Les quatre figures allégoriques, accompagnées d'enfants, se tiennent sur une balustrade et portent dans un cartouche le nom les identifiant. La Comédie (Thalie) est représentée de trois quarts. Elle tient d'une main le masque comique, de l'autre une marotte (sceptre surmonté d'une tête et coiffé d'un capuchon bigarré garni de grelots, symbole de la Folie). À sa droite, se trouve la Satire, figurée sous les traits d'un jeune homme tenant un phylactère où sont écrits les noms de Molière, Beaumarchais et Musset. On aperçoit au second plan un buisson de lauriers roses et, tout autour de la balustrade, une série d'enfants jouant avec des fleurs ou avec l'étoffe des rideaux. Sur la droite, l'un d'eux tend un miroir, attribut traditionnel de la Vérité. Les tons chauds rose, jaune et orange dominent. Le nom du peintre (Georges Clairin) et la date de réalisation (1881) sont visibles dans le bas de la composition. La Musique (Euterpe) est figurée dans une attitude plus hiératique, qui contraste avec les effets de mouvement suggérés dans la composition précédente. Vêtue d'une tunique blanche et d'un voile bleu, elle tient dans sa main droite une baguette et regarde une partition que lui tend une jeune fille, la tête ceinte d'une couronne de fleurs. À ses côtés, se trouvent plusieurs instruments de musique (mandoline, trompette) posés sur une pile d'ouvrages, ainsi que deux jeunes musiciennes : la première, dans le fond, joue de la flûte traversière, la seconde, au premier plan, du violon. Trois enfants évoluent sur la balustrade, l'un d'entre eux retenant un phylactère sur lequel figurent les noms des compositeurs Auber, Boieldieu, Berlioz et Gounod. Les tons, plus froids, sont dominés par une gamme de blancs, de bleu gris et de vert. Le Drame (Melpomène), la tête couronnée de lauriers, arbore de sa main droite une épée, son attribut depuis l'Antiquité. La figure, à l'expression solennelle, se détache d'un fond ravagé par les flammes et obscurci par la fumée. À ses pieds, gît un cadavre, à sa droite, un jeune homme est armé d'une lance et à sa gauche un adolescent tient entre ses bras un masque grimaçant et une bannière. Aux extrémités de la composition, deux anges soulèvent les voiles suspendus aux résilles de la pergola. Traitée dans des tons sombres, la toile est marquée par la présence de lignes dures et tranchantes qui s'accordent pleinement avec la sévérité du sujet. La Danse (Terpsichore) est représentée sous les traits d'une ballerine hissée sur ses pointes. Elle retient de ses bras une guirlande de fleurs. Deux autres danseuses l'accompagnent dans une composition tourbillonnante devant des enfants, l'un jouant du tambourin. Les couleurs du ciel vaporeux, le dynamisme des lignes, les multiples guirlandes de fleurs aux tons multicolores qui recouvrent la balustrade, tout évoque la grâce, le mouvement et l'insouciance.

G. Clairin 1881