Dossier d’œuvre architecture IA14005664 | Réalisé par
Billat Hélène (Contributeur)
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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  • opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
abbaye de bénédictines de la Trinité dite abbaye aux Dames, actuellement hôtel de région
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Caen - Caen-6
  • Hydrographies
  • Commune Caen
  • Adresse place Reine Mathilde
  • Cadastre 2024 LY 1, 2, 3, 4, 6, 7, 9, 10, 127, 128, 129, 130, 131, 134, 135, 136, 139, 140
  • Précisions

La fondation (11e siècle)

Guillaume le Bâtard et Mathilde de Flandre visitant le chantier d'une abbaye caennaise.- Enluminure, 1410-1420.- (Bibliothèque de Rouen. ms Y26 f°101).Guillaume le Bâtard et Mathilde de Flandre visitant le chantier d'une abbaye caennaise.- Enluminure, 1410-1420.- (Bibliothèque de Rouen. ms Y26 f°101).La fondation des deux abbayes à Caen, une de femmes et une d’hommes respectivement vouées à la Trinité et à Saint-Etienne, est relatée dès l’époque médiévale par de nombreux historiographes qui la relient au vœu contrarié de Guillaume le Bâtard d’épouser Mathilde de Flandre. Milon Crespin, prieur de l'abbaye du Bec, et Orderic Vital, moine érudit de l'abbaye de Saint-Evroult l'ont relatée ainsi : Guillaume et Mathilde auraient fondé ces abbayes en expiation de leur mariage jugé consanguin par l'Eglise, en particulier par le pape Léon IX, ce qui peut surprendre, une dispense étant habituellement accordée par le pape dans le cas des unions aristocratiques. S'en tenir au récit des chroniqueurs carolingiens obérerait le sens et les raisons profondes de cette fondation, analysées par les historiens contemporains dans le sillage de Michel de Boüard.

Réuni le 3 octobre 1049 à Reims, le concile interdit bien au comte Baudouin V de Flandre de donner sa fille Mathilde au septième duc de Normandie mais sans en donner la raison. Très inquiet de la politique expansionniste normande, le pape Léon IX, allié du saint Empire romain germanique, voulait sans doute manifester sa volonté de mieux faire respecter les textes canoniques dans un contexte de réforme de l'Eglise qu'il défendait âprement. Cette interdiction eut peu d'effet face à la détermination politique du septième duc de Normandie qui maintint son mariage avec Mathilde de Flandre, célébré à Eu dans l'intimité familiale vers 1050, à la suite duquel les jeunes époux furent frappés d'excommunication par Rome. Peu après son élection, le pape Nicolas II leva les sanctions canoniques contre eux lors du synode du Latran (1059), après d'intenses négociations attribuées à Lanfranc, en échange de la fondation de deux abbayes et quatre hôtels-Dieu à Rouen Caen, Bayeux et Cherbourg. En fin stratège, le duc de Normandie transforma cet acte de pénitence en une formidable opportunité politique.

Un autre chroniqueur, Guillaume de Poitiers a démontré avec finesse, dans ses Gesta Guillelmi ducis Normannorum et regis Anglorum (ca. 1073-1074), combien le duc a su tirer profit de la double vassalité de la Flandre, qui devait son expansion territoriale au Saint Empire romain germanique. Gouvernée par la dynastie des Baudouin, vassale du roi de France et l'empereur, elle formait alors l'une des plus puissantes principautés féodales, notamment par ses échanges commerciaux avec l'Angleterre, d'où elle importait la laine nécessaire à son industrie drapière. L'alliance avec Mathilde, descendante de Charlemagne et nièce du roi de France Henri Ier, sa mère Adèle étant la fille du roi capétien Robert II le Pieux, allait permettre à Guillaume de concrétiser ses ambitions territoriales outre-Manche et de s'allier à l'Empire. L'animosité du roi de France à l'égard du duc de Normandie à partir des années 1051-1052 s'explique peut-être par ce mariage, à une époque où se normalisaient les relations entre le roi et le comte d'Anjou.

La Normandie occidentale, rebelle et belliqueuse, était un sujet préoccupant pour Guillaume qui trouva à Cadomum le lieu idoine pour asseoir son pouvoir au cœur d'un réseau de fondations religieuses et hospitalières. Les sites d'implantation des deux abbayes ont certainement été choisis en fonction du plan des fortifications de la ville établi à la fin des années 1050. Ils formèrent rapidement des pôles d'attraction qui érigèrent la motte castrale en centre urbain. Caen.- Burin, Jacques Gomboust, 1657. (Bibliothèque de Caen. FNI C 1360).Caen.- Burin, Jacques Gomboust, 1657. (Bibliothèque de Caen. FNI C 1360).La branche féminine de l'ordre bénédictin fut appelée à investir une autre éminence, le rebord du plateau entaillé par le cours de l'Orne dominant à l'Orient le point de confluence avec l'Odon, qui a donné naissance à la plaine alluviale. Cette position géographique lui conférait tous les atouts d'une place forte en contrepoint de la forteresse. Autour des premiers bâtiments conventuels et de l'église, solennellement consacrée le 18 juin 1066 à la Sainte Trinité, s'est rapidement développé un bourg qui deviendra le Bourg-l'Abbesse. Appelée à connaître un grand culte à travers le duché, la Trinité donnait au lieu une portée universelle et œcuménique susceptible de fédérer. Cette cérémonie de la dédicace (ou de la consécration), célébrée en présence de hauts dignitaires de l'aristocratie et de l'Eglise, alors que se préparait la conquête de l'Angleterre (septembre-décembre 1066), revêtit une importance cruciale à divers titres. Ceux-ci transparaissent dans la charte rédigée à cette occasion, remarquablement analysée par l'historienne Catherine Letouzey-Réty : économique (constitution du temporel initial de l'abbaye), administratif (sanctuarisation du budget de fonctionnement de l'abbaye par des dotations prises sur le trésor royal), spirituel (légitimation de l'héritage reçu par les moniales chargées d'entretenir la mémoire dynastique), symbolique (consécration propitiatoire de l'abbatiale pour assurer le succès de la conquête) et mémoriel (par le sacrifice de la fille du couple ducal donnée en oblate).

Dès sa fondation, l'abbaye de la Trinité bénéficia d'exemptions fiscales et fut dotée d'un temporel important. La charte de fondation (1066) lui conférèrent ses premières possessions normandes. Après la conquête de 1066, plusieurs manoirs anglais, situés dans divers comtés (Essex, Dorset, Gloucestershire, Norfolk, Wiltshire), accrurent le temporel de l'abbaye, ainsi que ses ressources en argent et en nature nécessaires au bon fonctionnement de la communauté comme à la poursuite des travaux. Vingt ans après la conquête, la Trinité devint l'une des abbayes étrangères les mieux possessionnées d'Angleterre, comme l'atteste le Domesday Book. L'abbesse exerçait un certain nombre de droits conférés par les chartes ducales (1066, 1082) sur les terres relevant de sa juridiction, tels les seigneuries et baronnies de Saint-Gilles, Calix, Ouistreham, Carpiquet, Saint-Aubin d'Arquenay et leurs dépendances situées dans la vicomté de Caen, parmi lesquels les hameaux de la Folie et de Couvrechef. Le droit de juridiction ecclésiastique, qui s'exerçait par l'intermédiaire d'un official, l'exemptait financièrement de l'évêque. Celui de juridiction ecclésiastique et criminelle (basse et moyenne justice) s'exerçait par l'intermédiaire d'un sénéchal, d'un procureur, d'un lieutenant, d'un avocat fiscal et de sergents. L'exercice de ces droits, contestés, donna souvent lieu à des différends, tant avec le bailli et le vicomte de Caen qu'avec l'évêque du diocèse de Bayeux. D'après le cartulaire de l'abbaye, l'auditoire se trouvait dans le manoir de Saint-Gilles, rue Basse. L'abbaye exerçait également un droit de cheminage sur les chemins de la baronnie Saint-Gilles et de Calix (ou Cally), dont elle vérifiait le bon état avant la tenue de la foire. Enfin, l'abbaye exerçait un droit de présentation (ou de nomination) aux bénéfices des cures de 21 paroisses et de collation des bénéfices simples, notamment de Saint-Agathe (chapelle proche de l'abbaye menacée de destruction dès la Révolution), de Saint-Martin sous la Tour (une des tours de l'église abbatiale) dite de l'Infirmerie.

En 1083, l'église abbatiale accueillit en son sein le corps défunt de son auguste fondatrice avec le don fastueux de ce qui fut appelé plus tard ses regalia, de ses harnachements de cheval et d'objets précieux dont plusieurs provenaient de la terre conquise outre-Manche. De la tombe, subsiste aujourd'hui la dalle funéraire qui repose à l'endroit supposé de son inhumation, entre l'autel majeur et le chœur des religieuses. Le choix de Mathilde et Guillaume (décédé le 9 septembre 1087) de se faire inhumer dans leurs fondations respectives s'inscrivait dans une tradition familiale. Au-delà de leur profond attachement aux lieux, le roi et la reine veillaient au salut de leur âme qu'ils confièrent aux moines et moniales. La reine Mathilde travaillant à la "Telle du Conquest".- Huile sur toile, Alfred Guillard, 1848. (Musée d'Art et d'Histoire de Bayeux).La reine Mathilde travaillant à la "Telle du Conquest".- Huile sur toile, Alfred Guillard, 1848. (Musée d'Art et d'Histoire de Bayeux).

La gouvernance de l'abbaye fut confiée à des abbesses de haut lignage, recrutées comme les moniales au sein des familles aristocratiques de Normandie, chargées de préserver le statut dynastique de la fondation. Mathilde de Préaux, fille présumée du comte Richard II, fut la première abbesse à assumer cette fonction prestigieuse jusqu'à son décès (1113). A l'instar de la reine Mathilde, les religieuses se firent inhumer dans l'abbatiale et dans le chapitre, comme l'indique parfois le Précis historique sur les abbesses de Caen (La Bataille-Auvray. Musée des Beaux-Arts Caen. Fonds Mancel, ms 80). L'omniprésence de leur armoiries familiales, visibles jusque dans les verrières du chœur, démontrait combien l'abbaye fut, dès l'origine, le domaine réservé de la noblesse.

A la veille de la conquête de l'Angleterre, les deux abbayes caennaises composaient l'alpha et l'omega d'une ville en devenir. Elles exprimaient avec éclat le soutien inconditionnel du couple ducal à l'Eglise romaine et à la réforme pré-grégorienne, introduite simultanément en Normandie et en Anjou par Lanfranc vers 1054-1059, qui allaient favoriser sa promotion royale. Elles constituaient l'aboutissement d'un effort constant pour restaurer la vie monastique, entamée depuis le 10e siècle en Normandie occidentale. Il s'ensuivit un essor monastique sans précédent et un soutien inconditionnel de Rome lors de la conquête de l'Angleterre. La proximité initiale de la Trinité avec le pouvoir ducal, et en particulier la reine Mathilde, conféra aux abbesses successives un grand pouvoir de décision dans l'administration de leur monastère et de leurs biens étendus, de la plaine de Caen aux comtés d'outre-Manche. Elle explique également la mise en place d'un système de gestion administrative centralisé et le degré d'implication de l'abbesse dans la défense de leurs droits et de leurs intérêts jusqu'à la veille de la Révolution.

Une abbaye prospère (12e-début 14e siècle)

La mort de Guillaume, survenue le 9 septembre 1087, réveilla de fortes rivalités féodales. Le cartulaire de la Trinité a relaté ses conséquences désastreuses sur les terres de l'abbaye qui furent saccagées par les seigneurs et l'un des fils de Guillaume, Henri Ier Beauclerc. L'appel du pape Urbain II pour la croisade mit fin aux querelles intestines. Robert Courteheuse partit à Jérusalem en septembre 1096 à la tête d'une puissante armée. Parmi ses hauts faits d'arme, rapportés par les chroniqueurs, la prise de l'étendard au chef de l'armée égyptienne à Ascalon le 12 août 1099, fut le plus insigne. Robert le déposera à son retour au monastère de la Trinité.

La paix retrouvée, l'abbaye connût une prospérité économique et intellectuelle durable jusqu'au début du 14e siècle, au détriment parfois de l'observance de la règle monastique, ce que ne manquera pas de relever l'archevêque de Rouen au milieu du 13e siècle. Devenu un haut lieu de la vie intellectuelle, grâce à l'abbesse Cécile (1113-1127), fille de Mathilde et Guillaume, le monastère mit à profit la proximité de l'Ecole de Saint-Etienne de Caen et l'enseignement de Maître Arnoul, futur patriarche de Jérusalem, pour s'ouvrir aux divers domaines de la connaissance. Les soixante-cinq moniales dénombrées au milieu du 13e siècle formaient une communauté lettrée. De cette période, l'église abbatiale témoigne brillamment au plan architectural. Son extension et son décor sculpté n'auraient pas été possibles sans des dotations financières suffisantes. L'ensemble des chapiteaux de l'abside en constitue l'élément le plus emblématique à l'échelle normande, qui reflète le raffinement culturel de la communauté.

Le rattachement du duché au domaine royal capétien en 1204 lui fit partager les difficultés du royaume, auquel il resta indéfectiblement loyal. Si cet acte politique de Philippe II Auguste (1180-1223) a freiné un temps la prospérité caennaise, il n'a eu que peu d'incidence sur le monachisme normand. Le contexte n'a pas découragé l'abbesse Jeanne (ca. 1182-1229), qui a défendu avec vigueur les droits et prérogatives de son monastère en adaptant le mode d'administration de ses biens anglo-normands. Le cartulaire (ms latin 5650, BnF), confectionné vers 1183-1184, témoigne des stratégies élaborées par cette abbesse en matière de gestion du temporel, dignes des plus grands seigneurs ecclésiastiques. Tout en étant attentive aux enjeux qui pouvaient peser sur le temporel de l'abbaye, en particulier outre-Manche, Jeanne avait à cœur de préserver l'héritage royal, consubstantiel de son identité. Cette abbesse ou ses successeures moins connues, mais tout aussi lettrées, que furent Isabelle de Crèvecœur et Julienne de Sancto Serenico (ca. 1229-1264), ont pu être sensibles aux innovations architecturales venues d'Ile-de-France au début du 13e siècle. C'est sous leur abbatiat que fut entreprise la construction dans le style gothique, à l'emplacement des chapelles échelonnées romanes, d'une grande salle capitulaire, ouvrant sur le bras sud du transept de l'église abbatiale. Cette construction, si différente du roman normand, traduisait en quelque sorte dans la pierre cette allégeance au nouveau pouvoir.

Le "fort Sainte-Trinité"

La Guerre de Cent Ans (1337-1453) inaugura une période plus mouvementée, marquée par des épidémies et des famines récurrentes, qui durera jusqu'à la fin des guerres de religion (1598). Dans ce contexte de grande instabilité, l'abbaye de la Trinité fut autorisée à percevoir redevances et péages sur les foires se déroulant dans l'étendue de sa juridiction.

Les troupes anglaises débarquèrent à Saint-Vaast-la-Hougue et prirent rapidement, le 26 juillet 1346, la ville de Caen, dont le système défensif restait, en dehors du château, faible. L’armée du Prince Noir, fils aîné du roi, s’établit dans l’abbaye de la Trinité désertée par les religieuses, puis pillée comme le reste de la ville. Le désastre accompli, le roi Edouard quitta Caen pour Troarn le 31 juillet laissant dernière lui une garnison forte de 1500 hommes chargée de prendre la forteresse. Après le massacre de ces derniers par les hommes d’armes et les archers génois retranchés dans le château, la ville délivrée en août engagea d’importants travaux de construction ou de confortement des fortifications existantes. A l'instar de la citadelle, l'abbaye de la Trinité dut s'entourer d'ouvrages défensifs sur ordre de Bertrand du Guesclin, lieutenant de Normandie, d'Anjou et du Maine, venu à Caen en 1363. Peu documentés, les ouvrages fortifiés auraient été financés sur le produit de la vente des châsses et de l'argenterie en 1369. Si les sources de cette époque sont peu précises sur l’exacte ampleur des travaux, les œuvres graphiques (plans dressés par l'architecte Louis-Ambroise Dubut (1768-1846) en 1810) et peintes du 1er quart du 19e siècle montrent l’évolution que connaît alors l’entrée de l’abbaye. Dans le prolongement du palais abbatial, précédé de la porterie, fut élevé un imposant donjon (détruit) renforcé par d’épais contreforts sur toute son élévation. L'abbesse exerçait un droit de guet et de garde du bourg et de la baronnie de Saint-Gilles sur tous les bourgeois, manants et habitants de la paroisse. A ce titre, elle nommait journellement, en temps de guerre ou durant la foire, un capitaine, secondé par le lieutenant de la compagnie de Saint-Gilles, pour réquisitionner parmi les vassaux de l'abbaye une armée provisoire. En 1359, le roi confirma l'abbaye dans ses droits de guet et de garde qui dispensaient les habitants de Saint-Gilles de tout autre guet, notamment au château. Malgré ces aménagements, les sièges successifs de 1417 et 1450 la touchèrent durement comme le reste de la paroisse.

Copie du mandement pour faire démolir et raser les citadelles de St Etienne et Ste Trinité de Caen.- N. Huet, secrétaire, 3 janvier 1435. (Archives départementales du Calvados. 2 H 34).Copie du mandement pour faire démolir et raser les citadelles de St Etienne et Ste Trinité de Caen.- N. Huet, secrétaire, 3 janvier 1435. (Archives départementales du Calvados. 2 H 34).Il s'en fallut de peu, cependant, que ces ouvrages défensifs ne soient détruits. Durant l'occupation anglaise (1417-1450), le roi Henri V s'établit au monastère de la Trinité jusqu'en 1417, date à laquelle Jean de Lancastre, duc de Bedford, y installa son quartier général. Il ordonna au bailli de Caen de faire raser ses fortifications par mandement du 3 janvier 1435. Cette décision s’explique à la lumière d’événements qui menaçaient directement le pouvoir de l’occupant. En effet, durant l’hiver 1434, Jean de Chantepie écuyer du pays d’Auge mena une insurrection paysanne, qui marqua un temps fort de la résistance normande à l’occupation anglaise. Constituant une armée de fortune, les révoltés se massèrent autour de Caen, siège du bailliage et cœur du gouvernement anglais confiés aux hommes de main du duc de Bedford, Richard Harington et Jean Fastolf. L’ordre de raser les murs de clôture et les fortifications des deux abbayes intervint durant cet assaut populaire, afin d’empêcher le peuple insoumis de s’y retrancher. Ce dernier arriva cependant à pénétrer dans la ville. Il s’établit dans l’abbaye Saint-Etienne d’où il fut chassé par les défenseurs avant d’être massacré dans les faubourgs de Vaucelles. Selon la tradition, les fortifications de la Trinité durent leur maintien à l'opposition tenace de l’abbesse Marguerite de Thieuville (1434-1441). Cet épisode montre encore une fois le fort pouvoir de l'abbesse et sa capacité de s'imposer à l'ennemi le plus redoutable. La protection des bâtiments et des reliques comme de leurs personnes demeura une préoccupation constante des bénédictines qui obtinrent le 22 avril 1437, d’Henri VI roi d’Angleterre et de France, le droit de garde et de guet jour et nuit.Ancienne Abbaye aux Dames (Aujourd'hui Hôtel-Dieu), avant la démolition du Donjon et de la Porte d'entrée.- Lithographie, Jules Ramond d'après Constant Edouard Le Nourrichel, 1878. (Bibliothèque universitaire Droit-Lettres de Caen. N RB II d 1 15376 BUDL. DLFDN).Ancienne Abbaye aux Dames (Aujourd'hui Hôtel-Dieu), avant la démolition du Donjon et de la Porte d'entrée.- Lithographie, Jules Ramond d'après Constant Edouard Le Nourrichel, 1878. (Bibliothèque universitaire Droit-Lettres de Caen. N RB II d 1 15376 BUDL. DLFDN).

