Dossier d’œuvre architecture IA76001396 | Réalisé par
Chéron Philippe (Contributeur)
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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Etienne Claire (Contributeur)
Etienne Claire

Chercheur au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1972 à 1978. Cheffe du Service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie et chercheur de 1978 à 1988. Chercheur au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1988 à 2005, puis chef du dit Service et chercheur de 2005 à 2015. Spécialités : patrimoine rural, patrimoine urbain, patrimoine de la villégiature. Etude fondamentale de l'agglomération du Havre. Publications : Claire Etienne-Steiner.

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  • enquête thématique régionale, monuments aux morts de la guerre 1914-1918
monument aux morts de la guerre de 1914-1918
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-Maritime - Bolbec
  • Commune Bolbec
  • Adresse place Léon Desgenétais
  • Cadastre non cadastré
  • Dénominations
    monument aux morts
  • Appellations
    de la guerre de 1914-1918

La place Léon Desgenétais est choisie après une importante enquête publique. Le monument aux morts est dessiné par Henry Lelong. L'impressionnant soldat, fondu chez Montagutelli, est l’œuvre du statuaire rouennais Alphonse Guilloux. Louis Rose est mentionné, comme à l'accoutumée, en tant qu'exécutant des parties ornementales. En août 1920, à la demande de plusieurs femmes, ouvrières et veuves, le dessin des parties ornementales qui devaient glorifier l’Agriculture et l'Industrie est totalement revu afin d’illustrer de façon significative le rôle des femmes pendant la guerre. Le sculpteur accepte également, moyennant une dépense supplémentaire de 6 500 francs d'exécuter un bas-relief sur la face du socle du monument. La souscription publique dépasse en fin juin 1920 la somme de 80 000 francs. Le devis est signé par Alphonse Guilloux à Rouen en juin 1920. Le coût total après négociation est de 99 000 francs (110 000 F à l'origine). La pose et le ravalement de pierre sont confiés à Collemare, marbrier à Rouen, les travaux de maçonnerie et de fondation échoient à Erard, entrepreneur à Bolbec. Le monument est inauguré en septembre 1921.

Le soldat d'Alphonse Guilloux est, inversée en miroir, à rapprocher de l’œuvre exécutée à Vernon en 1923 (Eure, IA27000021) et du monument proposé en 1920 à Auffay (Seine-Maritime, IA76004156) par son frère cadet Albert. la sculpture de Bolbec éclaire donc les liens de connivence établis entre les deux frères, par ailleurs souvent concurrents lors des concours importants.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le casque à pointe que le soldat français repoussait de la crosse de son fusil est tronçonné. Il est réinstallé après guerre, mais sera de nouveau retiré lors du jumelage de la commune avec des villes allemandes.

Le monument a fait l'objet d'une réfection incluant une dépose complète par l'entreprise Normandie Rénovation en 2016-2018. Bien que demeuré sur la place Desgenétais, il a été déplacé de quelques mètres.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1921, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur : architecte attribution par source, signature
    • Auteur :
      Montagutelli frères Philippe et Jean
      Montagutelli frères Philippe et Jean

      MONTAGUTELLI Frères

      Source : https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/montagutelli/

