Dossier d’aire d’étude IA00065646 | Réalisé par
Pottier Gaëlle (Rédacteur)
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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Benoît-Cattin Renaud (Rédacteur)
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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  • inventaire topographique, boucles de la Seine normande
  • inventaire topographique, canton de Routot
présentation de la commune de Barneville-sur-Seine
Auteur
  • Levalet François
    Levalet François

    Natif d'Avranches, François Levalet pratique la photographie par cerf-volant depuis le début des années 2000. Il sillonne la Normandie, la France et l'étranger. De ses campagnes, il publie de nombreux ouvrages ou organise des expositions tout en mettant son savoir-faire au service de l'archéologie.

    Site internet : www.francoislevalet.fr

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Copyright
  • (c) Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays du Roumois
  • Adresse
    • Commune : Barneville-sur-Seine

Surplombant la rive concave de la boucle de Jumièges, dont les coteaux culminent à 140 mètres au-dessus de la Seine, la commune de Barneville-sur-Seine offre des panoramas d'exception sur la vallée de la Seine. Depuis l'aire aménagée pour les visiteurs, le panorama embrasse un vaste horizon allant du pont de Brotonne à la boucle d’Anneville-Ambourville. Les parcelles en lanières, appelées conihouts, de Jumièges et du Mesnil-sous-Jumièges, se détachent au premier plan. Vue depuis l'aire du panorama de Barneville-sur-SeineVue depuis l'aire du panorama de Barneville-sur-Seine

Le paysage de bocage (vergers, haies champêtres et mares), faisant la transition entre les boisements du coteau et les parcelles agricoles du plateau, est particulièrement bien préservé à Barneville-sur-Seine qui n’a pas été remembrée comme les communes voisines. La rue de la cavée Renard, rejoignant l’aire du panorama à la côte d’Yville-sur-Seine, est particulièrement emblématique à cet égard. On y trouve différents types de haies, à commencer par les haies de houx que quelques propriétaires s’attachent à entretenir en référence au nom que porte leur hameau, « La Houssaye ». Les prairies sont séparées par des alignements d’arbres taillés en têtards et par d’autre haies champêtres composées d’un mélange d’essences locales (aubépine, charme, tilleul, noisetier…). Haie de houx taillée, hameau de l’OurailleHaie de houx taillée, hameau de l’Ouraille

Au sein de ces espaces de nature, le patrimoine remarquable et l’habitat traditionnel en brique et pan de bois est disséminé entre parcelles bocagères et grandes cultures, entre le bourg et ses hameaux isolés.

L'Inventaire croisé mené en 2018 par le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande a permis de recenser 144 bâtiments sur cette commune, dont : Carte de l'inventaire croisé élaborée par le SIG du Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande, 2018.Carte de l'inventaire croisé élaborée par le SIG du Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande, 2018.

- 9 remarquables

- 45 très intéressants

- 90 intéressants

La découverte de plusieurs silex taillés à Barneville-sur-Seine, autour de « La Croix Simon », situe les plus anciennes fréquentations du secteur au Paléolithique moyen (vers - 100 000 ans). Déserté pendant le dernier épisode glaciaire, le secteur de Routot est à nouveau parcouru par des groupes de chasseurs cueilleurs au Tardiglaciaire (entre -12 000 et - 10 000 ans). Les populations néolithiques s’installent et débutent leurs activités agricoles autour de 5 000 avant J.-C.

Le nom de la localité pourrait venir du mot anglais « barn », signifiant « grange », associé à la terminaison latine indiquant la présence d'une villa gallo-romaine.