Le temps des convoitises et de la restauration de l'observance (16e-17e siècles)

Libérée du joug anglais en juin 1450, la ville de Caen ressortit affaiblie des ravages de la guerre et de la peste. Sa situation géographique l’exposait particulièrement aux guerres civiles et aux épidémies, freinant la reprise démographique et économique. L’ascension de la bourgeoisie et de l’aristocratie s’accéléra vers 1530 sur fond de dissensions religieuses. Le calvinisme trouva en Normandie et à Caen, notamment au sein de son université, de nombreux adeptes. En mai 1562, l’église abbatiale subit le pillage des troupes protestantes de Gaspard II de Coligny, amiral de France, venues à Caen assiéger la citadelle le 5 mars 1562, qui profanèrent la sépulture de la reine Mathilde mais laissèrent intacte sa dépouille. Les vassaux profitèrent de ce saccage pour brûler les archives foncières du monastère, des registres et papiers terriers, des baux à ferme de plusieurs terres et seigneuries. Entre temps, le monastère connût un changement majeur dans son mode de gouvernance. L'instauration de la commende par le concordat de Bologne (1516) modifia le mode d'élection des titulaires de cet imposant bénéfice ecclésiastique. Autrefois élue par la communauté, l’abbesse était désormais désignée par le roi qui lui confia un bénéfice régulier (abbaye, prieuré) sans obligation de résidence. Ce changement eut plusieurs conséquences. Il accentua durablement les tensions entre la communauté et l'évêché, sur la question des privilèges ecclésiastiques, en particulier celui de l'exemption de l'ordinaire. Elle fragilisa le respect de la clôture et de la règle au cœur, obligeant les abbesses à la remettre régulièrement au cœur de la gouvernance monastique, inextricablement liée à de puissantes familles. Quatre membres de la famille Montmorency se succédèrent à la tête de l'abbaye. La gouvernance de Louise de Mailly (1533-1555), première abbesse nommée par le roi et nièce par sa mère du connétable Anne de Montmorency, marqua une étape importante de l’ancrage politique de cette famille en Normandie. Durant plus d’un siècle, celle-ci s’ingéra dans l’administration du monastère par l’implication d’agents chargés de défendre ses intérêts tout en veillant à la continuité dynastique. Forma juramenti ou formule de serment de Madeleine de Montmorency, recto.- 5 novembre 1588. (Archives départementales du Calvados. 2 H 25/4).Forma juramenti ou formule de serment de Madeleine de Montmorency, recto.- 5 novembre 1588. (Archives départementales du Calvados. 2 H 25/4).Au décès de Louise de Mailly fut nommée par le roi Henri III, à la tête de la Trinité, Madeleine de Montmorency . A la suite de la journée des Barricades (12 mai 1588), le roi cherchait à se réconcilier avec Henri Ier de Montmorency, opposant à la Ligue et frère de la future abbesse, afin de maintenir les liens avec son allié, Henri de Navarre, chef du parti protestant et héritier du trône. Ce geste pourrait ainsi présager les concessions royales faites à l’égard des Montmorency dès la fin de l’année 1588. Il satisfit les intérêts financiers qu’Henri de Montmorency avait directement à la Trinité, abbaye prospère aux forts revenus. Il put ainsi compter sur l’intendant de la communauté, Jacques Barrin, pour obtenir des prêts. Ce chanoine de la Sainte Chapelle était avant tout un agent de Montmorency comme l’avait été son père pour le « grand connétable ». Dès les premiers symptômes de la maladie de Madeleine, au printemps 1597, il s’empressa d’avertir Henri de Montmorency et sa seconde épouse, Louise de Budos, pour préparer sa succession. Durant son gouvernement, Madeleine avait commandé un cénotaphe, où elle s'était faite représenter avec ses sœurs, scellant dans la pierre le principe de continuité dynastique à la Trinité. De cette réalisation fastueuse et de bien d'autres, sans équivalent dans la statuaire funéraire à Caen au 16e siècle, il ne reste rien en dehors des relevés qu'en fit La Bataille Auvray au 18e siècle (Précis historique sur les abbesses de Caen).Cénotaphe de Madeleine de Montmorency et de ses soeurs Anne et Louise, f°41.- Encre et lavis d'encre sur papier, Auvray de la Bataille, avant 1720. (Musée des Beaux-Arts de Caen, fonds Mancel. Ms 80).Cénotaphe de Madeleine de Montmorency et de ses soeurs Anne et Louise, f°41.- Encre et lavis d'encre sur papier, Auvray de la Bataille, avant 1720. (Musée des Beaux-Arts de Caen, fonds Mancel. Ms 80).

Après la mort de Madeleine de Montmorency, survenue le 10 décembre 1598, le roi Henri IV garantit au connétable de Montmorency, son frère, qui percevait une pension de ce bénéfice féminin, la nomination de sa belle-sœur, Laurence de Budos (1598-1650), alors âgée e 12 ans, à la tête de la Trinité. Celle-ci hésita à prendre le voile. De son côté, tirant parti de la vacance du siège abbatial, la prieure Jacqueline du Saussay décida de défier le contrôle dynastique en place en sapant l’autorité de la nouvelle abbesse. C’est dans ces circonstances difficiles que Laurence de Budos fit son entrée à la Trinité en toute fin d’année 1599. Le désordre régnait alors à la Trinité. La communauté, qualifiée par le médecin de Madeleine de Montmorency de « troupe froquée » uniquement gouvernée par la passion et l’envie, passait son temps à recevoir à toute heure tout en se complaisant dans une vie adoucie par les soins d’une nombreuse domesticité. Elle apparaît surtout fragilisée par les années d’abbatiat des Montmorency, dont la sympathie pour le protestantisme entraîna le départ définitif d’une dizaine de religieuses du couvent.

Portait de l'abbesse Laurence de Budos.- Huile sur toile, 1ère moitié du 17e siècle. (Musée d'Art et d'Histoire de Bayeux).Portait de l'abbesse Laurence de Budos.- Huile sur toile, 1ère moitié du 17e siècle. (Musée d'Art et d'Histoire de Bayeux).Au seuil du 17e siècle, un double défi attendait l'abbesse de la Trinité : remettre en état les bâtiments conventuels avec des moyens financiers restreints et restaurer la règle de saint Benoît, exigeant la construction de locaux adaptés que les dégâts des guerres de Religion rendirent plus impérieux. Près d’un siècle après les tentatives de l’abbesse Isabeau de Bourbon d’imposer une règle plus rigoureuse (1515), Laurence de Budos engagea avec zèle la réforme de son monastère. Prenant exemple sur les abbayes de Montmartre et de Montivilliers, elle rétablit la règle et plus particulièrement la clôture, rédigea les statuts du monastère notamment pour prodiguer les sacrements aux malades ou organiser les funérailles. En 1622 et 1623 furent imprimés le Processional et un Office propre des festes particulières de l’abbaye. Bref mémoire des chartes, antiquitez et fondations de l'abbaye de la Trinité de Caen, f°2.- 1624. (Archives départementales du Calvados. 2 H 5).Bref mémoire des chartes, antiquitez et fondations de l'abbaye de la Trinité de Caen, f°2.- 1624. (Archives départementales du Calvados. 2 H 5).Processional dressé pour l’usage des Dames religieuses du royal monastère de Saincte Trinité de Caen (...) par le commandement de très-religieuse Dame Sœur Laurence de Budos, Abbesse dudict Monastère : page de titre.- 1622. (Bibliothèque de Caen. FN B 841 RES).Processional dressé pour l’usage des Dames religieuses du royal monastère de Saincte Trinité de Caen (...) par le commandement de très-religieuse Dame Sœur Laurence de Budos, Abbesse dudict Monastère : page de titre.- 1622. (Bibliothèque de Caen. FN B 841 RES).Le cérémonial qui accompagnait l'intronisation dans la communauté revêtit alors un éclat particulier, ce dont témoignent les tableaux commémoratifs réalisés à l'occasion de la formulation des vœux.  Profession de Laurence de Dizimieu, religieuse du monastère de la Sainte Trinité de Caen.- Huile sur vélin, 1622. (Bibliothèque de Caen. Ms in-fol° 181).Profession de Laurence de Dizimieu, religieuse du monastère de la Sainte Trinité de Caen.- Huile sur vélin, 1622. (Bibliothèque de Caen. Ms in-fol° 181).Le développement de la communauté obligea Laurence de Budos à construire vingt cellules supplémentaires en 1649 et des dortoirs adjacents à l’infirmerie. Dans le même temps, la communauté mit tout en œuvre pour défendre ses privilèges, notamment son droit d'exemption de la juridiction de l'ordinaire comme du paiement des octrois ou de jouissance du franc salé. A partir de 1650, les nombreux arrêts du Conseil du roi et les procès témoignèrent de son obstination au point de dégrader considérablement ses relations avec la ville de Caen et l'évêché de Bayeux. En décembre 1695, l'évêque François de Nesmond se vit ainsi refuser l'accès à l'abbaye, l'empêchant d'exercer son droit de visite et de contrôle. Il faudra attendre 1730 pour faire admettre à la communauté le caractère non exempt de l'abbaye.

Un siècle de reconstruction et d'embellissements (18e siècle)

L'impulsion donnée par l'édit royal de 1666, par lequel Colbert ordonnait la reconstruction des abbayes, ne se concrétisa à la Trinité qu'au tournant du 18e siècle. Le mémoire dressé lors de la visite épiscopale du 13 décembre 1695 révéla le fort endettement de l'institution à la fin du 17e siècle et la ruine des bâtiments, « manquant de toutes choses nécessaires à la vie », et dont la réparation était évaluée à plus de cent mille livres. La communauté comprenait alors cinquante religieuses et cinq novices, secondées dans leurs tâches quotidiennes par trente domestiques et journaliers.

Veüe de l'Abbaye de la Saincte Trinité de Caën. Fondé par Guillaume le Conquerrant Roy d'Angleterre et duc de Normandie, pour des religieuses bénédictines. Dessiné du costé des prez 1702. Plume, encre de Chine et aquarelle, Louis Boudan, 1702. (Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes. VA-14(4)-FOL).Veüe de l'Abbaye de la Saincte Trinité de Caën. Fondé par Guillaume le Conquerrant Roy d'Angleterre et duc de Normandie, pour des religieuses bénédictines. Dessiné du costé des prez 1702. Plume, encre de Chine et aquarelle, Louis Boudan, 1702. (Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes. VA-14(4)-FOL).L'initiative de la reconstruction des bâtiments conventuels constitua le grand œuvre de la communauté bénédictine au 18e siècle. Elle revint à l'abbesse Gabrielle Françoise de Froulay de Tessé (1698-1720), cependant que les sources, quasi absentes, documentent assez mal la première phase des travaux qui commença au début son abbatiat en 1698, date portée sur un dessin de l'élévation des parloirs. En dehors de quelques documents graphiques datant de 1702, l'évolution du chantier se comprend surtout à la lumière des sources de la 2e moitié du 18e siècle. Le plan des nouveaux bâtiments est dû à l'un des moines les plus actifs de la congrégation de Saint-Maur, qui joua un rôle capital dans le redressement de l'ordre bénédictin en rénovant ses monastères médiévaux : dom Guillaume de La Tremblay (1644-1715). Le moine architecte œuvrait au même moment sur le chantier de l'abbaye Saint-Etienne, dont le projet de reconstruction est lancé en 1699, le chantier débutant en 1704. Contrairement à l'abbaye masculine, aucun autre nom d'architecte ou d'entrepreneur n'est à ce jour connu pour la première phase du chantier qui voit l'achèvement des parloirs, de l'aile sud et d'une partie de l'aile ouest du cloître jusqu'à hauteur de l'avant-corps central.

L'interruption des travaux coïncida, semble-t-il, avec la fin de la gouvernance de Françoise de Froulay de Tessé en 1729, qui avait succédé à sa tante en 1720, dans un contexte économique national défavorable (les caisses de l'Etat étaient vides). Dans une déclaration des comptes du monastère, datée du 10 juin 1790, l'abbesse Marie-Aimée de Pontécoulant justifiait la prise de rentes hypothèques et viagères par des dépenses extraordinaires lors de l'élévation des nouveaux bâtiments et l'aménagement des jardins en 1755. En effet, les sources indiquent que sa prédécesseur, Cécile de Belzunce (1745-1787) contracta plusieurs rentes dès 1768 pour financer l'achèvement des bâtiments conventuels, interrompus pendant une dizaine d'années. Les 7 000 livres que l'abbaye pouvait économiser par an sur ses revenus annuels n'auraient pas suffi à financer le chantier. Portrait de l’abbesse Cécile de Belzunce et son cadre.- Huile sur toile, Michel-Hubert Descours, 3e quart XVIIIe siècle. (Caen, Musée des Beaux-Arts, Inv. 83.1.1).Portrait de l’abbesse Cécile de Belzunce et son cadre.- Huile sur toile, Michel-Hubert Descours, 3e quart XVIIIe siècle. (Caen, Musée des Beaux-Arts, Inv. 83.1.1).Ceci décida Cécile de Belzunce à solliciter une aide financière du roi. Le 16 mars 1767, le secrétaire d'Etat Bertin informa l'intendant de la généralité, François-Jean Orceau de Fontette (1752-1775), de sa requête. Le 10 avril courant, ce dernier lui indiqua que la communauté ne pouvait effectivement financer un tel projet, sur ses seuls revenus annuels. Il défendit également, bien que le trouvant "informe", le devis estimatif s'élevant à 217 340 livres établi en 1765 par l'ingénieur de sa généralité, Guillaume Viallet (ca. 1728-1772). La communauté rejeta celui-ci et s'adressa à un architecte local, Jean-François-Etienne Gilet (1736-1803), résidant à Coutances (Manche) puis en la paroisse Saint-Jean à Caen, pour établir les plans des bâtiments claustraux restant à reconstruire, à savoir la moitié septentrionale de l'aile ouest et la totalité de l'aile nord, ainsi que ceux de la basse-cour. Le 30 août, le roi donna son accord pour l'octroi d'une aide de 120 000 livres, prise sur le bénéfice des loteries, sous réserve de lui céder la nomination gratuite à perpétuité de six religieuses à recruter parmi les familles nobles déshéritées de Normandie, ce que l'abbesse accepta par acte capitulaire du 5 octobre 1767. Afin de contrôler la bonne gestion des fonds, Bertin nomma "commissaire du chantier" l'intendant Fontette, qui portait alors le projet de transformation urbaine de la ville de Caen. Nul doute que la communauté bénédictine bénéficia de ce contexte local favorable, lui permettant de contribuer à l'embellissement de la cité. Vue cavalière de l'abbaye royale Sainte Trinité de Caen.- Gravure, François-Philippe Charpentier, août 1774. (Bibliothèque de Caen. FNE 2345).Vue cavalière de l'abbaye royale Sainte Trinité de Caen.- Gravure, François-Philippe Charpentier, août 1774. (Bibliothèque de Caen. FNE 2345). La destruction programmée des ouvrages fortifiés dessina une nouvelle géographie de la circulation (Jean-Claude Perrot) pour relier la ville et ses faubourgs. Promenades, places, mails bouleversèrent le tissu urbain ancien et ses fortifications pour l’adapter aux exigences de la modernité. La fluidité des communications entre quartiers et faubourgs, la circulation croissante des hommes et des marchandises et l'aération du tissu urbain à des fins sanitaires constituaient alors les nouvelles formes urbaines. Alors que le chantier de reconstruction de l'abbaye reprenait, étaient modifiés l'environnement du site et son bourg, afin de le désenclaver. Cette opération induisait le percement de voies à travers les vastes herbages de l’abbaye en bordure desquelles le port se développait, le comblement des méandres et la canalisation de l’Orne, la construction d’un pont sur la rivière qui se prolongerait par une place et une rue menant à la paroisse Saint-Gilles.Plan de la Ville de Caën et de ses abords comprenant les projets d'agrandissement, d'utilité et d'agrément, dont elle est susceptible. Rédigé par les ordres de l'administration par le Sr Le Febvre ingénrieur en chef des Ponts et Chaussées, Ports de commerce et autres ouvrages publics de la Généralité de Caën. Dressé par les SS. Mangin géographes des Ponts et Chaussées.- Plan, 1778. (Service historique de la Défense de Vincennes. GR 1 Vh 490).Plan de la Ville de Caën et de ses abords comprenant les projets d'agrandissement, d'utilité et d'agrément, dont elle est susceptible. Rédigé par les ordres de l'administration par le Sr Le Febvre ingénrieur en chef des Ponts et Chaussées, Ports de commerce et autres ouvrages publics de la Généralité de Caën. Dressé par les SS. Mangin géographes des Ponts et Chaussées.- Plan, 1778. (Service historique de la Défense de Vincennes. GR 1 Vh 490).

En 1777, alors que le coût du chantier s'élevait à 379 000 livres, la communauté bénédictine comprenait une petite trentaine de religieuses, 8 novices, 14 sœurs converses, 21 tourières et servantes. Elle prenait en charge l'éducation des jeunes filles pour lesquelles l'abbesse rédigea des manuels. Ce dispositif permit notamment à Jacques-François de Corday, seigneur d’Armont de placer deux de ses filles – dont Marie-Anne-Charlotte âgé de 14 ans - au décès de son épouse le 9 avril 1782. Enfin, Cécile de Belzunce renouvela les Constitutions de l'abbaye qui furent publiées en 1786.

Au décès de Cécile de Belzunce, le 31 janvier 1787, succèda sa coadjutrice, Marie Jacqueline Aimée le Doulcet de Pontécoulant (1787-1788). Celle-ci s'adressa au même architecte pour réaliser les ultimes travaux d'embellissement de l'église paroissiale, qu'il réalisera en collaboration avec son fils marbrier à Paris : transformations du bâtiment des parloirs, en vue d'accueillir le logis abbatial, et construction de l'école des Sœurs de la Charité de Saint-Gilles. A la veille de la Révolution, l'aile nord du monastère restait inachevée.

Un bien national occupé

La Révolution française mit fin à près de 800 ans d'occupation bénédictine. La vie des religieuses bascula, ne pouvant plus subvenir à leurs besoins, ni pourvoir aux œuvres de charité dans les paroisses dépendant de leur juridiction, comme à Saint-Gilles. En 1792, Ses biens mobiliers furent vendus et les clefs du monastère remises au District de Caen.

Dans la perspective de la nationalisation des biens ecclésiastiques, un état général des biens et revenus du monastère fut dressé le 11 février 1790, comprenant dans un terrain clos de murs d'une superficie de 22 acres (soit près de 9 hectares), des bâtiments claustraux, des cours, des jardins plantés d'arbres, un jardin potager, une basse-cour et des carrières. Au cours du mois de juin, les comptes de l'abbaye furent minutieusement examinés, ses religieuses identifiées et dénombrées. La communauté déclarait un bénéfice s'élevant à 77 990 livres et un déficit à plus de 53 000 livres. Les scellés apposés sur la porte du chartrier, les archives furent transférées aux archives générales du District du département installées dans l’abbaye aux Hommes (Saint-Etienne). S’ensuivit une série de déclarations faisant état du site monastique et de ses biens-fonds (immeubles) en vue de leur vente. Pour le compte du District du département, l'architecte Gilet fut chargé d’expertiser les biens des différentes communautés religieuses de la ville de Caen, dont ceux de la Trinité. Plan de la ci-devant Abbaye de sainte trinité de la ville et municipalité de Caën. District de Caën, département du Calvados.- Plume et encre de Chine, Jean-François-Etienne Gilet, 12 janvier 1793. (Bibliothèque de Caen. Ms in-fol° 114).Plan de la ci-devant Abbaye de sainte trinité de la ville et municipalité de Caën. District de Caën, département du Calvados.- Plume et encre de Chine, Jean-François-Etienne Gilet, 12 janvier 1793. (Bibliothèque de Caen. Ms in-fol° 114).Abbaye de Ste Trinité de Caen [expertise de la communauté religieuse], f°12.- Jean-François-Etienne Gilet, 12 janvier 1793. (Bibliothèque de Caen. Ms in-fol° 114).Abbaye de Ste Trinité de Caen [expertise de la communauté religieuse], f°12.- Jean-François-Etienne Gilet, 12 janvier 1793. (Bibliothèque de Caen. Ms in-fol° 114).La communauté fut contrainte de quitter le site monastique réuni au Domaine national par suite de la loi du 18 août 1792. Elle se réfugia d’abord chez les Ursulines, situées dans l’actuelle rue Pasteur, avant de rejoindre définitivement les bénédictines de Bayeux en 1806. Le mobilier en fut inventorié et mis en vente place Saint-Sauveur dès le 24 septembre 1792, le pressoir étant vendu le 1er mars 1794. Gilet fit l'acquisition de l'auditoire, de la chapelle Sainte-Agathe et de plusieurs terres. En 1793, l'accusateur public du dépôt du Calvados interrogea les religieuses sur leurs comptes. Dès cette époque, la commune prit conscience des potentialités du site monastique, estimant qu'il pourrait être divisé pour accueillir "un "établissement soit de bienfaisance ou d'éducation publique" et que ses terrains très étendus pourraient être en partie vendus. Mais les événements laissèrent un temps ses réflexions en suspens.

