Dossier d’œuvre architecture IA00018666 | Réalisé par
Benoît-Cattin Renaud
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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Chéron Philippe (Contributeur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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Pottier Gaëlle (Contributeur)
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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  • inventaire topographique, canton de Routot
  • inventaire topographique, boucles de la Seine normande
ferme du Roumois
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Roumois - Routot
  • Commune Routot
  • Lieu-dit (anciennement) Le Romois, Le Roumois
  • Adresse chemin de la Haye Aubrée (anciennement) , 60 rue du Roumois
  • Cadastre 1823 D 20 à 26  ; 1964 AD 99, 100 à 106  ; 2017 ZB 187 mare : 86 château : 87

Sous l’Ancien Régime, le domaine du Roumois faisait partie de la seigneurie de Rainchehoux, fief de la baronnie de Routot. Pendant une large période couverte par la Normandie ducale (911-1469), elle appartenait aux sires de Pont-Audemer. Après son rattachement au royaume de France, Philippe de Valois donne Routot à son neveu Philippe d’Alençon (vers 1343) qui le cède à Pierre, son frère. Ce dernier le donne en dot à sa fille, mariée à Jean d’Harcourt (fait prisonnier en 1415 à Azincourt). Confisqué par les anglais pendant toute la guerre de Cent Ans, le domaine de Routot revient aux mains de la famille d'Harcourt en 1449, tandis que la sergenterie du Roumois est transmise à la famille Bonsens à la fin du 15e siècle : Michel Bonsens est qualifié de « sergent hérédital de la sergenterie noble du Roumois » en 1487. Pierre de Bonsens hérite de la seigneurie en 1541 et la transmet à Nicolas de Bonsens, sieur des Épines à Ecaquelon et enfin à Alexandre, son fils. Ce dernier rend aveu en 1671 pour « la sergenterie franche et héréditaire du Roumois, plein fief de haubert tenu du roi, mouvant de la vicomté de Pont Audemer. » (Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l'Eure).

Le domaine entre probablement en possession de la famille Hallé d'Amfreville à la fin du 17e siècle, bien que celle-ci n'y réside pas. En 1707, Jean-François Hallé hérite de la charge de son frère, Charles-Pierre, maître particulier des eaux et forêts à Caudebec (annexe). L'écuyer décide alors de la construction du château du Roumois. Une inscription en lettres attachées, gravée sur un lit de briques d'un mur de l'ancienne cage d'escalier de l'étage mentionne : « A este bastie / par / Jean Francois Hâllé / D'Anfreville / 1715.1716.1717. ».

Guillaume Boissel acquiert la baronnie de Routot en 1748. À sa mort, le partage des biens s'effectue entre ses héritiers, dont Thomas Boissel, bourgeois de Rouen et Thomas Boissel, écuyer, seigneur de la baronnie de Monville. Le rouennais hérite de la baronnie de Routot, mais la revend immédiatement à son cousin monvillais pour 200 000 livres (2 décembre 1763). Ce dernier achète le 4 mai 1765 à Jean-Pierre Hallé, écuyer, fils de Jean-François Hallé d'Amfreville.

Thomas Boissel, baron de Monville et de Routot ne conserve son bien que peu d'années. Le 5 mai 1770, la terre, seigneurie et baronnie de Routot sont vendues, tout comme la ferme dite "le Roumois". Les acquéreurs, le marquis et la marquise de Pardieu sont toutefois contraints de se séparer de leur nouvelle acquisition deux ans plus tard, en vertu d'un droit féodal (retrait lignager). Ce sont finalement Jean-François le Gingois, conseiller du roi et notaire à Rouen, et Pierre Jean-Baptiste Auber, manufacturier et négociant en draps à Darnétal, qui se portent acquéreurs de la baronnie et de ses terres en janvier 1772.

Dans la première moitié du 19e siècle, le domaine du Roumois devient la propriété de François Vicquelin, marié à Marie Anne Auber. Leur fille, Joséphine, le transmets en 1852 à son époux, Louis Amédée Levacher, propriétaire à Saint-Aubin-Epinay (canton de Boos). Morte sans enfant en 1891, Mme Levacher cède la ferme du Roumois et d’autres biens, situés à Routot (ferme du bourg contenant 25 hectares, ferme de la Bérangère de 15 hectares), Pont-Audemer (15 hectares d'herbages), Pennedepie (ferme Planche de Pierre de 30 hectares), en usufruit à Mme Arondel, née Cesselin, femme d’un conseiller à la Cour de Rouen, dont elle était la grande tante, la nue propriété revenant à la fille de celle-ci, femme de M. Albert Moussard, commissaire-priseur à Rouen. Au décès de Mme Arondel en 1920, ces différents biens reviennent en pleine propriété à Mme Moussard (morte en février 1940) et à son mari Jean Martin, capitaine de corvette (mort en 1954). Au printemps 1959, le règlement conjoint des successions des deux époux partage le domaine du Roumois entre Guy, leur dernier fils et Édith, leur seconde fille, femme du greffier du Tribunal civil de Domfront. Guy reçoit le plus gros des terres, soit environ 38 hectares, et sa sœur Édith des terres nues à peine séparées de la ferme, contenant 11,50 hectares. Les terres attribuées à Guy sont évaluées à 500 000 francs l'hectare en raison de la présence des bâtiments.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 18e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 19e siècle
  • Dates
    • 1715, porte la date
    • 1716, porte la date
    • 1717, porte la date
  • Auteur(s)
    • Auteur :
    • Personnalité :
      Vicquelin François Claude Jacques
      Vicquelin François Claude Jacques

