Selon une tradition établie de longue date à Cherbourg, cet ancien hôtel particulier aurait été construit dans le dernier quart du XVIIIe siècle pour l'entrepreneur de travaux publics Jacques-Martin Maurice. Implanté dans un quartier alors en pleine croissance depuis les travaux de restauration du port de commencés en 1765 sous le règne de Louis XV, l'hôtel est occupé au cours du XIXe siècle par de grands négociants ainsi que par des personnalités liées au monde maritime : Pierre-François Richer en 1803, Eugène-Jacques Epron de la Hory, capitaine de vaisseau, de 1821 à 1834, Eugène Liais, marchand de vins, et son fils Édouard Liais, jusque dans les années 1880. Acquis à la mort d’Édouard Liais par le docteur Frédéric Auguste Guiffart, l'édifice est vendu le 21 janvier 1924 par la fille de ce dernier à la Chambre de commerce de Cherbourg qui en demeure possesseur jusqu'en 1973. L'installation, à l'instigation de la Chambre de commerce, de l'administration des douanes dans l'ancien hôtel suscite alors de profonds bouleversements dans la distribution des locaux qui conservaient en 1964, selon un rapport établi lors de l'inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, plusieurs témoignages de décors réalisés à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle : une suite de boiseries anciennes avec des dessus de porte peints représentant des bergeries ainsi qu'un épisode de Robinson Crusoë, dans le grand salon, un manteau de cheminée représentant la Chaste Suzanne et les Trois Vieillards dans le petit salon, ainsi que des cheminées de marbre Empire et de grandes glaces décoratives faisant corps avec la boiserie dans les pièces de réception.