Dossier d’œuvre architecture IA76004156 | Réalisé par
Chéron Philippe
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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  • enquête thématique régionale, monuments aux morts de la guerre 1914-1918
monument aux morts de la guerre de 1914-1918
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-Maritime - Darnétal
  • Commune Auffay
  • Lieu-dit
  • Adresse rue Roger Fossé
  • Cadastre 2012 AC 104 Dernière mise à jour : 10/01/2020
  • Dénominations
    monument aux morts
  • Appellations
    de la guerre de 1914-1918

La statue est réalisée en 1920 par le parisien Albert Guilloux. Le sculpteur retrouve pour l'occasion à l'architecte rouennais Victorien Lelong, chargé de la conception du monument. La partie statuaire est très représentative de la production des frères Guilloux et doit être rapprochée des œuvres de Bacqueville-en-Caux (Albert Guilloux, Seine-Maritime, IA76003283), Bolbec (Alphonse Guilloux, Seine-Martime, IA76001396) et Vernon (Alphonse Guilloux, Eure, IA27000021). Le budget initial de 28 800 francs en mars 1920 est sensiblement dépassé, mais une souscription publique permet de couvrir la somme de 35 000 francs nécessaire et le monument est inauguré le 3 avril 1921.

Pendant l'Occupation, les Allemands renversent la statue, irrités par le casque foulé aux pieds par le soldat français, symbole de leur défaite de 1918. Un témoignage oral recueilli en 2014 atteste que ce stahlhelm aurait été retiré du monument au moment du rétablissement de ce dernier, afin prévenir toute autre dégradation. L'élément retranché a finalement réintégré sa place à la Libération, mais la trace de découpe est encore visible. Cette censure, sur ordre de la Kommandatur ou préventive, s'observe sur plusieurs autres monuments normands, tels Bolbec (Seine-Maritime, IA76001396) ou Jumièges (Seine-Maritime, IA76003285).

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1920, porte la date
    • 1921, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Guilloux Albert
      Guilloux Albert

      Sculpteur et peintre, né à Rouen en 1871. Actif entre 1895-1940. Prix Heullevigue 1935. Titulaire du prix national dit « prix du Salon », décerné par le Conseil supérieur des beaux-arts en 1903. Médaille d'or première classe au Salon de 1906. Hors concours et membre du jury au Salon des artistes français depuis 1907. Frère cadet d'Alphonse Guilloux de presque 20 ans son aîné, il vit et exerce à Paris.

      En Seine-Maritime, on peut lui attribuer les monuments aux morts d'Auffay (IA76004156), de Bacqueville-en-Caux (IA76003283), d'Elbeuf (IA76004157), de Rouen (lycée Corneille, IM76006511).

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      sculpteur attribution par source, signature
    • Auteur :
      Lelong Victorien
      Lelong Victorien

      Architecte rouennais. Il fut directeur de l'École des beaux-arts de Rouen en 1899 et fonda l'École nationale d'architecture de Rouen en 1904. On lui doit le théâtre de l'Alhambra, de style Art nouveau, construit en 1906 rue de la République à Rouen qui fut détruit pendant la seconde Guerre Mondiale, Associé à Pierre Chirol, il est l'auteur du pavillon de la Normandie à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes en 1925. Il est président d'honneur de la Société des artistes normands.

      Il travaille avec les frères Guilloux à la réalisation de plusieurs monuments aux morts de Seine-Maritime, Auffay, Pavilly, Vernon ou Rouen (école normale de garçon)...

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Montagutelli frères Philippe et Jean
      Montagutelli frères Philippe et Jean

      MONTAGUTELLI Frères

      Source : https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/montagutelli/