Dès l'insurrection du Calvados, les vastes bâtiments conventuels furent affectés aux armées. La ville comptait cinq casernes dont trois furent établies dans d'anciens couvents. Le 24 décembre 1792, le 22e régiment de chasseurs à cheval de l'armée des Côtes de Cherbourg logea dans l'abbaye avec près de 900 chevaux, dévastant les récoltes des jardins. En prévision de l'installation du magasin à fourrage (1795-1799), dans l'ancienne église abbatiale, Pierre Queudeville, architecte du district de Caen, établit un mémoire de travaux urgents le 3 février 1794. Le 19 août 1795, le directoire du District autorisait la direction centrale de l'habillement des troupes de l'armée des Côtes de Cherbourg à établir ses ateliers dans la salle du chartrier. Elle résida ensuite dans le chœur de l'église jusqu'en 1809. Du fait des dégradations, l'abbaye ne fut pas retenue pour accueillir le lycée d'instruction publique.

Estimation des jardins occupés par la 14e cohorte de la Légion d'honneur, f°1.- Pierre Queudeville, 10 octobre 1805. (Archives départementales du Calvados. 1 Q 512).Estimation des jardins occupés par la 14e cohorte de la Légion d'honneur, f°1.- Pierre Queudeville, 10 octobre 1805. (Archives départementales du Calvados. 1 Q 512).L'occupation militaire des bâtiments se poursuivit sous l'Empire avec la Sénatorerie puis la 14e cohorte de la Légion d'honneur, dont le chancelier Louis Savary se rendit, le 5 avril 1801, adjudicataire à titre de locataire des maisons, du parc et des jardins de l'abbaye. En 1805, le ministère de la Guerre décida de rendre une partie des jardins, jugés d'aucune utilité militaire, aux Domaines. Procès-verbal constatant la remise aux Domaines des jardins et terrain dépendant de la caserne de l'abbaye aux Dames à Caen, f°1.- Direction du Havre, 14e Division militaire, 19 juin 1805. (Archives départementales du Calvados. 1 Q 512).Procès-verbal constatant la remise aux Domaines des jardins et terrain dépendant de la caserne de l'abbaye aux Dames à Caen, f°1.- Direction du Havre, 14e Division militaire, 19 juin 1805. (Archives départementales du Calvados. 1 Q 512).Le 7 mai 1809, la Légion se dessaisit du site monastique au profit du département de l'Intérieur, moyennant une rente annuelle de 5 000 francs.

Le dépôt de mendicité (1812-1818)

A compter du décret du 5 juillet 1808, l’autorité préfectorale fut chargée de mettre en œuvre la politique d’extirpation de la mendicité dictée par l’Empereur, dans un contexte de réorganisation administrative du système pénitentiaire. Siège de la 14e cohorte de la Légion d’honneur, le site monastique fut choisi par le Conseil des Bâtiments civils, pour y établir le dépôt de mendicité du Calvados, à la suite du décret impérial du 21 octobre 1809 qui instituait un dépôt par département. Lettres de création du dépôt de mendicité pour le département du Calvados, f°1.- Minute de la Secrétairerie d’état, 21 octobre 1809. (Archives départementales du Calvados. 1 Y 1081).Lettres de création du dépôt de mendicité pour le département du Calvados, f°1.- Minute de la Secrétairerie d’état, 21 octobre 1809. (Archives départementales du Calvados. 1 Y 1081).Cette institution, supprimée en 1790, ressuscitait sous un autre nom les maisons de force instituées dans chaque généralité par arrêt du Conseil d’état de 1767. L’objectif restait le même : éradiquer la mendicité et la misère itinérante, offrir une assistance à une population en détresse incapable de subvenir à ses besoins, permettre à tout individu de se racheter par le travail, valeur exaltée par le régime en place. Lieu d’enfermement punitif, le dépôt devait contribuer, aux côtés des établissements de bienfaisance, au redressement moral d’êtres en déshérence – aussi divers que vagabonds, fainéants et libertins – pour favoriser leur réintégration. Les dispositions du code pénal de 1810 donnèrent un cadre juridique à la mise en œuvre de cette politique répressive.

Dépôt de mendicité dans la ci-devant abbayë aux Dames de Caën. Plan du rez-de-chaussée.- Encre sur calque, Louis-Ambroise Dubut, 30 mai 1810. (Archives nationales de France. F/21/1878).Dépôt de mendicité dans la ci-devant abbayë aux Dames de Caën. Plan du rez-de-chaussée.- Encre sur calque, Louis-Ambroise Dubut, 30 mai 1810. (Archives nationales de France. F/21/1878).Le ministre de l’Intérieur missionna l’architecte Louis-Ambroise Dubut pour adapter l’ancien monastère de la Trinité à cette nouvelle dévolution. L’architecte rendit son rapport le 28 février 1810. Cependant le préfet, le baron Alexandre Méchin, exigea une réévaluation des ouvrages dont l’estimation fut arrêtée le 12 février 1811 à 110 445 francs. Les travaux, adjugés à l'entrepreneur Jean-Jacques Martin, par ailleurs chargé de l'agrandissement de l'hôtel de la préfecture et du canal de l'Orne, eurent une grande incidence sur la distribution intérieure des bâtiments monastiques. Dans l’ancien donjon arasé furent aménagés le corps de garde, les bureaux du greffe et les cachots. Redonner l’amour du travail et de la discipline à la population incarcérée exigeait la création d’ateliers qui furent établis dans l'église abbatiale. Réfectoires, cuisines, boulangerie, buanderie et bains prirent place au rez-de-chaussée du cloître, l’étage étant réservé aux dortoirs. Cachots, salle de discipline, ateliers, réfectoires, cuisines, boulangerie, buanderie et bains furent aménagés dans l’église et au rez-de-chaussée des bâtiments claustraux, dont l’étage accueillit les dortoirs. Au terme des travaux, plus coûteux que prévu, le préfet prit un arrêté le 15 janvier 1812 ordonnant l’ouverture du dépôt le 1er février et par conséquent l’interdiction de la mendicité sur toute l’étendue du Calvados. Arrêté ordonnant l’ouverture du dépôt de mendicité et interdisant la mendicité dans toute l’étendue du Calvados.- Préfecture du Calvados, 15 janvier 1812. (Archives départementales du Calvados. 1 Y 1081).Arrêté ordonnant l’ouverture du dépôt de mendicité et interdisant la mendicité dans toute l’étendue du Calvados.- Préfecture du Calvados, 15 janvier 1812. (Archives départementales du Calvados. 1 Y 1081).

C’est dans un contexte économique défavorable, marqué par la disette et les émeutes populaires, que le conseil d’inspection et de surveillance du dépôt prit ses fonctions le 8 août 1812. Nommant les membres du personnel, il avait pour mission de relayer l’information auprès du préfet, administrateur de droit du dépôt. Face à la montée de la mendicité, le préfet exigea, à titre préventif, l’arrestation et l’enfermement de mendiants mineurs. Ces derniers devinrent majoritaires, le dépôt comptant 197 enfants en 1817 sur 221 reclus. L'établissement fut très vite confronté aux fortes dépenses consécutives aux travaux d'appropriation et à l’augmentation du prix des denrées. En dépit des mesures prises pour rendre l’établissement autosuffisant, son déficit budgétaire s’aggrava. A l’encontre des directives impériales, le dépôt de mendicité de Caen tenta de diversifier son activité en élargissant l’accueil aux insensés jusque-là enfermés dans celui de la Maladrerie à Beaulieu. Le 15 janvier 1813, l’architecte Dubut fournit un devis pour le quartier des insensés projeté dans l’enceinte du dépôt de mendicité. Le projet, bien que non réalisé, montrait une tentative de faire coexister sur un même site mendiants et déficients mentaux, et marquait une étape importante de la politique sociale et de l’assistance en France.Quartier des insensés projetté dans l’enceinte du Dépôt de mendicité du Calvados à Caen - Plan, encre, lavis d’encre, aquarelle, Louis-Ambroise Dubut, 15 janvier 1813. (Archives départementales du Calvados. 1 Y 1227).Quartier des insensés projetté dans l’enceinte du Dépôt de mendicité du Calvados à Caen - Plan, encre, lavis d’encre, aquarelle, Louis-Ambroise Dubut, 15 janvier 1813. (Archives départementales du Calvados. 1 Y 1227).

L’implantation d’un hôpital militaire durant la campagne de France, dès février 1814, et d’un casernement prussien en 1815 ajoutèrent au déficit comptable. Ces occupations militaires entraînèrent le transfert des reclus dans d'autres hôpitaux du département. Les prisonniers furent réquisitionnés pour assurer les soins ou effectuer les gros travaux à l'hôpital. Soupçonnant des malversations financières, la préfecture commanda un rapport rendu en janvier 1816. Le bien-fondé de l'établissement, accusé d'une gestion opaque et complexe, fut remis en cause par l’aggravation de son déficit budgétaire en 1817. Le Département vota sa suppression en juin 1818, malgré les propositions du préfet pour y adjoindre un quartier correctionnel ou un hospice pour les épileptiques et les fous. Au 7 août, le dépôt comptabilisait 229 pensionnaires.

Sur les 59 dépôts ouverts sous l’Empire, près de vingt furent fermé en 1814. La suppression du dépôt de Caen fut entérinée par ordonnance royale du 26 août 1818.

L’Hôtel-Dieu (1821-1908)

Vidés de leurs pensionnaires, les bâtiments abbatiaux à nouveau vacants en 1818 suscitèrent de multiples propositions de reconversion. Le préfet, Casimir Guyon de Montlivault, demanda de réétudier le projet d’implantation d’une maison de correction associée à plusieurs hospices et hôtels-Dieu. En prévision de sa réaffectation au culte pour les besoins de l’hôtel-Dieu, l’église devait bénéficier d’un nouvel aménagement liturgique – que les ateliers du dépôt de mendicité avaient bouleversé – capable de rassembler autour du maître-autel une population importante. L’environnement urbain de l’ancien monastère fut également repensé autour d’un vaste parvis circulaire donnant sur la petite place Saint-Gilles où convergeaient de larges avenues. Émue de la ruine du « plus bel édifice de Caen », la Ville demanda au Conseil Général sa cession par délibération du 17 juin 1818, entérinée par ordonnance royale du 10 février 1821. Ordonnance royale entérinant la cession des bâtiments monastiques à la ville de Caen, f°1.- Ministère de l’Intérieur, 10 février 1821. (Caen, Archives départementales du Calvados. 1 Q 512).Ordonnance royale entérinant la cession des bâtiments monastiques à la ville de Caen, f°1.- Ministère de l’Intérieur, 10 février 1821. (Caen, Archives départementales du Calvados. 1 Q 512).Pour remédier à la situation déplorable de l’ancien Hôpital général de Caen, fondé en 1655 dans le quartier Saint-Jean, elle décida de le transférer dans l’ancienne abbaye, rétrocédée par ordonnance royale du 22 mai 1822 à la commission des Hospices, après avoir recueilli l'adhésion de la communauté médicale. Aussi la translation, effectuée en grande pompe le 6 novembre 1823, fut-elle l’occasion pour les autorités religieuses, civiles et militaires de témoigner, suivant le mot du maire, le comte de Vendeuvre, leur « amour pour les malheureux ».

L’économie de l’hôpital fut confiée à vingt-quatre religieuses cloîtrées de l’ordre des Augustins, plus aptes à « supporter l’aspect dégoûtant de toutes les infirmités humaines ». D’une capacité d’accueil de 400 malades, l’établissement fut adapté à ses nouvelles fonctions de charité (en priorité aux plus indigents), et d’instruction médicale, le plaçant à la pointe de la recherche. Le corps médical voyait, dans l’ancien site monastique, des bâtiments sains et un environnement préservé des usines, propres à servir leurs théories hygiénistes naissantes. Partie intégrante des soins thérapeutiques, les anciens bâtiments conventuels furent adaptés aux exigences de la doctrine aériste. Les cours et les promenoirs, le cloître et le parc devinrent ainsi autant de lieux thérapeutiques. Les travaux d’aménagement furent confiés à Émile Guy (1795-1866), nommé architecte de la ville le 24 août 1821. Ils entraînèrent la destruction des bâtiments monastiques les plus anciens, considérés comme des « masures et constructions inutiles » - selon les termes du conseil municipal le 18 septembre 1821 -, qui masquaient la vue sur l'abbaye et rendaient son accès indigne d'un monument jugé, au plan artistique, en tout point remarquable. Elévation d'une partie du portique et du passage couvert fermant la cour d'entrée de l'Hôtel-Dieu.- Encre sur calque, Emile Guy, septembre 1837. (Archives nationales de France. F/21/1878).Elévation d'une partie du portique et du passage couvert fermant la cour d'entrée de l'Hôtel-Dieu.- Encre sur calque, Emile Guy, septembre 1837. (Archives nationales de France. F/21/1878).Cette mesure peut paraître aujourd'hui paradoxale alors qu'émergeait l’identité normande, portée par les élites et la Société des antiquaires de Normandie (1824). Sur les plans d'Emile Guy, fut créée une nouvelle entrée, un passage couvert prolongé d’un portique reliant un nouveau corps de bâtiment pour former une cour carrée. Cet ensemble fut achevé bien après le premier devis de 1823, sur des plans remaniés en septembre 1837 et validés par l’inspecteur général des Bâtiments civils, Edme Grillon, le 20 juin 1839. Les interventions d’Émile Guy à l’église, de 1825 à 1837, furent moins heureuses et sévèrement critiquées par ses pairs, de Paul Abadie à Prosper Mérimée, qui proposa en 1853 la nomination d’un nouvel architecte, Victor Ruprich-Robert. Au terme des travaux, l'ancienne église abbatiale devint, en vertu de l'arrêté préfectoral du 13 septembre 1864, l'église paroissiale Saint-Gilles. L'ordonnance épiscopale du 24 décembre de la même année autorisa le transfert du culte paroissial dans une partie de l'édifice, jusqu'à la naissance du transept, le restant étant mis à disposition de la communauté religieuse de l'hôtel-Dieu.

Détail du fronton de l'entrée de l'Hôtel-Dieu.Détail du fronton de l'entrée de l'Hôtel-Dieu.A l'hôtel-Dieu, étaient admis les malades indigents et curables résidant à Caen. Le règlement du 23 avril 1828 catégorisait les malades suivant leurs capacités financières à régler les frais médicaux. Les conditions d'admission requéraient trois certificats délivrés par le curé, le commissaire de police et le médecin des pauvres. Afin d'endiguer l'afflux des malades, la commission administrative des Hospices civils établit dès 1830 des critères d'admission de plus en plus stricts, permettant de réorienter les aliénés et les incurables vers le Bon Sauveur et l'hôpital général Saint-Louis. Le règlement autorisait d'infliger des punitions aux malades telles l'imposition de la diète, la privation de vêtements, l'interdiction de promenade ou l'enfermement.

Lors de la guerre de 1870, les particuliers, les communautés religieuses et les hôpitaux se mobilisèrent dans un élan patriotique pour porter secours aux blessés. La loi du 7 juillet 1877 relative à l'organisation des services hospitaliers de l'armée dans les hôpitaux et les hospices civils incita l'Intendance militaire du 3e corps d'armée de Caen à passer convention avec l'hôtel-Dieu de Caen pour y pérenniser l'accueil des militaires par temps de guerre ou de paix. En 1881, le service militaire n'était toujours pas établi à l'hôtel-Dieu, la commission administrative n'ayant pas encore défini de grille tarifaire.

En dépit des travaux d'aménagement, les bâtiments monastiques s'avérèrent peu adaptés, engendrant des problèmes d'hygiène et des épidémies récurrentes contre lesquels le personnel médical lutta difficilement par la mise en place d'une politique de confinement dans des espaces distincts. Son échec révéla in fine au fil du temps l’inadéquation des bâtiments conventuels et une carence médicale à une époque où la science progressait pourtant dans ce domaine.

L’hospice (1909-1984)

Le 14 mai 1897, la commission administrative des Hospices civils de Caen vota, à l’initiative du maire, la désaffectation de l’hospice Saint-Louis qui regroupait vieillards et enfants abandonnés, incurables et infirmes. La construction d’un nouvel hôpital fut décidée d’après les plans de l’architecte municipal Charles Auvray - supplanté par Charles Prosper Vaussy nommé architecte des Hospices civils de Caen -, sur le terrain de l’ancien Clos Vaubenard, hôpital inauguré en 1908. Le transfert accompli en 1914, l’ancienne abbaye aux Dames accueillit jusqu’à la Seconde Guerre mondiale près de 600 vieillards, hommes et femmes valides et invalides, et plus de 150 enfants de l’Assistance publique. Les militaires malades ou blessés bénéficièrent encore de cette hospitalité. La commission des Hospices de Caen assurait la gestion commune de l’hospice et de l’hôpital voisin. La communauté des Servantes de Jésus, à qui fut confiée la gestion d’individus en souffrance, imposa aux pensionnaires des conditions de vie très rudes, selon des règles disciplinaires courantes à l’époque. Nombre d'enfants furent enfermés dans les cellules pour voie de fait ou insubordination, comme en témoignent les graffitis conservés dans les cachots de l'aile sud des bâtiments conventuels. Punitions humiliantes et travaux forcés à la ferme étaient le lot commun des jeunes pensionnaires. Les pratiques en matière d’éducation et de soins des enfants évoluèrent vers davantage d’humanité après 1945. Durant les deux conflits mondiaux, les services de médecine de l'hôpital voisin s'installèrent dans les bâtiments de l'hospice qui abritèrent les sinistrés et la population des quartiers avoisinants durement touchés lors des combats de la Libération (juin 1944). L'établissement accueillit des enfants handicapés jusque dans les années 1960, avant qu'ils ne soient orientés vers des structures spécialisées. L'aile nord du cloître abrita un temps les rapatriés de la guerre d'Algérie (1963-1965). Enfin, le foyer qui accueillait les enfants confiés au service de l'aide sociale à l'enfance ferma en 1975.94. L'hôpital [vue de l'entrée et des ailes nord et du Pressoir depuis la place Reine Mathilde].- Carte postale, éditions Gaby, Artaud Père et Fils éditeurs, avant 1966. (Collection particulière).94. L'hôpital [vue de l'entrée et des ailes nord et du Pressoir depuis la place Reine Mathilde].- Carte postale, éditions Gaby, Artaud Père et Fils éditeurs, avant 1966. (Collection particulière).

L'hospice étant destiné à accueillir des individus d’âges très différents, l’ancien couvent fut aménagé à plusieurs reprises en fonction de l’évolution des besoins par les architectes des Hospices de Caen. De nouvelles constructions furent érigées, empiétant sur le parc, qui ont été en grande majorité détruites lors de la rénovation de 1983. En 1909, Charles-Prosper Vaussy fit édifier un corps de bâtiment en retour d’équerre de l’aile nord-est, abritant au rez-de-chaussée des caves à cidre et un pressoir, au-dessus desquels fut logé le quartier des filles et, dans le pavillon d’angle situé dans son prolongement à l’est, une crèche. Avec Pierre Dureuil (1896-1985), il fournit le devis d’une pouponnière pour accueillir les nourrissons de l’Assistance Publique, qui fut ouverte en lisière sud-ouest du parc en avril 1935. Durement touché par les combats de juin 1944, en particulier dans ses parties hautes, l’ensemble monastique fut progressivement restauré au gré des crédits alloués au titre des Dommages de guerre, sous la direction de Pierre Dureuil. Aile ouest du cloître ruinée par les bombardements de 1944.- Photographie, Art Photo, 1944. (Archives municipales de Caen. 8 Fi 2).Aile ouest du cloître ruinée par les bombardements de 1944.- Photographie, Art Photo, 1944. (Archives municipales de Caen. 8 Fi 2).L’église perdit l’intégralité de ses verrières durant le conflit, tandis que les parloirs avaient été endommagés à l'ouest. L’architecte en chef des monuments historiques, Jean Merlet (1910-1976), en supervisa la réfection et repensa le réaménagement liturgique du chœur (1959-1968). Dès les années 1950, alors qu'il dirigeait les travaux d'aménagement intérieur des salles dans les anciens bâtiments claustraux, Pierre Dureuil élabora les plans et devis de plusieurs bâtiments, qui empiétèrent sur les cours et jardins (allées secondaires du parc classées au titre des sites en 1932), dont ceux du foyer et du groupe scolaire des pupilles. Le bâtiment des pupilles garçons, réceptionné en novembre 1960, existe toujours. Ceux du groupe scolaire (détruit), réceptionnés le 26 juin 1963, avaient été fournis par la Société technique de préfabrication (S.T.P.), établie rue Gaston Lamy à Caen, en remplacement de baraquements. En juin et octobre 1967, deux planchers de l'aile nord s'effondrèrent entraînant l'évacuation de plusieurs dortoirs. A la suite, un programme de remise en état de cette aile et de celle du Pressoir fut engagée par les Hospices civils sur les plans de Pierre Dureuil.Construction du groupe scolaire du foyer des pupilles-filles : façade sud-est.- Diazotype, Pierre Dureuil, janvier 1960. (CHU de Caen. T 327).Construction du groupe scolaire du foyer des pupilles-filles : façade sud-est.- Diazotype, Pierre Dureuil, janvier 1960. (CHU de Caen. T 327).