      Commissaire du gouvernement auprès du tribunal de Pont-Audemer, puis procureur impérial à Pont-Audemer, puis conseiller à la cour royale de Rouen sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

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      propriétaire attribution par source
    • Personnalité :
      Hallé d’Amfreville Jean-François
      Hallé d’Amfreville Jean-François

      Fils de Pierre Hallé (1624-1683), Jean-François Hallé est le représentant de la branche cadette d'Amfreville, seigneur de la sergenterie fieffée du Roumois et de Launoy (à Routot) et propriétaire du fief du Val (à Eturqueraye). Baptisé à Paris (Saint-Nicolas-des-Champs), le 25 octobre 1667. Il épouse Marie de Gousteau à une date inconnue. Il est maître des eaux et forêts à Caudebec après son frère (1707) et fait construire le château de Routot entre 1715 et 1717. Il semble qu'il n'ait eu qu'un enfant de son mariage, Jean-Pierre Hallé, qui hérite donc du château de Routot qu'il revendra en 1765.

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      commanditaire attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Boissel Guillaume
      Boissel Guillaume

      Drapier à Elbeuf, nommé secrétaire du roi, Guillaume Boissel devient, le 12 octobre 1748, baron de Routot avec « droit de haute justice ancienne, droit de foire et marché et autres prérogatives ». Il acquiert ses lettres de noblesse et se dote d'un blason orné « de sable, au chevron d’argent, en chef et un boisseau d’or en pointe et de 2 épées en chef ». Le 16 juin 1772, il obtient la seigneurie de La Harengère.

      Le chanoine Clément ajoute : « Guillaume Boissel, écuyer, seigneur de la Harengère, baron de Routot, conseiller du Roi, maison de la couronne de France et de ses finances, receveur des tailles en l’élection de Montivilliers et receveur général de l’abbaye du Bec, mourut en 1753, âgé de 80 ans. Sa veuve, Anne Viel, mourut l’année suivante. Ils furent inhumés tous les deux dans l’église de Routot où l’on peut voir leur écusson sur la muraille du chœur, une litre peinte découverte en 1861 lors de travaux exécutés dans l’église. »

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      habitant célèbre attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Hallé d'Amfreville Jean-Pierre
      Hallé d'Amfreville Jean-Pierre

      Propriétaire du château de Routot. Fils de Jean-François Hallé d'Amfreville. Il épouse en 1706 Henriette-Marguerite De Gaugy et vend le château en 1765.

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    • Personnalité :
      Bonsens, de Michel
      Bonsens, de Michel

      Michel de Bonsens, décédé avant 1501, était sergent héréditaire de la sergenterie du Romois. En 1487, il donne une partie de la sergenterie à son fils Jean en faveur de son mariage.

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      propriétaire attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Bonsens, de Alexandre
      Bonsens, de Alexandre

      Fils de Nicolas de Bonsens (1598-1666), Alexandre de Bonsens, seigneur du Roumois et des Epinais, épousa, le 10 mai 1647, Marguerite du Bosc.

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    • Personnalité :
      Bonsens, de Nicolas
      Bonsens, de Nicolas

      Fils de Claude, Nicolas de Bonsens est né en 1598 à Ecaquelon. Il était seigneur des Espinais (huitième de fief dont le chef était assis à Ecaquelon) et des Haulles.

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      propriétaire attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Le Gingois Jean François
      Le Gingois Jean François

      Jean François Le Gingois, conseiller du roi et notaire à Rouen, seigneur de la baronnie et haute justice de Routot (Eure), décédé le 19 mai 1806 à Saint-Aignan-sur-Ry (Seine-Maritime).