      Les deux frères Philippo et Giovanni Montagutelli, nés à Rome, diront avoir été exilés en France en 1900 à la suite d’une condamnation « pour faits politiques ». Ils étaient auparavant fondeurs à Rome, travaillant pour certains sculpteurs de la Villa Medicis. (Ils sont parfois mentionnés à tort sous le nom de Montacutelli). Lors du procès qui leur est intenté en 1919, Philippe, l’aîné, né en 1873, déclara vivre en France depuis 1900 et avoir installé une fonderie « à cette époque ». Il ne semble cependant pas qu’ils aient exercé aussi tôt une activité de fondeurs en France. La mémoire familiale garde la version d’une installation de la fonderie en 1906 au plus tôt. Il est plausible que, comme le firent d’autres fondeurs italiens exilés, qu’ils commencèrent, entre 1900 et 1906, comme mouleurs afin d’amasser le pécule pour pouvoir s’installer. Bernaschi déclare en 1919 qu’il présenta aux deux frères quelques artistes formant leur première clientèle. (Bernaschi, employé par les deux frères comme surveillant chargé des fours entre 1908 et 1912 ou 1913 ; ancien marchand de vins, puis peintre en bâtiment, puis courtier, en 1913, avec la réputation de placer essentiellement des faux). Pour avoir travaillé à la Villa Medicis, les frères devaient avoir leurs propres recommandations. La trace la plus ancienne actuellement connue de leur activité est un buste de Paulin, Moreau-Nélaton, daté de 1905 qui a pu être fondu en 1906. En 1911, le calepin cadastral signale une fonderie « de cuivre fondant des objets de petites dimensions » n’employant que deux personnes, un patron et un ouvrier, sans doute les deux frères, donc plus que modeste. À partir de 1911, l’entreprise remporte rapidement des récompenses : Médailles d’or à Paris en 1919 et 1910, Diplôme d’honneur à l’Exposition internationale de Bruxelles de 1910, Grand Prix à l’Exposition de Saint-Mandé et à l’exposition internationale de Roubaix en 1911, Grande Médaille d’argent à l’Exposition du travail à Paris en 1912, hors-concours membre du jury à l’Exposition internationale de Barcelone en 1913. L’Italie leur décerne la Grande Croix du travail et 1913. En 1912, ils ont acquis la clientèle de Rodin qui leur passe d’avril 1912 à septembre 1913 de nombreuses commandes. Ils perdront sa clientèle à la suite d’une plainte déposée par le sculpteur pour une affaire de tirages illicites (supposés ?). Étant données les pratiques de l’époque (cf. Lebon, p. 203, col. 1) les affaires des Montagutelli ne semblent pas s’en ressentir. On signale la modestie de Philippe Montagutelli, sa bonne entente avec les artistes, la grande qualité de son travail que le fondeur Rudier lui-même, grand contempteur de la cire perdue et témoin à charge au procès, qualifie d’excellent.

      En novembre 1913, juste après le début de ce premier « procès Rodin », Philippe et Jean s’associent à Louis-Frédéric Rouquette, ouvrier d’art, pour « l’exploitation d’une fonderie artistique à cire perdue » sous cette raison sociale. La fonderie doit affronter à nouveau en 1919, pour des motifs similaires mais à bien plus grande échelle, un second procès qui a un énorme retentissement et qui reste important car il représente sans doute un tournant dans la révision et l’éclaircissement des droits mutuels des fondeurs et des sculpteurs (détails du procès dans Lebon, p. 203-204).

      Ce procès n’empêcha pas les frères Montagutelli de poursuivre leur activité.En août 1921, Philippe et Jean fondent une nouvelle société en nom collectif pour une durée de 30 ans. Elle a pour objet l’exploitation d’une fonderie artistique à cire perdue, ainsi que le montage et la ciselure des œuvres fondues. Il est précisé que Philippe s’occupera uniquement de fonderie, Jean de ciselure et de montage. Mais dès 1922 ou 1923, l’association est rompue. En février ou mars 1922, la fonderie affronte un autre procès, de nouveau pour falsification. L’issue du procès n’a pas été découverte (cf. Lebon, p. 204, col.1). Mais peut-être Philippe a-t-il dû quitter le territoire français. Il part s’installer à Bruxelles.

      Jean reste seul à la tête de la fonderie avenue du Maine. Il cesse l’activité en 1923 au plus tard. Ciseleur de formation, il entre chez Susse où il exerce jusqu’à sa mort en 1964.

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      fondeur attribution par source
    • Auteur : entrepreneur attribution par source
    • Auteur : marbrier attribution par source
    • Auteur :
      Normandie Rénovation
      Normandie Rénovation

      Entreprise installée à Saint-Jean-du-Cardonnay (Seine-Maritime).