Lourdement impactés durant les bombardements alliés de juin 1944, les quartiers de Calix, Saint-Gilles et Calmette environnant le site de l'hospice furent profondément modifiés par la Reconstruction. Les immeubles collectifs édifiés place Saint-Gilles sur les plans de Marc Briaud de Laujardière (1946) inquiétèrent dans un premier temps les sociétés savantes locales, craignant une atteinte à la perspective et aux abords de l'église classée de la Trinité. Il n'en fut rien cependant, les modules architecturaux s'agençant harmonieusement pour créer un tissu urbain d'une belle homogénéité servie par l'emploi systématique du grand appareil en pierre locale et un vocabulaire architectural d'une grande sobriété, mettant au contraire en exergue les architectures monastiques et hospitalières. Rue des Chanoines et quartier Saint-Gilles en direction du nord-ouest depuis la tour ouest de l'église.Rue des Chanoines et quartier Saint-Gilles en direction du nord-ouest depuis la tour ouest de l'église.Les constructions des autres quartiers environnants furent peut-être moins heureuses. L'accélération de leur urbanisation à la fin des années 1960 desservit quelque peu les abords nord et sud du site, par des constructions moins qualitatives, qui n'ont pas bénéficié, comme en centre-ville, d'un plan d'aménagement suffisamment rigoureux.Vue est du quartier de Calix depuis la tour de la croisée de l'église.Vue est du quartier de Calix depuis la tour de la croisée de l'église.

Vue de la façade méridionale de l'aile nord étayée à travers une baie de l'aile ouest du cloître.- Photographie, 1980. (CHU de Caen. Non coté).Vue de la façade méridionale de l'aile nord étayée à travers une baie de l'aile ouest du cloître.- Photographie, 1980. (CHU de Caen. Non coté).Lors de l'enquête sur l'humanisation des hospices (avril 1968), l'établissement possédait 406 lits équipés disposés dans des dortoirs et des chambres collectives, d'un cabinet médical et d'une infirmerie, soit une trentaine en moins par rapport à 1936, alors que la population caennaise avait doublé. Dans les années 1970, les bâtiments historiques continuèrent de se dégrader. En 1972, à la suite d'un affaissement du plancher des combles, un étaiement de la charpente de l'aile ouest fut réalisé pour éviter tout effondrement. Le rez-de-chaussée de l'aile nord était déjà en grande partie étayé. Malgré leur état et compte tenu de leur intérêt enfin reconnu, les bâtiments monastiques furent classés au titre des monuments historiques par arrêté du 24 juin 1976, à l'exclusion de l'aile du Pressoir et du bâtiment dit aile Sainte-Anne alors promis à la destruction. Ce dernier, qui sera finalement conservé, fut aménagé en pavillon de rotation (travaux réceptionnés le 25 juillet 1980) pour les personnes âgées de l'hospice sur les plans de Claude Renouf, suite à la décision de transférer une partie de cette population dans les locaux plus adaptés de l'ancien couvent de la Charité (route de Falaise).

Un site patrimonial restauré, siège de l'administration régionale

La loi de décentralisation du 2 mars 1982 marqua une étape importante dans le processus de régionalisation engagé voilà plus de trente ans par la France. L’attribution de compétences propres donna naissance à une nouvelle administration qui exigeait des bâtiments adaptés. C’est dans ce contexte que le Conseil régional de Basse-Normandie décida de racheter les bâtiments claustraux de l’abbaye, pour y implanter son siège, puis son parc. Il mena la réhabilitation du domaine en deux phases, de 1983 à 1985 pour les bâtiments conventuels, y compris ses cours, et en 1991-1992 pour les jardins, permettant au domaine de recouvrer son intégrité architecturale et sa dimension patrimoniale.

Détail du cadastre de la ville de Caen délimitant les parcelles à acquérir par l’établissement public de la Basse-Seine pour le compte de l’établissement public régional.- Tirage, Ech. d’origine 1/15000e, Préfecture du Calvados, Direction générale des impôts, 1983. (Caen, Région Normandie, service des archives).Détail du cadastre de la ville de Caen délimitant les parcelles à acquérir par l’établissement public de la Basse-Seine pour le compte de l’établissement public régional.- Tirage, Ech. d’origine 1/15000e, Préfecture du Calvados, Direction générale des impôts, 1983. (Caen, Région Normandie, service des archives).Le 31 janvier 1983, le Conseil régional de Basse-Normandie décida en séance plénière l’acquisition auprès du Centre hospitalier régional universitaire des bâtiments conventuels et terrains de plus de 12 hectares pour un montant de 11 millions de francs. Pour cela, il sollicita l’établissement public de la Basse-Seine (aujourd’hui EP foncier de Normandie) qui acquit le bien pour le rétrocéder ensuite à la collectivité, suivant l’acte de vente du 8 juin 1983. L'église paroissiale Saint-Gilles resta quant à elle propriété du Centre hospitalier régional. La Région dut attendre l’achèvement du transfert des grabataires au centre de la Charité (route de Falaise), effectif à la fin de 1984, pour en avoir la pleine jouissance, l’établissement public de la Basse-Seine se chargeant de reloger l’Institut d’anthropologie, qui occupait depuis septembre 1980 à titre gratuit l'aile nord-est (actuellement hôtel de Région).

Aménagement des services dans l'ancienne abbaye aux Dames : plan d'ensemble [rez-de-chaussée], état actuel.- Tirage, Georges Duval, novembre 1982. (Région Basse-Normandie, service des Archives).Aménagement des services dans l'ancienne abbaye aux Dames : plan d'ensemble [rez-de-chaussée], état actuel.- Tirage, Georges Duval, novembre 1982. (Région Basse-Normandie, service des Archives).Lorsque l’architecte en chef des monuments historiques, Georges Duval (1920-1993), présenta son rapporta le 4 septembre 1981, les anciens bâtiments conventuels, classés le 24 juin 1976, présentaient un certain nombre de désordres structurels et de dénaturations inhérentes à la fonction hospitalière. Les bâtiments conventuels étaient en partie étayés. Le projet de Duval avait une double finalité : réhabiliter l’architecture classique des bâtiments tout en donnant à voir les marques du temps et l’adapter d’une manière respectueuse à sa nouvelle dévolution. Les travaux menés au titre des monuments historiques concernèrent en priorité le nettoyage des façades, la réhabilitation des voûtes du cloître et de son pavement, des maçonneries de l’escalier d’honneur et des toitures, des huisseries et des vitreries, les modifications de cloisonnement. La destruction de cloisonnements modernes permit de rendre aux salles disposées autour du cloître leurs proportions initiales. Les façades bénéficièrent d’un nettoyage qui révéla l'élégance de l’élévation classique. Les châssis vitrés à petits carreaux, qui fermaient les arcades du cloître, furent retirés au profit d’un verre épais, qui maintenait la vue sur la cour plantée. La réfection des maçonneries et des toitures, des voûtes et des pavements du cloître assainit les bâtiments et redonna aux volumes une unité. La destruction programmée de plusieurs corps de bâtiment - l'aile du Pressoir, en mauvais état, le dispositif d'accès depuis l'ancienne cour du cloître au parc, attesté au 18e siècle, la pouponnière et, bien évidemment, les bâtiments préfabriqués, comme le groupe scolaire des pupilles -, visait à retrouver une cohérence architecturalement homogène datant de la période de l’Hôtel-Dieu (1821-1908). 208-Caen-L'Entrée de l'Hôtel-Dieu (côté Parc).- Carte postale, Lévy Fils et Cie, entre 1901 et 1909. (Archives diocésaines de Bayeux et Lisieux).208-Caen-L'Entrée de l'Hôtel-Dieu (côté Parc).- Carte postale, Lévy Fils et Cie, entre 1901 et 1909. (Archives diocésaines de Bayeux et Lisieux).Dans les étages prirent place les bureaux et salles de réunion, tandis que la salle des assemblées du conseil régional fut établie à l’extrémité sud de l’aile nord-est. En janvier 1986, ce fleuron de la cité caennaise avait retrouvé son intégrité. Cette 1ère tranche de la réhabilitation se montait à 51,5 millions de francs. "Parmi les Conseils Régionaux de France, celui de Basse-Normandie aura été l'un des plus beaux cadres de travail, moyennant un coût d'installation parmi les plus bas" (Lucien Musset). L'opération se termina par l'aménagement de l'aile sud du cloître en février de l'année suivante.

En décembre 1990, l’établissement public de la Basse-Seine racheta au centre hospitalier le parc d’une superficie de 54 000 m2 pour 3 millions de francs voté en séance du conseil régional du 26 décembre 1990. Les maîtrises d'ouvrage et d'œuvre furent assurées respectivement par le conseil régional et les services techniques de la Ville de Caen. À l’issue d’un concours (1991), sa réhabilitation fut confiée aux paysagistes Michel et Ingrid Bourne assistés par un confrère local, Loïc Degroote, pour un montant de 10 millions de francs. Les documents iconographiques du 18e siècle servirent de base à sa conception. Inauguré en septembre 1992, le parc a été baptisé du nom de celui qui avait initié sa réhabilitation, Michel d’Ornano. Les services techniques en ont assuré l'entretien jusqu'en 2005. En 2003, des accès indépendants furent créés au nord et au sud, afin de préserver le parc de toute circulation automobile. Dans le même temps, la place Reine Mathilde fut redimensionnée pour valoriser l'abbatiale et l'entrée créée pour l'hôtel-Dieu.

Vue sud-est depuis la bibliothèque Alexis de Tocqueville : le canal et le quartier de Calix en contrebas de l'abbaye aux Dames.Vue sud-est depuis la bibliothèque Alexis de Tocqueville : le canal et le quartier de Calix en contrebas de l'abbaye aux Dames.La réforme territoriale engagée en 2013 aboutit au 1er janvier 2016 à un nouveau découpage administratif, grâce auquel la Normandie retrouva une unité territoriale aux frontières voisines de celles du duché, et à la désignation de l’abbaye aux Dames comme siège de l’autorité de la Région. Afin de rassembler les différents services de la collectivité, un nouveau bâtiment fut édifié rue Vaubenard, à l'emplacement du jardin potager monastique, par les agences L2 Architectes et DHD Architectes en 2017.

La fondation des deux abbayes à Caen, une de femmes et une d’hommes respectivement vouées à la Trinité et à Saint-Etienne, est relatée dès l’époque médiévale par de nombreux historiographes. Elle est considérée comme un fait marquant et essentiel de la politique du duc de Normandie. Elle serait liée au vœu contrarié de Guillaume le Bâtard d’épouser Mathilde de Flandre. Guillaume et Mathilde auraient fondé ces abbayes en expiation de leur mariage jugé consanguin par l'Eglise. Les intérêts politiques du septième duc de Normandie prirent le pas sur l’opposition de Rome à son mariage célébré vers 1050, car cette alliance avec Mathilde lui permettait de concrétiser ses ambitions territoriales outre-Manche, avec l’assentiment du Saint Empire germanique, devenu son allié. Cette volonté ducale d’étendre son influence politique et son emprise territoriale inquiétait fort l’Eglise et le roi de France. Le pape Nicolas II leva les sanctions canoniques contre les jeunes époux qu’il avait excommunié, lors du synode du Latran (1059), en échange de la fondation de deux abbayes et quatre hôtels-Dieu à Rouen Caen, Bayeux et Cherbourg. En fin stratège, le duc de Normandie transforma cet acte de pénitence en une formidable opportunité politique. Guillaume choisit Cadomum (Caen) pour y asseoir son pouvoir par le biais d’un réseau de fondations religieuses et hospitalières, car la Normandie occidentale se révélait rebelle et belliqueuse, réfractaire à son autorité. La branche féminine de l'ordre bénédictin s’installa ainsi, au nord-est de ce qui allait devenir la ville de Caen, sur le rebord du plateau entaillé par le cours de l'Orne dominant à l'Orient le point de confluence avec l'Odon. Autour des premiers bâtiments conventuels et de l'église, solennellement consacrée le 18 juin 1066 à la Trinité, s'est rapidement développé un bourg qui deviendra le Bourg-l'Abbesse. La charte de donation, rédigée à cette occasion, lui conféra ses premières possessions normandes, augmentées, après la conquête de l’Angleterre en 1066, de plusieurs manoirs anglais. L’ampleur des biens fonciers de l’abbaye, ses ressources en argent et en nature lui permettaient d’assurer le bon fonctionnement de la communauté, ainsi que la poursuite des travaux. En 1083, l'église abbatiale accueillit en son sein le corps défunt de son auguste fondatrice avec le don fastueux de ses regalia ou insignes royaux constitués d'un ensemble d'objets précieux liés au pouvoir (à noter que ce terme est introduit en France sous l'Ancien Régime). La gouvernance de l'abbaye fut confiée à des abbesses de haut lignage, recrutées comme les moniales au sein des familles aristocratiques de Normandie ; leur rôle, primordial dans ce contexte politique, était de préserver le statut dynastique de la fondation, et ainsi renforcer la continuité du pouvoir ducal.

La mort de Guillaume, survenue le 9 septembre 1087, réveilla de fortes rivalités féodales, qui eurent des conséquences désastreuses sur les terres de l'abbaye, saccagées par les seigneurs et l'un des fils de Guillaume, Henri Ier Beauclerc. L'appel du pape Urbain II pour la croisade mit fin aux querelles intestines. La paix retrouvée, l'abbaye connût une prospérité économique durable jusqu'au début du 14e siècle. Devenu un haut lieu de la vie intellectuelle, grâce à l'abbesse Cécile (1113-1127), fille de Mathilde et Guillaume, le monastère mit à profit la proximité de l'Ecole de Saint-Etienne de Caen et l'enseignement de Maître Arnoul, futur patriarche de Jérusalem, pour s'ouvrir aux divers domaines de la connaissance. Les soixante-cinq moniales dénombrées au milieu du 13e siècle formaient une communauté lettrée. Le rattachement du duché au domaine royal capétien en 1204 associa la Normandie au destin du royaume, auquel il resta indéfectiblement loyal.

La Guerre de Cent Ans (1337-1453) inaugura une période marquée par des épidémies et des famines récurrentes, qui durera jusqu'à la fin des guerres de religion (1598). Les troupes anglaises débarquèrent à Saint-Vaast-la-Hougue et prirent rapidement, le 26 juillet 1346, la ville de Caen, dont le système défensif restait, en dehors du château, faible. L’armée d'Edouard de Woodstock, dit le Prince Noir, fils aîné du roi d'Angleterre, s’établit dans l’abbaye de la Trinité désertée par les religieuses, puis pillée comme le reste de la ville. A l'instar de la citadelle, elle dut s'entourer d'ouvrages défensifs sur ordre de Bertrand du Guesclin, lieutenant de Normandie, d'Anjou et du Maine, venu à Caen en 1363. Durant l'occupation anglaise (1417-1450), le roi Henri V s'établit au monastère de la Trinité jusqu'en 1417, date à laquelle Jean de Lancastre, duc de Bedford, y installa son quartier général. Il ordonna au bailli de Caen de faire raser ses fortifications par mandement du 3 janvier 1435. Selon la tradition, les fortifications de la Trinité durent leur maintien à la ténacité de l’abbesse Marguerite de Thieuville (1434-1441).

Libérée du joug anglais en juin 1450, la ville de Caen ressortit affaiblie des ravages de la guerre et de la peste. Sa situation géographique l’exposait particulièrement aux guerres civiles et aux épidémies (plaine alluviale). L’ascension de la bourgeoisie et de l’aristocratie s’accéléra vers 1530 sur fond de dissensions religieuses. Le calvinisme trouva en Normandie et à Caen, notamment au sein de son université, de nombreux adeptes. En mai 1562, l’église abbatiale subit le pillage des troupes protestantes de Gaspard II de Coligny, amiral de France, venues à Caen assiéger la citadelle le 5 mars 1562, qui profanèrent la sépulture de la reine Mathilde mais laissèrent intacte sa dépouille. Entre temps, le monastère connût un changement majeur dans son mode de gouvernance, avec l’essor spectaculaire du bénéfice en commende suite au concordat de Bologne (1516). Ce système permettait aux religieux de percevoir à titre personnel des revenus, sans être obligés de résider dans l’abbaye concernée et d’y suivre la règle de la communauté religieuse. En accordant au roi la possibilité de nommer les titulaires des abbayes selon cette norme à partir de 1516, cette situation eut plusieurs conséquences. Il accentua durablement les tensions entre la communauté et l'évêché, sur la question des privilèges ecclésiastiques. Elle mit la défense de la clôture et de la règle au cœur de la gouvernance monastique dominée par de puissantes familles. Quatre membres de la famille Montmorency se succédèrent à la tête de l'abbaye. Au seuil du 17e siècle, un double défi attendait l'abbesse de la Trinité : remettre en état les bâtiments conventuels avec des moyens financiers restreints et restaurer la règle de saint Benoît, exigeant la construction de locaux adaptés que les dégâts des guerres de Religion rendirent plus impérieux.

L'impulsion donnée par l'édit royal de 1666, par lequel Colbert ordonna la reconstruction des abbayes ne se concrétisa à la Trinité qu'au tournant du 18e siècle. Le mémoire dressé lors de la visite épiscopale du 13 décembre 1695 révéla le fort endettement de l'institution à la fin du 17e siècle et la ruine des bâtiments « manquant de toutes choses nécessaires à la vie ». La communauté comprenait alors cinquante religieuses et cinq novices, secondées dans leurs tâches quotidiennes par trente domestiques et journaliers . L'initiative de la reconstruction des bâtiments conventuels revint à l'abbesse Gabrielle Françoise de Froulay de Tessé (1698-1720), La conception des nouveaux bâtiments est dû à l'un des moines-bâtisseurs les plus actifs de la congrégation de Saint-Maur : dom Guillaume de La Tremblay (1644-1715). L'interruption des travaux coïncida, semble-t-il, avec la fin de la gouvernance de Françoise de Froulay de Tessé en 1729, qui avait succédé à sa tante en 1720, dans un contexte économique national défavorable. Dans une déclaration des comptes du monastère, datée du 10 juin 1790, l'abbesse Marie-Aimée de Pontécoulant justifia la prise de rentes hypothèques et viagères par des dépenses extraordinaires lors de l'élévation des nouveaux bâtiments et l'aménagement des jardins en 1755. En effet, les sources indiquent que sa prédécesseur, Cécile de Belzunce (1745-1787) contracta plusieurs rentes dès 1768 pour financer l'achèvement des bâtiments conventuels, interrompus pendant une dizaine d'années. Elle sollicita une aide financière du roi et retint les plans d'un architecte local, Jean-François-Etienne Gilet (1736-1803). Au décès de Cécile de Belzunce, le 31 janvier 1787, succéda sa coadjutrice, Marie Jacqueline Aimée le Doulcet de Pontécoulant (1787-1788), qui s'adressa au même architecte pour réaliser les ultimes travaux d'embellissement de l'église paroissiale et les transformations du bâtiment des parloirs. A la veille de la Révolution, l'aile nord du monastère restait inachevée.

La Révolution française mit fin à près de 800 ans d'occupation bénédictine. La vie des religieuses bascula, ne pouvant plus subvenir à leurs besoins, ni pourvoir aux œuvres de charité dans les paroisses dépendant de leur juridiction, comme à Saint-Gilles. La communauté fut dispersée en 1791. En 1792, ses biens mobiliers furent vendus et les clefs du monastère remises au District de Caen. Dès l'insurrection du Calvados, les vastes bâtiments conventuels furent affectés aux armées. Le 24 décembre 1792, le 22e régiment de chasseurs à cheval de l'armée des Côtes de Cherbourg logea dans l'abbaye avec près de 900 chevaux. L'occupation militaire des bâtiments se poursuivit sous l'Empire avec la Sénatorerie puis la 14e cohorte de la Légion d'honneur. En 1805, le ministère de la Guerre décida de rendre une partie des jardins, jugés d'aucune utilité militaire, aux Domaines. Le 7 mai 1809, la Légion se dessaisit du site monastique au profit du département de l'Intérieur, moyennant une rente annuelle de 5 000 francs.

