Dossier d’œuvre architecture IA14005799 | Réalisé par
Billat Hélène (Rédacteur)
Billat Hélène

Chercheur à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
parloirs, actuellement maison Saint-Gilles et aumônerie des étudiants
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Caen - Caen-6
  • Commune Caen
  • Adresse 33 place Reine Mathilde
  • Cadastre 2024 LY 127
  • Précisions
  • Dénominations
    parloirs
  • Genre
    de bénédictines
  • Appellations
    maison Saint-Gilles
  • Destinations
    logis abbatial, bâtiment conventuel, aumônerie
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Les parloirs de l'abbaye de la Trinité de Caen ont été reconstruits à plusieurs reprises. Avant qu'ils ne le soient au 18e siècle, les parloirs étaient situés dans un corps de logis donnant sur le cloître. L'inventaire des biens meubles, réalisé au décès de l'abbesse Laurence de Budos, les 23 et 24 juin 1650, précise qu'il s'agit d'un corps de logis bâti sur caves et surmontés d'un grenier1. Il existait, comme l'indique à diverses reprises l'inventaire, plusieurs parloirs dénommés le "grand parloir", que jouxtait une chambre, dans laquelle mangeaient ordinairement les "officiers domestiques", et par laquelle on accèdait à la fois au "petit parloir" et au "parloir de hault", appelé ordinairement "de Madame", c'est-à-dire de l'abbesse. Un petit recueil contemporain, intitulé "Catalogue des abbesses de la Sainte-Trinité de Caen" (1650), recense les travaux menés par l'abbesse Laurence de Budos dans les parloirs 2. Lors de sa visite du 17 décembre 1695, Mgr François de Nesmond, évêque de Bayeux (1662-1715), ordonna, "affin que tout marque la pauvreté et modestie si recommandées aux filles de St Benoist, [qu'] on tirera des parloirs les meubles et tableaux que nous avons remarquées [sic] devoir être par notre visite", ce que refusèrent les religieuses, ces tableaux représentant tous "des histoires de la Ste Ecriture" et le mobilier, de peu de valeur, étant estimé à 25 sols tout au plus3. En l'absence de plans, ces extraits, relevés ici ou là dans les sources, donnent une idée très partielle de la configuration des lieux avant la fin du 17 siècle.

Suite à la décision de l'abbesse Gabrielle Françoise de Froulay de Tessé (1698-1720) de reconstruire les bâtiments conventuels, les parloirs sont détruits.

La reconstruction des parloirs (1698-1702)

Les parloirs font partie des premiers bâtiments reconstruits avec l'aile sud du cloître. Il est décidé de les isoler du reste des bâtiments conventuels et de les implanter perpendiculairement au chevet de l'église de la Trinité, dans l'angle sud-est du bras sud du transept, à proximité du portail bâti à la même époque sur le bras sud du transept (détruit en 1857). Le bâtiment des parloirs est documenté par deux dessins conservés à la Bibliothèque nationale de France (BNF)4. Elévation orthographique du Bâtiment à usage des Parloirs que prétendent faire faire les dames Abbesse et Religieuses de l'Abbaye Royalle de la Très Sainte Trinité de Caen, 1698 bastye en 1702.- Plan, dessin à l'encre aquarellé; 1702. (Bibliothèque nationale de France, département des Estampes. VA-14(4)-FOL)Elévation orthographique du Bâtiment à usage des Parloirs que prétendent faire faire les dames Abbesse et Religieuses de l'Abbaye Royalle de la Très Sainte Trinité de Caen, 1698 bastye en 1702.- Plan, dessin à l'encre aquarellé; 1702. (Bibliothèque nationale de France, département des Estampes. VA-14(4)-FOL)L'un, non signé, représente le plan et l'élévation orthographique du Bâtiment à usage de parloirs que prétendent faire faire les dames Abbesses et Religieuses, portant les dates de 1698, correspondant à la naissance du projet, et 1702, marquant son achèvement. L'autre, de Louis Boudan, représente les parloirs dans son environnement monastique, depuis la prairie au sud (1702). Vue méridionale de l'abbaye depuis la prairie où se distinguent à l'ouest les parloirs, le logis abbatial et le donjon.- Dessin aquarellé, Louis Boudan, 1702. (Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes. VA-14(4)-FOL).Vue méridionale de l'abbaye depuis la prairie où se distinguent à l'ouest les parloirs, le logis abbatial et le donjon.- Dessin aquarellé, Louis Boudan, 1702. (Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes. VA-14(4)-FOL).Le bâtiment des parloirs, construit sur un plan carré, comporte une élévation à travées régulières couverte par un toit brisé à croupes à égout retroussé. Six travées structurent la façade méridionale contre cinq sur la face antérieure. Les deux étages carrés et l'étage de comble sont respectivement éclairés par des fenêtres hautes à arc segmentaire orné d'une clef et par des lucarnes. Un décor de bossages continus en table individualise la travée centrale de la face antérieure surmontée d'un fronton tandis que des chaînes soulignent les angles de la construction. Le plan de la BNF donne le plan du rez-de-chaussée : les parloirs sont desservis par un vestibule transversal, ceux des tourières étant localisés à l'ouest. Les murs de refend qui délimitent ce vestibule central existent toujours aujourd'hui mais les deux escaliers de distribution intérieurs, logés aux extrémités du bâtiment, n'ont en revanche pas subsisté. L'étage, dont il n'existe pas de plan, était vraisemblablement occupé par des chambres, ce que confirment des descriptions de la fin du 18e siècle5. Des reconversions ultérieures, engagées à la veille de la Révolution et aux deux siècles suivants, vont modifier le bâtiment dans ses cloisonnements intérieurs et, dans une moindre mesure, dans son élévation.