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      entrepreneur attribution par source
    • Auteur :
      Alphonse Guilloux et Louis Rose (atelier)
      Alphonse Guilloux et Louis Rose (atelier)

      L'association du sculpteur Alphonse Guilloux (fiche individuelle) et de Louis Rose date des premières années du 20e siècle. La mention commune de leurs noms apparaît notamment dans la presse en 1906 lors de l'inauguration de l'hôtel des Postes de Rouen. Ils resteront associés jusqu'à la mort de Louis Rose en 1935.

      L'atelier est installé au 20, quai Saint-Sever, à Rouen. Les noms conjoints des deux sculpteurs figurent sur le papier à entête de l'entreprise : "Guilloux et Rose, sculpture décorative et artistique" (1922). Cependant alors qu'Alphonse Guilloux est qualifié dans la presse de "maître sculpteur" ou "statuaire", Louis Rose est mentionné pour ses interventions en tant que "sculpteur" ou "ornementaliste". De fait les imposantes figures statuaires sorties de l'atelier, notamment les bronzes, sont signés du seul nom d'Alphonse Guilloux.

      Après la Première Guerre mondiale, les associés réalisent de nombreux monuments aux morts dans l'ex Haute-Normandie. Ils signent pour la Seine-Maritime Allouville-Bellefosse (IA76003509), Anneville-sur-Scie, Bolbec (IA76001396), Caudebec-lès-Elbeuf (IA76004159), Duclair (IA76005296), Fontaine-le-Bourg, Malaunay, Montmain, Pavilly, Petit-Couronne (1919, V. Lelong arch., Duchaussoy entr.), Rouen, école normale de garçons (1919, V. Lelong arch., Duchauchoy entr.), Saint-Aubin-Epinay (E. Delabarre arch.), Saint-Germain-sous-Cailly, Saint-Pierre-de-Varengeville (1919, Eug. Fauquet arch., G. Duchauchoy entr.), Saint-Valéry-en-Caux (1921), Tourville-sur-Arques... En 1927, ils réalisent le monument de l'aviateur Max Duret, inhumé au Val-de-la-Haye (IA76005390).

      Dans l'Eure Vernon (IA27000021) semble être leur unique réalisation.

      En 1923, les deux artistes rouennais sont récompensés de l'ordre de Léopold II pour "avoir collaboré à plusieurs monuments élevés en l'honneur des soldats belges". Celui du cimetière de Bonsecours (Seine-Maritime) figure parmi eux.

      Louis (Denis) Rose (1861-1935) est un sculpteur ornementaliste et décorateur rouennais. Élève de l'école des Beaux-Arts de Rouen, Louis Rose travaille initialement chez l'entreprise rouennaise d'Edmond Bonet (1839-1912), dont il devient chef d'atelier. A la naissance de son fils en 1894, Louis Rose demeure à Fécamp où il s'est établi afin de travailler sur le grand chantier de la Bénédictine. Il revient à Rouen, probablement rappelé en cette ville vers 1905 par le sculpteur Alphonse Guilloux avec lequel il fonde l'entreprise Guilloux et Rose. Guilloux lui confie la direction de l'atelier situé au 20 quai Saint-Sever et le charge spécialement de l'ornementation des futurs projets monumentaux. Leur association rencontre un grand succès commercial et dure 28 ans. Louis Rose devient parallèlement professeur-adjoint à l'école des Beaux-Arts de Rouen, charge qu'il exerce 22 ans.

      Le fils de Louis Rose, Robert (Félix Louis) Rose (1894- ) travaillera avec son père après la Première Guerre mondiale, son adresse étant établie au 20, quai Saint-Sever.

      Le fonds d'atelier Guilloux-Rose est vendu en 1935 par Robert Rose qui demeure à cette époque au 12, rue des Fossés-Saint-Yves.

      Bibl. Wikipédia, Journal de Rouen, Bulletin de l’archidiocèse de Rouen, base Mérimée, AD Seine-Maritime : recensement de population, état-civil.