Le Conseil des Bâtiments civils décida d'établir sur le site monastique le dépôt de mendicité du Calvados à la suite du décret impérial du 21 octobre 1809. Le ministre de l’Intérieur missionna l’architecte Louis-Ambroise Dubut pour adapter l’ancien monastère de la Trinité à cette nouvelle dévolution. Au terme des travaux, plus coûteux que prévu, le préfet prit un arrêté le 15 janvier 1812 ordonnant l’ouverture du dépôt le 1er février et par conséquent l’interdiction de la mendicité sur toute l’étendue du Calvados. C’est dans un contexte économique défavorable, marqué par la disette et les émeutes populaires, que le conseil d’inspection et de surveillance du dépôt prit ses fonctions le 8 août 1812. L'établissement fut très vite confronté aux fortes dépenses consécutives aux travaux d'appropriation et à l’augmentation du prix des denrées. En dépit des mesures prises pour rendre l’établissement autosuffisant, son déficit budgétaire s’aggrava. L’implantation d’un hôpital militaire durant la campagne de France, dès février 1814, et d’un casernement prussien en 1815 ajoutèrent au déficit comptable. Le Département vota sa suppression en juin 1818.

Vidés de leurs pensionnaires, les bâtiments abbatiaux à nouveau vacants en 1818 suscitèrent de multiples propositions de reconversion. Émue de la ruine du « plus bel édifice de Caen », la Ville demanda au conseil général sa cession par délibération du 17 juin 1818, entérinée par ordonnance royale du 10 février 1821. Pour remédier à la situation déplorable de l’ancien Hôpital général de Caen, fondé en 1655 dans le quartier Saint-Jean, elle décida de le transférer dans l’ancienne abbaye, rétrocédée par ordonnance royale du 22 mai 1822 à la commission des Hospices. La translation fut effectuée en grande pompe le 6 novembre 1823. D’une capacité d’accueil de 400 malades, l’établissement fut adapté à ses nouvelles fonctions de charité, destinées en priorité aux plus indigents, et d’instruction médicale. Les travaux d’aménagement furent confiés à Émile Guy (1795-1866), nommé architecte de la ville le 24 août 1821. Ils entraînèrent la destruction des bâtiments monastiques les plus anciens et la création d'une nouvelle entrée. En dépit ces travaux, les bâtiments monastiques s'avérèrent peu adaptés. Les interventions d'Emile Guy à l’église, de 1825 à 1837, furent moins heureuses et sévèrement critiquées par ses pairs qui proposèrent en 1853 la nomination d’un nouvel architecte, Victor Ruprich-Robert. Au terme des travaux, l'ancienne église abbatiale devint, en vertu de l'arrêté préfectoral du 13 septembre 1864, l'église paroissiale Saint-Gilles.

Le 14 mai 1897, la commission administrative des Hospices civils de Caen vota, à l’initiative du maire, la désaffectation de l’hospice Saint-Louis et la construction d’un nouvel hôpital d’après les plans de l’architecte Charles Auvray, sur le terrain de l’ancien Clos Vaubenard, qui fut inauguré en 1908. Le transfert accompli en 1914, l’ancienne abbaye aux Dames accueillit jusqu’à la Seconde Guerre mondiale près de 600 vieillards, hommes et femmes valides et invalides, et plus de 150 enfants de l’Assistance publique. La commission des Hospices de Caen assurait la gestion commune de l’hospice et de l’hôpital voisin. Durant les deux conflits mondiaux, les services de médecine de l'hôpital voisin s'installèrent dans les bâtiments de l'hospice qui abritèrent les sinistrés et la population des quartiers avoisinants durement touchés lors des combats de la Libération (juin 1944). L'établissement accueillit des enfants handicapés jusque dans les années 1960, avant qu'ils ne soient orientés vers des structures spécialisées. Enfin, le foyer qui accueillait les enfants confiés au service de l'aide sociale à l'enfance ferma en 1975. Lors de l'enquête sur l'humanisation des hospices (avril 1968), l'établissement possédait 406 lits équipés disposés dans des dortoirs et des chambres collectives, d'un cabinet médical et d'une infirmerie, soit une trentaine en moins par rapport à 1936, alors que la population caennaise avait doublé. Malgré leur état et compte tenu de leur intérêt, les bâtiments monastiques furent classés au titre des monuments historiques par arrêté du 24 juin 1976.

La loi de décentralisation du 2 mars 1982 marqua une étape importante dans le processus de régionalisation engagé voilà plus de trente ans par la France. C’est dans ce contexte que le Conseil régional de Basse-Normandie décida de racheter les bâtiments claustraux de l’abbaye, pour y implanter son siège, puis son parc. Il mena la réhabilitation du domaine en deux temps, de 1983 à 1985 pour les bâtiments conventuels et en 1991-1992 pour les jardins, permettant au domaine de recouvrer son intégrité architecturale et sa dimension patrimoniale. Le 31 janvier 1983, le Conseil régional de Basse-Normandie décida en séance plénière l’acquisition auprès du Centre hospitalier régional universitaire des bâtiments conventuels et terrains de plus de 12 hectares pour un montant de 11 millions de francs. L'église paroissiale Saint-Gilles resta quant à elle propriété du Centre hospitalier régional. La Région dut attendre l’achèvement du transfert des grabataires au centre de la Charité (route de Falaise), effectif à la fin de 1984, pour en avoir la pleine jouissance. En janvier 1986, ce fleuron de la cité caennaise retrouva son intégrité après les travaux supervisés par l’architecte en chef des monuments historiques, Georges Duval (1920-1993). "Parmi les Conseils Régionaux de France, celui de Basse-Normandie aura été l'un des plus beaux cadres de travail, moyennant un coût d'installation parmi les plus bas" (Lucien Musset) s'élevant à 51,5 millions de francs. L'opération se termina par l'aménagement de l'aile sud cloître en février de l'année suivante. En décembre 1990, l’établissement public de la Basse-Seine racheta au centre hospitalier le parc d’une superficie de 54 000 m2 pour 3 millions de francs. À l’issue d’un concours (1991), sa réhabilitation fut confiée aux paysagistes Michel et Ingrid Bourne. La réforme territoriale engagée en 2013 aboutit au 1er janvier 2016 à un nouveau découpage administratif, grâce auquel la Normandie retrouva une unité territoriale aux frontières voisines de celles du duché, et à la désignation de l’abbaye aux Dames comme siège de l’autorité de la Région.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 11e siècle, 4e quart 11e siècle, 1er quart 12e siècle, 2e quart 12e siècle, 3e quart 14e siècle, 18e siècle, 2e quart 19e siècle, 2e moitié 19e siècle , daté par travaux historiques, daté par source
    • Secondaire : 13e siècle, 2e moitié 16e siècle, 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1059, daté par travaux historiques
    • 1066, daté par source
    • 1082, daté par source
    • 1083, daté par source
    • 1369, daté par source
    • 1562, daté par source
    • 1649, daté par source
    • 1698, daté par source
    • 1702, daté par source
    • 1755, daté par source
    • 1768, daté par source
    • 1788, daté par source
    • 1811, daté par source
    • 1823, daté par source
    • 1864, daté par source
    • 1909, daté par source
    • 1963, daté par source
  • Auteur(s)
    • Personnalité :
      de Flandre Mathilde
      de Flandre Mathilde

      Site internet des Archives départementales du Calvados, https://archives.calvados.fr/page/mathilde-de-flandre

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    • Personnalité :
      Préaux Mathilde de
      Préaux Mathilde de

      Formée à Saint-Léger de Préaux, Mathilde a été la première abbesse de la Trinité de Caen (1059-1113), choisie par Mathilde de Flandre elle-même, pour diriger sa fondation et élever sa fille Cécile offerte en oblate lors de la cérémonie de consécration de l'abbatiale le 18 juin 1066. Son abbatiat est peu documenté en dehors de son décès que commémore un rouleau mortuaire conservé jusqu'à la Révolution.

      Sources consultées en 2024 :

      -Monique Goullet, « De Normandie en Angleterre : enquête sur la poétique de trois rouleaux mortuaires », Tabularia [En ligne], Autour de Serlon de Bayeux : la poésie normande aux XIe-XIIe siècles, mis en ligne le 20 octobre 2016, consulté le 20 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/tabularia/2782 ; DOI : 10.4000/tabularia.2782

      -Letouzey-Réty, Catherine. « Administrer par l’écrit dans une grande abbaye de femmes anglo-normande ». Administrer par l’écrit au Moyen Âge, édité par Harmony Dewez et Lucie Tryoen, Éditions de la Sorbonne, 2019, https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.54477.

      -Stasser Thierry. « Mathilde, fille du Comte Richard ». Essai d'identification. In: Annales de Normandie, 40ᵉ année, n°1, 1990. pp. 49-64. DOI : https://doi.org/10.3406/annor.1990.1855, www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1990_num_40_1_1855.

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    • Personnalité :
      Beauclerc Henri Ier
      Beauclerc Henri Ier

      Quatrième fils de Guillaume le Conquérant et de Mathilde de Flandre. Roi d'Angleterre (1100-1135) et duc de Normandie (1106-1135).

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    • Personnalité :
      Courteheuse Robert
      Courteheuse Robert

      Fils aîné de Guillaume le Conquérant et de Mathilde de Flandre, Robert II de Normandie dit Robert de Courteheuse hérita du duché de Normandie en 1087 et le conserva jusqu'en 1106. Comte du Maine (1063-1069). Il disputa en vain la couronne d'Angleterre à son frère cadet, Guillaume le Roux, puis plus tard à Henri Ier Beauclerc, après avoir participé à la première croisade. Il fut battu à Tinchebray (1106) par Henri Ier débarqué en Normandie et mourut prisonnier.

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    • Personnalité :
      Cécile
      Cécile

      Deuxième abbesse de la Trinité (1113-1127).

      Cécile est née vers 1058-1059 alors que ses parents, Mathilde de Flandre et de Guillaume le Conquérant, avaient décider de fonder à Caen l'abbaye de la Trinité. Agée de 7-8 ans, elle a été offerte en oblate par ses parents - avec l'accord de ses frères, Robert, Richard et Guillaume, de l'archevêque de Rouen et d'autres prélats -, lors de la cérémonie de la dédicace de l'abbatiale, le 18 juin 1066. Ce fait est relaté dans la charte produite à cette occasion, connue par sa retranscription dans un cartulaire réalisé par les moniales à la fin du 12e siècle (BnF, ms latin 5650) : "De plus, le même jour, le très glorieux duc et sa femme, avec leurs fils, ont offert leur fille dénommée Cécile à Dieu - avec l'approbation de l'archevêque de Rouen et d'autres prélats, afin qu'elle serve perpétuellement selon la coutume de la vie religieuse dans ce monastère dédié à la Sainte-Trinité. Par ce don, le duc et la duchesse réalisèrent combien ils étaient riches, aussi bien en enfants qu'en d'autres bonnes choses" (Catherine Letouzey-Réty, Annales de Normandie, 2019/1, note 21, p. 61-62). Mathilde de Flandre confia l'éducation de sa fille à la première abbesse, qu'elle avait soigneusement choisie, Mathilde de Préaux, à laquelle elle succéda après 1100, lorsque Henri Ier Beauclerc réussit à réunir les possessions paternelles pour former le royaume anglo-normand. Cécile assura la gouvernance de la Trinité jusqu'à son décès survenu en 1127.

      Sources :

      -Letouzey-Réty Catherine, « Les abbesses de la Trinité de Caen, la reine Mathilde et l’Angleterre », Annales de Normandie, 2019/1 (69e année), p. 57-69. DOI : 10.3917/annor.691.0057. URL : https://www.cairn.info/revue-annales-de-normandie-2019-1-page-57.htm

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    • Personnalité :
      Guesclin Bertrand du
      Guesclin Bertrand du

      Source :

      -Raynaud, Christiane. « L’intégration à la cour de Bertrand Du Guesclin ». Dynamiques sociales au Moyen Âge, en Occident et en Orient, édité par Élisabeth Malamut, Presses universitaires de Provence, 2010, https://doi.org/10.4000/books.pup.6748.

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    • Personnalité :
      Lancastre Jean de
      Lancastre Jean de

      Troisième fils d'Henri IV d'Angleterre, Jean de Lancastre est fait duc de Bedford par son frère Henri V en 1414. À partir de 1422, il est le régent du royaume français durant la minorité de son jeune neveu, Henri VI proclammé roinde France et d'Angleterre en 1422. Il est capitaine général en Normandie (1422-1435) et de Paris (1423-1429).

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    • Personnalité :
      Thieuville de Guihébert Marguerite de
      Thieuville de Guihébert Marguerite de

      Marguerite II de Thieuville de Guihébert fut la 23e abbesse du monastère de la Trinité de Caen de 1434 à la date de son décès en 1441. Elle fut enterrée dans le chapitre de l'abbaye. Sa dalle funéraire a fait l'objet d'un relevé par Louis Boudan (Oxford, Bibliothèque Bodléienne, Clairambault 1046 (fol. 611, n° 236). Y figurent ses armoiries : deux cotices de gueules accompagnées de sept coquilles de même.

      Sources consultées en 2024 :

      -site internet Collecta, archives numériques de la collection Gaignières (1642-1715), https://www.collecta.fr/p/COL-IMG-12961

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    • Personnalité :
      Coligny Gaspard II de
      Coligny Gaspard II de

      Gaspard II de Châtillon, seigneur, puis comte de Coligny, est le troisième fils de Gaspard ier de Coligny, maréchal de France, et de Marie Louise de Montmorency, la sœur du connétable Anne de Montmorency. Elevé à la cour d’Henri II, il est nommé amiral de France en 1552. Fait prisonnier en 1557 à la bataille de Saint-Quentin, il se convertit au protestantisme et entraîne ses frères dans la Réforme. Sous Charles IX, il est le généralissime des protestants après la mort de Condé à Jarnac.Il est assassiné lors de la Saint-Barthélemy.

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    • Personnalité :
      Bourbon Isabeau de
      Bourbon Isabeau de

      Isabelle ou Isabeau de Bourbon-Vendôme (1475-1531) est la fille de Jean VIII comte de Vendôme (1446-1477) et d’Isabeau de Beauvau, sœurs cadettes de François de Bourbon, lui-même comte de Vendôme de 1477 à 1495 et donc belles-sœurs de Marie de Luxembourg. Rentrée au couvent de Poissy, elle devient grande prieure de Fontevraud, avant d'assurer, après sa sœur Renée, la gouvernance de la Trinité de Caen (1505-1531). C’est par un acte de 1515, signé à Blois, que le roi confirmait, au nom de l’abbesse Isabelle de Bourbon, un serment de fidélité pour le temporel de la dite abbaye de Caen.

      Isabeau de Bourbon est représentée en priante dans la fresque de la Descente de croix de la salle capitulaire de l'abbaye royale de Fontevraud, qui a été reproduite par Louis Boudan (Paris : BNF (Département des Manuscrits), Clairambault 640 (Folio : 288) avec ses armoiries : Peinte d'azur à trois fleurs-de-lis d'or, au bâton de gueules, péri en bande.

      Sources consultées en 2024 :

      -site internet Collecta, Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715), https://www.collecta.fr/p/COL-IMG-15841

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    • Personnalité :
      Mailly Louise de
      Mailly Louise de

      Louise de Mailly est la fille de Louise de Montmorency, sœur du connétable de Montmorency, et de Ferry de Mailly. Elle est la demi-sœur d'Odet de Coligny, cardinal de Châtillon, et de François d'Andelot, sa mère Louise de Montmorency ayant épousé en secondes noces Gaspard de Coligny. Elle a assuré la gouvernance de deux abbayes, Notre-Dame du Lys (Melun), dont elle a été la première abbesse commendataire, et la Trinité de Caen jusqu'à son décès survenu le 9 août 1554. D'après le Précis historique sur les abbesses de la Sainte-Trinité de Caen, elle fit bâtir à la Trinité le réfectoire et le dortoir qui est au-dessus du cloître avec un appartement communiquant avec l'église.

      Sa sépulture a été commandée en 1556 par le cardinal de Chatillon au sculpteur Jean Goujon.

      Sources consultées en 2024 :

      -Guy-Michel Leproux, « Histoire de Paris », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [En ligne], 139 | 2008, mis en ligne le 06 janvier 2009, consulté le 22 juillet 2024. URL : http://journals.openedition.org/ashp/428 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ashp.428

      -site internet de l'ARCA, Bibliothèque numérique de l'IRHT, https://arca.irht.cnrs.fr/iiif/84756/canvas/canvas-101335/view

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    • Personnalité :
      Budos Laurence de
      Budos Laurence de

      Née en 1586, Laurence de Budos est la fille de Jacques de Budos, seigneur puis vicomte de Portes, et de Catherine de Clermont-Montoison. Après la mort de Madeleine de Montmorency, le roi Henri IV garantit au connétable de Montmorency, son frère, qui perçoit une pension de ce bénéfice féminin, la nomination de sa belle-sœur, Laurence de Budos, à la tête de la Trinité de Caen. La sœur de celle-ci, Louise a épousé en secondes noces Henri, 3e duc de Montmorency, en 1593.

      Âgée de 12 ans en 1598, Laurence de Budos hésite à prendre le voile. De son côté, tirant parti de la vacance du siège abbatial, la prieure Jacqueline du Saussay décide de défier le contrôle dynastique en place en sapant l’autorité de la nouvelle abbesse. C’est dans ces circonstances difficiles que Laurence de Budos fait son entrée à la Trinité en toute fin d’année 1599. Elle y engage avec zèle la réforme de son monastère. Prenant exemple sur les abbayes de Montmartre et de Montivilliers, elle rétablit la règle et plus particulièrement la clôture, rédige les statuts du monastère notamment pour prodiguer les sacrements aux malades ou organiser les funérailles. En 1622 et 1623 sont imprimés le Processional et un Office propre des festes particulières de l’abbaye.

      Jacqueline Bouette de Blémur a décrit l'abbesse en ces termes dans son éloge funèbre : « Elle était petite de taille, mais fort bien proportionnée, belle de visage, d’une grande santé (…). Son jugement était solide, sa prudence singulière, son naturel obligeant, elle avait ce je-ne-sais-quoi qui gagne le cœur ».

      Armoiries familiales : crossées, d’azur à trois bandes d’or.

      Sources consultées :

      -Joan Davies, The Montmorencys and the Abbey of Sainte Trinité, Caen : Politics, Profit and Reform. The Journal of Ecclesiastical History, October 2002, vol. 53, n°4.

      -Eloge de feuë Madame Laurence de Budos abbesse du royal monastère de la Sainte Trinité de Caen décédée le 23 juin 1650. In Eloges de plusieurs personnes illustres en piété de l'ordre de St Benoist, t. II, Paris : chez Louis Billaine, 1679, p. 113 et ss.

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    • Personnalité :
      Nesmond François de
      Nesmond François de

      Conseiller du roi et évêque de Bayeux (1662-1715). Fils de François-Théodore de Nesmond, (1626-1714).

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    • Personnalité :
      Froulay de Tessé Gabrielle Françoise de
      Froulay de Tessé Gabrielle Françoise de

      Née en 1644 (?) de René II de Froulay (1600-1659), comte de Tessé, baron d'Ambrières, Chateauneuf, Vernie (Sarthe) etc., lieutenant général des armées du roi Louis XIII, et de Madeleine de Beaumanoir de Lavardin (1618-1682), dame de Baugé, et décédée le 14 avril 1720. Elle est la sœur de René III de Froulay de Tessé (1648-1725), lieutenant-général pour les provinces du Maine, du Perche et de Laval, maréchal de France (1703). Gabrielle Françoise de Froulay de Tessé succède à Anne Madeleine de Cochefilet de Vaucelas (1673-1698), démissionnaire, à la tête de l'abbaye de la Trinité de Caen le 18 janvier 1698. Sous son abbatiat, est engagée la reconstruction des bâtiments conventuels, poursuivie par sa successeur et nièce, Françoise (1720-1729) précédemment abbesse de Vignas (1716). Elle a entrepris des travaux d'embellissement de l'église abbatiale, en particulier du chœur.

      Les armoiries familiales sont d'argent au sautoir de gueules bordé et engrêlé de sable.

      Sources consultées le 21 octobre 2020 :

      -site internet Biblissima, Précis historique sur les abbesses de la Sainte-Trinité de Caen, La Bataille-Auvray, Gervais de la Rue. Musée des Beaux-Arts Caen. Fonds Mancel, ms 80. [début 18e siècle, 19e siècle].

