Dossier d’œuvre architecture IA27004600 | Réalisé par
Chéron Philippe (Contributeur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Evreux
ensemble des infrastructures militaires et civiles de la base américaine d'Evreux-Fauville
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Archives municipales d'Evreux

Dossier non géolocalisé

Localisation

465th Troop Carrier Wing

Le 23 mai 1955, la 465th Troop Carrier Wing quitte la base aérienne de Toul-Rosières (Meurthe-et-Moselle) pour s'installer à la base aérienne d'Évreux-Fauville encore en cours d'aménagement. La Wing est équipée de C-119 "Flying Boxcar" et possède 54 appareils appartenant aux 780th, 781st et 782nd Troop Carrier Squadrons. La 465th Troop Carrier Wing quittera définitivement la base normande entre le 8 juillet 1957 et le 8 mars 1958.

317th Troop Carrier Wing

Le 14 avril 1958 le 317th Troop Carrier Wing est déplacé de Neubiberg AB (Allemagne) vers Evreux. Deux jours plus tard, les effectifs sont au complet en France, avec les squadrons 39th, 40th et 41st qui se joignent au 465th TCW déjà en place. En septembre 1958, tous les escadrons passent sous commandement direct de la 322nd Air Division.

322nd Air Division

La 322nd Air Division (Combat Cargo) fut l'hôte principal d'Evreux, étant établi du 12 août 1955 jusqu'au premier avril 1964. L'unité commandait toutes les unités de transport aérien affectées à l'USAFE (United States Air Forces in Europe). Le 322nd dirigeait les trois Troop Carrier Wings en Europe : les 317th et 465th à Évreux ainsi que le 60th à la base aérienne de Dreux-Louvillier. Avec l'inactivation des unités de transport de troupes sur ces deux sites, le 322nd est devenu responsable de l'exploitation et de la maintenance des aéronefs des escadrons de transport de troupes, les groupes de base aérienne étant responsables du commandement des fonctions de soutien de la base.

Le 15 avril 1963, le 317th Troop Carrier Wing est brièvement réactivé à Évreux. Le QG USAFE a déterminé une structure d'escadre pour commander les escadrons de C-130 à Évreux et a réduit la 322e AD en conséquence. Au printemps 1964, il fut décidé que la 322nd Air Division serait transférée au MATS et la 317th TCW au Tactical Air Command. Par la suite, le 317th TCW quitta Évreux le 20 juin 1964 pour Lockbourne AFB, Ohio. Avec le départ de la Troop Carrier Wing et de la division aérienne, Évreux a été placé dans un statut de réserve, le 7305th Combat Support Group entretenant la base et ses installations. Les escadrons C-130 du Commandement aérien tactique en service temporaire ont remplacé la 317e escadre. En avril 1964, la base américaine compte 7 500 personnels militaires (2 000 aviateurs, dont la moitié a été autorisée à faire venir leurs familles). A cette époque, la 322d Airlift Division quitte la base aérienne d'Évreux-Fauville.

Le 1er avril 1967, suite à la décision prise en mars 1966 par le général de Gaulle de retirer la France du commandement militaire intégré de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), les Américains de la 322nd Airlift Division quittent définitivement la base aérienne d’Évreux-Fauville. Après leur départ, les premières familles françaises investissent la cité Lafayette. Au 1er novembre 1967, la base accueille l’escadron Béarn composé de 16 avions de transport Nord 2501 et la 64e escadrille de transport venue du Bourget. Le Béarn est bientôt rejoint par l'escadron de transport 2/64 Maine, transféré du Bourget.

La base aérienne 105 d’Évreux-Fauville devient officiellement le centre principal du transport militaire aérien français.

Base aérienne intra muros :

Dans le cadre des accords passés avec l'OTAN, les Américains obtiennent en 1951 l'accord de la ville d'Evreux et du département de l'Eure pour implanter une base sur le terrain d'aviation préexistant d'Evreux-Fauville. Les premières repérage et études préliminaires sont effectués en avril 1952 et la construction de la base proprement dite débute en juin-juillet. Le 7305 Air Base Squadron a pour mission d'effacer les dernières traces des bombardements de 1944 et de rendre la base opérationnelle pour une escadre de transport équipée de C-119 en trois ans.

L'ensemble des travaux est mené par le génie américain secondé par la toute jeune société française Les Chantiers Modernes. Les routes, taxiways, immeubles, réseau de communication et toutes les infrastructures sont achevés à l'été 1955 (le 465th Troop Carrier Wing est arrivé à Evreux Le 23 mai).

Outre les infrastructures militaires, l'opération d'aménagement du site comprend l'équivalent structurel et fonctionnel d'un petit village permettant aux familles de vivre en quasi autarcie.

L'activité de la base connait son point culminant entre la fin des années 1950 et le début des années 1960, avec notamment de nombreuses missions humanitaires, avant de décliner considérablement au milieu des années 1960. Le 26 mars 1967, Evreux-Fauville Air Base est officiellement restituée à la France.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1952, daté par source
    • 1954, daté par source
    • 1955, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Génie américain, 7305th Air Base Squadron
      Génie américain, 7305th Air Base Squadron

      Unité du Génie américain. Construction de la base aérienne d'Evreux en 1952-1955, puis entretien du site jusqu'en 1966.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      conducteur de travaux attribution par source
    • Auteur :
      Les Chantiers Modernes (1946 - )
      Les Chantiers Modernes

      Entreprise de génie civil, terrassement, bâtiment. La création du Groupe Chantiers Modernes par Hubert Touya date de 1946. L'entrepreneur avait déjà crée son entreprise STLM (dans les Landes) en 1940 - 41. A sa libération en 1946, il fonde Chantiers Modernes, qui s'oriente notamment vers les grands chantiers de reconstruction de la France et l'aménagement de toutes les infrastructures des bases américaines de l'OTAN.

