La bibliothèque d’Alençon a ouvert ses portes en 1803 dans l'église du collège des jésuites. A l'exception d’un modeste corps de logis qui jouxte la partie méridionale de l’église, ce dernier a entièrement disparu. L'église, dont la distribution et l’environnement ont été transformés depuis la Révolution, fait aujourd’hui partie d’un vaste ensemble à vocation culturelle dit « îlot Aveline », que délimitent la rue du Collège, la rue Jullien et la rue de Bretagne. Les bâtiments qui le composent accueillent le musée des Beaux-arts et de la dentelle (1981), la médiathèque (1983), l’atelier national du point d’Alençon (1987), les archives municipales (1989), l’auditorium (1994) et l’école nationale de musique (2001).
La salle de lecture du second niveau. Détail : étagère - bibliothèque.
Les qualités architecturales de l’édifice, le raffinement du décor rapporté et la richesse exceptionnelle du patrimoine écrit font de la bibliothèque un édifice remarquable, tant sur le plan artistique que sur le plan historique. Ce monument est un des rares témoignages de l’architecture baroque dans l’ouest du royaume. La bibliothèque conserve une partie du décor intérieur de l'église des jésuites, dont la construction, initiée en 1679, s'est achevée en 1708, ainsi que de remarquables boiseries datées du XVIIIe siècle, provenant de la chartreuse du Val-Dieu, dans le Perche.
Le fonds ancien des collections est constitué de précieux ouvrages issus du collège des jésuites et des bibliothèques des grandes abbayes voisines (Saint-Evroult, le Val-Dieu, La Trappe, Saint-Martin de Sées).
Inscrite au titre des Monuments historiques en 1926, l'église des jésuites a fait l'objet en 2003-2004 d'un programme de restauration portant sur le gros œuvre et sur l'ensemble des éléments intérieurs. Les salles du rez-de-chaussée et du premier étage ont été équipées d'un mobilier contemporain. La « nouvelle » bibliothèque a été officiellement inaugurée le 16 avril 2005.