      -site internet Hyacinthe Rigaud, René III Froulay de Tessé, http://www.hyacinthe-rigaud.com/catalogue-raisonne-hyacinthe-rigaud/portraits/1633-froulay-de-tesse-rene-iii

      -site internet Google.books, Journal d'un bourgeois de Caen : 1652-1733, publié par G. Mancel, 1848, p. 40, https://books.google.fr

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    • Auteur :
      Tremblaye Guillaume de La
      Tremblaye Guillaume de La

      Né à Bernay (diocèse de Lisieux) en 1644, Guillaume de La Tremblaye fait profession dans la congrégation de Saint-Maur, le 9 mars 1669, en l'abbaye du Bec (Eure). Il met ses talents de dessinateur et d'architecte au service de la réforme de près de 200 établissements monastiques, engagée par son ordre dès 1618. Il réalise plusieurs vues d'abbayes pour illustrer les notices historiques du Monasticon Gallicanum débuté en 1672 : Saint-Germain-des-Prés (1672-1687), Saint-Pierre de Jumièges (1678), Saint-Père de Chartres (1682), Saint-Pierre de Préaux (1683), la Trinité de Vendôme (1683). Il établit les plans de reconstruction de plusieurs abbayes de Normandie, où il exerce préférentiellement, et d'ailleurs (Le Mans, Bec-Hellouin, Bernay, Caen, Saint-Denis, Blois, Bayeux, Lessay, Saint-Benoît-sur-Loire, Aumale), tout en concevant du mobilier liturgique (Bec-Hellouin, Caen, Saint-Malo, Meaux). La tradition lui attribue le projet de reconstruction des bâtiments conventuels de l'abbaye de la Trinité, dont le plan initial n'est pas connu.

      Sources consultées en 2024 :

      -Alexandre Gady. L'abbaye aux Hommes de Caen. Du Grand Siècle aux Lumières. In L'architecture en Normandie à l'âge classique (XVIIe-XVIIIe siècles). Colloque de Cerisy, 3-7 octobre 2018. Caen : Société des antiquaires de Normandie, 2023, p. 217-232.

      -Adolphe-André Porée. Guillaume de La Tremblaye, sculpteur et architecte, 1644-1715. Caen : F. Le Blanc-Hardel, 1884, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63478z/f9.item.r=.langEN

      -Pierre-Marie Sallé. Un dessin préparatoire pour le Monasticon Gallicanum acquis par le département des estampes et de la photographie : la vue de Saint-Germain-des-Prés du frère Guillaume de La Tremblaye (1687), site internet Hypotheses, Ad vivum, l'estampe et le dessin ancien à la BnF, https://estampe.hypotheses.org/tag/guillaume-de-la-tremblaye

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      architecte attribution par travaux historiques
    • Auteur :
      Viallet Guillaume
      Viallet Guillaume

      Né le 10 avril 1728, Guillaume Viallet étudie à l'Académie royale d'architecture puis à l'école royale des Pont et Chaussées : noté comme élève aspirant en apprentissage de l’architecture chez M. Blondel [Jacques-François Blondel] en 1748 (Ms fol. 1911). Nommé ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées en 1749, il bénéficie d'appuis pour évoluer favorablement dans sa carrière. L'abbé Charles Bossut (1730-1814), mathématicien renommé dont il est proche, le recommande auprès de Jean Le Rond d'Alembert (1717-1783) qui relaie cette recommandation par lettre du 18 janvier 1863 à Turgot alors maître des requêtes et intendant de la généralité de Limoges : "très honnête homme, d’un caractère très doux et très sociable, excellent praticien, n’ayant sur la théorie que des connoissances élémentaires mais pouvant facilement aller plus loin avec un peu plus de temps parce qu’il a l’esprit très bon et même du génie". A la suite, il est nommé sous-ingénieur des Ponts et Chaussées dans cette même ville puis à Châlons où il travaille de 1752 à 1765 sous les ordres de jean-Gabriel Legendre, inspecteur général des Ponts et Chaussées, qui signera son contrat de mariage. Il devient membre de la Société littéraire de Châlons-en-Champagne (1762). Il collabore avec l'abbé Bossut à la rédaction d'un ouvrage portant sur la construction des digues, primé par l'Académie des sciences et belles-lettres de Toulouse en 1762 et édité à Paris en 1764 (Recherches sur la construction la plus avantageuse des digues). Il quitte cette région avant la fondation de l'Académie à Châlons (1775) pour diriger les Ponts et Chaussées de la généralité de Caen où il est nommé ingénieur en chef le 21 novembre 1765. Avant de se marier, Diderot rapporte que Viallet s'est un temps amouraché de Sophie Volland, soeur de Madame Legendre, que Perronet courtisait également. Ami du philosophe, Guillaume Viallet collabore à l'Encyclopédie tout comme Perronnet. En janvier 1770, il se marie avec une nièce de l'architecte Jacques-Germain Soufflot (1713-1780), Anne Maignan de Champromain, fille de sa sœur Anne et d’Étienne-René Maignan de Champromain, juge de la prévôté de Druyes puis marchand de bois. Par cette alliance, l'architecte renforce ses liens avec l'abbé Bossut et le premier ingénieur du Roi, Jean-Rodolphe Perronet, dont il a besoin pour mener à bien le chantier de l'église Sainte-Geneviève (Paris). Guillaume Viallet était par ailleurs le cousin d’Étienne Viallet, abbé de Sainte-Geneviève. Viallet décédé prématurément en 1772, sa veuve se remarie avec son successeur, l'ingénieur Armand-Bernardin Lefebvre qui lui succède à Caen.

      Celui qui est qualifié dans les sources de "bourgeois de Paris" (AN, Y 4963/A), protégé de Jacques-Germain Soufflot au domicile duquel il résida un temps, a mené une carrière honorable d'ingénieur mais n'a pas vraiment concrétisé de projets d'architecture. Les plans qu'il réalisa pour l'achèvement de la reconstruction des bâtiments conventuels de la Trinité de Caen furent délaissés au profit de ceux de l'architecte Jean-François-Etienne Gilet tout comme ceux pour le nouveau palais du bailliage de Caen. La protection de l'influent contrôleur des Bâtiments du roi lui permit de surmonter financièrement ces échecs. Les plans laissés par l'ingénieur restent une documentation utile à la compréhension de bâtiments majeurs de la cité caennaise.

      Source :

      -Étienne Faisant, Les neveux de M. Soufflot : la stratégie matrimoniale du contrôleur des Bâtiments du roi. In GROUPE HISTOIRE, ARCHITECTURE, MENTALITÉS URBAINES (2015 ; Paris). Jacques-Germain Soufflot ou L'architecture régénérée, 1713-1780. Dir. Claire Ollagnier, Daniel Rabreau. Paris : Picard, 2015, p. 115-122.

      -FORMEY, Jean. La France littéraire ou Dictionnaire des auteurs françois vivans... Berlin : Haude et Spener, 1757, p. 326, n°12, https://books.google.fr

      -site internet Traces écrites, lettre de recommandation de d'Alembert à Turgot, 18 janvier 1863, https://www.traces-ecrites.com/document/recommandation-de-dalembert-a-turgot-dapres-bossut/

      -site internet de l'école nationale des Ponts et Chaussées, Liste général des élèves du corps et des élèves civils, https://www.ecoledesponts.fr/sites/ecoledesponts.fr/files/documents/eleves_corps_civils_libres_courspreparatoires_1744_1930_fusionnee_maj16.01.2020.pdf

      -site internet Geneanet, document extrait des registres de tutelles conservés aux AN, Y 4963/A, 10 avril 1772), https://en.geneanet.org/archives/registres/view/12377/911?idcollection=12377&legacy_script=/archives/registres/view/index.php&page=911

      -site internet BNF, Gallica, Recherches sur la construction la plus avantageuse des digues, Paris : Ch.-A. Jombert, 1764, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62590530

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    • Auteur :
      Gilet Jean-François-Etienne
      Gilet Jean-François-Etienne

      Architecte établi à Coutances puis paroisse Saint-Jean à Caen. A la suite de l'architecte parisien Joseph Devilliers de Maison Rouge, il poursuit de 1777 à 1779 le chantier de la décoration intérieure du château de Bénouville (Calvados). Plus tardive, la chapelle attenante au château, lui est attribuée (1786-1787). Parallèlement, il est chargé par l'abbesse de la Trinité de Caen, Cécile de Belsunce (1745-1787) d'établir les plans des bâtiments claustraux restant à reconstruire. La dernière abbesse Marie-Aimée de Pontécoulant (1787-1788) lui confie les ultimes travaux d'embellissement de l'église paroissiale, qu'il réalise en collaboration avec son fils marbrier à Paris, ainsi que la construction de l'école des Sœurs de la Charité de Saint-Gilles. Sous la Révolution, Gillet est appelé par le District du département pour dresser un état des lieux des établissements religieux de Caen (1790). La nationalisation des biens ecclésiastiques et les ventes qui s'ensuivent, l'incitent à acquérir l'auditoire, la chapelle Sainte-Agathe et plusieurs terres. En 1793, l'architecte apparaît dans les sources comme ordonnateur des fêtes révolutionnaires.

      Sources :

      -Archives du Calvados, sous-séries 2 H, 1 Q, 4 V.

      -Le château de Bénouville : une oeuvre de Claude-Nicolas Ledoux : table ronde organisée le 20 septembre 2006 par le Conseil général du Calvados, sous la direction de Dominique Pain. Cabourg : Éd. Cahiers du temps, 2007.

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    • Personnalité :
      Belsunce de Castelmoron Cécile de
      Belsunce de Castelmoron Cécile de

      Née en 1719 en la paroisse Saint-Eustache à Paris, Cécile Geneviève Emilie de Belzunce de Castelmoron est la fille du Chevalier de Belzunce, Charles Gabriel de Belzunce, marquis de Castelmoron (1684-1739) et lieutenant général des armées du roi, descendant d’une noble famille navarraise investie de responsabilités militaires. Nommée le 17 février 1754, elle gouverne l’abbaye de la Trinité de Caen durant 33 ans jusqu’à son décès survenu le 31 janvier 1787. Son corps est inhumé dans la crypte alors vouée à saint Benoît. Elle renouvelle les Constitutions de l’abbaye qui paraissent en 1786. En échange de l’aide financière royale obtenue pour achever la reconstruction des bâtiments monastiques, elle cède au roi Louis XV, par un acte capitulaire du 5 octobre 1767, la nomination gratuite à perpétuité de six religieuses recrutées parmi la noblesse déshéritée de Normandie.

      Sources consultées le 17 septembre 2018 :

      -site internet Books.google, Phiippe Lamare, Mémorial sur la vie provinciale en Normandie au XVIIIe siècle, 1774-1788, BnF-Partenariats ((c) Collection XIX), p. 113, https://books.google.fr/books?id=_CIsDwAAQBAJ&pg=PT239&lpg=PT239&dq=C%C3%A9cile+Genevi%C3%A8ve+Emilie+de+Belzunce+de+Castelmoron&source=bl&ots=3Ony8QUqVi&sig=ACfU3U12wwXVC4-fhxH3p4uBsQOBvXD6Lg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiNnf-6lvDrAhVQXRoKHa-2BtsQ6AEwEnoECAEQAQ#v=onepage&q=C%C3%A9cile%20Genevi%C3%A8ve%20Emilie%20de%20Belzunce%20de%20Castelmoron&f=false ou site inetrnet Gallica, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36811w/texteBrut

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    • Personnalité :
      Le Doulcet de Pontécoulant Marie Aimée Jacqueline
      Le Doulcet de Pontécoulant Marie Aimée Jacqueline

      Née de Jacques V Le Doulcet (1691-1734), seigneur de Pontécoulant et de Meslay - qui mène une carrière militaire au service du roi - et de Marie Charlotte Thérèse Louise de Chennevières (décédée en 1742), issue de la petite aristocratie de la généralité d'Alençon (région de Briouze), Marie Aimée Jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant est baptisée à Meslay (Calvados) le 29 décembre 1729. Les terres parternelles procurent un revenu annuel modeste en regard des prétentions de cette famille aristocratique qui connaît des difficultés financières dans la première moitié du 18e siècle. Son père, capitaine au régiment de Piémont-Cavalerie, étant décédé prématurément sur le champ de bataille près de Parme (Guestalla), elle est placée avec ses trois frères sous la tutelle du curé de Meslay, Jacques Larcher et rentre au couvent de la Charité de Caen. Suivant l'exemple de leur père, ses frères entreprennent une carrière militaire. Coadjutrice de Cécile de Belzunce, Marie Aimée Jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant assure la gouvernance de l'abbaye de la Trinité de Caen au décès de celle-ci, de 1787 à la Révolution. Apparentée à la famille de Corday, elle a vraisemblablement appuyé la demande de Jacques-François de Corday, seigneur d'Armont, soucieux de placer deux de ses filles - Eléonore et Marie-Anne-Charlotte - à l'abbaye de la Trinité au décès de son épouse survenu le 9 avril 1782. Charlotte Corday (1768-1793) y entre à l'âge de 14 ans et quitte l'institution en 1791 pour retrouver un temps le logis familial du Mesnil-Imbert. La période révolutionnaire est marquée par le solde des derniers travaux menés à l'église de la Trinité, notamment sur l'orgue, et par les procès-verbaux des biens conventuels. En 1797, Marie Aimée Jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant bénéficie d'une rente de 1 200 l. constituée par son frère Jacques René Louis et une nièce.

      Celle qui fut la dernière abbesse de la Trinité décède le 7 mars 1806 à l'âge de 76 ans rue du Vaugueux à Caen. Elle est inhumée dans le cimetière Saint-Gilles (détruit) proche de l'abbaye.

      Sources consultées le 6 janvier 2021 :

      -AD Calvados. Série E ; Sous-série 4 E : 4 E 1391 (microfilm 2 Mi EC). Caen. État civil. Registre de décès : acte de décès de Marie Aimée jacqueline Le Doulcet de Pontécoulant, an XIV-juin 1806, f°272 v°.

      -Laillier Jean-Yves. Le fief de Pontécoulant. Annales de Normandie, 54ᵉ année, n°2-3, 2004. Pontécoulant. pp. 103-114 ; doi : https://doi.org/10.3406/annor.2004.1483, https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_2004_num_54_2_1483

      -site internet Religieuses en images, LEM (Laboratoire d’études sur les monothéismes)-CERCOR (Centre européen de recherche sur les communautés, congrégations et ordres religieux) UMR 8584, https://cercornum.univ-st-etienne.fr/reni/taxonomy/term/389

      -site internet sur les pas de Charlotte Corday (Jean-Claude Ferrand), http://c.corday.free.fr/index.php?page=normandie/pontecoulant

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    • Personnalité :
      Bertin Henri Léonard
      Bertin Henri Léonard

      Conseiller au Grand Conseil le 19 mai 1741. Maître des requêtes le 30 avril 1745. Intendant de Roussillon le 8 novembre 1750. Intendant de Lyon le 17 mars 1754. Lieutenant général de police de Paris du 21 novembre 1757 à novembre 1759. Contrôleur général des finances (23 novembre 1759-1763), puis secrétaire d’État à l'agriculture, au commerce, aux mines et aux manufactures (14 décembre 1763 - 30 mai 1780), administrateur de la Compagnie des Indes (1763-1764). Il fonde les écoles vétérinaires de Lyon (1763) et d'Alfort (1766). Il favorise l'établissement des sociétés d'agriculture.

      Sources consultées le 17 septembre 2020 :

      -site internet Annales.org, http://annales.org/archives/x/bertin.html

      -site internet Data.Bnf.fr, https://data.bnf.fr/fr/12491592/henri_leonard_jean-baptiste_bertin/

      -site internet Conseil du roi, https://www.conseilduroi.fr/deacutepartement-dit-bertin.html

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    • Personnalité :
      Orceau de Fontette François-Jean
      Orceau de Fontette François-Jean

      "Chevalier, baron de Fontette (fief éponyme sis en Champagne), seigneur d’Essoye, Verpillière, Noë, des Grand et Petit Malet et autres lieux", né le 14 octobre 1718 de François Orceau, baron de Fontette (ca. 1675-1759), seigneur d'Arènes, trésorier général des Galères, et de Françoise Agnès Quentin de Richebourg, baptisé le 14 octobre 1718 en la paroisse Saint-Eustache de Paris (1er ar.) et décédé le 6 avril 1794 à Rouen. Marié le 5 février 1763 en la paroisse Saint-Sulpice de Paris (6e ar.), avec Aimée Marguerite d'Aumesnil de Lignières (1732, Saint-Aignan-de-Cramesnil (calvados)) - 26 septembre 1804, Caen). Membre de la Société d’agriculture et de commerce de Caen.

      Issu d'une d’une famille "de noblesse récente composée principalement de gros commerçants et d’officiers de finance" (J. Musset), il débute sa carrière au Parlement de Paris en acquérant une charge de conseiller du roi en 1738 puis, en 1745, comme maître des requêtes et devient cinq ans plus tard président du Grand Conseil. Le roi le nomme à la tête de la généralité de Caen le 2 août 1752, poste qu'il occupe jusqu'au 21 octobre 1775, date à laquelle il est contraint de démissionner suite à un scandale. D'un tempérament autoritaire, il y mène de grands travaux d'urbanisme, en créant notamment la rue Saint-Benoît (actuelle rue Guillaume le Conquérant) et une place qui porte u temps son nom (actuelle place Saint-Sauveur), ainsi que diverses réformes au plan fiscal et social. Il milite pour la diminution des corvées des chemins, ce que reprendra Turgot, contrôleur général des finances dès 1774, qui les remplacera par un impôt en argent. Il achète en 1759 la châtellenie de Tilly/Vérolles où il fait construire un château entouré d'un parc paysager (détruits en 1944). Érigée en marquisat par lettres patentes du mois de décembre 1766, insinuées le 9 avril 1767, la terre de Tilly reçoit le patronyme d'Orceau. A son initiative, la chapelle Notre-Dame-du-Val est érigée en église paroissiale sous le vocable de Saint-François, le presbytère, le cimetière et le lavoir (1787) sont construits et une foire mensuelle est instaurée. Le marquis contribue également à la prospérité économique de Tilly d'Orceau (industrie de la pierre à chaux) qui, à son décès compte dix neufs fermes et métairies, 900 âcres de terres, deux fours à bans et quatre moulins. en 1792, il vend la terre de Tilly pour s'installer à Caen puis à Rouen où il est emprisonné sous la Terreur. Il décède en prison.

      Sources consultées le 17 septembre 2020 :

      -site OpenEdition Books, MUSSET, Jacqueline. Les rapports de l’intendant Fontette avec la municipalité de Caen (1752-1775) In : Droit privé et Institutions régionales : Études offertes à Jean Yver [en ligne]. Mont-Saint-Aignan : Presses universitaires de Rouen et du Havre, 1976 (généré le 17 septembre 2020). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/purh/12557>. ISBN : 9791024011165. DOI : https://doi.org/10.4000/books.purh.12557.

      -site internet Books.google.fr, De Waroquier de Combles (comte), État de la France ou les vrais marquis, comtes, vicomtes & barons, Paris, 1785, p. 312-313.

      -site internet PressReader, Francis Pope, L'intendant Orceau de Fontette. La Manche Libre, 26 octobre 2019, https://www.pressreader.com/france/le-bessin-libre/20191026/282553020023123

      -site internet Geneanet, https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=orceau+de+fontette&oc=0&p=francois+jean

      -site internet de Tilly-sur-Seulles, https://sites.google.com/site/tillysurseulles/les-seigneurs-de-tilly

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    • Auteur :
      Queudeville Pierre
      Queudeville Pierre

      Pierre Queudeville est issu d'une famille de maîtres d’œuvre qui a surtout travaillé pour l’Église. Sa présence est attestée dans les sources sur le chantier de reconstruction de l'abbaye aux Dames de Caen à la veille de la Révolution.

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    • Personnalité :
      Louis XV
      Louis XV

      Fils de Louis de France et de Marie-Adélaïde de Savoie. Roi de France et de Navarre (1715-1774).

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    • Personnalité :
      Savary Louis-Jacques
      Savary Louis-Jacques

      Né le 5 mars 1755 à Pont-Audemer, Louis-Jacques Savary est le fils de Louis-Jacques Savary, avocat, et de Marie-Angélique-Rose Fossard. Il suit les traces de son père et embrasse la carrière d'avocat. En septembre 1792, il est élu député de l'Eure à la Convention nationale. En thermidor an III (juillet 1795), Savary est élu secrétaire de la Convention sous la présidence de Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux. Il fut réélu, le 21 vendémiaire an IV, député au Conseil des Cinq-Cents par le département de l'Eure. Membre de la Légion d'honneur, instituée par la loi du 29 floréal an X (19 mai 1802), il est nommé chancelier de la 14e cohorte (Manche, Calvados, Orne, Eure, Seine-Inférieure, Eure-et-Loir). Il est décédé à Paris le 8 janvier 1831.

      Sources consultées en 2024 :

      -base LEONORE, Archives nationales de France, https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/339739

      - Adolphe Robert, Edgar Bourloton, Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français, Paris : Bourloton, 1889-1891, vol. 5, p. 276.

