Dossier d’œuvre architecture IA27004650 | Réalisé par
Chéron Philippe (Contributeur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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Pottier Gaëlle (Contributeur)
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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  • inventaire topographique, canton de Routot
  • inventaire topographique, boucles de la Seine normande
ferme de l'Orme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Roumois - Routot
  • Commune Routot
  • Lieu-dit L'Orme, La Croix de l'orme
  • Adresse rue de l'Orme
  • Cadastre 1826 B 352 à 356 cadastre napoléonien ; 2021 AH 164 enclos ; 2021 AH 162 logis et charretterie ; 2021 AH 165 grange ; 2021 AH 161 ancienne écurie, actuellement maison ; 2021 AH 160 ancienne étable, actuellement maison
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    de l'Orme
  • Parties constituantes non étudiées
    enclos, grange, étable, charretterie, écurie

Sous l'Ancien Régime, cette ferme était la propriété de la famille Fréville de l'Orme (cf notes abbé Caresme). Celle-ci est vendue le 27 janvier 1819 par contrat passé devant Me Lepicard, notaire à Rouen, entre M. Charles Frédéric de Fréville et M. Charles-François Harel, commerçant à Rouen (rue de l'épicerie) : « Les objets ci-après désignés et bornés comprenant la majeure partie de la ferme de l'Orme, lesquels consistent :

1- en une masure dite la masure de la ferme de l'Orme, située en la commune de Routot, arrondissement de Pont-Audemer, édifiée de douze corps de bâtiments tant grands que petits qui sont : maison, pressoir, caves, écuries, étables, four, granges, charterie et autres, avec un jardin enclos de murs close viron moitié en murs sont partie en mauvais état et l'autre moitié en fossés avec les hauts arbres dessus étant, une mare y attenante nommée la mare de la Croix de l'Orme et un petit massif de jeunes ormes près d'icelle, plantée d'arbres fruitiers, le tout ainsi qu'elle se comporte contenant environ deux hectares soixante-dix-neuf ares, quatre ares dix perches. »

En 1856, un litige relatif à la propriété de la mare de l'Orme oppose la municipalité et les habitants de Routot à M. Stanislas Harel, fils de M. Charles-François Harel. Celui-ci se solde par une transaction officielle signée le 25 septembre 1858 entre M. Pierre-Casimir Decaux, maire de Routot et M. Stanislas Harel, négociant à Rouen : le maire reconnaît que M. Harel est propriétaire de la mare. En contrepartie M. Harel concède aux habitants de Routot le « droit à perpétuité de puiser l'eau et d'abreuver à la mare et s'engage : 1- à curer cette mare toutes les fois que ce travail pourra être utile ; 2- à enclore cette mare dans le cas où cette précaution serait réclamée par l'autorité administrative en laissant la place nécessaire vers la voie publique pour exercer le doit de puisage et d'abreuvage ; 3- à entretenir la croix, comme il l'a toujours fait jusqu'à présent ; 4- à rembourser à la commune de Routot les contributions des deux objets dont il s'agit à partir de l'époque où elle a commencé à les payer ».

L'ensemble des dépendances agricoles semblent avoir été remaniées à la fin du 19e siècle créant un ensemble homogène avec la maison du corps de ferme. La grange est datée de 1881.

En 1885, la commune de Routot choisit d'aliéner le chemin rural n° 25, dit du Criquet à la Croix de l'Orme, mitoyen avec la commune de La Haye-de-Routot. Le plan dressé par l'agent-voyer du canton de Routot montre que les écuries n'étaient pas encore construites et que d'autres bâtiments ont été démolis par la suite ou déplacés (comme les étables).

La ferme est toujours en activité agricole. Avant 1989, elle appartenait à un propriétaire parisien et était exploitée par la famille Binet.

La ferme dont l'activité agricole a été maintenue jusqu'à aujourd'hui (céréales, lin, vergers industriels de pommier...) se développe autour du corps de ferme qui comprend une maison d'habitation et plusieurs dépendances agricoles, dont deux anciennes dépendances qui ont été transformées en maisons individuelles.

Positionnement des bâtiments de la ferme (ArcGis).Positionnement des bâtiments de la ferme (ArcGis).

1- Maison principale : construite en rez-de-chaussée et comble à surcroît. Le logis d'origine était probablement construit en pan de bois comme l'indique les assemblages visibles au niveau du surcroît sur la façade arrière. L'escalier hors œuvre apparaît déjà sur le cadastre napoléonien. La façade sud, soigneusement appareillée en brique (avec effet décoratif lié à l'usage de briques à glaçure pour rehausser les encadrements de portes) et chaînages en pierre de taille calcaire, a probablement été entièrement remontée à la fin du 19e siècle. Extension en brique à l'arrière. Le toit à longs pans est couvert d'ardoise et se termine par une demi-croupe débordante. Le comble est éclairé par une série de petites lucarnes.

2- Grange : cette grange de grandes dimensions présente la même qualité d'appareillage en brique industrielle et brique à glaçure que celui observé sur la maison. La date de construction est inscrite sur une pierre insérée au-dessus de la monumentale porte en plein cintre et à deux vantaux. Les arcatures aveugles en plein cintre contribuent à l'effet décoratif. Le pignon sud est percé d'une petite baie en plein cintre au niveau du comble. Le toit à longs pans est couvert d'ardoise en fibrociment.

3- Grange : cette grange de plus petite taille est construite en pans de bois avec un entre-colombage en brique. Le toit en croupe est couvert d'ardoises en fibrociment.

4- Charretterie : construite en pans de bois et remplissage en brique. La toiture couverte en ardoise fibrociment est entrecoupée par deux lucarnes rampantes et se termine par une queue-de-geai abritant un escalier sur le pignon ouest.

5- Écurie : cet ancien bâtiment agricole a été reconverti en maison et séparé du corps de ferme. La façade présente la même qualité d'appareillage en brique industrielle et brique à glaçure que celui observé sur la maison et la grange du corps de ferme mitoyen. Le bâtiment comprend un corps central comprenant un étage de comble très développé éclairé par une fenêtre surmontée d'un fronton triangulaire. Les deux parties latérales sont en rez-de-chaussée et comble à surcroît. L'ensemble des ouvertures sont en arcs déprimés mis en valeur par l'emploi de pierre de taille calcaire aux angles.

6- Étable : cet ancien bâtiment agricole, en pans de bois et brique, a également été transformé en habitation et séparé du corps de ferme.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
    • brique
    • bois pan de bois
  • Toits
    ardoise, ciment amiante en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans demi-croupe
    • toit à longs pans pignon couvert
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre
  • Jardins
    groupe d'arbres
  • Typologies
  • Représentations
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Sites de protection
    parc naturel régional

Documents d'archives

  • AD Eure. 3PL/958/4, plan cadastral, Routot, section B du Criquet, 2e feuille, 1826.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 3PL/958/4
  • AD Eure. Série F, sous-série III F 101, Routot, notes de l'abbé Caresme.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : III F 101
  • AD Eure. Série EDT : 500 EDT/32t, Routot, travaux communaux.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 500 EDT/32t
    mares
  • AD Eure. Série O, sous-série 5O6. 5O6/606 : Routot, bâtiments communaux.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 5O6 / 606
    fontaines, mares et puits
  • AD Eure. Série EDT : 500 EDT/33t, Routot, travaux publics, voierie.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 500 EDT/33
    chemins

Bibliographie

  • CLEMENT, Louis (chanoine). Routot des origines à la Révolution française, Imprimeries réunies L. Durand et Fils, Fécamp, 1950, p.306.

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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Pottier Gaëlle
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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