La reconversion en logis abbatial : les travaux de Jean-François-Etienne Gilet (1787-1788)

La dernière abbesse de la Trinité, Marie-Aimée de Pontécoulant (1787-1788), décide de récupérer le bâtiment des parloirs pour en faire son logis. A cette fin, elle demande à l'architecte Jean-François-Etienne Gilet d'édifier de nouveaux parloirs, relégués le long du mur de la nef, sur lesquels on dispose de peu d'informations6. Les plans que dresse l'architecte en 17907 et 1793 Plan de la ci-devant Abbaye de sainte trinité de la ville et municipalité de Caën. District de Caën, département du Calvados.- Plume et encre de Chine, Jean-François-Etienne Gilet, 1793. (Bibliothèque de Caen. Ms in-fol° 114).Plan de la ci-devant Abbaye de sainte trinité de la ville et municipalité de Caën. District de Caën, département du Calvados.- Plume et encre de Chine, Jean-François-Etienne Gilet, 1793. (Bibliothèque de Caen. Ms in-fol° 114).(note BM Caen. Ms 114) attestent cette évolution. Dans le même temps, elle demande à l'architecte de mener les travaux d'appropriation du bâtiment de 1702, qui se déroulent sur dix mois. Gilet en perçoit les premiers paiements en décembre 1787 "pour les maçons et manœuvres qui ont travaillé au nouveau Batiment de Me l'abbesse" et extrait la pierre calcaire de la carrière de Carpiquet, auxquels s'ajoutent les charpentiers dès avril et ce jusqu'au mois de septembre pour un montant de 8 409 livres. Outre les architectes, les sources comptables révèlent quelques noms d'artisans intervenant sur ce chantier8 : les plâtreurs Robert Poulain et David œuvrent aux plafonds du logis de l'abbesse, procédant à leur isolation avec de la bourre, Le Vigoureux fournit de la chaux, Nicolle des clous, les architectes François-Etienne Gilet, des poutres et le parement de marbre pour la cheminée et, Pierre Queudeville, du bois. La reconversion du bâtiment en logis abbatial, signalé par la lettre K sur le plan de 1793, modifie la dévolution des pièces et la distribution intérieure : cuisines, offices, salle à manger et autres salles au rez-de-chaussée, appartement "avec toutes les commodités et un grand sallon" au 1er étage, "des appartemens à coucher" au 2e et enfin un grenier9. Une galerie couverte, référencé à la lettre L sur le plan de 1793, partait de l'angle sud-ouest du bâtiment en suivant le mur de soutènement jusqu'à une petite construction en rez-de-chaussée, au pied du pavillon demi-hors-œuvre de l'aile sud des bâtiments conventuels10.

Détail : Vue de l'abbaye aux Dames, prise des prairie Saint-Gilles. Huile sur toile, Philippe Deshayes, 1807. (Région Normandie).Détail : Vue de l'abbaye aux Dames, prise des prairie Saint-Gilles. Huile sur toile, Philippe Deshayes, 1807. (Région Normandie).Le corps de bâtiment de trois travées, adossé à la face sud de la salle capitulaire dans le prolongement des anciens parloirs, est attesté dans les documents iconographiques au début du 19e siècle (tableau de Philippe Deshayes, Vue de l'abbaye aux Dames, prise des prairies Saint-Gilles, 1807, Région Normandie) ; d'après le dessin de Louis Boudan, se trouvait à cet emplacement un bâtiment de plain-pied. Cette construction apparaît bien dans le plan dressé par Jean-François-Etienne Gilet en 179011. Il pourrait s'agir d'une extension réalisée par l'architecte à la veille de la Révolution, au moment de la réaffectation des parloirs en logis abbatial, sur des fondations plus anciennes dont témoignerait encore la cave voûtée et dont l'élévation supérieure (dernier étage) a été modifiée à une date ultérieure. Son édification entraîne la condamnation de quatre des cinq baies de la salle capitulaire de l'église abbatiale.

La construction d'un nouveau bâtiment en vis-à-vis des parloirs de 1702 (2e quart 19e siècle)

Caen. Vue de l'hôtel-Dieu prise de la place de la Reine Mathilde.- Crayon, lavis d'encre, Georges Bouet, 1836. (Bibliothèque de Caen. FNI C 574).Caen. Vue de l'hôtel-Dieu prise de la place de la Reine Mathilde.- Crayon, lavis d'encre, Georges Bouet, 1836. (Bibliothèque de Caen. FNI C 574).Lors de l'établissement de l'Hôtel-Dieu (1821-1908) dans les anciens bâtiments conventuels, le bâtiment de 1702 s'avère insuffisant pour abriter la communauté religieuse de l'ordre des Augustins. Entre 1821 et 1836 - date d'un dessin de Pierre Bouet -, un nouveau corps de bâtiment est construit en vis-à-vis selon des dispositions similaires perpendiculairement au vaisseau de l'église, dans l'angle sud-ouest du bras sud du transept. La création d'un autre bâtiment en miroir de l'existant n'a pas été sans conséquences sur le bâtiment sud, notamment sur sa façade méridionale, pour l'harmoniser au bâtiment nouvellement construit et rendre plus homogène cet ensemble architectural. C'est dans ce contexte qu'une construction de plain-pied, reliant les deux corps de bâtiments, a été érigé au cours du 2e quart du 19e siècle. La lithographie de Lemercier (vers 1850) d'après Théodose Du Moncel montre que le bâtiment était initialement couvert d'une toiture à deux pans à croupes. Trois petites ouvertures l'éclairaient en partie haute. Caen (Abbaye aux Dames).- Lithographie, Lemercier imprimeur d'après Théodore Du Moncel, vers 1850. (Bibliothèque de Caen. FNI C 260).Caen (Abbaye aux Dames).- Lithographie, Lemercier imprimeur d'après Théodore Du Moncel, vers 1850. (Bibliothèque de Caen. FNI C 260).

