Dossier d’œuvre architecture IA00061099 | Réalisé par
Lecherbonnier Yannick
Lecherbonnier Yannick

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 1982 à 2001. Spécialité : patrimoine industriel. Chef du service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie de 2001 à 2016, puis de Normandie jusqu'en 2018.

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Maillard Florent (Contributeur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de l’Orne
  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
moulin à farine dit moulin de Longny
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Parc naturel régional du Perche
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Orne - Tourouvre
  • Hydrographies la Jambée
  • Commune Longny-au-Perche
  • Adresse 4 rue de Chartres
  • Cadastre 1831 I 104  ; 1987 AB 232
  • Précisions nouvelle commune Longny-les-Villages
  • Dénominations
    moulin à farine
  • Appellations
    Moulin de Longny
  • Destinations
    maison
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    bassin de retenue, canal, atelier de fabrication, logement patronal, remise

Dépendant du domaine de Longny, un moulin seigneurial est attesté dès le 17e siècle, alimenté par les eaux de l’étang, qui baignent également les douves du château. Il apparaît sur le plan des bâtiments et jardins du château de Longny de la fin du 17e ou du début du 18e siècle. En 1718, des réparations urgentes sont nécessaires comme l’indique une visite du bailli suite à la prise de possession de la baronnie par Pierre Gagnat. En 1809, le moulin produit quotidiennement neuf quintaux de farine de blé, méteil et orge. Un second moulin à foulon, plus petit et récent, est également attesté dès le 18e siècle, à une cinquantaine de mètres à l'est.

Sur le plan cadastral de 1831, le premier moulin comprend au moins trois corps de bâtiment organisés de manière perpendiculaire. Les deux roues hydrauliques verticales sont bien visibles sur le plan, actionnant les mécanismes de l'atelier de fabrication organisé en équerre par rapport à la rue de Chartres. Une mention des matrices cadastrales indique sa reconstruction en 1845 pour le comte de Gontaut-Biron, propriétaire du domaine. L'atelier de fabrication est alors reconstruit parallèlement à la chaussée, le logis patronal n’étant pas concerné, semble-t-il, par cette campagne. Le 4 octobre 1853, les deux moulins de Longny sont vendus à Marin Louis Filleul, propriétaire et ancien meunier à Longny, et à son épouse, Victoire Eulalie Adde, pour 53 000 francs, devant maître Bresdin, notaire à Longny. La propriété est sommairement décrite dans l'acte de vente : "le moulin à blé de Longny, composé de l’habitation de meunier, de divers bâtimens d’exploitation, du moulin avec tous ses virants, tournants et travaillants, une cour sur laquelle sont construits lesdits bâtimens, le tout formant les numéros 103, 104 et 105 de la section I du plan cadastral, contenant en superficie environ dix-sept ares". Marius Bianchi, propriétaire d'une partie de l'ancien château, acquiert le 13 juillet 1879 l'ensemble de la propriété comprenant les deux moulins, leurs dépendances et le pré dit de la Blanchisserie. L'activité de meunerie, et celle de broyage de marne qui avait remplacé le foulage de laine au petit moulin dans la seconde moitié du 19e siècle, cesse en 1890. Le marquis de Ludre, qui succède à Marius Bianchi à son décès en 1904, remplace vers 1907 la roue en bois du grand moulin par une turbine horizontale pour produire et alimenter en électricité le nouveau château. Les photographies et cartes postales du début du 20e siècle attestent de la présence d'un corps de bâtiment (aujourd'hui détruit) organisé de manière perpendiculaire au sud du logis. Elles montrent également la conversion en petite ferme de l'édifice, suite à l'abandon de l'activité de meunerie. Devenu une maison, l'ensemble a fait l'objet d'une restauration au tournant du 21e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Secondaire : limite 20e siècle 21e siècle
  • Dates
    • 1845, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Gontaut-Biron (de) Armand
      Gontaut-Biron (de) Armand

      Louis Armand Charles de Gontaut-Biron, marquis de Gontaut et de Saint-Blancard est le fils de Charles de Gontaut-Biron (1776-1840), dernier baron de Longny, et de Adélaïde de Rohan-Chabot (1793-1869). Armand de Gontaut-Biron fait reconstruire le grand moulin de Longny-au-Perche (Orne) en 1845. Avec ses frères (Roger, Élie et Auguste), il va vendre le domaine de Longny par lot entre 1853 et 1854.

