Dossier d’œuvre architecture IA50001491 | Réalisé par
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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  • inventaire topographique, Cherbourg-Octeville
hôtel particulier dit hôtel Dumouriez puis résidence du préfet maritime
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cherbourg-Octeville - Cherbourg
  • Commune Cherbourg-Octeville
  • Adresse 12 rue des Bastions
  • Cadastre 1826 D 723, 724 ; 2008 BC 111
  • Dénominations
    hôtel
  • Précision dénomination
    hôtel particulier
  • Appellations
    Dumouriez, résidence du préfet maritime
  • Parties constituantes non étudiées
    écurie, jardin, maison, remise

L'installation d'un préfet maritime à Cherbourg remonte à l'année 1813, lors de la création, par Napoléon 1er, de la préfecture du 1er arrondissement maritime. Chargé par l'ordonnance du 17 décembre 1828 de la protection maritime des côtes ainsi que de la police des rades et des pêches maritimes, le premier préfet maritime et son personnel s'établissent alors dans un ancien hôtel particulier rue des Bastions, élevé autour des années 1780 par l'entrepreneur Maurice, pour l'ancien commandant de Cherbourg, le colonel Dumouriez. Situé non loin du port militaire alors en plein développement, la demeure, louée par la Marine, comprend un simple corps de logis, disposé entre la rue et le jardin, où sont installés les bureaux de l'administration au rez-de-chaussée et les appartements privés du préfet au premier étage. La modestie de l'hôtel, reconnu cependant comme l'une des plus élégantes demeures de l'époque, amène l'institution militaire à procéder, dès la monarchie de Juillet, à de nombreuses transformations, qui modifient en profondeur la physionomie des lieux : la façade principale est surélevée d'un étage en 1830, une écurie et une remise sont construites dans le jardin en 1833, une aile basse est ajoutée au bâtiment côté sud en 1840, de manière à faciliter l'extension des bureaux, une nouvelle galerie est aménagée côté jardin en 1858 pour accueillir, dans le plus grand faste, l'empereur Napoléon III, son épouse Eugénie de Montijo, ainsi que la reine Victoria, venus inaugurer le troisième bassin du port militaire et la nouvelle gare ferroviaire. L'exiguïté des locaux, persistante en dépit des améliorations apportées aux intérieurs par les ingénieurs des travaux hydrauliques, pousse l'Empereur à décréter, lors de ce séjour, la construction d'un nouvel hôtel de préfecture. Déposés en 1860, les projets de l'ingénieur Brosselin prévoient l'aménagement, sur le quai Napoléon prolongé, d'un somptueux bâtiment, avec corps de logis double en profondeur, précédé au nord par trois cours, une cour principale et deux cours de service, et encadré à l'est, au sud et à l'ouest, par un jardin d'un hectare et demi. L'achat en 1872 de l'ancien hôtel du commandant Dumouriez, ainsi que d'une seconde demeure située rue du Chantier, dite maison Riencourt, amènent finalement les autorités, alors en quête d'économies, à renoncer au projet. La réorganisation de l'ensemble n'est achevée qu'en 1894, avec l'installation des bureaux de l'administration (bureaux du chef d’État-major, cabinet du vice-amiral préfet maritime, bureau de la 4eme section) dans la maison Riencourt et la transformation du bâtiment situé rue des Bastions en un lieu uniquement dévolu aux réceptions officielles et à la vie privée. Ce dernier, haut lieu de la sociabilité cherbourgeoise, où l'élite civile et militaire se côtoient lors des fameux bals donnés à intervalle régulier par le vice-amiral, accueille également tout au long des XIXe et XXe siècles d'éminentes personnalités dont les déplacements sont motivés le plus souvent par la visite des travaux du port : Napoléon et Marie-Louise en 1811, le duc de Berry en 1814, la duchesse d'Angoulême en 1827, Louis-Philippe en 1833, Napoléon III en 1858, les présidents de la République Mac-Mahon en 1877, Sadi Carnot en 1888 et Émile Loubet en 1900, le Général de Gaulle en 1944 puis en 1958.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 18e siècle , daté par source
    • Secondaire : 2e quart 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 3e quart 19e siècle , daté par source
  • Auteur(s)

Installée sur une parcelle de forme polygonale, la résidence du préfet maritime comprend trois groupes de bâtiment : l'hôtel de préfecture établi au 12 rue des Bastions, l'ancienne maison Riencourt, sise le long de l'avenue Emmanuel Liais, les anciennes écuries et remises, situées dans le fond du jardin côté ouest. L'hôtel du préfet maritime est un édifice de plan quadrangulaire, établi entre la rue et le jardin. Il comprend une aile principale au nord, dotée d'un rez-de-chaussée et de deux étages carrés, et une aile secondaire au sud, à un seul étage. Les façades antérieures et postérieures de ces deux bâtiments, dont le style présente une assez grande uniformité, sont éclairées par des baies de forme cintrée. La séparation entre chaque niveau est indiquée par des bandeaux moulurés, le parement des trumeaux est orné d'un bossage à refend, les angles et la travée centrale du bâtiment nord sont rythmés par des chaînes de pierres non-harpées. Les deux ailes accueillent une série d'appartements publics et privés disposés en enfilade. Le rez-de-chaussée abrite six pièces : le Vestibule, le salon de la Reine-Blanche, la salle de Bal, ainsi que trois chambres donnant directement sur la rue des Bastions, la chambre du ministre, la chambre de l'aide de camp et la chambre de l'état-major. Le premier étage réunit deux grandes salles officielles, la Salle à Manger et le Grand Salon, ainsi qu'une suite de chambres ayant vue sur la rue des Bastions. Le second étage est entièrement occupé par des appartements privés. L'ancienne maison Riencourt, rebaptisée « La Bretonnière », abrite depuis 1994 plusieurs services administratifs et associations dont l'ex-centre d'information de la réserve de la marine à Cherbourg (CIRAM), l'association des officiers-mariniers, quartiers-maîtres en retraite de Basse-Normandie (FNOM), l'amicale des fusiliers-marins (AFM), les permanences des bureaux de recrutement de l'armée de terre, de l'armée de l'air, de la marine, de la gendarmerie et de la légion d'honneur et le délégué aux restructurations. Installées au fond du jardin côté ouest, les anciennes écuries et remises, transformées en ateliers, forment un bâtiment unique, construit en appentis. Sa façade principale est éclairée par cinq baies monumentales en plein cintre.

  • Murs
    • calcaire
    • schiste
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant en maçonnerie
  • Techniques
    • décor stuqué
    • peinture
  • Représentations
    • ornement végétal
    • fleur
    • feuillage
    • symbole militaire
  • Précision représentations

    La corniche de la salle de Bal est ornée d'un cartouche aux armes de la Marine.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

La résidence du préfet maritime de Cherbourg est, avec l'ancien hôtel de la Marine de Rochefort, le seul hôtel de préfet maritime antérieur à la Seconde Guerre mondiale qui ait survécu dans les ports militaires français, depuis la destruction des établissements de Brest et de Toulon.

Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2008
(c) Région Normandie - Inventaire général
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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