Dossier d’œuvre architecture IA76000631 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
centrale thermique de la Compagnie Générale d’Électricité
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Collection particulière

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Basse-Seine
  • Hydrographies la Seine
  • Commune Rouen
  • Adresse 4 rue Nétien
  • Cadastre 1982 AH 51
  • Dénominations
    centrale thermique
  • Précision dénomination
    centrale à charbon
  • Appellations
    centrale de la Compagnie Générale d'Electricité, centrale électrique de Rouen
  • Destinations
    chai, magasin de commerce
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    salle des machines, chaufferie, aire des matières premières, station de pompage

En 1901, la Compagnie Générale d'Electricité lance la construction d'une centrale thermique à haute tension à Rouen pour suppléer la petite unité de production installée depuis 1898 rue aux Ours. L'architecte rouennais Charles Fleury est chargé de sa conception et parmi les entreprises qui participent aux travaux, les ateliers rouennais Liézard se voient confier la construction et le montage de sa structure métallique. L'usine est implantée au cœur d'un secteur industriel et portuaire situé à l'ouest de la ville, sur la rive droite de la Seine. Le fleuve situé à moins de 150 m de l'usine assure l'alimentation en eau de ses chaudières et circuits de refroidissement ainsi que son approvisionnement en combustible, du charbon importé d'Angleterre par bateau.

La centrale est mise en service en 1902, une fois l'installation des lignes électriques achevée. Elle bénéficie d'un équipement de pointe acquis auprès des plus grands constructeurs de l'époque (Schneider, Babcock & Wilcox, Danks, Oerlikon). L'énergie est produite par deux machines à vapeur couplées à des alternateurs qui transforment la force cinétique en électricité. Avec une puissance de 6 500 kW, la nouvelle usine alimente en courant alternatif toute la périphérie de Rouen dans un rayon de 10 km, alors que celle de la rue aux Ours assume les besoins du centre ville en courant continu. Elle assure également l'alimentation des grues électriques sur les nouveaux quais de la rive droite, non desservis par le réseau hydraulique. Elle permet aussi à la rue Nétien d'être équipé d'un éclairage électrique dès 1907.

En 1910, la Compagnie Centrale d’Énergie Électrique reprend l'exploitation du réseau et décide l'extension de l'usine. La grande nef est prolongée de cinq travées au nord et d'une travée en toit-terrasse au sud en reprenant la volumétrie, le système constructif et les décors de façade initiaux. Cet agrandissement permet l'installation d'un troisième groupe générateur pour faire face à la demande toujours croissante. Une nouvelle chaufferie est également construite, prolongeant au nord la chaufferie existante. Une seconde cheminée lui est affectée.

La mise en service d'une puissante centrale à Grand-Quevilly en 1913 entraîne le déclassement de celle de Rouen qui est transformée en unité de secours puis en sous-station à partir de 1924. Son activité est maintenue par EDF jusqu'au début des années 1980, malgré la vente de la partie nord de l'usine (correspondant aux extensions réalisées en 1910) à la Chambre de commerce de Rouen qui y installe en 1959 un atelier d'outillage du Port.

En 1982, la vie du site prend un nouveau tournant : la centrale est rachetée par la Filterie franco-algérienne, une société spécialisée dans le négoce du vin, et transformée en chai. Les cloisonnements entre les nefs sont abattus et des socles en béton armé sont construits pour recevoir les cuves en inox. Le départ de la société Agrivin (qui avait pris le relai de la précédente) au début des années 1990 entraîne une longue période de désaffectation du site.

La centrale est constituée de deux nefs (salle des machines et chaufferie) portées par une structure métallique rivetée, fermées par des murs-rideaux en briques et couvertes par une toiture en tuiles à deux pentes. L'éclairage naturel est obtenu par de larges baies en façade et par des lanterneaux vitrés en toiture qui assurent également la ventilation des deux nefs. La structure métallique longtemps attribuée aux ateliers Eiffel est en réalité l’œuvre d'une entreprise rouennaise : les ateliers Liézard. Toutes les pièces métalliques ont été fabriquées aux Aciéries de Longwy. L'organisation de l'espace est simple. La grande nef abrite les machines à vapeur et les alternateurs. Un pont roulant de 15 tonnes y est installé pour assurer la manutention des lourdes pièces électriques. La petite nef, séparée de la première par un mur de refend en brique, sert de chaufferie. La façade ouest, sur la rue Nétien, présente une trame verticale répétitive composée de plusieurs niveaux de baies, de lambrequins métalliques en imposte et de frises de briques polychromes. Un soin particulier est apporté à l'aménagement intérieur de la salle des machines : les sols sont carrelés, les murs recouverts de faïence, les luminaires en ferronnerie ouvragée, des consoles à volute participent au décor. D'autres bâtiments complètent le site : une salle des pompes reliée à la chaufferie par une passerelle et une maison de maître servant de bureaux et de logement pour le directeur.

  • Murs
    • brique
    • silex
    • métal
    • appareil mixte
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Énergies
    • énergie électrique produite sur place
  • Typologies
    Reconversion
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    atelier de fabrication

Bibliographie

  • PIMONT, Isabelle. L’électrification de Rouen et de sa région de 1887 à 1939. Mémoire de maîtrise, sous la direction de Jean-Pierre Chaline, université de Rouen, 1985.

  • DECOUX, Jérôme. Rouen, port de mer. Rouen, Inventaire général, coll. Images du patrimoine, ed CPHN, 1999, 88 p.

    p. 55
  • REAL, Emmanuelle. Le paysage industriel de la Basse-Seine. Rouen : Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, Service régional de l'inventaire du patrimoine culturel de Haute-Normandie, coll. Images du patrimoine 249, 2008, 263 p.

    p. 62

Périodiques

  • FAUCHE, Maurice. L’énergie électrique en Normandie. Historique - Production - Transport - Distribution. In Études Normandes, livraison 3-4, n°8, 2e trimestre 1952.

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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