L'exploitation de minerai de fer dans la région de Saint-Rémy, comprise dans le synclinal de Falaise, est attestée dès le milieu du 15e siècle au moins ; la période à laquelle elle s'interrompt n'est pas déterminée. Sa reprise a lieu à la fin du 19e siècle. Suite à sa demande déposée le 12 décembre 1873, Henri de Croisilles devient concessionnaire de 750 hectares par décret du 28 septembre 1875. L'exploitation, qui débute l'année suivante, est amodiée à Lucien Rambaud et Jules Cahen. Ces derniers constituent la Société civile des mines de fer de Saint-Rémy, en association avec Paul Henry et Alphonse Salanson. Les 84 ouvriers, qu'ils emploient en 1878, remontent 23 164 tonnes de fer. Le travail est opéré par la méthode dite des piliers abandonnés, puis par ouverture de galeries reliées à l'extérieur par un tunnel construit sous la route Caen-Angers. Par décret du 23 mai 1888, la mine de Saint-Rémy est réunie à celle de Halouze (Orne - IA00060961). La production atteint 58 577 tonnes en 1890, 95 500 en 1900 et 106 578 en 1911, alors que la mine fait travailler 271 ouvriers, dont 248 au fond. Apprécié pour sa forte teneur en fer, à hauteur de 54%, le minerai extrait approvisionne, via la ligne Caen-Laval, les usines du Nord de la France et est expédié par le port de Caen en Allemagne, en Angleterre, en Belgique et aux Etats-Unis. Dès la fin de la Première Guerre mondiale, les ressources en hématite dite "minerai rouge" s'amenuisent. Pour permettre la valorisation du minerai carbonaté, "minerai violet" jusqu'ici vendu aux usines locales, la société décide la construction de deux fours à griller, d'une capacité quotidienne de 150 tonnes chacun ; ils seront agrandis quelques années plus tard. En 1923, la Société des mines prend la forme d'une société anonyme. Connaissant sa période d'activité la plus forte dans les années 1930-1940, l'exploitation diminue pendant la Deuxième Guerre mondiale. Peu endommagées par les combats, les installations sont remises en route en 1946 et la production affiche en moyenne de 220 000 tonnes de minerai extrait dans les années 1950. La mine compte 243 employés en 1957. En raison de l'épuisement du gisement, le minerai expédié passe de 91 780 tonnes en 1964 à 18 948 en 1965 ; la mine est définitivement fermée quatre ans plus tard. La renonciation à la concession a été prononcée le 10 novembre 1981.
Le directeur de la mine bénéficie d'un logement neuf dès 1894 ; à proximité sont édifiés des logements pour l'ingénieur, l'échantillonneur-analyseur, le chef comptable, le chef mineur... Les mineurs constituent, en 1908, une coopérative appelée "la Ruche" et hébergée dans un bâtiment neuf, qui sera transformé à la fin des années 1920 en pouponnière. Trois premiers groupes d'habitation, comptant chacun quatre logements, sont achevés en 1915, deux nouveaux groupes sont construits vers 1928 et 1930, l'un de deux barres, le second de quatre. A proximité s'élèvent une cantine et les logements du chef d'exploitation, du géomètre, des surveillants. Une école d'apprentissage est également ouverte en 1942.