Les plus anciens immeubles cherbourgeois remontent à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, ces derniers accueillent la majeure partie de la population, ce que confirment les registres de distribution du sel dont les données comptabilisent, à partir du Siècle des Lumières, le nombre de foyers par édifice.
Au XIXe siècle, sous l’effet de la croissance démographique, le nombre des habitations collectives augmente. Réalisées à l’initiative d’entrepreneurs et de grands commerçants, tenus de se conformer aux règles imposées par le Plan général d’alignement de la ville de Cherbourg constitué en 1824, ces dernières se multiplient le long des voies ouvertes dans les quartiers du faubourg, de la Bucaille et du Val de Saire, ainsi qu’autour des nouvelles places publiques (place Divette, place d’Armes).
A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, plusieurs de ses immeubles se superposent, en centre ville, à des constructions plus anciennes, contribuant ainsi au renouvellement du paysage urbain. La plupart de ces édifices n’ont pas laissé de noms d’architectes hormis les deux immeubles du 31 et 37ter rue Albert Mahieu (IA50001473, IA50001472), réalisés par René Levavasseur (1881-1962).
La proportion d’immeubles bâtis recule nettement lors de l’entre-deux-guerres puis de la Reconstruction, au profit des cités et des grands ensembles, dont les créations sont encouragées par les lois sur le logement social (loi Bonnevay en 1912 et Loucheur en 1928) puis par les ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité).
Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).