Dossier d’œuvre architecture IA27002672 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
moulin à papier, puis chamoiserie, puis filature de coton, puis scierie, puis usine de moteurs électriques, puis usine de serrurerie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin hydrographique de l'Andelle - Romilly-sur-Andelle
  • Hydrographies la Lieure (affluent de l'Andelle)
  • Commune Ménesqueville
  • Lieu-dit La planche botté
  • Adresse 53 rue du Général de Gaulle
  • Cadastre 1835 A 630  ; 2018 A 222, 506
  • Dénominations
    moulin à papier, chamoiserie, filature, scierie, usine de petit matériel électrique, usine de serrurerie
  • Précision dénomination
    filature de coton, usine de moteurs électriques
  • Appellations
    moulin à papier Jean-Baptsite Bourgeois , chamoiserie Dieulois, filature de coton Gervais, filature de coton Dupont, filature de coton Bellière, scierie Douville, scierie Sannier, société des appareils électriques L'Etoile, usine de serrurie Pascal
  • Parties constituantes non étudiées
    bief de dérivation, vanne, atelier de fabrication, bâtiment d'eau

En 1823, Jean-Baptsite Bourgeois demande l’autorisation d’établir un moulin dédié à la fabrication du papier nécessitant l’ouverture d’un coursier sur la rive gauche de la Lieure et la création d’un barrage à travers le lit de la rivière. L’accord lui est donné par l’ordonnance royale du 26 novembre 1823 à condition que le barrage établi sur la Lieure soit composé d’une vanne lançoire et de trois vannes de décharge et que le déversoir maçonné de son usine ait une longueur de 5,20 m. Le moulin à papier est édifié en 1824 mais ne fonctionnera qu’une dizaine d’années à peine.

En effet en 1836, lorsque le moulin est racheté par un notaire, M. Morin, il n’est déjà plus destiné à la fabrication de pâte à papier mais reconverti au travail du cuir, à la chamoiserie plus précisément c’est à dire traitement des peaux destinées à la ganterie et la maroquinerie. Le fonctionnement est en fait assez similaire car, pour les deux activités, le moulin met en mouvement des maillets. L'exploitation de chamoiserie est assuré par un certain M. Dieulois qui en est locataire.

La nouvelle activité est également de très courte durée car dès 1836, Maître Morin exprime sa volonté de transformer le moulin qu’il vient d’acheter en filature de coton, activité bien plus rentable. Ce changement de fonction nécessite une nouvelle autorisation administrative dans la mesure où le régime des eaux est modifié. L’arrêté préfectoral du 12 mars 1839 concède les transformations demandées par M. Morin mais prescrit la pose d’un nouveau repère des eaux pour l'usine. La filature est inaugurée en 1840, et la même année M. Morin la revend à un confrère Maître Faucon, notaire à Argueil, qui en confie l’exploitation à M. Gervais. D’après l’enquête industrielle de 1847, la filature a une valeur locative de 2 500 F et est soumise à une patente de 251 F. La valeur annuelle des matières premières qui y sont utilisées s’élève à 38 500 F et la valeur annuelle des produits finis se monte à 66 000 F. L’usine emploie à cette date 26 personnes dont 10 hommes, 10 femmes et 6 enfants. Elle compte 8 métiers et 9 machines et utilise exclusivement l’énergie hydraulique. Elle bénéficie d’une hauteur de chute de 1,50 m, et d’une puissance brute 12 kW. Étant donné sa taille et sa capacité de production, l'usine est d’emblée surnommée la petite filature, alors que celle située juste en amont est appelée la grande filature.

Maître Faucon décide de se séparer de son usine durant la crise cotonnière des années 1860 et revend sa filature à M. Dupont. En 1866 l'usine emploie 35 ouvriers et compte 1 500 broches. A la fin du XIXe siècle, la petite filature est toujours en activité. Elle appartient à Mme Vve Moriquet qui est autorisée, par arrêté préfectoral du 23 juin 1891, à reconstruire la vanne lançoire et les trois vannes de décharge de son usine conformément à l’ordonnance du 26 novembre 1823. En 1909, la filature est rachetée par Narcisse Bellière qui en reste propriétaire jusqu'au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Au début des années 1920, la filature est reconvertie en scierie par Maurice Douville, également propriétaire de la scierie installée juste en amont dans les bâtiments de la grande filature. En 1948, la scierie est entièrement reconstruite par M. Sannier son nouveau propriétaire. Ne subsiste du bâtiment d'origine que l’élévation est, constituant le mur de tampane, et la roue hydraulique qui est encore utilisée à l’époque.

L’activité liée au travail du bois cesse dix ans plus tard, lorsque la société des appareils électriques Étoile est autorisée par l’arrêté préfectoral du 22 avril 1958 à transformer la scierie en usine de moteurs électriques couplés à des appareils de chauffage et de ventilation. Le site comprend alors des ateliers de découpage et d’emboutissage des métaux, une fonderie d’aluminium, des ateliers de moulage des matières plastiques, de peinture, de vernissage, de séchage par rayon infrarouge, de traitement électrolytique des métaux, de chromage et de nickelage. En 1963, la même société reçoit le permis de construire de nouveaux bâtiments servant de magasin des matières premières, d’ateliers de montage et de bobinage et de bureaux.