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    • Personnalité :
      Méchin Alexandre (baron)
      Méchin Alexandre (baron)

      Premier préfet des Landes du 11 ventôse an VIII (2 mars 1800) à 1802, gouverneur-préfet de la Roër en 1802, de l'Aisne en 1805, du Calvados du 12 février 1810 au 7 novembre 1814, date à laquelle il est démis de ses fonctions au profit de Séguier de Saint-Brisson), préfet de l'Ille-et-Vilaine durant les Cent-jours (22 mars 1815), député de l'Aisne en 1819 et préfet du Nord de novembre 1830 à janvier 1839.

      Sources consultées le 25 septembre 2020 :

      -Pierre Michon. "Mon roi, ma patrie et mon département" : le corps préfectoral de la Restauration. Thèse de doctorat : Paris : EPHE, Histoire, texte et documents, 2017, p. 101, 103, 129, 270, 561, notice biographique (p. 1246-1249). (PDF)

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    • Auteur :
      Martin Jean-Jacques
      Martin Jean-Jacques

      Entrepreneur actif à Caen dans les années 1810-1820.

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    • Auteur :
      Dubut Louis Ambroise
      Dubut Louis Ambroise

      Louis Ambroise Dubut est né à Paris en 1768. Élève de l'Académie des Beaux-Arts de Paris où il bénéficia de l'enseignement de Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806), il obtint en 1797 le 1er Grand Prix de Rome d'architecture, qu'il partagea avec J.-A. Coussin (projet de restauration du temple de Vesta), pour un projet de "Greniers publics pour une grande ville". Parti à Rome comme pensionnaire de l'Académie de France, il y entreprit le projet de restauration du temple supposé de la Pudicité patricienne sur lequel aurait été bâtie au haut Moyen Age, l'église Santa Maria in Cosmedin. Son envoi fut publié en 1801 aux frais de l’État. De retour en France, il exposa aux salons de 1802 et de 1804. il mit ses compétences au service du gouvernement, œuvrant essentiellement dans les départements au titre d'architecte des Bâtiments civils. Il compte plusieurs réalisations à son actif dans le quart nord-est où il concentra son activité à des projets à vocation essentiellement commerciale, judiciaire et hospitalière : la préfecture du département de la Roer, alors français, à Aix-la-Chapelle, l'écluse d'Anglure (Aube), une maison de détention à Ensisheim (Haut-Rhin), un palais de justice à Colmar (1812, projet non réalisé), un dépôt de mendicité à Caen (Calvados), un dépôt de mendicité et une halle au blé (inaugurée en 1814 et détruite en 1860) à Saint-Dizier et enfin des Bains civils à Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne) qu'il reconstruisit en grande partie en remployant les matériaux des anciens thermes. Ce dernier chantier, conduit à la demande du ministre Montalivet, ne fut pas mené à terme puisqu'il en fut exclu en 1817 et remplacé par un un architecte local Mangot. Il travailla sur plusieurs édifices historiques comme à la cathédrale de Reims (travaux de restauration de 1809 à 1811) et au château de Gaillon (Eure) dont il leva les plans en vue d'y établir, avec son confrère Croust, un centre pénitentiaire (prison inaugurée en 1816).

      Après 1814, il est appelé dans les" colonies militaires" russes qu'Alexandre Ier (1801-1825) venait d'inaugurer aux frontières de l'Empire en obligeant des paysans à une conversion forcée dans des conditions inhumaines. Il y restera quinze ans durant lesquels il réalisa des projets d'édifices pour les villes de Moscou et Novgorod. Il deviendra membre de l’Académie impériale des arts de Saint-Pétersbourg.

      De retour en France, vers 1830, il s'intéressa au projet de chemin de fer de Paris à Versailles, par Saint-Cloud et Ville-d'Avray sur lequel il publia un Nouveau mémoire en 1836. il réalisa plusieurs bâtiments publics dont deux marchés parisiens, ceux des Blancs-Manteaux (1845-1846) et de Beauvau.

      Aux côtés d'autres architectes, tels que Boullée, Soufflot et Lequeu, il contribua à l'émergence d'une nouvelle pensée architecturale à la Révolution. Théoricien de l'architecture, il écrivit un ouvrage intitulé l'Architecture civile, maisons de ville et de campagne de toutes formes et de tous genres, projetées pour être construites sur des terreins de différentes grandeurs, édité à Paris en 1803, qui connaîtra une deuxième édition en 1837. En 1840, il participa à la fondation de la Société Centrale des Architectes.

      L'architecte mourut en 1846. L'inventaire après décès du 18 septembre 1848 de sa veuve, Antoinette-Sophie Cournand résidant 4 rue Chauveau-Lagarde à Paris, est conservé aux Archives nationales de France. En 1879, parut chez Firmin-Didot l'ouvrage de Dubut et Coussin sur les Restaurations des monuments antiques par les architecte pensionnaires de l'Académie de France à Rome depuis 1788 jusqu'à nos jours, publiés avec les mémoires explicatifs des auteurs.

      Sources consultées en 2019 :

      -site internet AGORHA, base de données de l'INHA, https://agorha.inha.fr/inhaprod/ark:/54721/00278499

      -site internet du CTHS, https://cths.fr/an/savant.php?id=107085

      -site internet Archive.org, https://archive.org/details/gri_33125012225989

      -site internet Books.google, Dominique Jarrassé, Les thermes romantiques : bains et villégiatures en France de 1800 à 1850, Clermont-Ferrand : Institut d’Études du Massif Centrale, 1992, p. 110-111. (Collection Thermalisme et Civilisation, fascicule II), https://books.google.fr/books?id=vQOT3DTCFYEC&pg=PA110&lpg=PA110&dq=Louis-Ambroise+Dubut+architecte&source=bl&ots=_oLDmgHydK&sig=ACfU3U0uIUeGL2M1vFQ_XCHOVGQ_9y32Ow&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjmg__Pr_DrAhUxxoUKHVimAk04MhDoATACegQICRAB#v=onepage&q=Louis-Ambroise%20Dubut%20architecte&f=false.

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    • Personnalité :
      L'Échaudé Amédée-Louis , dit(e) Léchaudé-d'Anisy
      L'Échaudé Amédée-Louis

      Amédée-Louis L’Échaudé (ou Léchaudé), né à Versailles le 31 juillet 1772 de Jules-Antoine L'Echaudé, menuisier des bâtiments du roi et bourgeois de Versailles, et de Marie-Marguerite L'Etang. Ingénieur-géographe, il travaille également pour le compte des bâtiments royaux (plan du parc du Petit Trianon, 1789). En 1792, il s'engage comme volontaire pour échapper à la guillotine. Il devient officier de la suite du général Auguste de Caffarelli (1766-1849) comme ingénieur-géographe de l'Armée d'Italie. Blessé, il rentre à Paris où il exerce en tant que géomètre en chef (an XIII, 1804) puis sous-chef de bureau au ministère de l'Intérieur sous l'Empire. En 1816, il est nommé directeur du Dépôt de mendicité du Calvados, établi dans les bâtiments de l'abbaye aux Dames, jusqu'à sa suppression en 1818. Devenu propriétaire, par son remariage avec Clotilde de Clinchamps (1780-1857) en 1804, du château d'Anisy (Calvados), commune dont il est élu maire en 1828, et d'autres biens, il se passionne pour l'histoire normande. En 1823, il traduit l'ouvrage du Britannique Andrew Coltee Ducarel (Antiquités anglo-normandes, Caen : Mancel), pionnier de l'étude archéologique des monuments en Normandie. Les gouvernements anglais et français lui confient des recherches dans les archives départementales du Calvados, de la Manche et de l'Orne. En 1834, il édite à compte d'auteur un Recueil de sceaux normands et Anglo-normands, précédé de l'extrait du Cartulaire des chartes diplômes et autres actes qui existent encore dans les archives du Calvados. L'année suivante, il publie dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie un article intitulé Extrait des chartes et autres actes normands ou anglo-normands qui se trouvent dans les archives du Calvados. Au cours des décennies 1840-1850, il poursuit ses recherches donnant lieu à divers ouvrages : Grands rôles des échiquiers de Normandie (1845), Description de l'ancien autel du Ham, déposé aujourd'hui dans la Bibliothèque de Valognes et Recherches sur les léproseries et maladeries (1847), Magni rotuli scaccarii Normanniae pars secunda... (Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, 1852). Jouissant d'une grande liberté pour consulter les sources, il soustrait des centaines de chartes originales, parfois pour les vendre. Celles qui ont été retrouvées sont conservées au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France (mss. français nouv. acq. 20218-20221 ; mss. latins nouv. acq. 925 et 920) ainsi qu'aux Archives du Calvados qui ont pu récupérer plus de 800 chartes, comme le Cartulaire du trésor de Saint-Pierre de Caen, que Léchaudé avait dérobé aux archives de la fabrique paroissiale en 1822. Le scandale éclate en 1855. A son décès, survenu à Paris 23 août 1857, Arcisse de Caumont annonce laconiquement sa mort dans le Bulletin monumental.

      Sources consultées le 4 août 2020 :

      -site internet du CTHS, notice de Martine François, https://cths.fr/an/savant.php?id=103012#

      -Caumont, Arcisse de, Mort de M. Léchaudé d'Anisy. Bulletin monumental publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques, vol. 23, 1857, p. 600.

      -Rapport de l'archiviste. Annuaire du Calvados, 1855, p. 325

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    • Personnalité :
      Guyon de Monlivault Casimir
      Guyon de Monlivault Casimir

      Préfet du Calvados de 1816 à 1830.

      Source consultée le 24 septembre 2020 :

      -site internet google.books, Th. de Senneville. Notice historique sur le Comte Casimir-Marie-Victor Guyon de Montlivault ... 2e éd., Paris, 1846, https://books.google.fr/books?id=q2M6AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

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    • Personnalité :
      Le Forestier de Vendeuvre Augustin
      Le Forestier de Vendeuvre Augustin

      Augustin Le Forestier, comte de Vendeuvre est né à Caen (Calvados) le 6 juin 1786 de Jacques Alexandre Le Forestier, comte de Vendeuvre, seigneur de Putanges, maire de Caen en 1789-1790. Mort au château de Vendeuvre, Vendeuvre (Calvados) 15 décembre 1862. Auditeur au conseil d'État, 28 février 1811, révoqué le 11 avril 1813. Maire de Manneville (25 mars 1812), maire de Vendeuvre (29 octobre 1814), de Caen par ordonnance royale du 31 janvier 1816 au 1er juin 1824. Préfet d'Ille-et-Vilaine, 7-23 avril 1824 ; de Tarn-et-Garonne, 18 juillet-16 août 1827 ; de la Vienne, 27 janvier-6 février 1828 ; de la Moselle, 2-21 avril 1830, remplacé le 10 août par son cousin germain, Louis Le Forestier. Un quai du bassin Saint-Pierre à Caen porte son nom.

      sources consultées le 18 septembre 2020 :

      -site internet France Archives, https://francearchives.fr/fr/facomponent/c42cd0d91de9ee631366d70e88f842387fd236f5

      -site internet de la base de données LEONORE, http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=NOM&VALUE_1=LEFORESTIER%20COMTE%20DE%20VENDEUVRE

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    • Auteur :
      Guy Emile
      Guy Emile

      Emile Guy naît à Paris le 21 mars 1795. Après avoir suivi sa scolarité au collège Bonaparte (aujourd’hui Louis-le-Grand), il entreprend d'étudier la peinture, notamment le paysage puis s'oriente vers l'architecture à l’école des Beaux-Arts (13 mars 1811-27 décembre 1821). Il y reçoit l'enseignement des architectes Charles Percier et d'Antoine Vaudoyer dont il quitte l'atelier pour aider son camarade Pelchet, architecte de l’artillerie, dans la rédaction des plans des arsenaux et magasins de l’artillerie établis dans l'ancien couvent des Dominiquins, place Saint-Thomas-d'Aquin à Paris. Mis à contribution dans les aménagements du château (?) de Vincennes, il prend part à la défense de Paris. Aux Beaux-arts, il côtoie Paul-Marie Le Tarouilly, né le 8 octobre 1795 à Coutances qui, après des études de mathématiques, est admis dans cette école en 1816. Lauréat du Grand prix, Émile Guy devient membre de droit de la Société Centrale des Architectes .

      En 1821, il est nommé architecte de la ville de Caen où il mène de nombreux travaux : installation de l’Hôtel-Dieu dans l’ancienne Abbaye-aux-Dames (1823), restauration de l’Hôtel-de-Ville, reprise en sous-œuvre de l’église Sainte-Trinité et de la tour de l’église Saint-Pierre, construction du Théâtre en 1838 et de la maison centrale de Beaulieu (quartier de la Maladrerie), de nombreuses églises rurales et de châteaux du Calvados. Il s'intéresse également aux piédestaux de plusieurs monuments publics, des statues de Dumont d'Urville à Condé-sur-Noireau (1842), de Malherbe et Laplace devant l'Université de Caen (1847). Sur le modèle du théâtre de Caen, Il construit le théâtre de la ville de Saint-Quentin (1842-1844, Aisne). Il fait pour la ville du Havre un projet d’église dans le style roman, reproduisant plusieurs des dispositions de l’Abbaye-aux-Hommes de Caen, qui attire l'attention de la Société française d’archéologie. A Coutances (Manche), il est appelé par J-J Quesnel de la Morinière pour la construction du Château de la Mare et de ses dépendances en 1841-1843. Son projet est réalisé par un architecte et un entrepreneur locaux.

      Parallèlement, il dispense gratuitement des cours de dessin quarante ans durant. Il est membre de plusieurs sociétés et académies (Société centrale des architectes français, Académie de Caen, Société des Antiquaires de Normandie, Association normande, Société française d’archéologie pour la conservation des monuments, Société des Beaux-Arts, membre honoraire de la Société des architectes britanniques, membre titulaire de l’institut des provinces de France) et franc-maçon.

      Il cesse son activité d'architecte communal le 1er janvier 1861 et décède brutalement le 4 juillet 1866 devant sa maison à Baron-sur-Odon.

      Sources consultées en 2019 :

      -site internet du CTHS, http://cths.fr/an/savant.php?id=109327

      -site internet e-Monumen.net, https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/guy-emile/

      -blog du château du Domaine de la Mare, http://chateaudelamare.unblog.fr/2012/11/26/emile-guy-architecte-du-domaine-du-chateau-de-la-mare/

      -site internet Persée, Emmanuel Luis, « Autour du piédestal des monuments commémoratifs : le rapport entre sculpteurs et architectes à partir d'exemples bas-normands », Livraisons d'histoire de l'architecture, n°12, 2e semestre 2006. p. 71-86, https://www.persee.fr/doc/lha_1627-4970_2006_num_12_1_1050

      -site internet Cadomus, Caen et ses grands magasins, http://www.cadomus.org/articles/caen-et-ses-grands-magasins

      -site internet academie-architecture, membre de l'académie d'architecture 1840-2019, http://academie-architecture.fr/wp-content/uploads/2019/04/AcademieAnnuaire2avril2019.pdf

      -Le Bonhomme normand, 7 juillet 1866, p. 2

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    • Auteur :
      Ruprich-Robert Victor Marie-Charles
      Ruprich-Robert Victor Marie-Charles

      Victor Marie-Charles Ruprich-Robert naît à Paris le 18 février 1820. Il débute son initiation à l'architecture en 1836 sous la direction de Simon-Claude Constant-Dufeux avant d'intégrer la section "architecture" de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1838. En 1843, il devient le suppléant d'Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc à l’École nationale et spéciale de dessin pour le cours d'histoire et de composition de l'ornement. En 1847, il adresse une demande au ministre de l'Intérieur pour prendre en charge la restauration des monuments historiques des Landes, du Gers, des Hautes et des Basses-Pyrénées. Dès 1848, il entame une carrière d'architecte diocésain à Bayeux et Séez, puis à Nevers (1857), à Albi et Reims (1877). Il fait partie de plusieurs comités et commissions : auditeur de la Commission des arts et édifices religieux (1849), rapporteur auprès du Comité des édifices paroissiaux (1853), rapporteur près le comité des inspecteurs généraux des édifices diocésains (1855). A compter de 1859, il est professeur d'ornement à l’École nationale et spéciale de dessin, poste précédemment occupé par Viollet-le-Duc. Théoricien de l'architecture, il publie de nombreux ouvrages et est un collaborateur régulier de la Revue générale de l'architecture et des travaux publics de 1849 à 1886. Dessinateur du mobilier de la Couronne (1859-1870), il participe au remeublement de la galerie François Ier et du vestibule de la chapelle du château de Fontainebleau (1860). Il conçoit le trône impérial exposé à l'Exposition universelle de 1867. En 1870, il prend la direction de l'atelier de Constant-Dufeux. Membre de la commission des monuments historiques dès 1873, il est nommé inspecteur général en 1873. Membre de nombreuses associations, sociétés et académies, il est directeur de la Société des antiquaires de Normandie en 1881 et est habilité à diriger les fouilles dans les arènes de Lutèce en 1883.

      L'église de la Trinité de Caen constitue son premier chantier de restauration (1854-1868), qu'il mène parallèlement à la construction de la chapelle de l'Immaculée Conception du petit séminaire de Séez. Récompensé à l'Exposition universelle de 1855 (médaille de 2e classe), il enchaîne les projets de construction d'églises (Saint-Jean-Baptiste de Flers, 1858-1864; Athis, 1859) et de restauration d'édifices civils et religieux (église d'Autheuil, 1863-1881; château de Falaise, 1864-1870; lycée Henri IV, 1866-1873 ; église de l'abbaye Saint-Étienne de Caen, 1867-1883 ; maître-autel du Val-de-Grâce, 1868-1870 ; tour du château d'Oudon, 1870-1886 ; salle des États du château d'Amboise, 1873-1879 ; église Saint-Martin d'Argentan, 1874 ; église d'Ouistreham, 1876-1878 ; abbaye-aux-Bois de Paris, 1877).

      Source consultée en 2019 :

      -site internet de l'INHA, Dictionnaire critique des historiens de l’art actifs en France de la Révolution à la Première Guerre mondiale, Philippe Sénéchal et Claire Barbillon (dir.), https://www.inha.fr/fr/ressources/publications/publications-numeriques/dictionnaire-critique-des-historiens-de-l-art/ruprich-robert-victor.html

      -site internet de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine Charenton-le-Pont, base AUTOR, http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/autor_fr

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    • Auteur :
      Vaussy Charles Prosper
      Vaussy Charles Prosper

      Né à Caen le 4 février 1859, de Armand Félix Prosper Vaussy et de Caroline Euphrasie Renault. Diplômé de l’école des Beaux-arts de Paris (1878-1885), où il est formé par Georges-Ernest Coquart (1831-1902), Charles Prosper Vaussy devient l'architecte de la ville de Caen, résidant au n°49 place Saint-Sauveur en 1911 (Le Moniteur du Calvados, 15 octobre 1911). Il est chargé en 1901 de la construction du nouvel hôpital de Caen suite à l’éviction de son confrère Charles Guillaume Auvray (1859-1935). Au titre d’architecte des Hospices civils de Caen, il intervient à plusieurs reprises sur le site de l'ancienne abbaye de la Trinité dont il supervise les travaux d’aménagement et de construction jusqu’en 1936.

      Sources consultées :

      -AGHORA, plateforme de données de la recherche de l'INHA, https://agorha.inha.fr/ark:/54721/e2d193bf-1465-40ce-ad29-87f3bc29f91b

      -Archives départementales du Calvados, 1R/49-55, Indexation nominative des registres de matricules militaires, 1879, n°505, https://archives.calvados.fr/ark:/52329/p1x5wsvg3ncl/5cd73f8a-6b06-46e1-8387-2e28f035eb00

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    • Auteur :
      Dureuil Pierre
      Dureuil Pierre

      Né à Caen le 5 septembre 1896. Élève à l'école des Beaux-arts de Paris, dans l'atelier d'Alphonse Defrasse et de Louis Madeline. Architecte DPLG en 1928. Architecte à Caen, associé à Léon Rème entre 1935 et 1967 ; architecte des Hospices civils de Caen (1949-1963) ; architecte en chef des Bâtiments civils et palais nationaux ; auteur du pavillon de la Normandie au Centre régional de l’Exposition internationale de Paris en 1937, en collaboration avec Robert Dufour, Georges Féray, Jean Hébert et André Robinne ; architecte en chef au M.R.U., architecte conseil au Ministère de la construction pour le Calvados, conseiller technique du ministère de l’Éducation nationale pour les constructions scolaires, membre temporaire du Conseil des Bâtiments de France ; architecte de plusieurs lycées à Caen, Bayeux, Lisieux et Falaise, de l'hôtel des Finances et de la gendarmerie à Caen, reconstruction de Caen, Falaise, Aunay-sur-Odon, Villers-Bocage et dans le Calvados, bâtiments publics, administratifs, scolaires (lycée Malherbe à Caen en 1961) et hospitaliers, quelques constructions particulières. Président du Conseil régional de l'Ordre des architectes de Caen de 1941 à 1954 ; chevalier de la Légion d'honneur, officier [avant 1974], officier d'Académie, commandeur [avant 1974].

