Dossier d’œuvre architecture IA61002177 | Réalisé par
Maillard Florent (Contributeur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
tannerie, puis foyer paroissial
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Parc naturel régional du Perche
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Tourouvre
  • Commune Longny-au-Perche
  • Lieu-dit le Bourg
  • Adresse 2 rue du Pont Rouge
  • Cadastre 1830 I 1003, 1004  ; 2021 AC 264
  • Précisions nouvelle commune Longny-les-Villages
  • Dénominations
    tannerie
  • Destinations
    salle paroissiale
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, dépendance, logement

Une ancienne tannerie est attestée dès le début du 18e siècle comme le montre le registre des statistiques industrielles et manufacturières (minéral, végétal et animal) de 1812. Il est précisé sur ce document qu'il existe deux tanneries et corroieries à Longny occupant annuellement 6 ouvriers et appartenant aux sieurs Charpentier pour la plus récente implantée vers 1790, et Lepoivre pour la plus ancienne, qui existe depuis ca. 1710. Jean Mathieu Rémy Lepoivre, propriétaire-tanneur de la tannerie du Pont Rouge à la date du cadastre en 1831, était devenu propriétaire suite à son mariage, le 4 pluviose an XI (24 janvier 1803), avec Marie Jeanne Tarbet, veuve de Louis Petit, marchand-tanneur à Longny. Un litige, opposant les sieurs Lepoivre et Servy entre 1806 et 1809, est particulièrement bien documenté dans les sources départementales. Suite à ce mariage, la tannerie est divisée en deux entre les fils Petit et Jean Mathieu Rémy Lepoivre. Ce dernier cherche alors à transférer son établissement sur le ruisseau de la Robioche, à l'entrée du bourg, non loin de l'ancien prieuré Saint-Sauveur, propriété de Louis Servy, qui s'y oppose. Le projet ne verra finalement pas le jour.

L'ancienne tannerie occupait le bâtiment qui longe la Jambée, rehaussé d'un étage en pan de bois (I 1004 sur le plan cadastral de 1831). Initialement en rez-de-chaussée, il pourrait remonter au 18e siècle (fenêtre de dimensions assez restreintes en brique). Un étroit passage le séparait d'un second corps de bâtiment de plan rectangulaire bâti dans son prolongement. De ce bâtiment ne subsistent du 18e siècle que les chaînes d'angles sud et nord-ouest en pierre de taille de grès roussard en partie inférieure. La date portée de 1766 figurant sur la clé d'une fenêtre de l'étage, constitue un remploi pouvant correspondre à la construction de la tannerie, dont le bâtiment a été transformé lors de la campagne de reconstruction des années 1830. Le plan cadastral de 1831 indique l’existence de plusieurs dépendances (détruites) alignées de l'autre côté de la cour, ouverte au nord sur la rue. Lepoivre fait moderniser son établissement vers 1834, en procédant à la surélévation du bâtiment jouxtant la tannerie et à la fermeture côté rue de la cour par l’ajout de nouveaux corps de bâtiment à étage, tout en maintenant un passage pour accéder à la cour.

Au décès de Jean Mathieu Rémy en 1849, un parent, Jean Pierre Pelletier Lepoivre, devient propriétaire exploitant de la tannerie. En 1894, l'activité cesse et l'établissement est vendu à Léon Théophile Ozanne, médecin à Longny, qui la transforme en habitation. Sa fille, Marie Ozanne, la vend à son tour en 1947 à Julien Victor Brionne, curé doyen de Longny de 1943 à 1961. L'abbé fait transformer le lieu en foyer paroissial comprenant une grande salle de réception, créée dans l'ancienne tannerie, une chapelle aménagée dans l’ancien magasin.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle
    • Secondaire : 18e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1766, porte la date
    • 1834, daté par source
  • Auteur(s)
    • Personnalité :
      Lepoivre Jean Mathieu Rémy
      Lepoivre Jean Mathieu Rémy

      Propriétaire d'une tannerie à Longny-au-Perche (Orne) dans la première moitié du 19e siècle et commanditaire des travaux d'agrandissement dans les années 1830.