Les travaux de Pierre Dureuil, architecte des Hospices civils de Caen (1949-1963)

Après la Seconde Guerre mondiale, l'architecte des Hospices civils de Caen, Pierre Dureuil (1896-1985) est mandaté pour mener des travaux sur cette partie du site hospitalier. Il dresse plusieurs devis pour des travaux sur les bâtiments occupés par la communauté des Servantes de Jésus en charge de la gestion de l'hospice Saint-Louis (1909-1984)12.

Le devis du 19 mai 1958 prévoit des travaux d'aménagement intérieur du bâtiment sud et la démolition du "passage couvert" de plain-pied, achevés en juin 1960. il s'accompagne de deux relevés, datés d'avril et de mai 1958, modifiant un plan de novembre 194913. A l'extérieur, la teinte plus claire de la pierre calcaire apparaît d'une manière flagrante au niveau de la travée occidentale du bâtiment sud. Elle résulte d'une reconstruction liée au projet de réédification du bâtiment de plain-pied qui la jouxte : le plan de 1958 montre bien les parties anciennes et les "travaux neufs exécutés", notamment sur cette travée14. Le projet d'aménagement intérieur de cette partie du bâtiment renseigne la dévolution des pièces : cuisine au rez-de-chaussée, chambre de l'évêque de Bayeux - qui a choisi de résider à Caen - à l'étage et quatre chambres à l'étage de comble. Il occasionne aussi la destruction de plusieurs éléments intérieurs mentionnés au devis du 19 mai 1958, notamment la dépose du pavement en pierre du couloir longitudinal, des carreaux de terre cuite de la cuisine au rez-de-chaussée, de la cheminée en pierre de taille du 1er étage, et la création de nouveaux cloisonnements.

La reconstruction de la galerie de liaison, dénommée dans les sources "passage couvert", est matérialisée dans le plan dressé par Pierre Dureuil en 195815, qui indique l'état actuel, avec ses parties anciennes et les "travaux neufs exécutés", selon la légende, ou plutôt à exécuter car les travaux n'en ont été réceptionnés que le 26 juin 196316. Ces plans révèlent en fait que ce bâtiment n'avait plus la vocation d'être seulement une galerie de liaison mais devait abriter plusieurs services, une salle de travail, une lingerie, des bains, une dépense et une laverie. Ils montrent également que cette reconstruction a été partielle, ce qui expliquerait la présence de vestiges de jambes harpées en partie inférieure du mur côté rue de Calix. Ont été reconstruites les deux dernières travées orientales formant un angle ainsi que la façade sur la cour-jardin éclairant de cinq portes-fenêtres le couloir (trois ont été transformées en fenêtres ultérieurement). Suivant le marché du 17 mars 1962, Jean Aragnouet, basé à Ifs, est chargé de reconstruire le "passage couvert". Suivant l'ordre de service de Dureuil du 6 janvier 1962, le même entrepreneur remet en état la cour - précédant le bâtiment nord - de la communauté "compris toutes sujétions de démolitions de vestiges de murs ou de bâtiment"17.

Un nouvel usage conféré aux bâtiments (4e quart 20e siècle)

Au moment de l'acquisition du parc de l'abbaye aux Dames, le Président de la Région Basse-Normandie, René Garrec, a souhaité un temps acquérir "le logis des abbesses". Ce projet restera sans suite après le refus du conseil d'administration du Centre hospitalier régional 18. Cet ensemble a finalement été acheté par l'évêché de Bayeux. Restauré en 1994-1995, il abrite désormais la maison Saint-Gilles et l'aumônerie des étudiants. Lors des travaux, plusieurs porte-fenêtres du bâtiment méridional ont été transformées en fenêtres sur les deux premiers niveaux. Relevés par l'architecte en chef des monuments historiques Daniel Lefèvre, un parquet (premier étage), des lambris et un carrelage marron-orangé ont été à cette occasion déposés. Le bâtiment nord a aussi connu des modifications dans ses ouvertures, des portes-fenêtres ayant remplacé des fenêtres. Le bâtiment de plain-pied a reçu quant à lui une couverture en tôle bac acier, abaissant la hauteur du toit apparaissant plus élevée sur le relevé de 1958 de Pierre Dureuil.