En 1997, les bâtiments sont repris par la société Hubert Pascal spécialisée dans la fabrication des serrures et autres ferrures. Cette entreprise est toujours en activité en 2018.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1824, daté par travaux historiques
    • 1840, daté par travaux historiques
    • 1948, daté par source
    • 1963, daté par source

Il ne subsiste de l'ancienne filature que le mur de tampane en brique (mur traversé par l'axe de transmission de la roue hydraulique) et les vestiges du bâtiment de la roue hydraulique, celle-ci n'étant plus en place. Le grand atelier de fabrication construit en 1963 est un bâtiment de type "grande halle", avec une ossature en béton armé, des murs-rideaux en brique et une charpente métallique. Les annexes sont édifiés en parpaings de béton.

  • Murs
    • brique
    • béton parpaing de béton
  • Toits
    tôle nervurée
  • Étages
    rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place
    • énergie électrique achetée
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Documents d'archives

  • AD Eure. Série S ; Sous-Série 18 S : 18 S 512. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Ménesqueville.

    Rapport de l’ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, 23 avril 1823.
  • AD Eure. Série S ; Sous-Série 18 S : 18 S 512. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Ménesqueville.

    Plan de situation de l’usine projetée, 21 juin 1823.
  • AD Eure. Série S ; Sous-Série 18 S : 18 S 512. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Ménesqueville.

    Ordonnance royale, 26 novembre 1823.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 19 S : 19 S 41. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 41
    Ordonnance royale, 26 novembre 1823.
  • AD Eure. Série S ; Sous-Série 18 S : 18 S 512. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Ménesqueville.

    Procès-verbal de visite des lieux, 13 avril 1836.
  • AD Eure. Série S ; Sous-Série 18 S : 18 S 512. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Ménesqueville.

    Plan de situation de l’usine de M. Morin dite la « petite filature » et de l’usine de MM. Viel et Durand dite la « grande filature », 21 mai 1836.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 19 S : 19 S 41. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 41
    Arrêté préfectoral, 12 mars 1839.
  • AD Eure. Série S ; Sous-Série 18 S : 18 S 512. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Ménesqueville.

    Arrêté préfectoral, 12 mars 1839.
  • AD Eure. Série S ; Sous-Série 18 S : 18 S 512. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Ménesqueville.

    Procès-verbal de vérification de travaux et de pose de repère, 4 décembre 1841.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 9 M : 9 M 3. Enquêtes administratives et industrielles (1837-1881).

    Enquête industrielle 1866.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 6 M : 6 M 1243. Statistiques commerciales et industrielles (1859-1880).

    Liste des filatures en activité en 1869.
  • AD Eure. Série S ; Sous-Série 18 S : 18 S 512. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Ménesqueville.

    Rapport de l’Ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, 7 novembre 1872.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 19 S : 19 S 41. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 41
    Arrêté préfectoral, 16 novembre 1872.
  • AD Eure. Série S ; Sous-Série 18 S : 18 S 512. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Ménesqueville.

    Arrêté préfectoral, 16 novembre 1872.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 19 S : 19 S 41. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 41
    Arrêté préfectoral 23 juin 1891.
  • AD Eure. Série S ; Sous-Série 18 S : 18 S 512. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Ménesqueville.

    Arrêté préfectoral 23 juin 1891.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 19 S : 19 S 41. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 41
    Rapport de l’ingénieur des Ponts et Chaussées, 18 octobre 1909.
  • AD Eure. Série J ; Sous-série 1 j : 1 J 465. Etat récapitulatif des usines hydrauliques existantes au 31/12/1926 dans le département de l'Eure.

    Propriétaire : Douville père
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 225. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Ménesqueville.

    Plan de situation de la scierie Sannier et de l’usine de Teillage de M. Opsomer située à l’amont, 1/2500e, 1948.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 225. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Ménesqueville.

    Plan masse de la scierie de M. Sannier, 1/500e, 1948.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 225. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Ménesqueville.

    Plan masse de l’usine de la société des appareils électriques L’Etoile, 1/1000e, 1958.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 225. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Ménesqueville.

    Plan masse détaillé de l’usine de la société des appareils électriques L’Etoile, 1/1000e, 1958.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 225. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Ménesqueville.

    Arrêté préfectoral, 22 avril 1958.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 225. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Ménesqueville.

    Permis de construire, 1963.

Bibliographie

  • BN Paris-Richelieu-Louvois. O 600. Enquête industrielle, 1847.

    Exploitant : GERVAIS
  • SYNDICAT INTERCOMMUNAL DU BASSIN DE L'ANDELLE. Plan Pluriannuel de Restauration et d'Entretien de l'Andelle et de ses affluents 2015-2019. 369 p.

    p. 246-249 (ROE 50554)

Annexes

  • Détail des sources.
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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