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Le moulin se situe à l'entrée de la rue de Chartres qui, sur une cinquantaine de mètres, forme la digue de retenue des eaux de la Jambée qui alimentait l'ancien étang du château (aujourd'hui asséché à cet endroit). La chute d'eau actionnait initialement deux roues verticales en bois, puis une seule dans la seconde moitié du 19e siècle. L'ensemble comprend l'atelier de fabrication, implanté au nord en bordure de la rue de Chartres, le logis du meunier accolé au sud et deux anciennes dépendances, dont une en alignement à l'est du logis. L'atelier de fabrication s'élève sur un étage de soubassement, à l'origine occupé par la roue, les engrenages et mécanismes, le rez-de-chaussée surélevé accessible de plain-pied au nord, un étage carré et un comble, occupés initialement par les meules, tamis et autres mécanismes. Le bâtiment possède une façade sur rue à quatre travées – les deux travées centrales comprenant des lucarnes pendantes servant à monter les sacs de grains. Accolé au sud de l'atelier se trouve le logis du meunier. En rez-de-chaussée surmonté d'un comble à surcroît, le bâtiment abritait à l'origine deux petites pièces à vivre au rez-de-chaussée.

Les murs sont en moellons de silex et de grès couverts d'un enduit plein ou à pierre vue. Les chaînages d'angle sont en pierre de taille de calcaire et de grès, pour les bâtiments les plus anciens, sauf pour l'atelier de fabrication aux chaînes d'angle en brique. Les encadrements d'ouverture sont en majorité en brique, surmonté d'arc segmentaire ou en plein cintre (façade sur rue de l'atelier). Les toits à longs pans et à croupe (atelier) sont couverts en tuile plate.

  • Murs
    • silex moellon enduit
    • grès moellon enduit
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    étage de soubassement, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • toit à longs pans croupe
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Sites de protection
    site patrimonial remarquable

Le moulin de Longny présente un intérêt patrimonial en raison de :

- son histoire bien connue, liée au domaine seigneurial de Longny ;

- sa reconstruction tardive (1845) qui l'inscrit, surtout en façade sur rue, dans son époque (emploi de la brique, toit à croupe) ;

- la conservation d'éléments anciens significatifs (bief, roue, etc.), malgré la disparition des mécanismes.

Documents d'archives

  • AD Orne. 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11. Longny-au-Perche – matrices cadastrales (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11
  • AD Orne. S 1024. Longny-au-Perche – règlements d’eau (1817-1890).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : S 1024
  • AD Orne. 1812 W 31. Longny-au-Perche – règlements d’eau des usines et moulins.

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 1812 W 31

Périodiques

  • LEROUX, Maurice. Longny, centre industriel, in Société Percheronne d'Histoire et d'Archéologie, tome XXVI, 1928-1929.

    p. 98

Documents figurés

  • AD Orne. 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21. Longny-au-Perche – plans cadastraux (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21
  • AD Orne. E dépôt 254/423. Longny-au-Perche – projet de renouvellement du curage de la rivière la Jambée et ses affluents, plans (1880-1896).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : E dépôt 254/423
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 1987, 2022
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Lecherbonnier Yannick
Lecherbonnier Yannick

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 1982 à 2001. Spécialité : patrimoine industriel. Chef du service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie de 2001 à 2016, puis de Normandie jusqu'en 2018.

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Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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