1AD Calvados. 2H/31. Inventaire des meubles des lieux non claustraux établi à la mort de l'abbesse Laurence de Budos, 23-24 juin 1650. Mention à la date du 24 juin 1650 : "Ci faict nous nous sommes transportes et avons montes a un grand grenier qui est dans un autre corps de logis sur les caves et parloirs du clouaistre de lad[ite] abbaye".2AD Calvados. 2H/25/4, f°16.3Titres originaux concernant les abbayes de Caen. Mémoires et titres pour les abbayes d'Ardenne, de Saint-Etienne et de Sainte Trinité de Caen. Musée des Beaux-Arts Caen. Fonds Mancel, ms 79. AD Calvados. 2H/31. Pièces diverses dont procès-verbal de visite de Mgr François de Nesmond évêque de Bayeux (1695).4Il l'est également par un mémoire, ni signé ni daté (ca. 1718), de 6 pages, relatif à des travaux pour un montant de plus de 16 950 l. Le descriptif, un peu complexe, montre que vers 1718, coexistent les nouveaux parloirs (1702), dits "du dedans", et les anciens. AD Calvados. 2 H/30.5Plans [avec devis] faits en 1793 des différentes communautés religieuses de la ville de Caen [par Jean-François-Etienne Gilet, architecte], 1793, BM Caen. Ms in-fol° 114, f°11-12.6BM Caen, Ms 114, f°11 : Gilet donne peu d'informations. Mesurant 27 mètres sur 4, le bâtiment, signalé par la lettre E, abrite les parloirs au rez-de-chaussée et des chambres à l'étage. D'après le plan dressé par l'architecte, il enchâssait la façade occidentale de l'église, jusqu'en son milieu.7Plan du rez-de-chaussée de l'abbaye de la Trinité.- Plume, encre de Chine, Jean-François-Etienne Gilet, 1790. (Archives départementales du Calvados. CPL_513).8AD Calvados. 2H/15. Journal des dépenses : vie quotidienne de la communauté et personnel employé ; travaux de reconstruction des bâtiments conventuels ; travaux d'entretien de l'abbaye et des biens affermés paroisse Saint-Gilles, 1787-1788.9BM Caen. Ms in-fol° 114. Plans [avec devis] faits en 1793 des différentes communautés religieuses de la ville de Caen [par Jean-François-Etienne Gilet, architecte], 1793, f°11 v°.10BM Caen. Ms in-fol° 114. Plans [avec devis] faits en 1793 des différentes communautés religieuses de la ville de Caen [par Jean-François-Etienne Gilet, architecte], 1793, f°11 v°-12.11Plan du rez-de-chaussée de l'abbaye de la Trinité.- Plume, encre de Chine, Jean-François-Etienne Gilet, 1790. (Archives départementales du Calvados. CPL_513).12AH Caen. Série T : T317.13AH Caen. Série T : T 321.14AH Caen. Série T : T 321.15AH Caen. Série T : T 321.16AH Caen. Série I : T 317.17AH Caen. Série T : T317.18AR Normandie. 600 W 29.

Sous l'abbatiat de Gabrielle Françoise de Froulay de Tessé (1698-1720), la communauté bénédictine décide de reconstruire les parloirs en même temps que les bâtiments conventuels. Un nouveau bâtiment est édifié perpendiculairement au chevet de l'église de la Trinité, dans l'angle sud-est du bras sud du transept. Il est notamment documenté par un dessin (Bibliothèque nationale de France), non signé, représentant le plan et l'élévation orthographique du Bâtiment à usage de parloirs que prétendent faire faire les dames Abbesses et Religieuses, selon la légende qui indique les dates de 1698, correspondant à la naissance du projet, et 1702, marquant son achèvement. Consécutivement à l'édification de nouveaux parloirs (détruits) le long du mur de la nef, sur les plans de Jean-François-Etienne Gilet, le bâtiment de 1702 est affecté au logis abbatial et fait l'objet de travaux par ce même architecte (1787-1788).

Lors de l'établissement de l'Hôtel-Dieu (1821-1908) dans les anciens bâtiments conventuels, les parloirs réaménagés à la fin du 18e siècle s'avèrent insuffisants pour abriter la communauté religieuse de l'ordre des Augustins. Entre 1821 et 1836, un nouveau corps de bâtiment est construit en vis-à-vis, au nord, selon des dispositions similaires, perpendiculairement au vaisseau de l'église, dans l'angle sud-ouest du bras sud du transept. Une construction de plain-pied, reliant les deux corps de bâtiments, est également érigée.

Après la Seconde Guerre mondiale, Pierre Dureuil, architecte des Hospices civils de Caen (1949-1963), mène des travaux sur cette partie du site occupé par la communauté des Servantes de Jésus en charge de la gestion de l'hospice Saint-Louis (1909-1984) : modification de la distribution intérieure du bâtiment de 1702 (1958-1960), reconstruction du bâtiment de plain-pied (1962-1968).

Cet ensemble immobilier a été acheté par l'évêché de Bayeux et Lisieux. Restauré en 1994-1995, il abrite désormais la maison Saint-Gilles et l'aumônerie des étudiants.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle, 1ère moitié 19e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1702, daté par source
    • 1962, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Gilet Jean-François-Etienne
      Gilet Jean-François-Etienne

      Architecte établi à Coutances puis paroisse Saint-Jean à Caen. A la suite de l'architecte parisien Joseph Devilliers de Maison Rouge, il poursuit de 1777 à 1779 le chantier de la décoration intérieure du château de Bénouville (Calvados). Plus tardive, la chapelle attenante au château, lui est attribuée (1786-1787). Parallèlement, il est chargé par l'abbesse de la Trinité de Caen, Cécile de Belsunce (1745-1787) d'établir les plans des bâtiments claustraux restant à reconstruire. La dernière abbesse Marie-Aimée de Pontécoulant (1787-1788) lui confie les ultimes travaux d'embellissement de l'église paroissiale, qu'il réalise en collaboration avec son fils marbrier à Paris, ainsi que la construction de l'école des Sœurs de la Charité de Saint-Gilles. Sous la Révolution, Gillet est appelé par le District du département pour dresser un état des lieux des établissements religieux de Caen (1790). La nationalisation des biens ecclésiastiques et les ventes qui s'ensuivent, l'incitent à acquérir l'auditoire, la chapelle Sainte-Agathe et plusieurs terres. En 1793, l'architecte apparaît dans les sources comme ordonnateur des fêtes révolutionnaires.

      Sources :

      -Archives du Calvados, sous-séries 2 H, 1 Q, 4 V.

