Dossier d’œuvre architecture IA61002190 | Réalisé par
Maillard Florent (Contributeur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
maison de maître
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Tourouvre
  • Commune Longny-au-Perche
  • Lieu-dit le Bourg
  • Adresse 6 rue du Pont Boivin
  • Cadastre 1831 I 700  ; 2021 AB 27
  • Précisions nouvelle commune Longny-les-Villages
  • Dénominations
    maison
  • Genre
    de maître
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    écurie, cour

Cette maison de maître a été construite à l'emplacement d'un bâtiment plus ancien à la fin du 18e siècle ou au début du siècle suivant pour un des membres des familles Lunois du Coudray ou Le Roy de Boiseaumarié. D'après les listes nominatives des recensements de population, un certain Georges Lunois (du Coudray) vit rue du Pont Boivin en l'an XIII (1804-1805). La présence de cette famille bourgeoise dans le secteur est ancienne et remonterait au 16e siècle, comme en réfère le Mémoire sur les paroisses de Mage et de Feillet dressé par l'abbé Godet en 1887. Un certain Pierre Lunois demeurant à Longny, est tour à tour agent "des affaires des seigneurs de Feillet" (commune de Le Mage, Orne), procureur fiscal puis, notaire pour Le Mage et Bizou (Orne). Grâce à son entregent, il parvient à s'élever dans la société. Sa petite-fille, Louise Lunois du Coudray (1750 - ca. 1825), possible commanditaire de la construction de la maison de maître, épouse le 5 juillet 1770 à Longny Pierre Louis Le Roy de Boiseaumarié (1729 - avant 1791), appartenant à une importante famille bourgeoise. De leur union naît, entre autres, Pierre Thomas Le Roy de Boiseaumarié (Longny-au-Perche, 1773 - Pau, 1837). Cet illustre personnage, homme politique et haut fonctionnaire du Premier Empire, devient baron d'empire, député de l'Orne, préfet, membre du triumvirat (1802), chevalier de l'empire et anobli par lettre patente en 1808. Son ascension sociale lui a peut-être permis également de financer directement ou indirectement, par sa mère, le chantier. À partir de 1817, Louise Lunois du Coudray, veuve Leroy, est recensée comme habitant la rue du Pont Boivin. À son décès vers 1825, la propriété passe entre les mains de Louis François Mareau, propriétaire, qui y vit dès 1826 avec son épouse, leurs trois filles et leur domestique. En 1887, Éloi Montulet en devient le propriétaire. Aucun changement d'état n'a été enregistré dans les matrices du cadastre ancien : même le nombre de portes et fenêtres, porté à 25 en 1831, reste stable tout au long du siècle. Tous ces éléments laissent supposer que cette maison a été construite entre 1800 et 1825, et plus exactement au début du Premier Empire.

  • Période(s)
    • Principale : limite 18e siècle 19e siècle

Située au numéro 6 de la rue du Pont Boivin, cette maison de maître se trouve à l'angle que forme la rue, à proximité de la Robioche passant sous la maison voisine (n°4). En front de rue, elle se dresse sur le côté sud-ouest de la voierie, dans l'axe de la partie ouest de la rue. La façade principale reçoit l'essentiel du décor qui reste sobre. Rythmée par cinq travées régulières, elle est soulignée verticalement aux angles par des chaînages d'angle en bossage en table jouant sur l'opposition de la brique et de la pierre de taille calcaire, qui se retrouve au niveau des encadrements des baies. Le rez-de-chaussée et l'étage carré sont délimités par un bandeau en briques posées à chant et à décor de denticules. La travée centrale se démarque par la présence d'une lucarne à croupe débordante - seule source d'éclairage du comble - et par sa porte d'entrée en plein cintre à ébrasements moulurés formant pilastres de style néo-classique en pierre de taille calcaire. Le motif décoratif de losange apparaît en relief au niveau de la porte et de l'allège de la baie centrale de l'étage. Le gros-œuvre, probablement en moellons de silex, est couvert en partie basse d'éclats de laitier (résidus de haut fourneau) en revêtement. Rythmée par trois travées régulière, la façade postérieure possède un décor moins élaboré, limité au seul emploi de la brique au niveau des encadrements d'ouverture et des chaînages d'angle. Le toit à longs pans et à croupes est couvert en tuile plate.

  • Murs
    • silex moellon enduit
    • grès moellon enduit
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    site patrimonial remarquable

Cette maison de maître se démarque du bâti de la rue par :

- la qualité architecturale de sa construction et de son décor,

- le statut social de ces probables commanditaires au début du 19e siècle : les familles Lunois du Coudray et Le Roy de Boiseaumarié.

Si l'élévation des façades a été préservé, il n'en est pas de même de la disposition intérieure qui a été bouleversée.

De tradition orale, l'édifice aurait accueilli une auberge, celle du Lion d'Or. Le dépouillement systématique des recensements de population depuis l'an XIII de la République (1804-1805) croisé à l'analyse des matrices cadastrales montre que l'édifice, durant cette période, a servi uniquement d'habitation.

Documents d'archives

  • AD Orne. 3 NUM LN 230. Longny-au-Perche : listes nominatives des recensements de population (entre l'an VIII à 1946).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 NUM LN 230
  • AD Orne. 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11. Longny-au-Perche – matrices cadastrales (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11

Documents figurés

  • AD Orne. 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21. Longny-au-Perche – plans cadastraux (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Parc naturel régional du Perche
(c) Région Normandie - Inventaire général
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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