Enquête statistique, établie par Masson de Saint-Amand, An XIII, Pages 108-109
Description des Fonderies de Romilly «…cet établissement est composé de deux fonderies contenant 6 fours à réverbères, pour raffiner le cuivre ; d’une grosse forge pour chauffer les pièces qu’on soumet aux marteaux ; d’une forge à 5 foyers ; de deux doubles laminoirs servant à laminer les plaques de cuivre en feuilles à doublage et planches de différentes épaisseurs et grandeurs pour le service de la Marine et du Commerce ; d’un laminoir simple servant à dégrossir les plaques et à faire des barres de cuivre (…) ; de deux gros martinets servant à durcir les barres et à préparer les fonds de chaudière ; d’un petit martinet composé de deux marteaux servant à faire des casseroles et des clous à bordage ; d’une clouterie à doublage contenant 4 fourneaux à réverbère pour creuset ; d’un atelier à tourner la tête des clous à doublage, d’une briqueterie pour faire des brique infusibles avec la terre que l’on tire d’Amfreville-sous-les-Monts (…). On remarque autour de cet établissement, les ateliers de charpenterie, de menuiserie, de tonnellerie, les magasins et les autres bâtiments qu’occupent les employés de cette fabrique (…). Les produits de cette fonderie (…) sont importés dans toute la France et particulièrement dans les ports…On ne compte aujourd’hui que 120 ouvriers dans cette fabrique qui en 1789 en occupait 200 à 250. Cet établissement a souffert plus qu’aucun autre de la guerre maritime qui a rendu les matières premières plus rares et plus chères en fermant toutes les communications. Il a été alimenté pendant quelque temps par les cuivres et le métal des cloches… »Cette enquête statistique confirme également les zones d’influence des « …10 moulins à foulon établis sur la petite rivière de l’Andelle depuis Charleval jusqu’à Romilly sont occupés à dégraisser les draps des fabriques d’Elbeuf et de Louviers… »
AD Eure. Bibliothèque.
Statistique industrielle, 1813.
Nombre d’ouvriers : 140Salaire moyen : 1,50 fValeur brute des produits fabriqués : 2 000 000 fObservation : Cet établissement formé en 1782 est composé de deux fonderies contenant six fourneaux à réverbère pour raffiner le cuivre (installés en 1801), d’une grosse forge et d’une autre à cinq fours pour les pièces à soumettre aux marteaux, de deux laminoirs doubles et d’un laminoir simple, de deux gros martinets et d’un gros martinet, de deux clouteries, d’un coupoir pour les viroles, d’un atelier à tourner la tête des clous.Cette fonderie tire son cuivre de Suède, d’Allemagne, d’Angleterre, des échelles du Levant, des côtes de la Barbarie et même du Pérou. Les blocs saumon ou gâteaux sont soumis à un amalgame et à une nouvelle fusion pour être raffinés et coulés en plaques de différentes épaisseurs propres à être battues et laminées.On fabrique des feuilles à doublage et des planches de différentes épaisseurs et grandeurs pour le service de la marine et du commerce, des barres de toutes longueurs et diamètres, des fouets de chaudières, des casseroles et autres vases, des clous et des viroles de toutes dimensions. Les administrateurs de cet établissement résident à Paris, ils dirigent l’achat des matières premières, l’espèce de travaux dont on doit s’occuper dans la fonderie, l’expédition des ouvrages fabriqués, de sorte que les ouvriers et agents attachés à la fonderie ne peuvent ou ne veulent donner aucun renseignement sur le prix et la quantité des matières premières et des ouvrages exécutés.J’estime à 6 ou 8 000 quintaux métriques les matières premières employées qui peuvent couter environ 1 600 000 f et les produits de la fabrication à 4 ou 5 000 quintaux métriques qui valent 2 millions.
AD Eure. 6 M 1240.
Plan du grand laminoir de 7 pieds établi aux fonderies de Romilly en 1813.