      -Le château de Bénouville : une oeuvre de Claude-Nicolas Ledoux : table ronde organisée le 20 septembre 2006 par le Conseil général du Calvados, sous la direction de Dominique Pain. Cabourg : Éd. Cahiers du temps, 2007.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Dureuil Pierre
      Dureuil Pierre

      Né à Caen le 5 septembre 1896. Élève à l'école des Beaux-arts de Paris, dans l'atelier d'Alphonse Defrasse et de Louis Madeline. Architecte DPLG en 1928. Architecte à Caen, associé à Léon Rème entre 1935 et 1967 ; architecte des Hospices civils de Caen (1949-1963) ; architecte en chef des Bâtiments civils et palais nationaux ; auteur du pavillon de la Normandie au Centre régional de l’Exposition internationale de Paris en 1937, en collaboration avec Robert Dufour, Georges Féray, Jean Hébert et André Robinne ; architecte en chef au M.R.U., architecte conseil au Ministère de la construction pour le Calvados, conseiller technique du ministère de l’Éducation nationale pour les constructions scolaires, membre temporaire du Conseil des Bâtiments de France ; architecte de plusieurs lycées à Caen, Bayeux, Lisieux et Falaise, de l'hôtel des Finances et de la gendarmerie à Caen, reconstruction de Caen, Falaise, Aunay-sur-Odon, Villers-Bocage et dans le Calvados, bâtiments publics, administratifs, scolaires (lycée Malherbe à Caen en 1961) et hospitaliers, quelques constructions particulières. Président du Conseil régional de l'Ordre des architectes de Caen de 1941 à 1954 ; chevalier de la Légion d'honneur, officier [avant 1974], officier d'Académie, commandeur [avant 1974].

      Établi à Caen 3 rue de Hastings.

      Source : Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts (1800-1968), notice de Dureuil, Pierre © INHA__PERSONNES__84299, URL : http://www.purl.org/inha/agorha/002/84299 ; http://agorha.inha.fr).

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte des Hospices civils de Caen attribution par source
    • Personnalité :
      Froulay de Tessé Gabrielle Françoise de
      Froulay de Tessé Gabrielle Françoise de

      Née en 1644 (?) de René II de Froulay (1600-1659), comte de Tessé, baron d'Ambrières, Chateauneuf, Vernie (Sarthe) etc., lieutenant général des armées du roi Louis XIII, et de Madeleine de Beaumanoir de Lavardin (1618-1682), dame de Baugé, et décédée le 14 avril 1720. Elle est la sœur de René III de Froulay de Tessé (1648-1725), lieutenant-général pour les provinces du Maine, du Perche et de Laval, maréchal de France (1703). Gabrielle Françoise de Froulay de Tessé succède à Anne Madeleine de Cochefilet de Vaucelas (1673-1698), démissionnaire, à la tête de l'abbaye de la Trinité de Caen le 18 janvier 1698. Sous son abbatiat, est engagée la reconstruction des bâtiments conventuels, poursuivie par sa successeur et nièce, Françoise (1720-1729) précédemment abbesse de Vignas (1716). Elle a entrepris des travaux d'embellissement de l'église abbatiale, en particulier du chœur.

      Les armoiries familiales sont d'argent au sautoir de gueules bordé et engrêlé de sable.

      Sources consultées le 21 octobre 2020 :

      -site internet Biblissima, Précis historique sur les abbesses de la Sainte-Trinité de Caen, La Bataille-Auvray, Gervais de la Rue. Musée des Beaux-Arts Caen. Fonds Mancel, ms 80. [début 18e siècle, 19e siècle].

      -site internet Hyacinthe Rigaud, René III Froulay de Tessé, http://www.hyacinthe-rigaud.com/catalogue-raisonne-hyacinthe-rigaud/portraits/1633-froulay-de-tesse-rene-iii

      -site internet Google.books, Journal d'un bourgeois de Caen : 1652-1733, publié par G. Mancel, 1848, p. 40, https://books.google.fr

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      commanditaire attribution par source
    • Auteur :
      Aragnouet Jean
      Aragnouet Jean

      L'entrepreneur Jean Aragnouet, établi route de Bretteville à Ifs, est mandaté à plusieurs reprises par Pierre Dureuil, architecte des Hospices civils de Caen, pour réaliser des travaux sur le site de l'hospice Saint-Louis implanté dans l'ancienne abbaye aux Dames (1909-1984).

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      entrepreneur attribution par source
    • Auteur :
      Queudeville Pierre
      Queudeville Pierre

      Pierre Queudeville est issu d'une famille de maîtres d’œuvre qui a surtout travaillé pour l’Église. Sa présence est attestée dans les sources sur le chantier de reconstruction de l'abbaye aux Dames de Caen à la veille de la Révolution.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Poulain Robert
      Poulain Robert

      Plâtrier, Robert Poulain a travaillé sur le chantier de reconstruction de l'abbaye aux Dames de Caen et notamment du logis de l'abbesse (anciens parloirs) à la veille de la Révolution.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      plâtrier attribution par source
    • Auteur :
      David
      David

      Plâtrier, David a travaillé sur le chantier de reconstruction de l'abbaye aux Dames de Caen et notamment du logis de l'abbesse (anciens parloirs) à la veille de la Révolution.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      plâtrier attribution par source

Bâti en retrait de la place reine Mathilde, cet ensemble architectural occupe la moitié méridionale d'une parcelle oblongue, cadastrée LY 127, enclose de murs et bordée du nord au sud, par la place Reine-Mathilde, la rue Manissier et la rue de Calix que longe le mur de soutènement de l'enceinte monastique. Il comprend deux corps de bâtiment parallèles implantés perpendiculairement à l'église de la Trinité (actuellement église Saint-Gilles) et reliés par une construction en rez-de-chaussée pour former une cour intérieure.

Les deux corps de bâtiments se faisant face s'élèvent sur trois niveaux, un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble.

