Dossier d’œuvre architecture IA27002470 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
moulin à blé de l’Église, puis fabrique de talons de bois Serpin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Archives départementales de l'Eure

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin hydrographique de l'Andelle - Romilly-sur-Andelle
  • Hydrographies bief de dérivation dit le Fossé de Coutume l'Andelle
  • Commune Pont-Saint-Pierre
  • Adresse 89 rue Grande
  • Cadastre 1834 B 99  ; 2018 AC 48
  • Dénominations
    moulin à blé, scierie
  • Précision dénomination
    fabrique de talons de bois
  • Appellations
    moulin de l'Eglise, fabrique de talons Serpin
  • Destinations
    logement
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, logement patronal, bief, cour, bureau, remise

Le moulin à blé de l’Église, implanté à proximité de l’église paroissiale de Pont-Saint-Pierre (d’où son nom), sur le fossé de Coutume, un bras dérivé de l’Andelle, est fondé en 1832 par Jean-Baptiste Mary dit La Roze qui en assure également l’exploitation. Sa construction, sans autorisation préalable, entraîne toute une série de contestations émanant des usiniers voisins. Pour pouvoir conserver son moulin, M. Mary est mis en demeure par arrêté préfectoral du 27 mai 1834 de faire les aménagements hydrauliques nécessaires afin notamment de fixer le niveau des eaux du fossé de Coutume à son endroit. Les travaux prescrits ayant été effectués, Jean-Baptiste Mary est autorisé à conserver son usine par arrêté préfectoral du 22 janvier 1839, ce que confirme l’ordonnance royale du 8 octobre 1841. D’après le cadastre napoléonien, le revenu imposable du moulin se monte à 100 F.

Pour augmenter sa puissance, Jean-Baptiste Mary prévoit de réunir les deux bras du fossé de Coutume en un même canal d’amenée de sorte que la totalité de ses eaux soit dirigée sur la roue motrice du moulin. Les travaux sont autorisés par l'arrêté préfectoral du 24 septembre 1847 et par le décret du ministre des travaux publics du 21 mars 1848. Mais face aux plaintes des usiniers d’aval, notamment de M. Massinot propriétaire du moulin à blé et de la filature de l'Ermitage, un nouvel arrêté préfectoral est promulgué le 19 juin 1852, modifiant les prescriptions du décret précédent et ordonnant l’abaissement des eaux du bras inférieur du fossé de Coutume au-devant du moulin. Ces modifications du système hydraulique entraînent une diminution importante de la force motrice de l’usine et des réclamations de la part de Jean-Baptiste Mary. Bien que soupçonné d’avoir frauduleusement augmenté de 16 cm la chute de son moulin par des travaux effectués de nuit, M. Mary est autorisé par l'arrêté préfectoral du 12 juin 1854 à maintenir en activité son usine. Le fonctionnement du moulin à blé de l’Église est attesté jusqu’en 1882.

Le site est racheté en 1907 par M. E. Serpin et transformé en scierie mécanique spécialisée dans la fabrication de talons de bois. Un nouveau logement patronal est édifié en façade sur rue en remplacement du logement initial du meunier construit dans le prolongement du pignon ouest du moulin qui est transformé en bureau. Les machines-outils sont installées au rez-de-chaussé du moulin et sont entrainées conjointement par une roue hydraulique et une machine à vapeur. Le roue hydraulique fonctionne par-dessous, mesure 2 m de largeur et développe une puissance 10 000 kw/h. Elle est alimentée par le fossé de Coutume de faible débit qui lui offre une hauteur de chute de 0,40 m et une puissance brute de 2 KW. La machine à vapeur, installée dans un édicule placé au nord du moulin, développe une puissance de 30 CV. La chaudière qui l'alimente provient de l'usine d'équipement industriel Philbert établie à Pont-Saint-Pierre. La fabrique de talons de bois emploie à cette époque près de 30 ouvriers.