      Établi à Caen 3 rue de Hastings.

      Source : Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts (1800-1968), notice de Dureuil, Pierre © INHA__PERSONNES__84299, URL : http://www.purl.org/inha/agorha/002/84299 ; http://agorha.inha.fr).

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    • Auteur :
      Merlet Jean
      Merlet Jean

      École des Beaux-arts, Institut d'Urbanisme. Concours de 1942. Il est chargé des départements de l'Ouest (Vendée, Loire-Atlantique, Charente-Maritime) puis, après la guerre, de l'Eure et du Calvados. Ses principales restaurations concernent la Normandie - les églises Saint-Jean, Saint-Pierre, Saint-Sauveur, les Abbayes aux Hommes et aux Dames à Caen, les deux églises de Lisieux, Saint-Gervais de Falaise, la cathédrale d'Évreux, l'abbaye de Bernay et celle du Bec-Hellouin. Il est aussi l'auteur, avec Philippe Dubois, du musée des Beaux-arts de Caen et, avec Jean Barthe et André Schimtz, du lycée Jean Jooris à Dives-sur-Mer ou encore du lycée Jules Verne à Mondeville. Il est également architecte en chef des Bâtiments civils et des Postes et Télécommunication.

      Source : site internet de la compagnie des architectes en chef des monuments historiques, http://www.compagnie-acmh.fr/merlet/, consulté le 1er juillet 2020.

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    • Auteur :
      Duval Georges
      Duval Georges

      Né le 4 mai 1920 et décédé le 1er février 1993. Architecte des Bâtiments civils et Palais nationaux en 1956, il est nommé Architecte en Chef des Monuments Historiques (1956-1987). En Normandie, il est en charge de l’Eure (1964-1987), de la Seine-Maritime et du Calvados (1975 à 1987). En 1981, il est nommé adjoint à l’inspection Générale, puis Inspecteur Général des Monuments Historiques. Architecte en Chef et Conservateur du Domaine national du Louvre et des Tuileries. Président de la Compagnie des Architectes en Chef des Monuments historiques (1976-1978).

      Sources :

      -Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts (1800-1968), notice de Duval, Georges © INHA__PERSONNES__76801, http://www.purl.org/inha/agorha/002/7680 ; http://agorha.inha.fr).

      -site internet de la compagnie des architectes en chef des monuments historiques, http://www.compagnie-acmh.fr/duval/, consulté le 1er juillet 2020.

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    • Auteur :
      Bourne Michel
      Bourne Michel

      Michel Bourne forme avec sa femme Ingrid (née Cloppenburg, en 1933 en Allemagne) un couple de paysagistes de renommée internationale. Fils d’un grand pépiniériste, il reprend l’entreprise familiale (Guillot-Bourne) avec son épouse, diplômée comme lui de la Section du paysage et de l'art des jardins de l’École Nationale d'Horticulture de Versailles (1953-1955). A l'issue de leurs études, le couple dirige une autre entreprise créée par le père de Michel, Clément, tout en menant ses propres projets paysagers, puis se consacre à l'activité du Bureau d'étude "l'Atelier de Paysage" créé en 1967. Installés dans la région lyonnaise, Ingrid et Michel Bourne sont très vite confrontés à l'aménagement des espaces autour des grands ensembles.

      Comme leurs homologues contemporains - Jean Challet, Jacques Sgard et Jacques Simon - le couple Bourne a une "connaissance des pratiques de l'Europe du Nord-Ouest. [Il] en [importe] des éléments majeurs comme les préoccupations environnementales, la création d'espaces naturels et de loisirs, la planification des paysages ou le développement de techniques de plantation spécifiques" (Isabelle Estienne). A Bron-Parilly (Unité de voisinage située au sud-est de Lyon, dès 1956), Michel et Ingrid Bourne introduisent des techniques de plantations forestières inspirées des principes d'aménagement des autoroutes allemandes des années 1930 (les premières autoroutes du IIIe Reich réalisées par le paysagiste-conseil Alwin Seifert (1890-1972) tout en recourant aux machines agricoles pour les semer. Ils travaillent par masses boisées en s'inspirant des dessins de Le Corbusier et des conceptions du Suisse Willi Neukom qui adapte la pratique du jardin aux espaces publics en tirant parti des mouvements de terrain. La réponse apportée par les Bourne à la problématique de l'aménagement des espaces verts collectifs va modifier le regard sur l'environnement des constructions urbaines. Délaissant les techniques artisanales de jardinage et de plantation, ils font appel aux engins de terrassement utilisés par les travaux publics pour mieux relier les grandes constructions urbaines aux paysages. A l'instar de leur maître allemand, Karl Plömin, directeur du jardin botanique de Hambourg, ils cultivent une approche écologique des espaces à aménager en relevant leurs caractéristiques botaniques pour créer des associations végétales respectueuses des espèces existantes. En tenant compte des contraintes économiques et d'échelle, ils cherchent à mieux répondre aux nouveaux usages de l'espace public.

      Les Bourne ont partagé leur activité entre Berlin (depuis décembre 1990) et Saint-Marcellin (Isère) avant de s'installer à Lyon même. A noter, parmi leurs réalisations hexagonales, l'aménagement du parc Jean-Perdrix à l'est de Valence (1972-1976), de l'abbaye-aux-Dames de Caen (1990-1991) et de la place Antonin-Poncet à Lyon (1992). Outre Bron-Parilly, ils sont intervenus sur d'autres grands ensembles de la métropole de Lyon comme la Duchère, les Minguettes à Vénissieux, Montessuy (Caluire-et-Cuire).

      Sources :

      -Isabelle Estienne, « L’aménagement comme stratégie professionnelle », Projets de paysage [En ligne], 6 | 2011, mis en ligne le 19 juillet 2011, consulté le 15 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/paysage/17433 ; DOI : https://doi.org/10.4000/paysage.17433

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    • Auteur :
      Degroote Loïc
      Degroote Loïc

      Paysagiste DPLG dont l'entreprise se situe actuellement à Saint-Aignan-de-Cramesnil (anciennement 16 bis rue Dumont d'Urville, Caen).

      Son site internet recense le périmètre de ses activités et les projets menés : http://loic.degroote.chez-alice.fr/accueil.html (consulté le 30 septembre 2019).

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    • Auteur :
      Ville de Caen
      Ville de Caen

      Services techniques de la Ville de Caen -

      Direction des espaces verts.

      Service des affaires funéraires.

      Service Urbanisme

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    • Personnalité :
      Ornano Michel d'
      Ornano Michel d'

      Michel d’Ornano est un homme politique ayant eu un rôle majeur tant sur le plan local que national. Après des études de droit, il fonde avec son frère la société de parfum Jean d’Albret, en 1946.

      Il commence sa carrière politique en 1962, comme maire de Deauville (1962-1977). Il est député du Calvados de 1967 à 1991, président du Conseil Général du Calvados de 1976 à 1991 et président du conseil régional de Basse Normandie, en 1974, puis de 1983 à 1986.  Fidèle ami et soutien de Valéry Giscard d’Estaing, il fonde avec lui, en 1967, le parti des Républicains Indépendants. Pendant le septennat de Valéry Giscard d’Estaing, il se voit confier des portefeuilles ministériels importants : ministre de l'Industrie dans le gouvernement de Jacques Chirac (1974-1976), ministre de l'Industrie et de la Recherche dans le premier gouvernement de Raymond Barre (1976-1977), ministre de la Culture et de l'Environnement dans le second (1977-1978) et ministre de l'Environnement et du Cadre de vie dans le troisième (1978-1981). Il est également président de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale de 1986 à 1988. 

      Source consultée en 2024 :

      -site internet des Archives départementales du Calvados, https://archives.calvados.fr/page/michel-d-ornano

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    • Personnalité :
      Jeanne
      Jeanne

      Issue de l'aristocratie anglo-normande, Jeanne appartiendrait à une famille de barons normands liée au comte d'Evreux. Elle fut la septième abbesse à gouverner l'abbaye de la Trinité de Caen, de ca. 1182 à 1229. Durant son abbatiat, Jeanne s'attacha à défendre avec vigueur les droits et prérogatives du monastère sur ses possessions foncières et à investir pour accroître ses bénéfices. Elle initia la rédaction du cartulaire du monastère (BnF, ms latin 5650) et des deux confirmations royales par Henri II Platagenêt (1180-1182, Archives départementales du Calvados, 2H/25/1) et Richard Cœur-de-Lion (1189, Archives départementales du Calvados, 2H/25/2).

      Sources consultées en 2024 :

      -LETOUZEY-RETY, Catherine. Écrits et gestion du temporel dans une grande abbaye de femmes anglo-normande : la Sainte-Trinité de Caen (XIe-XIIIe siècle). Lille : Atelier national de reproduction des thèses, 2012. Th. doct. : Histoire médiévale : Paris 1 : Institute of Historical Research (University of London) : 2011.

      -[Exposition. Caen, Archives du Calvados, 2016]. Moi, Guillaume, prince des Normands : Trésors des abbayes caennaises (1066-1204). Rédac. Julie Deslondes. Caen : Archives du Calvados, 2016.

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    • Personnalité :
      Mailly Louise de
      Mailly Louise de

      Louise de Mailly est la fille de Louise de Montmorency, sœur du connétable de Montmorency, et de Ferry de Mailly. Elle est la demi-sœur d'Odet de Coligny, cardinal de Châtillon, et de François d'Andelot, sa mère Louise de Montmorency ayant épousé en secondes noces Gaspard de Coligny. Elle a assuré la gouvernance de deux abbayes, Notre-Dame du Lys (Melun), dont elle a été la première abbesse commendataire, et la Trinité de Caen jusqu'à son décès survenu le 9 août 1554. D'après le Précis historique sur les abbesses de la Sainte-Trinité de Caen, elle fit bâtir à la Trinité le réfectoire et le dortoir qui est au-dessus du cloître avec un appartement communiquant avec l'église.

      Sa sépulture a été commandée en 1556 par le cardinal de Chatillon au sculpteur Jean Goujon.

      Sources consultées en 2024 :

      -Guy-Michel Leproux, « Histoire de Paris », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [En ligne], 139 | 2008, mis en ligne le 06 janvier 2009, consulté le 22 juillet 2024. URL : http://journals.openedition.org/ashp/428 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ashp.428

      -site internet de l'ARCA, Bibliothèque numérique de l'IRHT, https://arca.irht.cnrs.fr/iiif/84756/canvas/canvas-101335/view

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    • Personnalité :
      Montmorency Anne de
      Montmorency Anne de

      Anne de Montmorency est née en 1529 du connétable et Grand Maître Anne duc de Montlorency, comte de Dampmartin Beaumont et de Clais, baron de Chateaubriant, de Préaux et de la Fère, seigneur de Chantilly, d'Ossemont, d'Ecouen, de Villiers d'Angleterre, de Mello et de Vigny, et de Madeleine de Savoie. Le 22 juillet 1547, elle prononce ses vœux à l'abbaye bénédictine Notre-Dame du Ronceray (Angers) dont elle devient la première abbesse nommée par le roi en 1549 suivant le concordat de Bologne (1516). Anne prend la suite de Louise de Mailly (1533-1554), nièce par sa mère du connétable Anne de Montmorency, à l'abbaye de la Trinité qu'elle dirige de 1554 à son décès survenu le 29 juillet 1588. Elle est inhumée le 8 août suivant.

      La nomination royale de Madeleine de Montmorency (1538-1598) à la tête de la Trinité intervient vingt-deux jours après la disparition de sa sœur aînée Anne. Elle y reste dix ans jusqu'à sa mort, le 10 décembre 1598. En 1592, elle commande un cénotaphe où elle se fait représenter avec ses sœurs Anne et Louise (1544-7 juillet 1588) - entrée en religion à l'abbaye Saint-Pierre de Reims à l'âge de six ans et coadjutrice d'Anne à la Trinité de Caen - connu par un dessin d'Auvray, sieur de la Bataille, qui illustre un Précis historique sur les abbesses de la Trinité (Musée des Beaux-Arts, Caen. Fonds Mancel, ms 80) dédicacé à Gabrielle Françoise de Froulay de Tessé, abbesse de la Trinité (1698-1720). D'après les historiographes, ce cénotaphe se trouvait comme les tombes des sœurs Montmorency dans l’avant-chœur des moniales, sous la croisée du transept, non loin de l’actuel maître-autel. Des fragments en auraient été découverts en 1810 lors des fouilles entreprises dans l'église de la Trinité à la demande du baron Méchin, préfet du Calvados. Le cercueil en plomb de l'abbesse Anne de Montmorency est quant à lui retrouvé lors des travaux engagés dans la nef de l'ancienne église abbatiale sous la direction de Victor Ruprich-Robert, début octobre 1854. L'architecte Aimar Lavalley-Duperroux, attaché à la ville de Caen et conservateur-adjoint puis conservateur du musée de la société historique des antiquaires de Normandie (1878-1885), en dresse un relevé, avec l'inscription permettant de l'identifier, publié en 1856 dans les Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie. Au pied des degrés du maître-autel actuel, une dalle sommairement gravée localise le cercueil en plomb de l'abbesse Anne de Montmorency.

      Sources :

      -AD Calvados. Série H ; sous-série 2H : 2H/25/4. Copie des confirmations et pièces diverses dont copie de la confirmation d'Henri II (1547) ; serment des abbesses Laurence de Budos et Madeleine de Montmorency ; Catalogue des abbesses de Caen, recueil, XVe siècle-1650.

      -Musée des Beaux-Arts Caen. Fonds Mancel, ms 80. Précis historique sur les abbesses de Caen. La Bataille-Auvray, Gervais de la Rue, [début 18e siècle, 19e siècle]. [bvmm.irht.cnrs.fr].

      -ROBILLARD DE BEAUREPAIRE, Eugène de. Les pierres tombales de l'église de l'abbaye de la Trinité et le monument des trois sœurs de Montmorency (d'après les dessins de La Bataille Auvray). Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, 1895, session 19.

      -BLANGY, Auguste de (préf.). Abbesses et pierres tombales des abbesses du monastère de Sainte Trinité de Caen. [s. l.] : [s. n.], [s. d.]. [gallica].

      -CHARMA, Antoine. Note sur une découverte faite dans l'église Sainte-Trinité. Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, 1856, t. XXII, p. 137-140.

      -DAVIES, Joan. The Montmorencys and the Abbey of Sainte Trinité, Caen : Politics, Profit and Reform. The Journal of Ecclesiastical History, October 2002, vol. 53, n°4.

      -PELCERF, Pierre. Les Abbesses de la Trinité [de Caen]. Culture normande, 2006, 2e tr., n°33, p. 8.

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    • Auteur :
      Auvray Charles Guillaume
      Auvray Charles Guillaume

      Charles Auvray appartient à une famille d'architectes caennais dont le cabinet a été actif sur trois générations de 1861 à 1983.

      Charles Guillaume est né en 1859 à Caen d'un père architecte Gustave (1823-1886) élève de Vaudoyer à l'Ecole nationale des beaux-arts, auteur de nombreuses réalisations à Caen (agrandissement de l'hôtel de ville et des Facultés, construction des bains et lavoirs publics, de l'école de dressage, du palais Facultés, de l'orangerie, du jardin des plantes, d'écoles municipales, de la tribune des courses et de la chapelle de la Miséricorde) et de restaurations (églises Saint-Pierre et de Saint-Contest). Il entre à l'Ecole nationale des beaux-arts en 1878 où il est l'élève des architectes Georges-Ernest Coquart (1831-1902) et Gustave Adolphe Gerhardt (1843-1921). Il obtient une médaille de 1ère classe en 1884. Au titre d'architecte de la ville de Caen, il a achevé les bâtiments des Facultés, construit les serres du jardin des plantes et l'établissement du Bon Sauveur à Caen mais aussi l'école primaire supérieure (72 rue de Bayeux, inaugurée en 1903). En tant qu'architecte, il a réalisé de nombreuses constructions particulières, notamment des villas à Lion-sur-Mer (Calvados) et à Bagnoles (Orne).

      Charles Auvray, architecte de la ville, est chargé du projet de construction du nouvel hôpital (1903-1908), avenue Clemenceau. Contre toute attente, il se voit retirer sa fonction d'architecte de la ville. Après avoir demandé une compensation financière, il est évincé du projet par la commission administrative qui nomme Charles Prosper Vaussy architecte des Hospices civils de Caen. Ce dernier reprendra en grande partie les plans élaborés par son prédécesseur.

      Charles Auvray a été conseiller municipal de Caen au début du 20e siècle. Il résidait au n°6 rue Daniel Huet. Sa maison, qui existe toujours, arbore en façade un blason sculpté de l'emblème de la Société centrale des Architectes (compas et fleur).

      Son fils, Pierre Auvray (1903-2009) embrassa également la carrière d'architecte (DPLG en 1930 et fut actif jusqu'en 1983. Collaborateur régulier de Dureuil et de Rême, il a réalisé plusieurs établissements scolaires et le laboratoire de biologie sous-marine de Luc-sur-Mer. Il fut également architecte des Bâtiments civils jusqu'en 1973 et président du conseil régional de l'Ordre des architectes.

      Sources consultées en 2024 :

      -Edmond Augustin Delaire, David de Pénanrun, Louis Thérèse, François Roux. Les architectes élèves de l’Ecole des beaux-arts (1793-1907). Paris : Librairie de la construction moderne, 1907, p. 156-169.

      Huyghe, Jessica. « Le Calvados reconstruit : histoire des sources et représentations des données archivistiques ». Les archives iconographiques et audiovisuelles de la Reconstruction en France, de 1940 aux années 1960, édité par Boris Labidurie et Christel Palant, Publications des Archives nationales, 2023, https://doi.org/10.4000/books.pan.5730.

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      architecte communal attribution par source
    • Auteur :
      Auvray de la Bataille
      Auvray de la Bataille

      Auvray de la Bataille, dit La Bataille-Auvray, a transcrit et illustré le Précis historique sur les abbesses de Caen (Musée des Beaux-Arts de Caen, fonds Mancel, ms 80), dédicacé à Gabrielle - Françoise de Froulay de Tessé, - abbesse de la Trinité (1698-1720) de Gilles-André de La Roque, historiographe du roi (1598-1686).

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      dessinateur attribution par source
    • Auteur :
      L2 Architectes Lucet & Lorgeoux Architectes
      L2 Architectes Lucet & Lorgeoux Architectes

      Site internet de l'agence, consulté le 31 juillet 2020 : http://www.l2architectes.com/

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      agence d'architecture attribution par source
    • Auteur :
      Durand Eric
      Durand Eric

      Architecte. Associé à Pierre Billard en 1990, dirigeant de l'Agence DHD Billard-Durand Architectes.

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  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, Eglise paroissiale Saint-Gilles propriété de la commune
    propriété de la région, Anciens bâtiments conventuels propriété de la Région Basse-Normandie
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1840
    classé MH, 1976/06/24
  • Précisions sur la protection

    Église de la Trinité, actuellement église paroissiale Saint-Gilles: classement par liste de 1840 ; bâtiments conventuels (façades et toitures, l'ensemble du cloître, les rez-de-chaussée de l'aile sud, l'escalier et le hall du pavillon de l'horloge, le hall de l'ancien réfectoire), actuellement siège du conseil régional de Basse-Normandie (section DS, parcelle n°349, contenance de 12 ha 23 a 16 ca) : classement par arrêté du 24 juin 1976.

  • Référence MH

Lors du classement, avaient été exclues la pouponnière (détruite), le bâtiment dit Clemenceau, les bâtiments de l'actuelle maison Saint-Gilles (dont les parloirs), les ailes dites du Pressoir (détruite) et Sainte-Anne " qui devaient être démolies" (Marie-Hélène Since, dossier de protection). Cette dernière a été construite sur les plans de 1823 de l'architecte Émile Guy, remaniés en 1837 et validés par l'inspecteur général des Bâtiments civils Edme Grillon en 1839, en même temps que l'entrée de l'Hôtel-Dieu et son portique compris dans le classement. L'extension de la protection à l'aile dite Sainte-Anne mériterait d'être étudiée. Elle se pose également pour tout ou partie des bâtiments de l'actuelle maison Saint-Gilles et sa parcelle.

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