Le bâtiment sud

La face antérieure (nord) du bâtiment le plus ancien (sud), primitivement dévolu aux parloirs, est établi en fond de parcelle, perpendiculairement au chevet de l'église abbatiale, dans l'angle sud-est de la salle capitulaire gothique de l'église. Comparativement au dessin de l'élévation orthographique de 1702, la façade antérieure, donnant sur une cour jardin, présente également cinq travées individualisées par un léger ressaut créant dans l'intervalle des tables rentrantes, ainsi que des chaînages d'angle saillants à refends. Elle s'en distingue cependant par son décor néo-classique de draperies en feston qui ornent les allèges. Construit en pierre de taille de moyen appareil aux joints fins, le bâtiment présente dans sa travée occidentale un calcaire plus clair, témoin de sa reconstruction à l'époque contemporaine. Aux baies du rez-de-chaussée succèdent, à l'inverse du dessein de 1702, les baies hautes du premier étage puis, les lucarnes architecturées couronnées de frontons alternativement triangulaires et cintrés. Des linteaux clavés surmontent l'ensemble des baies. La corniche moulurée et la ligne de brisis constituent les seules horizontales de cette élévation dominée par les verticales. L'extrémité orientale du bâtiment est tronquée du fait de son intégration dans l'angle sud-est de la salle capitulaire gothique, dont une baie reste visible, avec laquelle il communique (par une porte percée dans le mur est de la chapelle gothique). La face latérale, orientée vers la rue de Calix, présente une élévation ordonnancée de trois travées régulières qui a peu changé depuis 1788 (dessin de la façade latérale de l'église de Jean-François-Etienne Gilet, Bibliothèque de Caen) en dehors de la suppression de la lucarne centrale effective au début du 19e siècle (visible sur le tableau de Philippe Deshayes, 1807, Région Normandie).

La façade méridionale du bâtiment possède une élévation similaire à celle du nord dont elle se différencie cependant par la présence de quatre porte-fenêtres - trois au rez-de-chaussée et une au premier étage -, et d'un balcon au premier étage qui pallie en quelque sorte l'absence de décor sculpté. Celui-ci est attesté, d'après l'iconographie, dès 1825 et ne semble pas antérieur à la fin du siècle précédent. Sa plate-forme en pierre portant un garde-corps en fer forgé précède quatre baies de la façade et se prolonge sur la travée en ressaut du bâtiment mitoyen. De facture hétérogène, ce garde-corps résulte de l'assemblage de panneaux remployés d'époques et de provenances différentes, ce que corrobore l'absence d'empochement dans les murs. La portion la plus ancienne (18e siècle), au dessin élaboré mêlant rinceaux, volutes et formes géométriques, pourrait correspondre aux deux travées précédées d'un balcon, figurant sur la lithographie de Lemercier (vers 1850) d'après un dessin de Théodose Du Moncel (Bibliothèque de Caen. FNI C 260), qui révèlerait la longueur initiale de l'ouvrage (même si cette représentation évoque par ailleurs un état du site qui n'existe plus, les bâtiments médiévaux de l'entrée étant présents). Le dessin préparatoire à cette lithographie est antérieur à 1845, date d'une autre lithographie de Georges Samson montrant le balcon dans son état actuel. A l'intérieur, dans la travée centrale où se trouvait le vestibule des parloirs, un escalier en rez-de-chaussée, tournant à gauche à trois volées droites (volée en pierre, rampe d'appui en métal peint et bois) avec jour, dessert le premier étage. Le toit à longs pans brisés est couvert en ardoise posée au clou sur liteaux. Les combles, accessibles depuis celui de la chapelle gothique adjacente, abrite une charpente à fermes, contreventée longitudinalement par des croix de Saint-André. Elle a été masquée à hauteur du brisis pour aménager des chambres. Cet ouvrage a été modifié à plusieurs reprises comme en témoignent les traces dans la maçonnerie. Daniel Lefèvre, architecte en chef des monuments historiques, a relevé des vestiges du mur pignon du bras sud du transept, ainsi que du parement sur lequel s'appuient la charpente et la couverture.

L'extension méridionale

La façade sud des anciens parloirs se prolonge par un corps de bâtiment de trois travées qui s'inscrivent en ressaut et s'adossent à la paroi méridionale de la salle capitulaire dont il masque trois baies gothiques. Cette extension bâtie en rez-de-chaussée surélevé, sur une cave voûtée, comprend deux étages carrés couverts par un toit à longs pans à croupes. Si elle possède un appareillage de pierre calcaire similaire au bâtiment sud, ses angles sont dépourvus de refends. La curieuse saillie de la corniche laisse supposer la préexistence d'une toiture tandis que le dernier étage semble avoir supplanté le brisis initial. Les murs et voûte de la cave sont construits en pierre de taille de petit appareil, les doubleaux harpés en pierre de taille de grand appareil. Le sol est également en pierre. Un escalier tournant à droite à six volées droites (volée en pierre, limon peint, rampe d'appui en métal peint et bois) avec jour se situe dans la travée sud-est. Desservant les deux étages, il formait l'escalier de service. Son garde-corps est identique à celui du balcon du premier étage (panneaux à motifs verticaux). Un autre escalier (volée en bois), situé dans le prolongement de celui-ci, mène à un oratoire.

