monastère de la chartreuse du Val-Dieu puis demeure,

Plusieurs artistes portent le nom "de Cany", également orthographié "Cani", sous l'Ancien Régime. Après avoir évoqué (Pierre) Patel (1605-1676), Félibien mentionne en 1679 un certain "de Cani aussi païsagiste" , et plus loin, comme ne faisant pas partie de l'Académie (Noms des peintres les plus célèbres et les plus connus anciens et modernes, p. 70, 77). Serait-ce l'auteur de la "carte" représentant la chartreuse du Val Dieu signée et datée "DE . CANY . F. 1688" conservée au musée de la Correrie ? Sylvain Kerspern, auteur d'une thèse sur la Peinture en Brie au XVIIe siècle (Dir. Daniel Ternois. Université Paris 1, 1990, p. 90, version corrigée mise en ligne sur le site de l'auteur D'histoire et d'art, http://www.dhistoire-et-dart.com/AutourdeMelun/Peinture%20en%20Brie2.pdf, consulté le 9 avril 2020), a relevé un tableau signé et daté "de Cany" en 1671 (?) intitulé le Baptême de Clovis (Musée Bossuet, Meaux), jugé plutôt maladroit dans la représentation des personnages mais offrant un intérêt iconographique, Clovis et Mathilde figurant sans doute sous les traits de Louis XIV et de Marie-Thérèse (voir notamment Thomas W. Gaehtgens et Nicole Hochner (dir.). L'image du roi de François Ier à Louis XIV, Paris : Editions de la Maison des sciences de l'homme, p. 224). Dans le cadre de sa thèse, Jean Guilois a étudié la carrière de Jean de Cany fils (conférence donnée lors du colloque sur Jacques Thuillier en 2015 (à paraître), "Jean de Cany, peintre : un élève de Jean de La Hyre ?"), qui a été l'un des premiers professeurs de l'Académie de Saint-Luc, en 1714. D'après Neil Jeffares (Dictionary of pastellists before 1800, 2006), c'est de lui dont parle Pierre-Jean Mariette dans son Abecedario : il " travailloit à Paris sur la fin du dernier siècle. C'étoit un peintre froid, et dont le principal talent étoit de copier avec une grande propreté. Il se faisoit estimer par sa vertu et la douceur de ses mœurs. Il n'a guères peint que des sujets de piété et des portraits" (I, p. 301). Il serait probablement le fils du peintre et sculpteur, également prénommé Jean, décédé le 28 janvier 1672 et inhumé en la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois (Henri Herluison. Actes d'état-civil d'artistes français, Genève, 1972, p. 64). Enfin, est référencé un peintre Jean-Baptiste de Cany décédé à Paris en 1693 dans le catalogue d'une collection allemande (Winckler, banquier et sénateur à Leipzig). S'il est encore difficile d'identifier précisément l'auteur du tableau du musée de la Correrie, il est possible de le rattacher à la famille normande Le Marinier de Cany de Beauvalet (Neil Jeffares, id.).

Photographe du service de l'Inventaire du Patrimoine pour l'opération de recensement des vitraux anciens de Haute-Normandie (1990-1994), puis de la CAOA de l'Eure jusqu'au début des années 2010.