En 1079, Guillaume le Conquérant offre aux moines de Jumièges les terres de Barneville-sur-Seine. Ceux-ci y bâtissent l’église Notre-Dame. Le seigneur de Barneville, Guillaume de Mortemer, la confie en 1224 aux moines de l’abbaye du Bec-Hellouin. Pour échapper à l’emprise des moines de Jumièges, Guillaume Crespin, seigneur de Barneville, obtient en 1271, auprès de l’archevêque de Rouen, le droit d’ériger la chapelle de son château de Mauny en église paroissiale. Son domaine, alors divisé en deux paroisses, est réuni en une seule seigneurie en 1350.

Au 11e siècle, une vacherie approvisionne les ducs de Normandie en beurre et en fromage et, aux 12e et 13e siècles, plusieurs porcheries appartiennent au domaine ducal. Au 14e siècle, Barneville-sur-Seine est réputée pour sa production de tuiles. D’ailleurs, en 1410, le comte de Tancarville achète des tuiles de Barneville afin de construire son château.

La seigneurie de Mauny est érigée en baronnie au milieu du 15e siècle, après le mariage de Jeanne Crespin avec Pierre de Brézé, sénéchal de Normandie. La seigneurie est transmise, au gré des alliances, à différentes familles avant d’arriver entre les mains de la famille d’Étampes qui la conserve jusqu’au milieu du 19e siècle. Jacques d’Étampes – ambassadeur en Angleterre en 1641, maréchal de France en 1651 – fait reconstruire le château de Mauny qui devient le centre de la seigneurie, élevée au rang de marquisat sous Louis XIV. La seigneurie de Mauny englobait une quinzaine de paroisses et de fiefs, dont celui de La Houssaye à Barneville-sur-Seine qui s’étendait sur environ 200 hectares. Ce territoire revêtait un grand intérêt économique puisqu’il conférait à son seigneur un droit de heurtage sur le chargement et déchargement des marchandises, particulièrement intense en raison de la production de briques et de tuiles sur cette portion du fleuve. La famille de Mauny est restée propriétaire du chemin de halage jusqu’à la Révolution.

  • Sites de protection
    parc naturel régional

Barneville-sur-Seine est reliée à la commune du Landin par la Seine, depuis le chemin de halage jusqu’au haut des côtes dominant la boucle de Jumièges. Le tracé concave de cette rive du fleuve offre d'ailleurs un avantage : un lit plus profond qu'en rive convexe et un courant plus fort qui empêche l'envasement. Le pied de versant a donc été aménagé de longue date pour faciliter les accostages et les transferts de marchandises. Le passage du Gouffre, situé à la jonction entre le Landin et Barneville-sur-Seine et au débouché d'une ancienne cavée (chemin escarpé descendant du plateau), servait de point d’embarquement des denrées agricoles qui assuraient le ravitaillement de Rouen. Celui de La Roche, au hameau du même nom, était une branche annexe du passage de Jumièges. Le lieu-dit « La Roche » est évoqué dès le Moyen Âge en raison de sa proximité avec les sites de fabrication de tuiles, situés immédiatement en aval. Le passage est établi en 1629 pour faciliter le transbordement des chevaux de la rive gauche à la rive droite. Il correspond en effet à l’endroit où le chemin de halage change de rive pour suivre le chenal qui longe la rive concave du méandre. Pour les piétons, la traversée d’une rive à l’autre était effectuée par un modeste bachot équipé d’une paire de rames, appelé au son d’une cloche, dont le service a été maintenu jusqu’en 1972.

Bibliographie

  • MOLKHOU, Pierre. Barneville-sur-Seine, Un balcon sur la Seine. (Histoire et municipalités), imprimerie B. Genty, décembre 2016.

    Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande
  • POTTIER, Gaëlle. Barneville-sur-Seine, Honguemare-Guenouville, Le Landin. (Au fil des patrimoines). Notre-Dame-de-Bliquetuit : Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande, février 2019. 72 pages.

    Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande
Date(s) d'enquête : 1979; Date(s) de rédaction : 1990, 2018
(c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
(c) Région Normandie - Inventaire général
Pottier Gaëlle
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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Benoît-Cattin Renaud
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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