BN. Cab. Est., Va 27, T. 6.
Rapport sur les usines où l’on travaille le cuivre dans le département de l’Eure, 23 décembre 1817.
« …la fonderie (de Romilly) renferme 6 fourneaux à réverbère»Les installations de Romilly sont décrites ainsi : « …Cet établissement se compose à proprement parler de 3 usines bien distinctes ; chacune également importantes, et situées à un demi quart de lieue les unes des autres. (…) La fonderie renferme 6 fourneaux à réverbères où l’on refond les vieux cuivres avec des cuivres venant de Silésie et d’Angleterre. La sole des fourneaux est inclinée à partir du fond et des deux côtés vers la porte qui est au milieu de la face de devant : la cheminée est sur cette face et opposée à la chauffe. On chauffe graduellement pendant 24 h pour scorifier les parties impures, puis on donne un fort coup de feu qui fond très promptement tout le cuivre déjà ramolli ; on enlève les scories qui sont à la surface et l’on coule ensuite le cuivre ainsi raffiné en le poussant avec des cuillers en fonte, en le portant dans des moules également en fonte qui sont carrés pour des plaques, oblongs pour les barres et ronds pour les fonds de chaudières (…). Outre cette fonderie, la première usine comprend : deux laminoirs placés l’un derrière l’autre et mûs par le système de deux roues hydrauliques (leurs cylindres mesurent respectivement 1,2m et 1,8m) ; un laminoir simple ayant un cylindre de 2,4m de long également mû par une roue hydraulique (de 8,4m de diamètre et 2,1m de large), cette roue avec une chute de 5 pieds (1 ;5m) fait 12 tours par minute ; un laminoir simple de 3 pieds de longueur de cylindres mis en mouvement ^par la mm roue que précédemment ; deux petits martinets pour forger le cuivre en barres ; un martinet de 450 kg pour le travail des fonds de chaudières ; un fourneau pour chacun des laminoirs, plus un fourneau de décapage ; un petit laminoir à cylindres cannelés ; un tour pour les cylindres ; une clouterie à deux forges où l’on fait de gros clous et des fiches de cuivre.La seconde usine établie un peu en dessous de la première se compose de deux fourneaux à réverbère destinés également à l’affinage du cuivre ; de deux laminoirs (de 0,9 et 1,5 m de longueur de cylindre) ; d’un martinet de 300 kg pour les fonds de chaudières ; d’un atelier pour la fabrication des briques réfractaires employées pour la construction des fourneaux…l’argile provient de Saint-Aubin la Campagne (à deux lieues de Romilly).La 3e usine est située au-dessus des deux précédentes et se compose : d’un laminoir pour le cuivre jaune ; d’une fonderie ; d’une tréfilerie… »
AN. F 14 4348.
Lettre au comte de Goyon, 1er juillet 1819.
Suite à l’exposition nationale de 1819 à Paris, les représentants des Fonderies de Romilly écrivent au Comte de Goyon, préfet du département de l’Eure : « …ces deux pièces (qui sont deux planches de cuivre rouge dont une de 12 pieds 6 pouces de long sur 6 pieds 6 pouces de large) sont le produit d’un laminoir extraordinaire de 7 pieds de table entre colonnes composé d’une multiplicité de pièces de fonte qui pèsent plus de 20 000 kg. Jamais jusqu’à cette époque l’Angleterre et l’Allemagne n’en avaient établi de pareils… »A l’exposition de Paris de 1819, les Fonderies de Romilly font figure d’usines modèles… notamment par leur succès dans la fabrication du laiton directement avec le zinc, sans l’emploi de la calamine.
AD Eure. 8 M 97.
Plan, 3 octobre 1819.
