Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.
- enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
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Maillard FlorentMaillard Florent
Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.
- (c) Parc naturel régional du Perche
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Parc naturel régional du Perche - Tourouvre
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Commune
Longny-au-Perche
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Lieu-dit
le Bourg
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Adresse
7 rue du Général de Gaulle
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Cadastre
1831
I
629
;
2021
AB
358
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Précisions
nouvelle commune Longny-les-Villages
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Dénominationslogis prieural
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Destinationsdemeure
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
À l'instar de plusieurs seigneurs, Louis Dubosc, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, seigneur d'Épinay (sise sur la commune actuelle de Mesnil-en-Ouche, Eure), Marchainville (Orne) et autres lieux et son épouse, Françoise de Pommereuil, font don, dès 1621, de biens et de rentes à Marie de Pommereuil, religieuse de l'abbaye bénédictine d'Almenêches (Orne), pour financer la fondation et la construction d'un prieuré à Longny. Le 26 avril 1633, Jacques Camus, évêque de Sées, autorise trois religieuses d'Almenêches - Marie de Pommereuil, Madeleine du Mesnil et Marguerite de Mailloc - à prendre possession du prieuré. Louis Dubosc fait don le 31 mars de la même année d'une maison destinée au logis prieural où les moniales s'établissent le 21 décembre 1633, date de la bénédiction de la chapelle. Le 30 décembre 1634, Claude Charlot, seigneur de Longny, leur concède 4 000 banneaux de cailloux pour bâtir le prieuré. Dédié à saint Sauveur, le bâtiment (détruit) est érigé dans les années qui suivent, entre la place du marché (actuellement place de l'Hôtel de Ville) et le champ de foire.
Fermé sur ordre du roi en 1746, les revenus et bénéfices du prieuré sont partagés entre les bénédictines de l'abbaye royale Notre-Dame du Val-d'Arcisses de Brunelles (située sur la commune nouvelle d'Arcisses, Eure-et-Loir) et celles du couvent de Notre-Dame-de-Nazareth de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Au début des années 1770, le raccordement à la route royale reliant Paris à Brest (actuelle route nationale n°12), à Sainte-Anne (sise sur la commune déléguée de Tourouvre, commune nouvelle de Tourouvre-au-Perche) est à l'étude. Les travaux sont réalisés en 1773-1774 et la rue de Paris (actuelle rue du Général de Gaulle), qui relie la place du Marché au champ de foire, est percée. Le tracé passant sur l'ancien enclos prieural et plus précisément sur le lieu d'implantation de la chapelle, celle-ci est détruite et le logis amputé d'au moins le tiers de sa surface. Une nouvelle façade sur rue est alors reconstruite dans le style en vogue à cette époque (ordonnancement à trois travées d'ouverture, chaînages d'angle en bossage continu, alternance de la brique et de la pierre de taille calcaire). Après la Révolution, le logis est vendu comme bien national. Louis Servy (1774-1857), futur maire de la commune (1840-1848), entrepreneur des ponts et chaussées de son état, s'en porte acquéreur. Il réaménage l'immeuble, en vue de s'y installer avec sa famille, en apportant un soin particulier au décor des pièces du rez-de-chaussée et notamment du salon qui reçoit des lambris de hauteur.
Les dispositions initiales du prieuré de Longny ne sont pas parfaitement connues mais l'ensemble devait comprendre a minima une maison conventuelle et une chapelle. En effet, il ne reste partiellement de cet ensemble que le logis des sœurs installées dans un immeuble préexistant donné en 1633 par Louis Dubosc, seigneur d'Epinay et de Marchainville. À l'exception de l'élévation sur rue, l'ensemble du bâtiment, qui constitue les vestiges remarquables subsistant du logis prieural, présente une élévation relativement homogène en dehors de quelques modifications d'ouvertures réalisées sous l'Ancien Régime, peut-être lors de l'installation des bénédictines. Le volume général, le haut comble et la charpente, la qualité des matériaux et leur mise en œuvre, l'élévation et la distribution intérieure, le pignon découvert à rampant sculpté, les encadrements d'ouvertures (façade nord-ouest et tour d'escalier), ainsi que la tour d'escalier implantée sur le pignon avec ses deux statues (sans doute remploi, localisation incongrue) prises dans la maçonnerie de l'étage, pourraient remonter au siècle précédent la reconversion en logis prieural, soit à la 2e moitié du 16e siècle ou au tournant du 17e siècle.
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Période(s)
- Principale : 2e moitié 16e siècle , (incertitude)
- Secondaire : 2e quart 17e siècle
- Secondaire : 3e quart 18e siècle
- Secondaire : 1er quart 19e siècle
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Auteur(s)
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Personnalité :
Servy Louiscommanditaire attribution par sourceServy Louis
Entrepreneur de pont et chaussée dès la fin du 18e siècle, il est notamment adjudicataire en 1813 des travaux de reconstruction du Pont Rouge à Longny-au-Perche (Orne). Notable et bourgeois local, il possède une douzaine maisons à Longny et devient maire de la commune dès 1830, puis conseiller général de l'Orne de 1840 à 1848. Il est propriétaire d'une demeure (l'ancien logis du prieuré Saint-Sauveur) actuellement située au n°14 rue du Général de Gaulle à Longny-au-Perche qu'il réaménage au premier quart du 19e siècle.
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Personnalité :
Situé au n°14 rue du Général de Gaulle, cet ancien logis du prieuré Saint-Sauveur, converti en maison, est implanté en front de rue. Il comprend trois corps de bâtiment, un corps principal, auquel sont adossés, au sud-ouest un corps couvert en appentis (élévation arasée ?), et au sud-est un autre corps, qui s'élèvent de part et d'autre d'une tour d'escalier de plan carré.
