Dossier d’œuvre architecture IA27002678 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
fonderie-forge-laminoir-matinet des Fonderies de Romilly puis verrerie des Verreries de Romilly, dite usine de Perpignan
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin hydrographique de l'Andelle - Romilly-sur-Andelle
  • Hydrographies bief de dérivation l'Andelle
  • Commune Romilly-sur-Andelle
  • Lieu-dit Perpignan
  • Adresse avenue de la Gare
  • Cadastre 1835 B 642 à 665  ; 1835 C 252  ; 2018 AE 121 à 126, 133, 175, 185, 214, 215, 228, 306, 324 à 334, 346 à 348
  • Dénominations
    fonderie, laminoir, martinet, forge anglaise, verrerie
  • Précision dénomination
    fonderie de cuivre
  • Appellations
    usine de Perpignan
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bief de dérivation, logement patronal, logement d'ouvriers, logement de contremaître, conciergerie, entrepôt industriel, bâtiment d'eau

L'usine de Perpignan constitue l'une des huit unités de production exploitées par les Fonderies de Romilly et le premier site mis en place. Elle est créée en 1782 à l'emplacement de deux moulins à foulon fondés à la fin du XVIe siècle et reste l'unité de production principale des fonderies de Romilly jusqu'à leur fermeture en 1896.

Au moment de sa mise en service, en 1782, l'usine comprend une fonderie (à fourneaux à réverbère), un laminoir et une batterie de martinets. D'après un rapport militaire de 1825, l'usine de Perpignan compte pas moins de cinq roues hydrauliques pour alimenter ses ateliers en énergie : "deux font mouvoir un laminoir double et une grosse cisaille, deux autres un laminoir simple de 2,30 m de table. De plus chacune des deux roues donne alternativement le mouvement, l’une à un laminoir simple pour le cuivre jaune, l’autre à un moyen marteau et à une grosse cisaille pour les clous à bordage et les casseroles. Une autre roue fait marcher un laminoir cannelé, un soufflet de la grosse forge, un marteau et une meule. Cette première chute embrasse la totalité de la rivière. Se trouvent aussi construits : une grande fonderie à six fourneaux à réverbère dont la capacité est pour chacun de 1 500 à 1 600 kg, une fonderie de 10 creusets pour le cuivre jaune (chaque creuset peut contenir 20 kg de métal), un atelier de forgerons pour l’entretien des machines, un atelier pour confectionner les clous à bordage pour la marine, un atelier pour le décapage des cuivres et les cisailles à la main, un grand magasin pour la charpenterie et la chaudronnerie, un atelier de menuiserie et de tonnellerie".

La principale transformation de l'usine de Perpignan a lieu en 1833-34 lorsque que les administrateurs des Fonderies de Romilly décident de moderniser leurs installations en reconstruisant les ateliers dédiés au laminage et le bâtiment voisin abritant la forge. A leur place est édifié un nouvel atelier de type grande halle, mesurant 43 m sur 30 m, conçu par l'ingénieur Achille Ferry. Au même moment, les cinq roues hydrauliques sont remplacées par une immense roue de type Poncelet, la première installée dans la vallée de l'Andelle ! Ces réaménagements correspondent à une période de forte extension de l'usine à l'issue de laquelle le plan d'origine de l'usine ne résistera pas.

Comme les autres unités de production qui constituent les Fonderies de Romilly, l'usine de Perpignan est réglementée par l'ordonnance royale de 22 janvier 1843.

Au début des années 1860, la roue Poncelet est remplacée par une turbine Koechlin, remplacée à son tour au début du XXe siècle par une turbine Francis d’une puissance de 500 000 kW/h (aujourd'hui démontée). Au moment du rachat des Fonderies de Romilly par la société Létrange en 1857, l'usine de Perpignan, en activité depuis 75 ans, est dans un état de vétusté avancée. Elle est néanmoins maintenue en service jusqu'en 1896, date à laquelle le travail du métal est arrêté définitivement.

En 1901, l'usine de Perpignan est reconvertie en verrerie spécialisée dans le flaconnage pour la parfumerie et la pharmacie par la société des Verreries de Romilly. Jusqu'en 1910, les bâtiments existant font l'objet de transformations importantes : les façades sont reconstruites avec un souci de décor (fronton, grandes baies cintrées...), des ateliers sont détruits pour faire place à des constructions plus modernes abritant les fours de verreries semi-automatiques. En 1923, la verrerie emploie 240 ouvriers. Face à la concurrence des verreries établies dans la vallée de la Bresle, l'usine de Romilly ferme définitivement ses portes dans le courant des années 1930.

Après le Seconde Guerre mondiale, l'usine de Perpignan est morcelée et reprise par différentes entreprises ou artisans qui y exercent des activités variées (stockage, ferronnerie et soudure, production d'aliments pour animaux...).

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle , daté par source
    • Principale : 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1782, daté par source
    • 1834, daté par source
    • 1901, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Ferry Achille
      Ferry Achille

      Ingénieur de l’École des Mines de Paris.

