Photographe à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2005.
- opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Caen - Caen-6
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Commune
Caen
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Adresse
place Reine Mathilde
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Emplacement dans l'édifice
rez-de-chaussée de l'aile ouest du cloître, grand vestibule
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Dénominationstableau
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Titres
- Marie Aimée Jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant, abbesse de la Trinité
Le portrait de l'abbesse Marie Aimée Jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant a été acquis par la Région Basse-Normandie, avec celui de l'abbesse Anne de Montmorency (1554-1588), auprès de l'abbaye du Bec (commune du Bec-Hellouin, Eure) le 25 février 1986 pour un montant global de 99 994 francs (15 244 euros). Les deux tableaux possèdent des dimensions similaires.
Marie Aimée Jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant est la fille de Jacques V Le Doulcet (1691-1734) - qui mène une carrière militaire au service du roi - et de Marie de Chennevières. Elle est nommée à la tête de l'abbaye de la Trinité de Caen en 1787 à la suite du décès de Cécile de Belzunce (1745-1787), survenu le 31 janvier, dont elle était la coadjutrice. Durant sa gouvernance, elle poursuit les travaux de reconstruction et d'embellissement du monastère, amorcés au tournant du 18e siècle par Gabrielle Françoise de Froulay de Tessé (1698-1720), avec un architecte local, Jean-François-Étienne Gilet (1736-1803), engageant plus de 40 000 livres, notamment pour réaménager le chœur des moniales, établir les plans du maître-autel, reconstruire la voûte de la nef et créer une verrière à la grande croisée vis-à-vis la grille d’entrée. Elle missionne également Gilet pour convertir les anciens parloirs (1702) en logis abbatial et en construire de nouveaux. Décédée le 7 mars 1806, Marie Aimée Jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant est enterrée dans le cimetière Saint-Gilles de Caen.
Le tableau (Inv. 692), probablement peint durant sa courte gouvernance (1787-1788), a été restauré en 1847 comme en témoigne l'inscription portée sur l’œuvre. La plupart des portraits des abbesses de la Trinité ont disparu. Quelques uns, qui ont miraculeusement réchappé des destructions révolutionnaires, se trouvent vraisemblablement dans des collections particulières. Le peu de sources trouvées, ne permet pas de retracer le parcours du portrait de Marie Aimée jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant après la Révolution. Des gravures fantaisistes, réalisées dans les années 1820 par Godefroy Engelmann et Théodore de Jolimont, montrent notamment des portraits d'abbesse accrochés dans le chœur de l'église de la Trinité en grande partie vidée de son mobilier. Le portrait de Marie Aimée Jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant est empreint de l'austérité qui sied à sa fonction. Positionnée de trois-quarts, la figure se détache sur une draperie pourpre qui s'enroule autour d'une colonne de marbre. Cette mise en scène assoit l'autorité du modèle tenant ostensiblement l'insigne de son pouvoir, une crosse très ouvragée qui contraste avec la sobriété du crucifix tenu dans l'autre main. Tourné vers le spectateur, le visage captive par sa carnation lumineuse. Le tableau a été restauré en 1847 comme l'indiquent les initiales et la date portées sur l’œuvre. Une restauration menée en 1989-1990 a permis de lui redonner son intégrité, notamment par l'enlèvement de nombreux repeints.
Un autre portrait en pied est référencé dans une collection particulière (Henri van Melle, Caen). Peint à l'huile sur toile (139 x 130 cm), ce tableau représente l'abbesse assise à son bureau, tenant la plume à la main en train de rédiger les Constitutions de la communauté bénédictine de la Trinité et le Cérémonial.
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Période(s)
- Principale : 4e quart 18e siècle
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Dates
- 1847, porte la date
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Auteur(s)
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Personnalité :
Le Doulcet de Pontécoulant Marie Aimée JacquelinecommanditaireLe Doulcet de Pontécoulant Marie Aimée Jacqueline
Née de Jacques V Le Doulcet (1691-1734), seigneur de Pontécoulant et de Meslay - qui mène une carrière militaire au service du roi - et de Marie Charlotte Thérèse Louise de Chennevières (décédée en 1742), issue de la petite aristocratie de la généralité d'Alençon (région de Briouze), Marie Aimée Jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant est baptisée à Meslay (Calvados) le 29 décembre 1729. Les terres parternelles procurent un revenu annuel modeste en regard des prétentions de cette famille aristocratique qui connaît des difficultés financières dans la première moitié du 18e siècle. Son père, capitaine au régiment de Piémont-Cavalerie, étant décédé prématurément sur le champ de bataille près de Parme (Guestalla), elle est placée avec ses trois frères sous la tutelle du curé de Meslay, Jacques Larcher et rentre au couvent de la Charité de Caen. Suivant l'exemple de leur père, ses frères entreprennent une carrière militaire. Coadjutrice de Cécile de Belzunce, Marie Aimée Jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant assure la gouvernance de l'abbaye de la Trinité de Caen au décès de celle-ci, de 1787 à la Révolution. Apparentée à la famille de Corday, elle a vraisemblablement appuyé la demande de Jacques-François de Corday, seigneur d'Armont, soucieux de placer deux de ses filles - Eléonore et Marie-Anne-Charlotte - à l'abbaye de la Trinité au décès de son épouse survenu le 9 avril 1782. Charlotte Corday (1768-1793) y entre à l'âge de 14 ans et quitte l'institution en 1791 pour retrouver un temps le logis familial du Mesnil-Imbert. La période révolutionnaire est marquée par le solde des derniers travaux menés à l'église de la Trinité, notamment sur l'orgue, et par les procès-verbaux des biens conventuels. En 1797, Marie Aimée Jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant bénéficie d'une rente de 1 200 l. constituée par son frère Jacques René Louis et une nièce.