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    • Personnalité :
      Brionne Julien Victor
      Brionne Julien Victor

      Curé doyen de Longny-au-Perche (Orne) de 1943 à 1961, l'abbé Brionne devient propriétaire de l'ancienne tannerie du Pont Rouge à Longny en 1947 qu'il transforme en foyer rural (commanditaire notamment du réaménagement de l'ancien magasin en chapelle dans les années 1950). Il fit don de sa propriété à la paroisse via l'association "La famille paroissiale" en 1971. L'ancienne rue Saint-Hilaire qui mène à la rue de l'Église, après le Pont Rouge, porte aujourd'hui le nom de l'abbé.

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Cette ancienne tannerie, devenue foyer paroissial, se situe à proximité du pont Rouge. La propriété comprend plusieurs bâtiments qui se développent le long de la rue éponyme et perpendiculairement, en bordure de la Jambée qui alimente la tannerie. Un corps de passage, depuis la rue du Pont Rouge, permet l'accès à la cour. À l'intérieur, les bâtiments forment un "U", enserrant la cour qui reste ouverte au sud vers l'ancien pré de la tannerie.

Le bâtiment principal est édifié en "L". Initialement de plain-pied rehaussé d'un étage carré à la fin du 1er quart du 19e siècle, il présente une élévation à travées régulières percées d’ouvertures aux encadrements alternant la pierre de taille calcaire et la brique, également présentes en partie supérieure des chaînes d'angle. Les niveaux d'élévation sont séparés par un bandeau à trois rangs de brique. Une corniche en doucine en brique souligne la descente de toit. Les façades sur cour sont assez similaires, bien que la pierre de taille de calcaire soit moins présente, notamment au niveau des encadrements d'ouvertures. A l'intérieur, un escalier en bois hélicoïdal, implanté à la jonction des deux ailes, permet l'accès à l'étage carré. La distribution intérieure, très modifiée, ne permet pas d'en comprendre les dispositions anciennes.

Dans le prolongement du bâtiment principal, se trouve, le long de la Jambée, l'ancien bâtiment servant de tannerie. Initialement bâti de plain-pied, il possède des murs maçonnés en moellons qui ont été rehaussés au tournant du 20e siècle d'un niveau de pan de bois. Cette grande pièce sert actuellement de salle de réception. Dans son prolongement, une vaste dépendance, dont la fonction initiale n’est pas connue, le jouxte au sud.

Face à cet alignement se trouve, de l'autre côté de la cour, l'ancien magasin de la tannerie. Comprenant un rez-de-chaussée surmonté d’un étage carré, ce bâtiment, initialement divisé, a perdu son plancher lors de l’implantation de la chapelle.

Les toits à longs pans et à croupes sont couverts en tuile plate.

  • Murs
    • silex moellon enduit
    • grès moellon enduit
    • terre pan de bois enduit
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    en rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    site patrimonial remarquable

Cette ancienne tannerie (18e siècle - 2e quart 19e siècle), dont l'histoire est assez bien documentée, a connu un destin particulier en devenant, à l'initiative de l'abbé Brionne, le foyer paroissial au 3e quart du 20e siècle. Bien que son appréhension reste difficile, tant les modifications ont perturbé les distributions intérieures, le site conserve des éléments architecturaux des 18e et 19e siècles significatifs d'une construction soignée représentative de l’architecture des tanneries artisanales. Avec le pont et la maison de maître en face, il constitue un élément important du patrimoine industriel à l'échelle de la commune et du secteur nord du Perche.

Documents d'archives

  • AD Orne. E Dépôt 254/50. Longny-au-Perche – statistiques industrielles et manufacturières : minéral, végétal, animal (1812).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : E Dépôt 254/50
  • AD Orne. E dépôt 254/51. Longny-au-Perche – état de situation des tanneries par trimestre (1813).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : E dépôt 254/51
  • AD Orne. M 1402. Longny-au-Perche – tanneries : instruction, correspondance, enquêtes et rapports, plans (1806-1823).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : M 1402
  • AD Orne. 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11. Longny-au-Perche – matrices cadastrales (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11

Documents figurés

  • AD Orne. 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21. Longny-au-Perche – plans cadastraux (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Parc naturel régional du Perche
(c) Région Normandie - Inventaire général
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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