Le corps principal s'élève sur deux niveaux habitables : un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré surmonté d'un haut comble. L'accès se faisait directement sur rue comme en témoigne le seuil de la porte (transformée en fenêtre) au centre de la façade. Sur la façade nord-ouest, donnant sur une petite cour et le jardin, une fenêtre à chambranle mouluré transformée en porte sert aujourd'hui d'entrée principale. Quatre pièces occupent le rez-de-chaussée parmi lesquelles le salon et le bureau, donnant sur la rue, qui conserve un ensemble de lambris portant un décor antiquisant d'époque Empire. Sont représentés d'une part Apollon sur son char attelé de deux chevaux ailés et cabrés, et d'autre part, deux angelots portant une couronne. Chaque pièce est équipée d'une cheminée. Flanquée contre le pignon sud, une tour d'escalier hors-œuvre dessert l'étage carré et le comble. De plan carré, la tour devait contenir un escalier rampe sur rampe remplacé au début du 19e siècle par un escalier tournant à droite en bois à repos formant retour d'équerre. Trois chambres et un cabinet occupaient initialement l'étage. L'escalier dessert également l'étage carré du corps adossé au pignon sud-est du corps principal. Il comprend une salle au rez-de-chaussée et une chambre à l'étage avec cheminée. La charpente du corps principal ne compte plus que deux fermes du fait de la troncature du bâtiment qui comptait initialement au moins trois fermes à poinçon long et sous-faîtière. La ferme nord-ouest témoigne d'un remaniement tardif (poinçon court, croupe).
Les murs sont en moellons de silex et/ou de grès couverts d'un enduit plein. Les encadrements des baies et les chaînages d'angle sont en pierre de taille calcaire à l'exception de l'élévation nord-est, sur rue, où ils sont associés à la brique en alternance, créant ainsi un jeu de polychromie. Le toit à pignon découvert et rampants sculptés est à longs pans et à croupe, couvert en tuile plate.
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Murs
- silex moellon enduit
- grès moellon enduit
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Toitstuile plate
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Étagesrez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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Couvertures
- toit à longs pans croupe
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Escaliers
- escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours
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État de conservationbon état
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Techniques
- sculpture
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Représentations
- personnages
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Statut de la propriétépropriété privée
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Sites de protectionsite patrimonial remarquable
Cet immeuble, reconverti en maison, constitue l'unique vestige du prieuré de Saint-Sauveur érigé dans les années 1630 mais dont le logis prieural préexistant est antérieur. Si l'histoire de ce couvent de bénédictines est assez bien renseigné sur la période de sa fondation, l'absence de description précise et de plan ne permet pas d'en connaître les étapes de construction et les dispositions initiales en terme de nombre de bâtiments et d'élévation. Le percement de la route (actuelle rue du Général de Gaulle), reliant la route royale à Sainte-Anne, a entraîné la destruction d'un élément majeur du prieuré, sa chapelle et d'une partie du logis amputé d'au moins le tiers de sa surface, comme le confirme l'analyse structurelle de la charpente. De plan en "L" ce "petit" prieuré devait accueillir moins de 10 moniales, le corps sud-est étant peut-être réservé aux appartements privatifs de la prieure. Les éléments de décor intérieur témoignent de l'occupation des lieux, immédiatement après la Révolution, par Louis Servy, notable et maire de la commune, ce qui montre l'importance historique et architecturale accordée au bien, qui a permis, malgré les destructions et les transformations, sa préservation partielle. À ce titre, il constitue un élément du patrimoine religieux de premier ordre à l'échelle communale et dans ce secteur du Perche, de par son histoire bien documentée ainsi que la qualité de ses matériaux et de son élévation.
- (c) Parc naturel régional du Perche
- (c) Région Normandie - Inventaire général
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Documents d'archives
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AD Eure-et-Loir. H 5033. Donation à la fabrique de l'église Saint-Martin de Longny (1609-1644) ; fondation et érection du monastère Saint-Sauveur de Longny : donations, dotations, requête des habitants, consentement des dames d'Almenêches, etc. (1621-1644).
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AD Orne. SHAO 1332. LEROUX, Maurice. L’église paroissiale Saint-Martin de Longny-au-Perche – Monographie historique et archéologique, 1933 (manuscrit).
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AD Orne. 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11. Longny-au-Perche – matrices cadastrales (1831).
Bibliographie
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BOUDET, Philippe, DREUX-BRÉZÉ, Ghislain de, GALICIER, Albert et al. Guide des abbayes et prieurés du Perche et de ses confins. Rémalard : Amis du Perche, 2016.
p. 150 -
LA SICOTIERE, Léon de, POULET-MALASSIS, Auguste. Le département de l'Orne archéologique et pittoresque. Laigle : J.-F. Beuzelin, 1845.
p. 183-187 -
LECOMTE, Jacky. Longny et son canton. Coll. Mémoire en images, Saint-Cyr-sur-Loire : Éditions Alan Sutton, 2007, 128 p.
p. 26
Documents figurés
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AD Orne. 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21. Longny-au-Perche – plans cadastraux (1831).
Annexes
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AD Eure-et-Loir. H 5033. Donation à la fabrique de l'église Saint-Martin de Longny (1609-1644) ; fondation et érection du monastère Saint-Sauveur de Longny (1621-1644) - détail de la liasse.
Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.
Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.
Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.