      Depuis leur création en 1946, les Chantiers Modernes ont connu un développement important. Spécialisés dans les activités de terrassement, ils s’orientent rapidement vers l’ensemble des métiers du génie civil. Ils prennent part à de nombreux travaux soumissionnés par EDF, à la construction des autoroutes, à différents chantiers en Afrique. Dumez prend une participation dans cette société en 1988 et recentre son activité sur la métropole. Les Chantiers Modernes sont désormais une filiale de GTM Construction, essentiellement active en Ile-de-France.

      La scission s'est opérée dans le groupe entre bâtiment et Travaux publics. Chantiers Modernes fut cédé à Vinci, mais l'activité Travaux publics s'est poursuivie avec Chantiers Modernes Routes, devenue Compagnie Moderne des Routes puis EXEDRA.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      entrepreneur attribution par source

Base Intra muros :

La base couvre 659 hectares. Les constructions américaines comportent 94 éléments, dont la tour de contrôle, des hangars pour avions, des casernements, une chapelle Œcuménique (voir IA27004597), des mess, deux magasins PX, une blanchisserie, des chaufferies, une station d'épuration, des dépôts de munitions et de carburant, espaces de loisir (karting, bowling, salles de sport, de concert), etc.

La base est conçue de manière à ce que les avions soient stationnés le plus éloignés possible des bâtiments. Un réseau de six "marguerites", comprenant chacune seize alvéoles, donnent au site une allure caractéristique, vue du ciel. chaque aire peut accueillir un ou deux avions, séparés d'environ 50 mètres. Chaque escadrille dispose d'un hangar spécifique particulier (quatre "grands" hangars en tout, adaptés aux envergures des avions de transport) et de sa propre série d'aires de stationnement.

La piste d'atterrissage, les taxiways, les six "marguerites" la voie périphérique et les voies de desserte intérieures représentent 732 000 m² de surface bétonnée. Deux taxiways peuvent éventuellement parallèles à la piste principale servir de pistes de secours.

Un trailer parc nommé Boenderville permet d'accueillir environ 300 caravanes américaines de type mobil home qui permettent à de nombreuses familles de résider sur la base.

En dehors de la base :

Cités. D'autres personnels habitent dans les maisons individuelles de la cité Lafayette, quartier Saint-Michel (175 pavillons possédant deux à quatre chambres) ou à la Sablonnière (252 logements). Les sous-officiers sont logés à la Madeleine, au Village de la Forêt (244 logements). (Voir IA27004598).

Hôpital. (voir IA27005001).

Ecole. (voir IA27005002).

  • Murs
    • béton parpaing de béton enduit
    • béton béton armé
  • Toits
    ciment amiante en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée, sous-sol
  • Couvrements
  • Couvertures
    • terrasse toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • État de conservation
    désaffecté, mauvais état, menacé, remanié, inégal suivant les parties
  • Mesures
    • l : 2 400 mètre (piste d'atterrissage )
    • la : 45 mètre (piste d'atterrissage )
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat

Documents d'archives

  • Archives du musée de la base 105 d’Évreux.

    Musée de la Base aérienne 105, Évreux

Bibliographie

  • ANTOINE, Pierre-Alain, LABRUDE, Pierre, Loubette, Fabrice. Les Américains en France (1950-1967), tome 1, Gérard Louis éditeur, 2017, 192 p.

    L'organisation des services de santé américain et canadien en France
  • ANTOINE, Pierre-Alain, LABRUDE, Pierre, Loubette, Fabrice. Les Américains en France (1950-1967), tome 2, Gérard Louis éditeur, 2020, 260 p.

    l'aviation de transport américaine et canadienne ; Evreux-Fauville Air Base, p.175-196.
  • GUIEU, Jean-Michel. Promouvoir l'aviation : l'essor de l'aéroclub de l'Eure entre les deux guerres in GUIEU, Jean-Michel (sous la direction de). Un siècle d’aéronautique et de relations franco-allemande dans l'Eure (1870-2021), Editions Pierre de Taillac, 2021, 255 p.

    RAFLIK, Jenny. Evreux Air Base, p.154-167
  • McAULIFFE, Jerome J. U.S. Air Force in France 1950-1967, Milspec Press, 2005, 464 p.

    chapitre 12, Évreux-Fauville Air Base.

Périodiques

  • COLLECTIF. Numéro spécial 100 ans d'aviation à Évreux, L'aviateur Normand, le magazine de la base aérienne 105 "commandant Viot", n° 73, juin 2012.

  • GASLY, Vanina. Les ailes d’Évreux ou l’aéronautique à Évreux au XXème siècle, Connaissance de l’Eure, n° 153, juillet 2009.

Annexes

  • Evreux Air Base, extrait du site Evreux, Terre d'aéronautique.
  • CROCHET, Bernard. Evreux au temps des Américains
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Normandie - Inventaire général
Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.