      Ph. Chéron, 04/2020

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      sculpteur attribution par source

Le monument est réalisé en pierre de Lorraine enduite et polie et en calcaire de Chauvigny pour les parties sculptées. L'ensemble est posé sur une plateforme de ciment armé à trois degrés avec fondations de béton. La base elliptique mesure six mètres pour le grand axe et cinq mètres pour le petit axe. Accosté par deux larges consoles, le haut piédestal quadrangulaire est orné à la base d'un tore de lauriers. Il se termine par un simple entablement qui porte, sur la face principale, les armoiries de la ville de Bolbec entourées d'une couronne de laurier.

L'enclos circulaire constitué d'un muret surmonté de grilles en fer forgé a aujourd'hui disparu, ainsi que les obus qui entouraient la crépis.

Inscriptions :

BOLBEC / A SES / GLORIEUX DÉFENSEURS / 1914-1918

AU HÉROS INCONNU (bas-relief). Cette mention portée en mémoire des disparus est proposée par M. Tetlow, lors de la séance d'août 1920 du comité qui la valide et l'adopte lors de la même séance. Ce particulier finance la gravure sur ses fonds propres.

  • Murs
    • calcaire
    • bronze
    • pierre de taille
    • fer
  • Escaliers
    • escalier droit
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • armoiries
    • croix de guerre
    • soldat
    • fusil
    • couronne de laurier
  • Précision représentations

    Sur les faces latérales les deux piédestaux semi-circulaires portent des figures allégoriques en pierre. Une jeune fille symbolise l'Ouvrière industrielle, assise sur une enclume. L'autre figure représente la Femme charitable portant l’emblème de la croix de Genève. Assise sur un banc, elle recueille un Pupille de la Nation. Derrière le piédestal se détache, dans un motif de couronne de laurier, la croix de guerre.

    Le soldat porte six chevrons d'ancienneté sur sa manche gauche, attestant qu'il est un vétéran ayant survécu à l'ensemble de la guerre.

    bas-relief : un soldat expire sur le champ de bataille et aperçoit dans une ultime vision le clocher de son pays natal.

    armoiries de Bolbec : de gueules à trois fuseaux d'or au chef d'azur à trois fleurs de lys d'or.

  • Mesures
    • h : 810 centimètre
    • h : 280 centimètre (statue seule)
    • la : 600 centimètre
    • pr : 500 centimètre
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2022/07/29

MAM

Documents d'archives

  • AD Seine-Maritime. Série O ; Sous-série 2OP, 2OP 400/6 : Bolbec, travaux communaux.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : 2OP 400/6
    Monument aux morts

Périodiques

  • AD Seine-Maritime, JPL 3_261. Journal de Rouen, 23 août 1920.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : JPL 3_261
    Bolbec - Chambre de Commerce - Pour le Monument aux Morts [état de la souscription]
  • AD Seine-Maritime, JPL 3_263. Journal de Rouen, 8 mars 1921.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : JPL 3_263
    Le monument aux morts de Bolbec
  • AD Seine-Maritime, JPL 3_262. Journal de Rouen, 23 août 1920.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : JPL 3_262
    Bolbec - Réunion du comité du monument aux Morts [modifications à apporter au projet de M. Guilloux]
  • AD Seine-Maritime, JPL 3_264. Journal de Rouen, 12 septembre 1921.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : JPL 3_264
    Inauguration du monument aux morts de Bolbec
  • Journal Paris-Normandie, 7 novembre 2016.

    Le démontage du monument aux Morts de Bolbec, un singulier chantier débute lundi 14 novembre [auteur inconnu]
  • Journal Paris-Normandie, 03 mai 2018.

    ROUXEL Arnaud. Bolbec : manifestation culturelle pour inaugurer le monument aux Morts
Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 2018, 2019
(c) Région Normandie - Inventaire général
Chéron Philippe
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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Etienne Claire
Etienne Claire

Chercheur au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1972 à 1978. Cheffe du Service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie et chercheur de 1978 à 1988. Chercheur au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1988 à 2005, puis chef du dit Service et chercheur de 2005 à 2015. Spécialités : patrimoine rural, patrimoine urbain, patrimoine de la villégiature. Etude fondamentale de l'agglomération du Havre. Publications : Claire Etienne-Steiner.

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