Située sur le plateau nord de la Seine, Epinay-sur-Duclair appartient géographiquement au Pays de Caux. Délimitée au nord par un talweg boisé, ou vallon sec, se prolongeant à l’ouest par un relief accentué, la commune se tourne sur le plateau ouvert à l’est. Ses limites sont celles de Blacqueville au nord, Saint-Paër à l’est et Saint-Marguerite-sur-Duclair au sud-ouest, commune avec laquelle une forte continuité territoriale est perceptible. Commune du canton de Duclair, Epinay-sur-Duclair s’étend sur 661 hectares.

L'histoire

Sous l'Ancien Régime, la paroisse appartient à la Généralité de Rouen, élection de Caudebec. Elle compte 80 feux, soit environ 120 personnes en 1772. Son histoire, encore peu connue, sera complétée par l'étude en cours de Philippe Gaury qui doit faire l'objet d'une publication.

On sait cependant que les terres de la paroisse étaient partagées entre plusieurs fiefs laïcs et religieux, principalement ceux de la Cour d'Epinay, dépendant de la baronnie de Duclair, et de l’abbaye de Jumièges documenté depuis le 13e siècle (AD Seine-Maritime, fonds de l’abbaye de Jumièges). L’abbaye possédait en effet la paroisse Saint-Martin d'Epinay, le manoir et la ferme du Val-Bouët (Val-Bois) (IA76003714), ainsi qu’un colombier et une grange dîmière (non localisée). D'autres propriétés importantes, comme le manoir des Hayes (IA00021635) qui aurait appartenu à la famille des Hayes d'Epinay, ou la Gentillerie (IA00021634) furent des manoirs seigneuriaux au cours de l'Ancien Régime.

Les sources archivistiques sont plus nombreuses après la Révolution, notamment pour ce qui concerne l’administration communale. Au cours du 19e siècle, la commune doit faire face à la reconstruction de son église, à l’achat d’un presbytère ainsi qu’à la construction d’une nouvelle mairie et maison d’école. Elle décide à plusieurs reprises de s’imposer extraordinairement afin de mener à bien ces travaux car il n’existe aucun revenu communal « le pays [étant] composé en grande partie de cultivateurs et de journaliers agricoles ». Parmi les 277 habitants dénombrés à la fin du 19e siècle, quelques éleveurs sont les plus imposés. Reprises de génération en génération depuis le 19e siècle, plusieurs grandes propriétés sont restées des exploitations agricoles encore en activité aujourd’hui.

Commune essentiellement rurale, Epinay-sur-Duclair accroît sa démographie à partir des années 1960, avec le phénomène de la rurbanisation, et compte 528 habitants en 2013.

Le bourg

Implanté au nord-ouest du croisement de deux voies de communication, les routes de Blacqueville à Duclair (D 20) et de la Mailleraie aux Ifs, le bourg composé en 1828 de quelques fermes encloses de haies d'arbres et disposées autour de l'église, de son presbytère et de la mairie, comprend encore une forge (parcelle B 144) convertie en bâtiment agricole en 1884, aujourd'hui disparue. Le développement contemporain de la commune est marqué par l’implantation d’un premier lotissement dans les années 1960 (IA76003708) au centre du bourg, d’autres venant densifier le centre du village, au nord et à l’est, au cours du dernier quart du 20e siècle. Dans le même temps, plusieurs anciennes fermes de type clos masures sont divisées et loties. L’augmentation de la population amène la commune à renouveler ses équipements publics avec la construction d’une salle polyvalente et une nouvelle école au tournant du 21e siècle.

Les écarts et le bâti isolé

L'implantation des principaux écarts et fermes isolées de la commune a globalement peu évolué depuis le début du 19e siècle. Les écarts de plus de deux fermes mentionnés sur le cadastre ancien sont ceux d'aujourd'hui : Dampont, les Hayes, la Queue du Chien, l'Orvasson, la Rouillerie, le Vieil Epinay. Le bâti, très lâche au début du 19e siècle, tant dans les écarts qu’au sein des parcelles, s’est densifié au cours de la 2e moitié du 19e siècle du fait du morcellement de la propriété et du lotissement de parcelles bâties et non bâties.

La disparition progressive de la composante paysagère (talus et haies d'arbres) de nombreux clos masures, qui structurait autrefois l’espace agricole ouvert, a fortement bouleversé la morphologie générale de la commune.