      Professeur de sidérurgie à l’école Centrale de Paris de 1831-1864

      A publié un cours de métallurgie du Fer (1840/1841) et un Atlas concernant le Cours de métallurgie, Haut Fourneaux et Fonderie (1847)

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      ingénieur attribution par source

L’usine de Perpignan était à l'origine un espace clos regroupant des ateliers, entrepôts, magasins industriels (de plain-pied) et des logements ouvriers (dotés d’un étage de comble), tous construits en brique. Tous ces bâtiments étaient disposés selon un plan classique et hiérarchisé, de part et d'autre d'une avenue qui servait d'axe de circulation principal de l'usine et qui reliait la demeure (bâtie au XVIIIe siècle et rachetée par les Fonderies en 1781) servant de logement patronal-bureau à l'atelier principal abritant le laminoir double. Les ateliers proprement-dits étaient enserrés par l'Andelle et ses dérivations, l’énergie hydraulique ayant été la seule utilisée par l'usine de Perpignan durant toute son activité.

Tous ces ateliers consistaient en de vastes bâtiments de type halle, édifiés de plain-pied et dotés d’une grande hauteur sous toiture. Ainsi, l’atelier de laminage conçu en 1834 par l'ingénieur Achille Ferry mesurait 1 290 m² et était construit sur un bras de l’Andelle qui entraînait à l’aide d’une puissante roue hydraulique, les laminoirs implantés de part et d'autre du coursier central. Les transformations du réseau hydraulique (comblement de canaux, ouverture de nouvelles dérivations) apportées tout au long du XIXe siècle et les nouvelles affectations du site durant le XXe siècle ont impliqué le réaménagement voire la destruction partielle ou totale des ateliers qui constituaient l’usine de Perpignan. Aujourd'hui nombre d'entre eux ont disparu, et ceux qui subsistent sont en très mauvais état, à l’exception d’un atelier de type halle ayant fait l’objet d’une restauration.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    en rez-de-chaussée, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
    • charpente mixte apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • lanterneau
    • toit à longs pans brisés
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, vestiges, mauvais état, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Seine-Maritime. Terrier 244, Romily.

    Descriptif des propriétés, 1775-1777
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 18 S : 18 S 52. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Pîtres & Romilly-sur-Andelle.

    Plan de l’usine de Perpignan, an IX.
  • AN. Série F. Sous-série F 14 : F 14 4348. Commerce et Industrie.

    Rapport sur les usines où l’on travaille le cuivre dans le département de l’Eure, 23 décembre 1817.
  • Archives de l’Armée. Vincennes. Rapport du Capitaine Morin sur la Reconnaissance d’itinéraire (routier) de Rouen à Paris, 1825.

    Reconnaissance d’itinéraire (routier) de Rouen à Paris, 1825.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Rapport de l’Ingénieur des Ponts et Chaussées, 19 juillet 1834.
  • AD Eure. 3 PL 685. Cadastre Napoléonien, Romilly, 1834.

    Section : C. Parcelle : 249.
  • AD Eure. 3 PL 685. Cadastre Napoléonien, Romilly, 1834.

    Section : B. Parcelles : 647-648.
  • AD Eure. 3 PL 685. Cadastre Napoléonien, Romilly, 1834.

    Section : B. Parcelle : 651.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Arrêté préfectoral, 5 février 1835.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Pétition par la Compagnie des Fonderies, avril 1838.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Plan masse des usines de Perpignan pour la construction d’une nouvelle usine, 22 août 1836.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Rapport de l’ingénieur des Ponts et Chaussées, 22 août 1836.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Pétition des administrateurs des Fonderies, 27 avril 1838.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Plan des usines appartenant à la S.A. des Fonderies de Romilly, 30 avril 1841.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Ordonnance royale, 22 janvier 1843 .
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Plan des usines du Perpignan appartenant aux Fonderies de Romilly appartenant à MM. Létrange et Cie, pour un projet de déplacement des ouvrages de décharge du Perpignan, 10 aout 1889.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Arrêté préfectoral, 24 octobre 1889.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Situation 1896.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Plan général des usines de Romilly, 1/2000e, 22 mars 1912.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 18 S : 18 S 53. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Romilly-sur-Andelle.

    Plan détail des usines de Romilly, 22 mars 1912.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 9 M : 9 M 4. Enquêtes administratives et industrielles (1884-1926).

    Flaconnage, Romilly : 240 ouvriers.
  • AD Eure. Série J ; Sous-série 1 J : 1 J 465. État récapitulatif des usines hydrauliques existantes au 31/12/1926 dans l’Eure.

    Usine du Perpignan, Verrerie de Romilly.

Bibliographie

  • SYNDICAT INTERCOMMUNAL DU BASSIN DE L'ANDELLE. Plan Pluriannuel de Restauration et d'Entretien de l'Andelle et de ses affluents 2015-2019. 369 p.

    p. 20-23 (ROE 61744)

Périodiques

  • Eure. L’Illustration économique et financière, n° spécial, septembre 1923.

    p. 59

Annexes

  • Détail des sources.
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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