Dossier d’œuvre architecture IA27005001 | Réalisé par
Labrude Pierre (Contributeur)
Labrude Pierre

Historien, professeur des universités, spécialiste de l'histoire de la pharmacie, de la médecine, des installations américaines en France, co-auteur des ouvrages "Les Américains en France".

Docteur ès sciences pharmaceutiques, professeur honoraire des disciplines pharmaceutiques, lauréat de l’université de Nancy et de l’Académie nationale de pharmacie.

Membre de l’Académie internationale d’histoire de la pharmacie, membre de l’Académie de Stanislas de Nancy (ancien président), membre de l’Académie nationale de Metz, membre associé de l’Académie florimontane d’Annecy.

Ancien vice-président de la Société internationale d’histoire de la pharmacie, ancien vice-président de la Société d’histoire de la pharmacie.

Au cours de sa carrière de professeur des universités des disciplines pharmaceutiques à l’université de Lorraine à Nancy, Pierre Labrude s’intéressé à l’histoire de la pharmacie et du médicament, ce qui l’a conduit à travailler sur l’histoire de la santé et à intégrer plusieurs académies. Aujourd’hui professeur honoraire, il préside l’Association des amis du musée de la Santé de Lorraine (qui se trouve sur le campus santé de Brabois) et est membre associé du Centre régional universitaire lorrain d’histoire, qui est l’équipe d’accueil des doctorants en histoire de l’université. Il est également membre de l’Académie nationale de Metz, de l’Académie internationale d’histoire de la pharmacie, et le secrétaire perpétuel de l’Académie de Stanislas.     

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Chéron Philippe (Contributeur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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  • inventaire topographique, Evreux
hôpital américain, puis hôpital Saint-Michel, dit hôpital du Val-Iton
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
  • Chéron Philippe
    Chéron Philippe

    Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

    Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Evreux - Évreux-1
  • Commune Évreux
  • Lieu-dit Saint-Michel, Le Bois du Val-Iton
  • Adresse rue du docteur Michel Baudoux
  • Cadastre 2013 AE 262 Dernière mise à jour : 14/08/2019 ; A 49 Numéro de la parcelle lors de l'achat par la ville en 1954
  • Dénominations
    hôpital, maternité
  • Vocables
    Saint-Michel
  • Appellations
    du Val-Iton
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    château d'eau, station de captage, garage, immeuble à logements

Le "programme général de construction ou d'aménagements d'hôpitaux pour les armées américaines en France" est discuté le 12 septembre 1952 au cours d'une réunion qui a lieu au Secrétariat général permanent de la Défense nationale. Pour l'USAF, il prévoit la construction de deux hôpitaux dont les sites précis ne sont pas fixés, mais dont l'un se trouve à Orly et doit comporter 750 lits, et l'autre à Evreux avec 400 lits, ce dernier à proximité des deux grandes bases américaines de transport d'Evreux et de Dreux. L'accord Schuman-Dunn, respectivement ministre des Affaires étrangères et ambassadeur des Etats-Unis en France, du 4 octobre 1952, entérine la création d'un "hôpital dans la région de Nice-Cannes, d'un hôpital dans la région d'Evreux et d'un hôpital dans la région de Paris", sans autre précision. Un document de ce jour mentionne que les hôpitaux d'Evreux et de Viry doivent comporter 300 lits, que les terrains sont acquis et que les travaux démarreront en 1955. Il n'est aucunement question de la présence d'hôpitaux sur les bases aériennes. La base aérienne de l'USAFE (United States Air Forces in Europe) s'avérant effectivement inadaptée pour l'implantation d'un tel hôpital, c'est sur des terrains appartenant à la ville que sera construit le centre hospitalier.

L'hôpital d'Evreux est la seule des installations sanitaires prévues par l'accord du 4 octobre 1952 à avoir été réalisée. Il a la particularité d'être construit au nord/nord-ouest de la ville, sur les hauteurs et dans le quartier Saint-Michel, d'où le nom qui lui est habituellement donné. Il occupe le centre d'un terre-plein autour duquel ont été construits les bâtiments techniques et annexes, comme dans les installations similaires de l'US Army et au sein duquel il est isolé, un poste de garde fermant l'entrée sur la seule rue qui y conduit, la rue du Val Iton. Le site couvre 50 hectares. Le bureau d'études parisien Pierre-O. Bauer est chargé de superviser le projet. L'hôpital destiné à L'US Air Force est construit hors plan type.

Le choix se porte sur une parcelle acquise auprès d'un particulier, sise au lieu-dit Le Bois du Val-Iton du quartier Saint-Michel. Le coût de construction de l'hôpital d'Evreux a été estimé à 5,05 millions de dollars. Les travaux sont menés par l'entreprise Coignet sous la responsabilité du bureau d'études Pierre O. Bauer de Paris et de la Joint Construction Agency installée à Boulogne-sur-Seine. En mai 1955, la construction est déclarée "imminente".

