Dossier d’aire d’étude IA00065642 | Réalisé par
Benoît-Cattin Renaud
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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Chéron Philippe (Contributeur)
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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Pottier Gaëlle (Contributeur)
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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  • inventaire topographique, canton de Routot
  • inventaire topographique, boucles de la Seine normande
présentation de la commune de Routot
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Routot, Pays du Roumois
  • Adresse
    • Commune : Routot

Dès l'Antiquité, Routot était, grâce à sa situation privilégiée, un point de convergence de différentes voies de communication : voies romaines de Rouen à la capitale des Viducasses, Aregenua (Vieux-la-Romaine), de Brionne à Jumièges par l’église d’Hauville et chemins aboutissant aux passages fluviaux de la Seine.

Routot comme paroisse, ne peut remonter au-delà du 8e siècle, époque à laquelle se répand le culte de Saint-Ouen. Routot est incluse dans le domaine ducal à l'époque de l'envahissement normand et confiée aux vassaux du duc Guillaume. Adeline, fille de Hugues II de Montfort, reçoit la terre de Routot en dot lors de son mariage avec Guillaume de Breteuil († 1103), fils de Guillaume Fitz Osbern. Suite aux guerres occasionnées par la succession de Henri 1er, roi d'Angleterre, la commune passe en 1141 sous la suzeraineté de Galleran de Meulan, jusqu'en 1153, date à laquelle Robert IV de Montfort la récupère. Le manoir des Montfort était situé près de l'église. Ce manoir changea de mains plusieurs fois en fonction des aléas de l'histoire (Geoffroy du Bosc, 1202, Guillaume de Vernon 1203, Pierre de Chambly en 1292, etc.).

La seigneurie de Routot entre ensuite en possession de plusieurs grandes familles : Robert d'Artois (1ère moitié du 14e siècle) puis Philippe d'Alençon, archevêque de Rouen et cardinal, qui la cède à Pierre d'Alençon, son frère, qui la transmet à son tour (en 1389) à Jean VII d'Harcourt, son gendre, qui décède à la bataille d'Azincourt en 1415. À partir de 1418, la Normandie, tombée sous la domination anglaise, est partagée par le roi d'Angleterre entre ses différents vassaux : le 1er juillet 1419, Henri V confie à Thomas Plantagenet de Clarence, comte d'Essex, Quatremarres, Routot avec Elbeuf, etc. En 1427, Jean de Wideville, chevalier anglais, devenu sénéchal de Normandie, est seigneur de Routot. Il confie la terre de Routot à son écuyer, Guillaume Bertin. En 1449, après le départ des anglais, la seigneurie de Routot revient entre les mains de la famille d'Harcourt. En 1484, Jean de Rieux et sa mère sont seigneurs de Routot.

Le partage de la famille d'Harcourt place Routot en 1485 dans les mains de Jean de Lorraine, qui présente le titre de "baron de Routot" en 1508. À sa mort, Routot échoit à son fils, Claude de Lorraine, marquis d'Elbeuf et duc de Guise. C'est en raison de cette appartenance à la famille de Guise que la commune embrasse la cause protestante au 16e siècle. La baronnie de Routot s'étend alors sur Rougemontiers, etc. l'aveu de 1542, rendu à la châtellenie de Pont-Authou et Pont-Audemer précise les droits de marché (mercredis et deux foires par an), les droits de justice, haute et basse. Le domaine fieffé comprend 90 acres de terre. La famille de Lorraine conserve la baronnie jusqu'au milieu du 18e siècle.

Une partie des habitants sont des francs bourgeois, dont les maisons s'étendent depuis la halle à la boucherie jusque derrière l'église (rue anciennement nommée "de la Franche Bourgeoisie"). Ils possèdent des droits d'usage importants en forêt de Brotonne.

Au milieu du 18 siècle, M. Guillaume Boissel conseiller, secrétaire du roi fait l'acquisition de la baronnie. Thomas de Boissel, baron de Monville, la cède en 1770 au marquis de Pardieu. En 1780, Jean-François le Guingois est seigneur de la baronnie et haute justice de Routot.

Huit fiefs sont dénombrés sur Routot : la Croix-Coq, le fief aux Fourmages, le fief Servin, Les Houlles, l'Orme, Rachet, Roumois, Trouville.

  • Sites de protection
    parc naturel régional

La frange nord du plateau du Roumois est une région de bocage dont la terre fertile est occupée par les cultures. On y produit en particulier le lin, qui a suscité aux 17e et 18e siècles une importante activité de tissage à domicile, jusqu’à ce que les toiles de coton s’imposent. Les corps de fermes, les granges ou les grandes propriétés offrent une palette diversifiée de matériaux : pierre, bois, ardoise et brique rouge. Du point de vue bâti, le maillage de l'unité paysagère par un réseau de villages, puis de hameaux et enfin de fermes isolées donne l'image d'un plateau habité avec une répartition homogène et organisé des structures villageoises. Ces bâtis sont associés à une forte présence végétale qui correspond à des haies arbustives, des talus plantés ou bien encore des cours plantées de fruitiers. Ces structures végétales, associées au réseau des mares, créent une trame qui s'étire de hameaux en village et leur confèrent d'indéniables qualités paysagères qu'il est essentiel de préserver et de valoriser.

Depuis ces dernières décennies, la commune de Routot subit une forte pression foncière qui lui fait perdre son caractère rural au profit du développement de l'habitat pavillonnaire. Le centre-bourg possède une qualité patrimoniale indéniable héritée de la position de la commune comme chef-lieu de canton et comme importante place de marché. La préservation de cette artère commerçante et l'embellissement des façades alignées sur la rue sont des pistes à explorer pour renforcer l'attractivité du centre-bourg dans les années à venir.

Bibliographie

  • CANEL, Alfred. Essai sur l'arrondissement de Pont-Audemer. Paris, 1833, 1er volume.

  • CHARPILLON, Louis-Etienne, CARESME, Anatole. Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l'Eure. Les Andelys : Delcroix, 1879. Réédition. Paris : Éditions Res Universis, 1992. 3 vols.

    P.722-726
  • CLEMENT, Louis (chanoine). Routot des origines à la Révolution française, Imprimeries réunies L. Durand et Fils, Fécamp, 1950, p.306.

  • MOLKHOU, Pierre. Routot : Des jours de Gloire aux Jours Sereins, 2004, p.28.

  • PERRIER, Marthe. Miroir du temps au cœur du Roumois - Le Canton de Routot à travers les siècles. Luneray : éditions Bertout, La mémoire normande, impr. Bertout, mai 1992.

    Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande
Date(s) d'enquête : 1979; Date(s) de rédaction : 1990, 2021
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
Benoît-Cattin Renaud
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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Pottier Gaëlle
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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