Plan d’une partie de la rivière avec les moulins suivants : moulin à foulon de Repainville, moulin de Hollande ou Grand moulin, moulin à blé des Deux Amants (propriété par bail emphytéotique Mme Vve Rose), deux moulins à foulon de Bétille, moulins à foulon des Ponts (ont été remplacé par 3 roues dont deux de 6 pieds de largeur et une de 3 pieds de largeur), du moulin à foulon Malzaise (propriété de Mme Vve Nicolas Pellerin)…
AD Eure. 18 S 53.
Rapport du Capitaine Morin sur la Reconnaissance d’itinéraire (routier) de Rouen à Paris, 1825.
«La deuxième chute (dite Ile des Ponts) sur le bras de l’Andelle, fait marcher 3 roues dont les deux grandes donnent le mouvement à un laminoir double et à une grande cisaille. La troisième roue fait mouvoir un gros marteau ; sur cet emplacement est construite une fonderie de clous de doublage pour la marine.
Archives de l’Armée – Vincennes
Plan de la rivière entre le moulin des Deux Amants et des Ponts, 16 décembre 1833.
AD Eure. 18 S 53.
Cadastre Napoléonien, Romilly, 1834.
Section : B
N° du plan : 596
Lieu-dit : Le moulin du Pont
Edifice : Usine
Propriétaire : Fonderies de Romilly
Revenu : 2500 f
Obs : destruction de l’usine en 1839 – nouvelle usine construite en 1840, son revenu est de 3000 f – réduction de l’usine en 1887, elle appartient alors à la société Létrange
AD Eure. 3 PL 685.
Pétition de MM. Roetters et Lecoulteux administrateurs des Fonderies, 14 mars 1835.
Demandant l’autorisation de reconstruire l’une des ateliers des usines des Ponts.
AD Eure. 18 S 53.
Plan masse des usines des Ponts, 24 aout 1838.
AD Eure. 18 S 53.
Pétition des administrateurs des Fonderies, 27 avril 1838.
Demandant l’autorisation à reconstruire les barrages de trois de leurs usines de Perpignan, des Ponts et du Besle.
AD Eure. 18 S 53.
Plan des usines appartenant à la S.A. des Fonderies de Romilly, 30 avril 1841.
AD Eure. 18 S 53.
Projet de règlement général des usines appartenant à la S.A. des Fonderies de Romilly présenté pour satisfaire aux instructions du sous-secrétaire d’Etat des Travaux Publics, 30 avril 1841.
La S.A. des Fonderies de Romilly est à cette date propriétaire de tous les moulins et usines existants à Romilly en aval de celles dites les Moulins Pouchet et à l’exception de deux moulins à blés (le moulin Cabot et le moulin de la Nation) situés sur la dérivation de l’Andelle dite Fossé de Coutume, qui appartiennent à cette date tous deux à M. Bouelle.A plusieurs reprises cette société a adressé à l’administration des pétitions pour reconstruire les barrages de retenue de la plupart de ces usines, notamment en 1823, 1835, 1838 et 1840. Celles-ci ont donné lieu à des réclamations formées par leurs voisins, usiniers ou non.Ce projet de règlement fait le récapitulatif des différentes pétitions, règlements et demandes de la S.A. des Fonderies de Romilly.
AD Eure. 18 S 53.
Arrêté préfectoral, 24 février 1842.
Autorisant la société des Fonderies de Romilly à maintenir en activité les 8 usines qu’elle possède.
AD Eure. 19 S 2.
Ordonnance royale,22 janvier 1843.
Titre en vertu duquel la société anonyme des Fonderies de Romilly est autorisée à maintenir en activité les 8 usines qu’elle possède dans la commune.
AD Eure. 18 S 53.
AD Eure. 19 S 2.
Visite des établissements, 1844.
AN. F14 4239.
Procès-verbal de récolement de travaux exécutés aux usines des Fonderies de Romilly en vertu de l’ordonnance royale du 22 janvier 1843, 19 juin 1846.
AD Eure. 18 S 53.
