Cette grange de grandes dimensions, appelée halle aux grains par son propriétaire, comporte trois parties : l'aire de battage centrale ou "batteresse", encadrée par deux aires de rangement latérales, traditionnellement appelée "tassants" ou "tasseries". Ces aires sont séparées les unes des autres par des cloisons d'environ un mètre de haut maçonnées en brique. Les façades extérieures, assemblées en pans de bois, reposent sur un important soubassement en brique artisanale et chaînages harpés en pierre calcaire.

Un bâtiment carré, en charpente, est adossé contre la façade arrière (côté sud) de la grange, dans l'alignement de l'aire de battage centrale. Cette disposition rappelle celle des granges du pays de Caux, auxquelles était associé un manège permettant d'utiliser la traction animale pour le battage des céréales. Pierre Brunet précise son fonctionnement : « Le plan, variable, peut être carré, hexagonal, octogonal, et, dans le cas de polygones, accolé à la grange par un côté ou relié à celle-ci par deux perpendiculaires à partir de la section la plus large. Un axe vertical en bois, fixé au sol sur un dé de pierre et en haut au centre de l'enrayure, portait à la partie supérieure une roue horizontale entraînée par 2 à 4 chevaux. Grâce à un système de dents en bois cette roue transmettait le mouvement à un arbre de fer qui pénétrait dans la grange et le communiquait à la batteuse (...) L'association du manège avec des granges à porte haute suggère que la batteuse avait été montée à l'intérieur, ce qui n'est pas surprenant car les premières batteuses n'étaient pas transportables ». Ainsi, la grange de Routot se rapproche du type C identifié par Pierre Brunet pour les granges à porte charretière (comme celle de Rougemontiers, également dans l'Eure).

L'imposante toiture est couverte en tuiles mécaniques tandis que le manège attenant est couvert en ardoises.