Le bâtiment nord

Le corps de bâtiment plus récent, édifié au cours de la première moitié du 19e siècle parallèlement aux anciens parloirs, est implanté dans l'angle nord-ouest formé par le bas-côté de l'église et le mur nord du transept, engendrant la condamnation de trois baies. Construit en pierre de taille de moyen appareil, il présente sur sa façade antérieure ordonnancée à sept travées régulières, un rez-de-chaussée orné de refends qui soulignent également certains angles. Un portail d'ordre dorique, composé de deux colonnes supportant une architrave, en marque l'entrée, tandis que les deux travées ouest forment un léger ressaut de 40 centimètres. Un chambranle en pierre souligne les baies du 1er étage. Le vocabulaire antique se retrouve au niveau des lucarnes architecturées couronnées de frontons triangulaires. Une corniche moulurée délimite le deuxième niveau de l'étage de comble. La façade postérieure donnant sur la cour-jardin reprend la même élévation et s'étend sur cinq travées. Implantée perpendiculairement à celles-ci, une travée s'adosse au mur du transept dont elle épouse la forme du contrefort. Éclairée par une grande baie cintrée (huisseries en PVC), cette travée entresolée abrite à l'étage une chapelle. Précédé d'une cour fermée par un portail, le bâtiment est érigé sur une cave voûtée - en pierre de taille, de petit et moyen appareil - accessible depuis un escalier implanté sous l'escalier principal logé dans la travée nord-est. Ce dernier, desservant les deux niveaux, se compose de volées et paliers de repos en bois, d'un garde-corps en fer surmonté d'une main courante en bois. Aux extrémités du couloir longitudinal central du rez-de-chaussée, des niches abritent des statues en plâtre (Vierge à l'Enfant, Saint Joseph, limite 19e siècle 20e siècle). Les contreforts et arcades de l'église apparaissent visibles dans les pièces des deux étages. A l'instar du bâtiment sud, ce corps possède une toiture et une couverture similaires. Les combles sont accessibles par un escalier contemporain érigé dans le prolongement du dernier palier de l'escalier principal. Entrecoupé de murs de refends en moellons, le comble est surmonté d'une charpente à fermes assemblées à tenon et mortaise qui a été partiellement masquée à hauteur du brisis pour aménager des bureaux.

Le bâtiment de plain-pied et la cour-jardin

La construction de plain-pied, reliant les deux corps de bâtiment à l'ouest, abrite actuellement des bureaux. La façade antérieure donnant sur la cour-jardin est construite en pierre de taille, y compris les baies surmontées de linteaux clavés (la différence de teinte de la pierre montre la transformation récente de trois portes-fenêtres en fenêtres). Couronné par une corniche moulurée, le mur a été rehaussé de 90 centimètres environ (vérifier). A l'opposé, la façade orientée à l'ouest est constituée de moellons équarris de petit appareil qui contrastent avec le harpage des angles en pierre de taille de grand appareil. Il présente également un rehaussement que la régularité de l'appareil rend visible. Les huisseries des baies, à arc segmentaire, sont en bois à noix et gueule de loup pour certaines et en PVC pour d'autres. Le bâtiment a été couvert par un toit en appentis, de faible pente, en tôle bac acier lors des travaux de rénovation en 1994-1995. La charpente en sapin blanc non assemblée, prévue au devis de Pierre Dureuil en 1962, n'est plus visible aujourd'hui et a sans doute disparu.

Une cour-jardin, délimitée par les trois bâtiments et l'église, comporte deux pièces de gazon plantées d'arbres fruitiers et isolées par des allées - centrale et périmétrique - pavées. Au sud, à l'arrière des anciens parloirs et de leur extension, se trouve un terrain enherbé et partiellement gravillonné bordé par le chevet de l'église, l'aile sud des anciens bâtiments conventuels et le mur de soutènement surplombant la rue de Calix sur 8 à 10 mètres. En contrebas du bâtiment de plain-pied, se trouve également un terrain enherbé limité par le mur de soutènement.

  • Toits
    ardoise, acier en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, en rez-de-chaussée
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés croupe brisée
    • toit à longs pans croupe
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en charpente
  • Énergies
  • Jardins
    pièce de gazon, groupe d'arbres
  • Typologies
    bâti en pierre
  • État de conservation
    reconstruit à l'identique, remanié
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • draperie
  • Précision représentations

    Des draperies en feston étendues sur deux anneaux se détachent en relief sur chaque allège. Un cordon de passementerie dépasse des drapés aux plis variés. La présence de l'architecte décorateur Jean-François-Etienne Gilet sur ce chantier dans les années 1780 permet d'attribuer ce décor à son ciseau.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne morale, Propriété de l'évêché de Bayeux et antérieurement du Centre hospitalier régional de Caen.
  • Intérêt de l'œuvre
    à étudier
  • Éléments remarquables
    bâtiment conventuel, cour jardin

Lors du classement des bâtiments conventuels de l'abbaye aux Dames, avaient été exclues la pouponnière (détruite), le bâtiment dit Clemenceau, les bâtiments de l'actuelle maison Saint-Gilles (dont les parloirs), les ailes dites du Pressoir (détruite) et Sainte-Anne " qui devaient être démolies" (Marie-Hélène Since, dossier de protection). L'extension de la protection à tout ou partie des bâtiments de l'actuelle maison Saint-Gilles et sa parcelle mériterait d'être étudiée. Le corps de bâtiment méridional (1698-1702) a abrité les parloirs avant d'accueillir le logis abbatial à la veille de la Révolution puis les communautés religieuses en charge de l'Hôtel-Dieu et de l'hospice Saint-Louis. Bien que remanié par Jean-François-Etienne Gilet, il témoigne du chantier architectural qui s'engage sur le site monastique au tournant du 18e siècle et forme avec l'autre corps et le bâtiment de liaison de plain-pied un ensemble témoignant des reconversions du site à l'époque moderne.

Documents d'archives

  • DRAC Basse-Normandie. Ancien logis de l'abbesse, étude préalable à la restauration des façades et des couvertures, Daniel Lefèvre, ACMH, octobre 2004.

    Conservation Régionale des Monuments Historiques, Caen
  • DRAC Basse-Normandie. Ancien logis de l'abbesse, étude préalable à la restauration des façades et des couvertures, rapport complémentaire, Daniel Lefèvre, ACMH, novembre 2006.

    Conservation Régionale des Monuments Historiques, Caen
  • AH Caen. Série T : T317. Hospice Saint-Louis : travaux divers menés sous la conduite de Pierre Dureuil dont anciens bâtiments conventuels, bâtiments de la communauté ; devis pour la construction d'un groupe scolaire par Pierre Dureuil ; extraits du registre des délibérations de la commission administrative du CHR, 1958-1967.