Celle qui fut la dernière abbesse de la Trinité décède le 7 mars 1806 à l'âge de 76 ans rue du Vaugueux à Caen. Elle est inhumée dans le cimetière Saint-Gilles (détruit) proche de l'abbaye.
Sources consultées le 6 janvier 2021 :
-AD Calvados. Série E ; Sous-série 4 E : 4 E 1391 (microfilm 2 Mi EC). Caen. État civil. Registre de décès : acte de décès de Marie Aimée jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant, an XIV-juin 1806, f°272 v°.
-Laillier Jean-Yves. Le fief de Pontécoulant. Annales de Normandie, 54ᵉ année, n°2-3, 2004. Pontécoulant. pp. 103-114 ; doi : https://doi.org/10.3406/annor.2004.1483, https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_2004_num_54_2_1483
-site internet Religieuses en images, LEM (Laboratoire d’études sur les monothéismes)-CERCOR (Centre européen de recherche sur les communautés, congrégations et ordres religieux) UMR 8584, https://cercornum.univ-st-etienne.fr/reni/taxonomy/term/389
-site internet sur les pas de Charlotte Corday (Jean-Claude Ferrand), http://c.corday.free.fr/index.php?page=normandie/pontecoulant
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Personnalité :
La toile est tendue sur un châssis à clefs à double traverse. Le tableau possède des dimensions similaires au portrait de l'abbesse Anne de Montmorency. Le cadre a été créé en 1989 par Bertrand Heudron (Touffreville).
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Catégoriespeinture
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Structures
- support, rectangulaire vertical
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Matériaux
- toile, support, en un seul lé peinture à l'huile
- bois, doré, mouluré, cadre totalement mouluré
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Mesures
- h : 188,5 centimètre (sans le cadre)
- la : 106,5 centimètre (sans le cadre)
- h : 208,5 centimètre (avec le cadre)
- la : 125 centimètre (avec le cadre)
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Iconographies
- clergé, en pied, portrait, de trois-quarts
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Précision représentations
Marie Aimée Jacqueline de Pontécoulant tient dans sa main droite la crosse abbatiale et dans l'autre main un crucifix. Elle porte l'habit bénédictin : un scapulaire noir aux larges manches recouvre la totalité de son corps ; un bandeau dissimule le front en complément de la guimpe en toile fine blanche qui recouvre les épaules et sur laquelle est fixé un long voile noir. La figure se tient près d'une colonne en marbre autour de laquelle s'enroule une draperie pourpre. Les armoiries familiales figurent en bas gauche.
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Inscriptions & marques
- armoiries, sur l'oeuvre
- date, sur l'oeuvre
- inscription concernant une restauration
- inscription donnant l'identité du modèle
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Précision inscriptions
Signé et daté en bas à gauche : "F[ai]t en 1847 A. P.". Armoiries en bas à dextre : d'argent, à la croix de sable ; Inscription donnant l'identité du modèle sous les armoiries rajoutée a posteriori par le restaurateur : "Mme le Doulcet de Pontécoulant / dernière abbesse de la Trinité / de Caen".
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État de conservation
- bon état
- oeuvre restaurée
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Précision état de conservation
État en 2014 : toile dépourvue de protection au revers. Craquelures d'âge multidirectionnelles. Présence de repeints, visage mieux préservé.
La toile a été restaurée par Christine d'Anterroches (Caen) en 1989 : nettoyage, dégagement partiel de nombreux repeints, refixage des soulèvements, dégagement au revers de la cire-résine, du pigment rouge-brun (partiellement), des pièces anciennes, imprégnation de cire-résine pour refixage et le doublage, réintégration et retouche des lacunes, mise sous tension sur un châssis neuf.
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Statut de la propriétépropriété de la région
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
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Protectionsclassé au titre objet, 1992/06/22
Ce portrait est l'un des deux connus de jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant, dernière abbesse de la Trinité avec celui conservé en mains privées (collection Henri Van Melle).
Peu de portraits d'abbesses de la Trinité sont répertoriés à ce jour dans les collections publiques : outre celui de Marie Aimée Le Doulcet de Pontécoulant, il en existe de Renée de Bourbon-Vendôme en tant qu'abbesse de Fontevraud (peinture murale, salle capitulaire de l'abbaye de Fontevraud), de sa sœur, Isabeau IV de Bourbon-Vendôme (idem), d'Anne de Montmorency (Région Normandie) et de Laurence de Budos (Inv. P0297, MAHB Bayeux). L'abbesse Cécile de Belzunce de Castelmoron a été représentée en habit civil avant sa prise de voile à l'abbaye Notre-Dame du Ronceray à Angers (Inv. 83.1.1, Musée des Beaux-Arts, Caen).
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Documents d'archives
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DRAC Basse-Normandie. MH 14 - Caen 2 : historique des transferts successifs des deux tableaux de Restout par l'abbé Marcel Lelégard.
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AD Calvados. Série E ; Sous-série 4 E : 4 E 1391 (microfilm 2 Mi EC). Caen. État civil. Registre de décès : acte de décès de Marie Aimée jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant, an XIV-juin 1806.
f°272 v°
Annexes
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Information concernant le restaurateur Christine d'Anterroches
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Information concernant le fabricant de cadres Bertand Heudron
Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.
bâtiment conventuel de l'abbaye de la Trinité dite abbaye aux Dames, actuellement hôtel de région
Adresse : place Reine Mathilde
Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.