En 1913, M. Serpin fait construire, en retrait de la rue, un second atelier de fabrication où il installe une nouvelle machine à vapeur d'une puissance de 80 CV. Les deux bâtiments sont reliés entre eux pour que l’atelier primitif puisse bénéficier de la force du nouveau moteur thermique, la première machine à vapeur n’étant plus en service. La force hydraulique reste encore sollicitée. La fabrique de galoche Serpin ferme en 1926 et les bâtiments sont repris comme scierie par Ernest Vaas. La roue hydraulique n’étant plus utilisable en raison de l’envasement du fossé de Coutume, le moulin est détruit et désormais seule l’énergie thermique est sollicitée pour actionner les machines-outils. La scierie Vaas puis Henri a cessé de fonctionné à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1832, daté par source
    • 1907, daté par source
    • 1913, daté par source
  • Auteur(s)

Le site occupe une longue parcelle bordée de deux bras d'eau à proximité de l'église, d'où le nom du moulin. Il comprend plusieurs bâtiments accolés formant un alignement le long du bief nord : un vaste entrepôt en brique et charpente en bois, un séchoir ouvert en bois également, l'ancien logis du meunier en brique enduite édifié sur un étage, le moulin proprement-dit en rez de chaussée avec un étage de comble très remanié (sa roue a disparu) et un atelier de plain-pied tout en longueur. L'ensemble est complété par deux bâtiments édifiés de part et d'autre de l'entrée, en face sur rue : le logement patronal d'un étage en brique en bâti 1907 au moment où le site est reconverti en scierie et celui du gardien. Le moulin est aujourd'hui transformé en logement.

  • Murs
    • brique
    • brique enduit
    • silex
  • Toits
    ardoise, tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré, rez-de-chaussée, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit en pavillon
    • toit à longs pans croupe
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place
    • énergie thermique produite sur place
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 59. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pont-Saint-Pierre.

    Réclamation de M. Ambroise Lancelevée meunier 10 juillet 1832.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 59. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pont-Saint-Pierre.

    Plan masse du moulin La Rose et bâti environnant, 19 novembre 1833.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Plan masse du canal et de la nouvelle roue du moulin projetée par Mr Mary, 12 décembre 1833.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 59. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pont-Saint-Pierre.

    Arrêté préfectoral, 27 mai 1834.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Arrêté préfectoral, 22 janvier 1839.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Ordonnance royale, 8 octobre 1841.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 58. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pont-Saint-Pierre.

    Plan de situation des moulins et usines établies sur le Fossé de Coutume, 1843.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 59. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pont-Saint-Pierre.

    Plan de situation des moulins et usines Massinot, Mary, d’Houdemare, Mignot et Pouchet, 6 août 1846.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 59. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pont-Saint-Pierre.

    Plan masse du moulin à blé de M. Mary dit Larose, 6 août 1846.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Arrêté préfectoral, 24 septembre 1847
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Décret du ministre des travaux publics, 21 mars 1848.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 59. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pont-Saint-Pierre.

    Décret du ministre des travaux publics, 21 mars 1848.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 59. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pont-Saint-Pierre.

    Arrêté préfectoral, 19 juin 1852.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Pétition, 14 mai 1853.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 59. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pont-Saint-Pierre.

    Plan masse et de situation du moulin Mary dit Larose, 5 avril 1854.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Plan de situation et plan masse du moulin à blé Mary, 5 avril 1854.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Arrêté préfectoral, 12 juin 1854.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 59. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pont-Saint-Pierre.

    Arrêté préfectoral, 12 juin 1854.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Pétition, 2 octobre 1855.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Pétition Lancelevée, 8 novembre 1860.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Pétition, Assiné, 5 avril 1874.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 310. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Lettre de M. E Serpin à M. Le Préfet de l’Eure, 19 octobre 1910.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 310. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Entête de papier à lettre, E Serpin Manufacture de Talons de bois, 1910.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 18 S : 18 S 60. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pont-Saint-Pierre.

    Rapport de l’Ingénieur des Ponts et Chaussées, 14 mai 1917.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 9 M : 9 M 4. Enquêtes administratives et industrielles (1884-1926).

    Enquête industrielle 1923 (en vue du n° spécial de l’Illustration économique).
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 18 S : 18 S 8. Andelle - Police Fluviale 1813-1939, affaires diverses.

    Lettre de réclamation au préfet, 25 novembre1926.
  • AD Eure. Série J ; Sous-série 1 j : 1 J 465. Etat récapitulatif des usines hydrauliques existantes au 31/12/1926 dans le département de l'Eure.

    Concessionnaire : Vve Marie Henri

Annexes

  • Détail des sources
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.