    Archives hospitalières, Caen : T317
  • AH Caen. Série T : T321. Plans divers des ailes nord et sud des anciens bâtiments conventuels, relevés des bâtiments de la communauté, minute du dossier, honoraires d'architecte, financement, 1909-1974.

    Archives hospitalières, Caen : T321
  • AH Caen. Série T : T329. Travaux sur les bâtiments de la communauté, aménagement d'un pavillon pour les enfants de l'assistance publique et construction et aménagement d'une buanderie par Charles-Prosper Vaussy architecte, aménagement d'un foyer des pupilles sous la conduite de Pierre Dureuil architecte, 1935-1959.

    Archives hospitalières, Caen : T329
  • AR Normandie. 600 W 29. Parc Michel-d'Ornano : acquisition par l'EPBS, dossier du concours, publications, candidatures, travaux (dont programme de régénération des plantations), projet de déplacement de l'aire de jeu, projet d'acquisition des anciens parloirs dits logis de l'abbesse, entretien, rapports annuels de la Ville de Caen, 1994-2002.

    Archives régionales, Caen : 600 W 29
  • AD Calvados. Série H ; sous-série 2H : 2H/15. Journal des dépenses : vie quotidienne de la communauté et personnel employé ; travaux de reconstruction des bâtiments conventuels ; travaux d'entretien de l'abbaye et des biens affermés paroisse Saint-Gilles, 1787-1788.

    Archives départementales du Calvados, Caen : 2H/15
  • AD Calvados. Série H ; sous-série 2H : 2H/25/4. Copie des confirmations et pièces diverses dont copie de la confirmation d'Henri II (1547) ; serment des abbesses Laurence de Budos et Madeleine de Montmorency ; Catalogue des abbesses de l'abbaye Saincte Trinitté de Caen, recueil, XVe siècle-1650.

    Archives départementales du Calvados, Caen : 2H/25/4
    f°16.
  • AD Calvados. Série H ; sous-série 2H : 2H/30. Pièces comptables, état des revenus, quittance et comptes de travaux sur l'abbaye et les bâtiments lui appartenant dont plusieurs mémoires de travaux non signés (1717-1718), de l'architecte François-Étienne Gilet pour l'église abbatiale (choeur, 9 septembre 1788 ; peinture, dorure et marbres, 1789 ; tabernacle et six chandeliers d'autel, 1790), de travaux de serrurerie, charpenterie, sculpture, couverture, menuiserie, vitrerie etc.. Droit du franc salé. Conflit avec les fermiers de l'octroi. Dépenses pour l'école des sœurs de la Charité de Saint-Gilles, 1600-1790.

    Archives départementales du Calvados, Caen : 2H/30
  • AD Calvados. Série H ; sous-série 2/H : 2H/31. Pièces diverses dont Mémoire sur la cérémonie de réception d'une postulante ; registre des sépultures (1755-1785) ; inventaire des biens meubles à la mort des abbesses (1650-1670) ; dossier sur les quatre cornets (XVIe siècle) ; procès-verbal de visite de Mgr François de Nesmond évêque de Bayeux (1695) ; historique et descriptif du site établis en 1737 par Barbey [Marin Barbey, intendant de l'abbaye], 1737 [copie, 19e siècle]. Pièces provenant des archives municipales de Caen dont fondation d'une pension pour un maître d'école et procédures relatives à sa maison (1516-1672) ; dossier sur les droits de basse et moyenne justice (XVIIe siècle) ; sentence du sénéchal condamnant les vassaux de Saint-Gilles à donner déclaration de leurs maison (1711) ; permission du pape de manger de la viande ; lettre de Louis XVI à Marguerite Henriette Gouffier, Léchaudé d'Anisy n°457 (27 mai 1664), 1500-1790.

    Archives départementales du Calvados, Caen : 2H/31
  • BM Caen. Ms in-fol° 114. Plans [avec devis] faits en 1793 des différentes communautés religieuses de la ville de Caen [par Jean-François-Etienne Gilet, architecte], 1793.

    Bibliothèque municipale, Caen : ms 340
    f°11-12.
  • Musée des Beaux-Arts Caen. Fonds Mancel, ms 79. Titres originaux concernant les abbayes de Caen. Mémoires et titres pour les abbayes d'Ardenne, de Saint-Etienne et de Sainte Trinité de Caen. [Bibliothèque de Gervais de la Rue].

    Musée des Beaux-Arts, Caen : ms 79

Bibliographie

  • DUNCOMBE, Frank. Les abbatiales caennaises de Guillaume : l'Abbaye aux Hommes et l'Abbaye aux Dames. Caen : la Ville, 1984.

    Bibliothèque universitaire - Droits-Lettres - Fonds Normand, Caen : N RB II d 3 24730 . BUDL. DLFDN
    p. 79

Documents figurés

  • Plans de l'ancienne abbaye aux Dames à Caen, encre sur calque, par Georges Duval, architecte en chef des monuments historiques, 1981-1985 (Médiathèque du patrimoine et de la photographie ; G/82/14/1029).

    Médiathèque du patrimoine et de la photographie, Charenton-le-Pont : G/82/14/1029
    099755, 099763
  • Caen, Abbaye aux Dames, lithographie par Théodose du Moncel, vers 1850 (Bibliothèque de Caen ; FNI C 260).

    Bibliothèque municipale, Caen : FNI C 260
  • Ancienne abbaye aux Dames à Caen, Vue de la cour-jardin des anciens parloirs, négatif sur verre au gélatino-bromure par Henri Deneux, avant 1969 (Médiathèque de l'architecture et du patrimoine Charenton-le-Pont ; APDNX5402).

    Médiathèque du patrimoine et de la photographie, Charenton-le-Pont : APDNX5402
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Région Normandie - Inventaire général
Billat Hélène
Billat Hélène

Chercheur à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.