La frange nord du plateau du Roumois est une région de bocage dont la terre fertile est occupée par les cultures. On y produit en particulier le lin, qui a suscité au 18e siècle une importante activité de tissage à domicile, jusqu’à ce que les toiles de coton s’imposent. Les corps de fermes, les granges ou les grandes propriétés offrent une palette diversifiée de matériaux : pierre, bois, ardoise et brique rouge. Du point de vue bâti, le maillage composé par les villages, les hameaux et les fermes isolées, donne l'image d'un plateau habité avec une répartition homogène et organisé des structures villageoises.

Les fermes du plateau Roumois sont organisées en « cours masures », forme paysagère atténuée des « clos masures » que l'on rencontre dans le pays de Caux. La pièce de terre (la masure) est entourée de hauts talus plantés d'arbres de haut jet destinés à abriter le corps de ferme des vents. Le logis et les différents bâtiments agricoles, aux fonctions spécialisées (pressoir, grange, étable, etc.), se répartissent à l'intérieur de la cour plantée ou en périphérie de l'enceinte végétale.

Ces bâtis sont associés à une forte présence végétale composée de haies arbustives, talus plantés ou vergers. Ces structures végétales créent une trame qui s'étire de hameaux en village et leur confèrent d'indéniables qualités paysagères qu'il est essentiel de préserver et de valoriser.

Haie anastomosée.- Allée de la Savallerie, Hauville.

Le plateau du Roumois a la particularité de n'être traversé par aucun cours d'eau. Sur les hauteurs du plateau, la couche géologique de craie et de silex, d'âge secondaire, est masquée par une couverture de limons qui offre à l'agriculture des sols profonds. Pour avoir accès à l'eau, l'Homme a creusé des mares dans ces couches rendues imperméables. Leur intérêt écologique et leur rôle de régulation hydrologique sont aujourd’hui reconnus. Situées sur des axes de ruissellement, les mares permettent d'éponger les surplus des précipitations et de restituer l'eau en cas de sécheresse. L'entretien des mares participe de la préservation du paysage et du maintien de la qualité du cadre de vie. Enfin, les mares forment entre elles un réseau propice au cycle de vie d'une multitude d'espèces d'amphibiens : tritons (crêté, ponctué, alpestre et palmé), grenouille agile, crapaud commun et grenouille verte.

Mare du Grand Nord.- Hauville.