Outre la localisation, le principal écueil au projet est la consommation en eau de l'hôpital estimée en juillet 1954 à 620 m3/jour avec un débit de pointe de 90 m3/heure pouvant être soutenu pendant 16 heures consécutives. P. Bassompierre, ingénieur-géologue préconise donc un forage à plus de 250 mètres de profondeur, couplé à un réservoir disposant d'un dispositif d'aération et de refroidissement de l'eau. Un forage est réalisé près de l'entrée du site en vue de l'approvisionnement en eau, et une station d'épuration est construite à l'extrémité est, dans la forêt. La construction du château d'eau débute en août 1956. Du fait de son implantation favorable et de sa capacité, il approvisionnera également les cités américaines et françaises de Saint-Michel vers 1960, palliant la faiblesse des installations du quartier.

L'hôpital ouvre ses portes le 1er novembre 1960. Il est le plus important des hôpitaux en activité en France avec 115 lits ouverts. Les plans indiquent qu'il s'agit, comme cela était prévu initialement, d'un établissement de 300 lits. En octobre 1961, ce chiffre peut être porté à 500 ; à cette même époque une section d’évacuation aéromédicale est créée. La base aérienne installée à l'été 1955 dispose alors du 465th Tactical Hospital. En liaison avec Evreux-Fauville Air Base, l'hôpital participe à la mise sur pied d'Aeromedical Evacuation Groups puisque sa mission, à côté de ses activités traditionnelles, est, en cas de conflit, d'assurer le traitement primaire des blessés avant leur évacuation par voie aérienne vers la Grande-Bretagne.

Après le départ des Américains en 1967, les locaux sont récupérés par les Français et fonctionnent plusieurs années jusqu'à leur abandon progressif. La destruction des principaux bâtiments est actée, l'espace devant être réaffecté à la construction d'un éco quartier (2022).

Des locaux récupérés par l’EHPAD de Saint-Michel correspondent à une partie de l’ancien Hôpital américain réhabilité en Maison de Retraite. Le bâtiment des "Tulipes", rebaptisé "Arc-en-ciel" fut rénové intérieurement en 1995 et extérieurement en 2001, afin de s’intégrer à la nouvelle construction, appelée "Aquarelle", dont l’ouverture a eu lieu en janvier 2002.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1954, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Bauer Pierre O.
      Bauer Pierre O.

      Architecte parisien. Il réalise en collaboration l'hôpital militaire de Dommartin-lès-Toul (Meurthe-et-Moselle) et celui d'Evreux-Fauville (Eure).

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      agence d'architecture attribution par source
    • Auteur :
      Joint Construction Agency (1953 - 1967)
      Joint Construction Agency

      L’Agence mixte de construction récemment créée a été créée afin qu’un seul représentant du Gouvernement des États-Unis puisse traiter avec le Gouvernement français sur les questions de construction au lieu que les représentants de l’armée, de la Marine et de l’Armée de l’air négocient séparément. L’Agence interarmées de construction est composée des trois départements militaires. Cet arrangement devrait permettre de surmonter certains problèmes passés.

      La construction d’installations américaines en France est entièrement réalisée par Français entrepreneurs et de main-d’œuvre, sauf dans des cas limités où un accord a été conclu pour l’utilisation d’ingénieurs de l’aviation. La méthode de passation des contrats de construction est la suivante : L’Agence paritaire de construction demande au gouvernement Français d’entreprendre des travaux de construction de nature déterminée. Le gouvernement français a délégué la responsabilité de la conduite des opérations de construction à une agence de construction, qui annonce les offres sur la base des plans et devis des États-Unis. Les soumissions sont ouvertes en public et les contrats qui en découlent ne peuvent être conclus sans le consentement écrit d’un agent du Gouvernement des États-Unis, la Joint Construction Agency en l’espèce.

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      auteur commanditaire attribution par source
    • Auteur :
      Constructions Edmond Coignet
      Constructions Edmond Coignet

      Constructions Edmond Coignet, 11 av. Myron T. Herrick, Paris VIIIe

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L'hôpital, en rez-de-chaussée comme fréquemment dans l'USAFE, est organisé sous la forme d'un ensemble assez compliqué de bâtiments reposant sur un vide sanitaire, reliés par des couloirs et couvrant plus de 14000 mètres carrés. En ce sens, il ressemble aux hôpitaux des bases aériennes. Il se subdivise en trente-quatre parties qui font chacune l'objet de plans extrêmement détaillés.

Plan américain de l'hôpital d'Evreux, vers 1958-1960. (NARA via P. Labrude).Plan américain de l'hôpital d'Evreux, vers 1958-1960. (NARA via P. Labrude).

- 3 : maternité avec deux salles d’accouchement

- 4 : hospitalisation avec une entrée de visiteurs (de la maternité ?)

- 5 : urgences avec 12 lits

- 6 : chirurgie avec 4 salles d’opération

- 7 : ophtalmologie et ORL

- 9 : pédiatrie et neuropathologie

- 10 : médecine physique (réadaptation) et une autre partie ophtalmologie et ORL

- 11 : radiologie et biologie clinique

- 12 : administration

- 14 : service dentaire avec 3 cabinets

- 15 : bibliothèque, chapelain, coiffeur, etc.

