions, parfaitement plat et débarrassé d’obstacles afin que la circulation des charriots y soit facile. Le matin, le hall servira à l’arrivée des produits provenant des fabricants qui seront stockés (selon leur nature) au premier étage ou au sous-sol. [] Rue Grandin, la maison d’habitation en brique sera bâtie au premier étage, partie sur les bureaux, partie sur les magasins – le toit de ces derniers lui formant un vaste jardin en terrasse. Il ne nous reste plus, pour terminer la visite de l’îlot S, qu’à imaginer ce que sera la parcelle de M. Quidet, au coin de la rue Grandin et de la voie B. Avant tout, un grand jardin. Quant à l’immeuble, bâti à l’encoignure des deux voies, il comprendra au rez-de-chaussée un magasin et des garages. L’appartement sera constitué par un premier étage avec un balcon presque continu. De tout ce que nous avons vu jusqu’ici, cet appartement sera le plus vaste et le plus confortable de toute la reconstruction elbeuvienne.

  • Murs
    • béton enduit
    • pierre
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    1 étage carré, 2 étages carrés
  • Couvertures
    • croupe
  • Typologies
    bâti de la Reconstruction
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AD Seine-Maritime, Darnétal, Dommages de guerre, reconstruction en îlots, 238 W / 11 RP 5675, îlot S1, Elbeuf.

    Archives départementales de Seine-Maritime, annexe Darnétal : 238 W / 11 RP 5675
  • AD Seine-Maritime, Darnétal, Dommages de guerre, reconstruction en îlots, 238 W / 11 RP 5676, îlot S2, Elbeuf.

    Archives départementales de Seine-Maritime, annexe Darnétal : 238 W / 11 RP 5676

Annexes

  • Extraits de la Notice descriptive sommaire de l'îlot S, unité de chantier n° 1 (29 juin 1950) : Notice descriptive sommaire de l´îlot S, unité de chantier n° 1, par Jean Bocquillon, architecte DPLG (29 juin 1950).
  • Extraits de la Notice descriptive et estimative sommaire des travaux de reconstruction des établissements Delamare à Elbeuf, îlot S (28 juillet 1950) : Notice descriptive et estimative sommaire des travaux de reconstruction des établissements Delamare à Elbeuf, chantier n° 2, îlot propriétaire S (signé par Bocquillon, 28 juillet 1950).
  • Extrait du journal Paris-Normandie daté du 30 novembre 1950
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007, 2024
(c) Région Normandie - Inventaire général
Philippe Emmanuelle
Philippe Emmanuelle

Conservatrice en chef du Patrimoine

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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