Dossier d’œuvre architecture IA61002315 | Réalisé par
Maillard Florent (Contributeur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Tourouvre
  • Commune Longny-au-Perche
  • Lieu-dit la Bretèche
  • Cadastre 1831 G2 406  ; 2021 ZX 159, 205
  • Précisions nouvelle commune Longny-les-Villages
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, étable, écurie, toit à porcs, bergerie, grange, hangar agricole

Siège d'une petite seigneurie attestée au 15e siècle, la Bretèche a sans doute une histoire plus ancienne, peut-être antérieure à la guerre de Cent Ans, eu égard à son toponyme et à son implantation sur un site stratégique de surveillance de la vallée de la Jambée. Dans les archives du domaine de Longny, conservées aux archives départementales de l'Orne, une liasse concerne les titres de la seigneurie de la Bretèche, rattachée tardivement à la baronnie de Longny. Ces titres, datés du 16e siècle au 18e siècle, rassemblant surtout des actes de vente et de partage, permettent de retracer l'historique de la transmission de cette importante métairie, détenue dès le 4e quart du 16e siècle, par la famille Le Large, plus précisément par Jacques Le Large en 1579 et en 1583, puis Jean Le Large en 1613. Jacques Le Boulleur en prend petit à petit possession dans les années 1630, puis la transmets à René Le Boulleur, cité en 1675, qui était peut-être son fils. Vers 1668, elle est rattachée au domaine seigneurial indirect de Longny. Au début du 19e siècle, la ferme est toujours aux mains des Le Boulleur, notamment Jeanne Le Boulleur en 1831. Un état des lieux de la ferme de la Bretèche (collection particulière), dressé le 14 mai 1890 (voir annexe 1) donne un descriptif précis de la configuration des lieux.

Les bâtiments les plus anciens conservés pourraient remonter au 17e siècle. Il s'agit du logis, comprenant une salle et une chambre et de l'étable ouest du bâtiment d'exploitation sud. Dans ces deux bâtiments se trouvent des vestiges de constructions en pan de bois qui reste un matériaux privilégié dans cette partie du Perche aux 16e et 17e siècles et tend à disparaître par la suite. Les murs en pan de bois ont été en partie remplacés par de la maçonnerie de moellons de silex et de grès aux 18e et 19e siècles. Le bâtiment servant d'étable, établi en retour d'équerre par rapport au logis, a été construit à la fin du 18e siècle ou au début du siècle suivant. Matérialisés sur le cadastre de 1831, les autres bâtiments - bâtiments d'exploitation ouest et nord, écurie à l'ouest du bâtiment d'exploitation sud - déjà présents en 1831, ont été reconstruits au même emplacement dans la seconde moitié du 19e siècle ou au début du 20e siècle. L'activité agricole cesse dans les années 1990. L'écurie ouest est alors dissociée de la propriété et transformée en maison.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle , (incertitude)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle

La Bretèche se situe à l'extrémité sud de l'actuelle commune déléguée de Longny-au-Perche. Elle est implantée en bordure du plateau, en limite de la rupture de pente et qui domine à l'est et au sud la vallée de la Jambée. La ferme comprend cinq bâtiments répartis en "U" autour d'une cour ouverte au nord. L'accès se fait par le sud-ouest, où les vestiges d'un portail (pilier en brique et muret) sont encore visibles. Le bâtiment d'habitation se trouve à l'angle sud-est de la cour et comprend trois corps de bâtiment d'époques différentes. Le corps principal, dont la façade nord donne sur la cour, comporte deux pièces, une salle et une chambre. À l'intérieur, sont encore visibles des vestiges de sa structure en pan de bois (poteaux, sablières), ainsi que son empoutrement de plancher aux solives de section importante et au large chevêtre (cheminée réduite par la suite). Les murs en pan de bois ont été remplacés tardivement par de la maçonnerie de moellons et, à cette occasion, les baies ont été agrandies (encadrements d'ouverture et chaînages d'angles en brique). Dans le prolongement de ce bâtiment, se situe à l'est, sous un appentis, la laiterie et la laverie dont les murs sont entièrement en brique. Adapté à la déclivité du terrain, le troisième corps de bâtiment ajouté au sud du logis possède un rez-de-chaussée (cellier ?) et un étage carrée à usage de chambre (présence d'une cheminée). La partie sud-ouest de la cour est occupée par un premier bâtiment d'exploitation comprenant quatre corps en alignement à usage d'étables. Le corps central apparaît le plus ancien, avec des vestiges de murs en pan de bois. Une écurie, aujourd'hui convertie en habitation, lui est adjointe tardivement à l'ouest.

Le troisième bâtiment, dévolu à l'exploitation, se situe perpendiculairement au nord-est du logis et abrite sous un même toit deux étables. Situé à l'opposée, le quatrième bâtiment d'exploitation occupe la partie ouest de la cour. Il comprend une grange contre laquelle s'adosse une vaste remise (type maillière) reposant sur des poteaux de bois. Une écurie est construite tardivement à l'arrière de la grange. Un dernier bâtiment, implanté au nord-est, abrite une étable, une bergerie et un toit à porcs (sous un appentis). Construits tardivement, deux petites niches à chien et un garage occupent le centre nord de la cour.

Les murs sont pour l'essentiel en moellons de silex et de grès couverts d'un enduit plein ou à pierre vue, avec des vestiges en pan de bois ou en brique. Les encadrements des baies et les chaînages d'angles sont en brique ou en pierre de taille calcaire (grange, extension sud du logis). Les toits à longs pans et à croupe (logis) sont couverts en tuile plate.

  • Murs
    • silex moellon enduit
    • grès moellon enduit
    • torchis pan de bois
    • brique
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    en rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

La Bretèche occupe un site stratégique de premier ordre pour surveiller la vallée de la Jambée. Son toponyme fait référence à une occupation ancienne, remontant au moins à l'époque médiévale et partie intégrante d'un système de défense comprenant notamment le lieu-dit voisin de la Porte. Cet ancien site défensif a perdu de son importance après la guerre de Cent Ans. Au 16e siècle, cette importante métairie conserve néanmoins le statut de petite seigneurie, rattachée tardivement, vers 1668, au domaine seigneurial indirect de Longny. Bien documenté, elle possède de nombreux bâtiments d'époques différentes présentant une diversité de matériaux et de mises en œuvre. Son étendue, l'importance de certains de ses bâtiments (bergerie réservée aux grandes fermes locales) et la conservation de vestiges de constructions anciennes (pan de bois), font de cet ensemble un site agricole emblématique du territoire de Longny-au-Perche.

Documents d'archives

  • AD Orne. 112 J 9. Fonds Maurice Leroux : mémoire des titres de la seigneurie de la Bretèche à Longny (16e, 17e et 18e siècles).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 112 J 9
  • AD Orne. E Dépôt 254/123. Longny-au-Perche – Registres de mutations foncières (an VIII - 1849).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : E Dépôt 254/123
  • AD Orne. 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11. Longny-au-Perche – matrices cadastrales (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11

Documents figurés

  • AD Orne. 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21. Longny-au-Perche – plans cadastraux (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21

Annexes

  • État des lieux de la ferme de la Bretèche, située commune de Longny, dressé le 14 mai 1890, à la requête de monsieur le Marquis de Chambray, propriétaire demeurant au château de Chambray (commune de Gouville dans l'Eure) et de Louis Ferdinand Foucault, cultivateur, et Honorine Marie Louise Baron, son épouse, demeurant au lieu-dit de la Bretèche.
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Parc naturel régional du Perche
(c) Région Normandie - Inventaire général
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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