- 20 : cuisine

- 23 : hospitalisation avec chambres à 16 lits, 4 et 2 lits. On peut donc penser que les secteurs autour de 23 sont des secteurs d’hospitalisation. Sur tous les plans il est mentionné une capacité de 300 lits.

A côté des services d'urgence (douze lits), de médecine, chirurgie (quatre salles d'opération), gynécologie, obstétrique (deux salles d'accouchement et quatorze places à la nursery) et pédiatrie, radiologie, laboratoires de biologie clinique, service dentaire (quatre fauteuils et laboratoire de prothèse) l'hôpital dispose de sections de médecine aéronautique, neurologie et psychiatrie, ophtalmologie et otorhinolaryngologie, médecine physique et réadaptation.

Les chambres ressemblent à celles des hôpitaux de l'US Army : beaucoup de chambres à deux lits, sinon à quatre, huit et seize lits, avec une salle de bain comportant douche et toilette entre deux chambres à deux lits ou pour une à quatre lits, plus les installations sanitaires particulières au personnel hospitalier et quelques salles de bain avec baignoire, l'USAF privilégiant les douches. Les locaux à caractère social comportent un snack-bar, un salon et une salle de jeu, une bibliothèque, un bureau de poste, un coiffeur, un bureau pour la Croix-Rouge et deux bureaux pour les aumôniers. Le chauffage est réalisé par les établissements Sulzer.

Dans les mois qui suivent son ouverture, de trente à quarante naissances ont lieu chaque mois, ainsi que quelques décès. Deux villages américains sont en effet présents en ville : la cité La Fayette au nord-ouest et La Madeleine au sud.

Diverses constructions entourent l'hôpital : poste de garde, logement des officiers femmes, Mess des officiers, foyer, deux dortoirs, garage et POL (Petrol Oil Lubricants) des véhicules de service, station incendie, petit magasin Base Exchange, entrepôt, transformateur électrique, chaufferie, château d'eau, etc.

  • Murs
    • béton
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Jardins
    pelouse
  • Typologies
  • État de conservation
    vestiges, détruit après inventaire, remanié
  • Mesures
  • Précision dimensions

    Le site s'étend sur plus de 51 hectares.

  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public communal, Propriété du centre hospitalier d'Evreux (2022).

Documents d'archives

  • AM Evreux, archives contemporaines, 500W 62 : Voirie-Assainissement.

    Archives municipales, Evreux : 500W 62
    hôpital américain : délibération du Conseil municpal, plan, correspondance (1955-1958).
  • AM Evreux, archives contemporaines, 3Q 6-8. Hôpitaux et centres hospitaliers.

    3 Q8 : hôpital américain
  • AM Evreux, archives contemporaines, 931W 4.

    Archives municipales, Evreux : 931 W 4

Bibliographie

  • ANTOINE, Pierre-Alain, LABRUDE, Pierre, Loubette, Fabrice. Les Américains en France (1950-1967), tome 1, Gérard Louis éditeur, 2017, 192 p.

Annexes

  • LABRUDE, Pierre. Les hôpitaux construits en France pour l’US Army de 1950 à 1967 Organisation, localisation, usage, extrait 1.
  • LABRUDE, Pierre. Les hôpitaux construits en France pour l’US Army de 1950 à 1967 Organisation, localisation, usage, extrait 2.
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Normandie - Inventaire général
Labrude Pierre
Labrude Pierre

Historien, professeur des universités, spécialiste de l'histoire de la pharmacie, de la médecine, des installations américaines en France, co-auteur des ouvrages "Les Américains en France".

Docteur ès sciences pharmaceutiques, professeur honoraire des disciplines pharmaceutiques, lauréat de l’université de Nancy et de l’Académie nationale de pharmacie.

Membre de l’Académie internationale d’histoire de la pharmacie, membre de l’Académie de Stanislas de Nancy (ancien président), membre de l’Académie nationale de Metz, membre associé de l’Académie florimontane d’Annecy.

Ancien vice-président de la Société internationale d’histoire de la pharmacie, ancien vice-président de la Société d’histoire de la pharmacie.

Au cours de sa carrière de professeur des universités des disciplines pharmaceutiques à l’université de Lorraine à Nancy, Pierre Labrude s’intéressé à l’histoire de la pharmacie et du médicament, ce qui l’a conduit à travailler sur l’histoire de la santé et à intégrer plusieurs académies. Aujourd’hui professeur honoraire, il préside l’Association des amis du musée de la Santé de Lorraine (qui se trouve sur le campus santé de Brabois) et est membre associé du Centre régional universitaire lorrain d’histoire, qui est l’équipe d’accueil des doctorants en histoire de l’université. Il est également membre de l’Académie nationale de Metz, de l’Académie internationale d’histoire de la pharmacie, et le secrétaire perpétuel de l’Académie de Stanislas.     

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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