      Les deux frères Philippo et Giovanni Montagutelli, nés à Rome, diront avoir été exilés en France en 1900 à la suite d’une condamnation « pour faits politiques ». Ils étaient auparavant fondeurs à Rome, travaillant pour certains sculpteurs de la Villa Medicis. (Ils sont parfois mentionnés à tort sous le nom de Montacutelli). Lors du procès qui leur est intenté en 1919, Philippe, l’aîné, né en 1873, déclara vivre en France depuis 1900 et avoir installé une fonderie « à cette époque ». Il ne semble cependant pas qu’ils aient exercé aussi tôt une activité de fondeurs en France. La mémoire familiale garde la version d’une installation de la fonderie en 1906 au plus tôt. Il est plausible que, comme le firent d’autres fondeurs italiens exilés, qu’ils commencèrent, entre 1900 et 1906, comme mouleurs afin d’amasser le pécule pour pouvoir s’installer. Bernaschi déclare en 1919 qu’il présenta aux deux frères quelques artistes formant leur première clientèle. (Bernaschi, employé par les deux frères comme surveillant chargé des fours entre 1908 et 1912 ou 1913 ; ancien marchand de vins, puis peintre en bâtiment, puis courtier, en 1913, avec la réputation de placer essentiellement des faux). Pour avoir travaillé à la Villa Medicis, les frères devaient avoir leurs propres recommandations. La trace la plus ancienne actuellement connue de leur activité est un buste de Paulin, Moreau-Nélaton, daté de 1905 qui a pu être fondu en 1906. En 1911, le calepin cadastral signale une fonderie « de cuivre fondant des objets de petites dimensions » n’employant que deux personnes, un patron et un ouvrier, sans doute les deux frères, donc plus que modeste. À partir de 1911, l’entreprise remporte rapidement des récompenses : Médailles d’or à Paris en 1919 et 1910, Diplôme d’honneur à l’Exposition internationale de Bruxelles de 1910, Grand Prix à l’Exposition de Saint-Mandé et à l’exposition internationale de Roubaix en 1911, Grande Médaille d’argent à l’Exposition du travail à Paris en 1912, hors-concours membre du jury à l’Exposition internationale de Barcelone en 1913. L’Italie leur décerne la Grande Croix du travail et 1913. En 1912, ils ont acquis la clientèle de Rodin qui leur passe d’avril 1912 à septembre 1913 de nombreuses commandes. Ils perdront sa clientèle à la suite d’une plainte déposée par le sculpteur pour une affaire de tirages illicites (supposés ?). Étant données les pratiques de l’époque (cf. Lebon, p. 203, col. 1) les affaires des Montagutelli ne semblent pas s’en ressentir. On signale la modestie de Philippe Montagutelli, sa bonne entente avec les artistes, la grande qualité de son travail que le fondeur Rudier lui-même, grand contempteur de la cire perdue et témoin à charge au procès, qualifie d’excellent.

      En novembre 1913, juste après le début de ce premier « procès Rodin », Philippe et Jean s’associent à Louis-Frédéric Rouquette, ouvrier d’art, pour « l’exploitation d’une fonderie artistique à cire perdue » sous cette raison sociale. La fonderie doit affronter à nouveau en 1919, pour des motifs similaires mais à bien plus grande échelle, un second procès qui a un énorme retentissement et qui reste important car il représente sans doute un tournant dans la révision et l’éclaircissement des droits mutuels des fondeurs et des sculpteurs (détails du procès dans Lebon, p. 203-204).

      Ce procès n’empêcha pas les frères Montagutelli de poursuivre leur activité.En août 1921, Philippe et Jean fondent une nouvelle société en nom collectif pour une durée de 30 ans. Elle a pour objet l’exploitation d’une fonderie artistique à cire perdue, ainsi que le montage et la ciselure des œuvres fondues. Il est précisé que Philippe s’occupera uniquement de fonderie, Jean de ciselure et de montage. Mais dès 1922 ou 1923, l’association est rompue. En février ou mars 1922, la fonderie affronte un autre procès, de nouveau pour falsification. L’issue du procès n’a pas été découverte (cf. Lebon, p. 204, col.1). Mais peut-être Philippe a-t-il dû quitter le territoire français. Il part s’installer à Bruxelles.

      Jean reste seul à la tête de la fonderie avenue du Maine. Il cesse l’activité en 1923 au plus tard. Ciseleur de formation, il entre chez Susse où il exerce jusqu’à sa mort en 1964.

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      fondeur attribution par source

Un soldat, vêtu d'un uniforme fin de guerre, semble défier l'ennemi, illustrant la devise "On ne passe pas", à l'ordre du jour en 1920. La statue est installée sur un piédestal dont le dé est pyramidal. Le piédestal est taillé dans une pierre d'Euville (Lorraine).

La lame cruciforme de la baïonnette a été brisée.

Inscriptions :

À NOS GLORIEUX MORTS / ET COMBATTANTS DE LA / GRANDE GUERRE / 1914-1918 / LA VILLE D'AUFFAY / RECONNAISSANTE

Une petite plaque de marbre commémore le nom de quatre victimes de la Seconde Guerre mondiale.

  • Murs
    • pierre pierre de taille
    • marbre
    • bronze
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • casque symbole militaire,
    • blason
    • laurier
    • soldat symbole militaire,
    • fusil symbole militaire,
  • Précision représentations

    Armes de la ville d'Auffay, entourées d'une couronne de laurier.

  • Mesures
    • h : 280 centimètre (statue seule)
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

MAM

Périodiques

  • AD Seine-Maritime. BMR 206_5. Journal de Rouen, 25 novembre 1919.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : BMR 206_5
    Monument aux morts, à Auffay. Article de Georges Dubosc
  • AD Seine-Maritime. JPL 3_261. Journal de Rouen, 2 mars 1920.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : JPL 3_261
    Auffay - Comité du Monument [Albert Guilloux annonce qu'il est prêt à recevoir la commission de réception entre le 10 et le 15 mars ; projet d'un second monument à construire dans le nouveau cimetière]
  • AD Seine-Maritime, JPL 3_263. Journal de Rouen, 4 avril 1921.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : JPL 3_263
    Inauguration du monument aux morts d'Auffay
  • Les informations dieppoises, hors série, mai 2004.

    Région Normandie, Caen
    Il y a 60 ans la liberté

Annexes

  • Georges Dubosc, Journal de Rouen, 25 novembre 1919.
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Normandie - Inventaire général
Chéron Philippe
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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