Situés au sein du synclinal d'Urville, 773 hectares de terrains miniers sont officiellement concédés le 13 décembre 1902 à Marie, Bénédicte et Hugues de Mecflet, Pierre-François Tastemain, Adolphe-Henri Pouettre et Victor Mullois. Ces trois derniers créent une société en nom collectif pour leur exploitation. Mais ce n'est qu'en 1907, avec le transfert de la concession à la Société des mines de Soumont (SMS), constituée à cet effet et dans laquelle est intéressé l'industriel allemand August Thyssen, que l'exploitation débute réellement.
Un premier carreau est aménagé par l'entrepreneur cherbourgeois Julien Pabois - qui travaille également à Dielette - comprenant un chevalement en bois, un château d'eau, des bureaux, des ateliers, un magasin et un atelier d’électricité. Il est relié, l'année suivante, à Caen via le tramway Falaise-Caen. Parallèlement, la SMS engage la construction d'une cité ouvrière sur la commune de Potigny. Les chantiers sont achevés en 1910 par l'établissement Marie Frères de Caen, suite à la faillite de Pabois. L'année suivante, Edouard Lecomte, entrepreneur dunkerquois, est choisi pour la construction d'un nouveau carreau. Il livrera également le bâtiment des Grands Bureaux en 1913, édifié selon les plans de l'architecte Albert Hébrard. Employant 320 ouvriers en 1912, la société est mise sous séquestre le 6 novembre 1914 en raison d'actifs allemands au capital.
La mine reprend ses activités dès 1916, à la suite de son acquisition par la Société Schneider et Cie du Creusot, afin de livrer la Société normande de métallurgie à Colombelles, son unique client. Pour obtenir une meilleure valorisation du minerai carbonaté présent dans les couches inférieures, trois fours à griller maçonnés, achetés d'occasion trois ans plus tôt aux mines d'Ossès-Banca (64), sont mis en fonction en 1919. L'année suivante, le minerai est convoyé jusqu'à Colombelles grâce à un chemin de fer minier de 32 km de long. A partir de 1924, une nouvelle batterie de quatre fours, avec chemise en tôle, est construite ; elle en comptera 14 en 1937, puis 16, mesurant chacun 9,5 m de haut sur un diamètre de 5,5 m pour une capacité de 219 m3. Entre 1924 et 1930, la SMS recrute massivement, notamment un fort contingent de mineurs venus de Pologne. Elle modernise la mine malgré la crise économique, dont elle profite d'ailleurs pour absorber en 1931 la concession minière de la Société nouvelle des mines de Barbery. Le puits du Livet est raccordé à Soumont par une galerie souterraine en 1936. A cette période, la SMS est liée à toutes les sociétés exploitantes du gisement, à savoir la Société des Mines de Garcelles, la Société des Mines de Cinglais, la Société nouvelle des mines d’Urville et la Société minière et métallurgique du Calvados. Occupant 647 ouvriers en 1939, l'activité de la mine est stoppée en juin 1940 pour reprendre de manière ralentie de janvier 1941 à juillet 1944. Durant la guerre, une école d'apprentissage a été ouverte (1942). Le carreau endommagé par les combats, l'extraction est à nouveau opérationnelle en mai 1947, deux fours étant rallumés. Le minerai est exporté en attendant la relance des hauts-fourneaux de Colombelles, effective à plein régime en 1950. La mine de Soumont connaît un important coup d'eau l'année suivante. L'exploitation minière est déplacée en direction de l'ouest, vers le carreau du Livet, modernisé entre 1953 et 1957. Sur le carreau de Soumont, le remplacement de la machine d'extraction en 1958 par un modèle acheté d'occasion auprès des mines de Drocourt (59), est complété l'année suivante par l'installation de skips de neuf tonnes.
Fait majeur, la SMS entreprend, en 1962, le fonçage d'un nouveau puits d'extraction au lieu-dit d'Aisy (Soumont-Saint-Quentin), opéré par la société marseillaise La Souterraine. La conception du chevalement de béton est l’œuvre de l'architecte caennais Pierre Auvray. L'ensemble, comportant une recette automatisée, un culbuteur et un concasseur, est mis en fonctionnement en 1969. Une fois passé par un système de criblage (primaire et secondaire), le minerai est acheminé aux fours de grillage par un convoyeur aérien. De 1972 à 1979, l'effectif passe de 676 salariés à 423, puis à une centaine en 1988, en raison de la forte mécanisation de la mine. Le système de trackless y est développé : des engins sur pneus ou chenilles (jumbo, chargeuse-transporteuse, purgeuse, niveleuse...) sont introduits dans les galeries pour augmenter les capacités d'abattage et de chargement. Une descenderie routière est creusée en 1975 à partir du Livet, où sont construits des bureaux et un atelier d'entretien. Avec le passage de la Société métallurgique de Normandie à la filière hématite, nécessitant un minerai plus riche que celui de Soumont, la SMS perd son unique débouché. La mine, qui aura été exploitée jusqu'à la cote -650 m par tailles montantes, chambres-magasins, tailles chassantes, au pieu, au marteau pneumatique, au jumbo..., cesse ses activités le 28 juillet 1989.
Trois ans plus tard, la majorité des bâtiments sont démolis : salle des machines, machine d'extraction, fours à griller, garage, atelier de réparation, galerie des skips, bâtiment de l'accumulateur, transformateur et l'un des châteaux d'eau. L'année suivante, le carreau est acquis par le Service départemental d’incendie et de secours du Calvados (SDIS), puis en 2006, les terrains et les bâtiments sont repris par des particuliers, qui procèdent à l'installation d'une ferme solaire en 2011. Les derniers fours en place ont été détruits l'année précédente. Le carreau d'Aisy a lui aussi été cédé à un privé. Ceux des Fontaines et du Livet ont été achetés par la commune de Saint-Germain-le-Vasson pour être convertis en espace muséal, dans lequel est présentée une partie de l'ancien matériel d'exploitation. Les Grands bureaux, devenus propriété du Syndicat intercommunal du Bassin minier en 1996, ont été transformés en centre culturel, inauguré le 25 avril 2015. La valorisation des anciens sites miniers et de leur mémoire fait l'objet d'un travail actif de la part de l'Association Mémoire de fer.