Dossier d’œuvre architecture IA61002189 | Réalisé par
Maillard Florent (Contributeur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
hôtel particulier
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Tourouvre
  • Commune Longny-au-Perche
  • Lieu-dit le Bourg
  • Adresse 17 rue Gaston Gibory
  • Cadastre 1831 I 495  ; 2021 AB 366
  • Précisions nouvelle commune Longny-les-Villages
  • Dénominations
    maison
  • Genre
    de maître
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    écurie, cour

Cette maison possède les caractéristiques d'un hôtel particulier du 16e siècle dont on ne connaît pas le commanditaire, notable ou riche commerçant : ampleur de l'édifice à deux hauts, forte pente de toit abritant un haut comble aménagé, rampants sculptés du pignon découvert sud, façade sur rue en pierre de taille, tour d'escalier hors-œuvre. Cette dernière, matérialisée sur le plan cadastral de 1831, a été détruite au cours du 19e siècle. L'élévation sur cour conserve les anciennes portes jumelées, transformées en baies, situées à mi-hauteur, qui donnaient accès aux chambres depuis l'escalier en vis détruit. De même, l'appentis qui prolongeait la pente de toit à l'est est supprimé. À la même période, l'édifice est divisé en deux habitations comme en témoigne la façade sur rue dont la travée nord est reconstruite sur trois niveaux d'élévation accessibles par un escalier compris dans une tour hors-œuvre de plan carré nouvellement construite à l'angle ouest.

Les sources renseignent les propriétaires successifs de cet hôtel particulier à partir de la seconde moitié du 18e siècle, époque à laquelle il est détenu par les Langlois, une famille bourgeoise de commerçants. Il n'a pas été possible d'établir un lien avec Nicolas Langloix, cité en 1635 comme maître des grosses forges de Longny et du fourneau de Rainville (cf. LEROUX, Maurice. Longny, centre industriel, in Société Percheronne d'Histoire et d'Archéologie, tome XXVI, 1928-1929). À la Révolution, Charles Langlois transmet ses biens à sa fille, Marie Langlois, mariée à Jean Roger qui se fait appeler "Langlois" dans la liste nominative du recensement de population de Longny de l'an XIII (1804-1805), indiquant la notoriété de cette famille. En 1856, la propriété passe aux mains de M. Massot, receveur des rentes à Dreux. Il est probablement le commanditaire des travaux de transformation de l'édifice qui suppriment l'appentis et la tour d'escalier, supplantée par la petite tour carrée, et scinde l'immeuble en deux habitations. Les Guinnebert, marchands quincaillers à Nogent-le-Rotrou puis rentiers dans cette même ville, se portent acquéreurs de l'ensemble en 1883 et en conservent la propriété jusqu'à la veille de la première Guerre Mondiale. L'édifice est restauré dans les années 2000.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Secondaire : 19e siècle

Situé au numéro 17, rue Gaston Gibory, cette demeure se démarque par l'ampleur de son élévation en pierre blanche, face à la rue du Pont Boivin. Bâti en front de rue, l'immeuble dispose d'une cour intérieure accessible par un portail cintré en pierre de taille de grès roussard établi sur son pignon sud-ouest. Il s'élève sur deux hauts niveaux, un rez-de-chaussée surélevé sur cave et un étage carré surmonté d'un comble. Cette configuration a été modifiée pour la travée nord, consécutivement à des travaux de réaménagement au 19e siècle, augmentant la surface habitable sur trois niveaux (rez-de-chaussée surélevé et deux étages carré). Un décor sobre se concentre sur la façade visible depuis la rue. Celle-ci est constituée d'une maçonnerie en pierre de taille calcaire, précédée d'un appareil assisé en grès roussard (trois assises en pierre de taille). Les deux niveaux sont séparés par un bandeau. La croisée et les demi-croisées du rez-de-chaussée résultent de restitutions ou de créations. En revanche, les fenêtres de l'étage conservent leur décor inspiré de la Renaissance tardive, localisé au niveau des chambranles moulurés à crossette se prolongeant verticalement. Les pignons et le mur postérieur sont en moellons de silex et de grès couverts d'un enduit plein. Les ouvertures de la façade sur cour présentent plusieurs modifications. Une croisée a été restituée au rez-de-chaussée côté est tandis qu'une demi-croisée d'origine subsiste à l'étage. Au centre de la façade sur cour, les anciennes portes jumelées intérieures, éclairant aujourd'hui un premier étage entresolé, communiquaient avec la tour d'escalier détruite et supplantée par une tour d'escalier hors-œuvre de plan carré implantée à l'angle ouest. Elles se distinguent par un encadrement en pierre de taille de grès roussard. Dans l'alignement, au niveau supérieur, se trouve l'ancienne porte d'accès au comble transformée en lucarne. Créé lors de travaux récents, le linteau de cette lucarne est sculptée en son centre d'armoiries fantaisistes encadrées de roses. Le toit à longs pans est couvert en tuile plate.

  • Murs
    • silex moellon enduit
    • grès moellon enduit
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de soubassement
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    site patrimonial remarquable

Cet hôtel particulier n'a pas pu être visité lors de la présente étude. Les dispositions intérieures ne peuvent donc pas être abordées, limitant ainsi sa compréhension. Néanmoins, il se démarque des autres édifices du bourg par l'ampleur de son élévation (l'un des édifices civils les plus hauts), sa façade en pierre de taille calcaire et son décor de la Renaissance tardive aux chambranles moulurés à crossette. Son histoire reste largement méconnue : sans une étude historique aboutie, on ne peut que supposer l'époque de sa construction. De tradition orale, l'édifice aurait servi d'école mais aucune archive ne vient corroborer cette hypothèse.

Documents d'archives

  • AD Orne. 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11. Longny-au-Perche – matrices cadastrales (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11
  • AD Orne. 3 NUM LN 230. Longny-au-Perche : listes nominatives des recensements de population (entre l'an VIII à 1946).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 NUM LN 230

Documents figurés

  • AD Orne. 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21. Longny-au-Perche – plans cadastraux (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Parc naturel régional du Perche
(c) Région Normandie - Inventaire général
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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