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      propriétaire attribution par travaux historiques

Lors de la vente conclue en 1770, entre Thomas Boissel et la marquise de Pardieu, le contrat de vente de la ferme du Roumois énumérait « maison bourgeoise, logement du fermier et bâtiment en dépendant, cour jardin, terres labourables contenant environ 50 acres de terre » évalués à « plus 40 710 livres pour la ferme, dont 14 000 pour la maison, les bâtiments et les herbages et 26 710 livres pour les terres labourables ».

Actuellement, le domaine du Roumois forme un ensemble patrimonial remarquable et homogène, tant au niveau des éléments bâtis que des éléments de paysage qui lui sont associés. Il se compose d'une cour plantée renfermant 5 hectares ainsi que de plusieurs bâtiments aux fonctions spécialisées :

Positionnement des bâtiments du domaine (ArcGis). Positionnement des bâtiments du domaine (ArcGis).

1- château

2- maison du fermier

3- pressoir

4- grange

5- bergerie

6- écurie, garage

7- porcherie

8- charretterie puis bâtiment aux cochons

9- poulailler

Ces bâtiments sont disposés de manière rationnelle autour de la plus grande parcelle constituant autrefois le corps de ferme. Les cinq premiers bâtiments numérotés sur le plan sont étudiés dans un sous-dossier. Les autres bâtiments, construits en pans de bois et/ou brique et silex, ont été simplement repérés. Un portail, prolongé par une allée plantée de prunus et d'érables pourpres, donne accès au château du côté sud. Un mur de clôture, partiellement bâti en bauge et en brique ferme la parcelle située du côté nord. L'ancienne porte des champs constituait autrefois l'entrée principale du domaine. Plusieurs arbres remarquables sont visibles sur la parcelle nord : un châtaignier plusieurs fois centenaire, un cèdre, un hêtre pourpre et un alignement de tilleuls. Du côté sud, la parcelle est plantée de nombreux pommiers formant un verger et contient deux mares : une grande mare cadastrée individuellement et une petite mare associée à l'ancien pressoir. La bordure de l'ancien chemin de la Haye-Aubrée, actuelle rue du Roumois, était autrefois plantée d'un alignement de hêtres dont il ne reste qu'un seul sujet.

47 hectares de terres cultivées sont associées au domaine.

  • Murs
    • brique
    • calcaire pierre avec brique en remplissage
    • bois pan de bois
    • torchis
    • bauge
  • Toits
    ardoise, tuile mécanique
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
    • demi-croupe
    • pignon couvert
  • Typologies
  • État de conservation
    restauré
  • Précision représentations

    Pierre tombale d'une personne décédée à Routot, le 17 novembre 1652 (cour).

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    parc naturel régional
Image non consultable
Image non communicable
Image non communicable

Documents d'archives

  • AD Eure. 3PL/958/8, plan cadastral, Routot, section D du Romois, 1826.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 3PL/958/8
  • AD Eure. 3 P 7 812, matrices cadastrales, état des sections - augmentations & diminutions, Routot, vol.1.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 3 P 7 812
  • AD Eure. 3 P 7 813, matrices cadastrales, état des sections, Routot, vol.2.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 3 P 7 813
  • AD Eure. Fonds figurés, série FI, cartes postales : 8 FI, Routot.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 8 FI

Bibliographie

  • BEAUMONT Franck, SEYDOUX Philippe. Gentilhommières des pays de l'Eure, éditions de la Morande, 468 p, 2002

    p. 236-237
  • CHARPILLON, Louis-Etienne, CARESME, Anatole. Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l'Eure. Les Andelys : Delcroix, 1879. Réédition. Paris : Éditions Res Universis, 1992. 3 vols.

    p. 725-726
  • CLEMENT, Louis (chanoine). Routot des origines à la Révolution française, Imprimeries réunies L. Durand et Fils, Fécamp, 1950, p.306.

    p.133,134,156
  • PERRIER, Marthe. Miroir du temps au cœur du Roumois - Le Canton de Routot à travers les siècles. Luneray : éditions Bertout, La mémoire normande, impr. Bertout, mai 1992.

    Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande
    p.111

Annexes

  • Seigneurie de Rainchehoux. CLEMENT, Louis. Routot...
  • Etude du testament de Charles-Pierre Hallé, Seigneur d'Amfreville, 1707, in FROLAND, Louis, Mémoire concernant l'observation du Senatus Consulte Velleien dans le duché de Normandie et diverses questions mixtes qui en dépendent, Paris, 1722.
  • Archives Seine-Maritime, inventaire sommaire série G, Archives Ecclésiastiques, tome 4, série G 4821 à 6220, G 5114.
  • Roumois. CHARPILLON & CARESME. Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l'Eure,
Date(s) d'enquête : 1979; Date(s) de rédaction : 1980, 2021
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
Benoît-Cattin Renaud
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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Pottier Gaëlle
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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