ENQUETE INDUSTRIELLE 1847
Les fonderies emploient 12 moteurs hydrauliques, disposent de 5 forges, 25 fours et 15 autres machines. La valeur annuelle des matières premières est alors de 3 985 000 F et celle des produits fabriqués de 5 002 500 F. Elle occupe 210 hommes et 32 enfants. Les premiers ont un salaire de 1 ,50 F à 5 F, les seconds de 50 c à 1 F.
BN O 600 (11), p 206,n°122 (3° arrondissement des Andelys)
Plan partiel des usines appartenant à la société anonyme des Fonderies et du moulin de la Nation appartenant à M. Guyant, 5 janvier 1850.
AD Eure. 18 S 53.
Arrêté présidentiel, 24 septembre 1850.
Modifiant l’article 5 de l’ordonnance royale du 22 janvier 1843 : nouveau règlement du système hydraulique de l’usine des Ponts, portant à 8 m le canal de fuite du moulin Bétille, portant à 4 m le fossé de coutume servant de canal de fuite au moulin de la Nation…
AD Eure. 18 S 53.
Arrêté préfectoral, 5 janvier 1856.
Autorisant les Fonderies de Romilly à faire usage de 4 chaudières cylindriques à 2 bouilleurs et de 3 machines à vapeur de 80 cv servant aux ateliers de fusion du minerai de cuivre et au laminage des plaques de cuivre. Le but de l’établissement des chaudières est d utiliser la chaleur des fourneaux qui était perdue jusqu’alors.AD Eure. 5 M 310.Plan de l’atelier d’affinage recevant les 4 chaudières, 1/2500, 1856.
AD Eure. 5 M 310.
Arrêté Préfectoral, 18 décembre 1860.
Autorisant MM. Letrange et Cie à faire usage dans leurs Fonderies d’une machine à vapeur locomobile de 6 cv destinée à faire marcher un four à vent, à transporter dans l’atelier dit du marteau neuf une des chaudières à vapeur autorisée par l’arrêté du 5 janvier 1856 qui devait être placée dans l’atelier de la fonderie rouge et à faire usage d’une machine à vapeur de 10 cv destinée à faire marcher les outils de martelage.
AD Eure. 5 M 310.
Rapport de la division de Mines, 1865.
L’assemblée générale des actionnaires de la s.a. des Fonderies de Romilly a arrêté la dissolution des statuts et réglé son mode de liquidation dans l’intention de vendre l’établissement à la Cie Letrange, propriétaire de la fonderie de Cuivre de Saint-Denis.
AD Eure. 18 S 53.
Plan sommaire de la rivière avec les usines appartenant à la société des Fonderies, 1887.
AD Eure. 18 S 53.
Plan de la rivière avec les usines appartenant à la société des Fonderies, par l’ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées Bourquelot, 20 février 1888.
AD Eure. 18 S 53.
Rapport de l’ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, 20 février 1888.
La société des Fonderies, Létrange et Cie à par lettre de son directeur du 6 aout 1888 adressé au préfet de l’Eure une demande tendant modifier la disposition de leurs usines et des canaux divers qui les alimentent sans changer le niveau légal des retenues.La rivière d’Andelle à l’amont des fonderies se divise en deux bras dont l’un (le bras gauche) alimente l’usine de Repainville et l’autre (le bras droit) alimente l’usine de Besle ou atelier de tréfilerie. L’usine de Repainville ne marche plus depuis longtemps et la société a l’intention de reporter le débit de la rivière sur le site du Besle, en supprimant complètement le bras gauche et les ouvrages de décharge qui dépendaient de l’usine de Repainville. L’usine des deux Amants ou des Tuyaux soudés, située sur le bras gauche à l’aval de Repainville, doit être conservée : son alimentation se ferait par un canal déjà ancien prenant à l’aval de l’usine du Besle et venait rejoindre le bras gauche à l’aval de l’ancienne usine de Repainville. Les eaux de décharge de l’usine des Deux Amants ou des Tuyaux soudés seront amenées par un canal transversal à établir à l’aval de l’usine de Bétille et serviront à augmenter l’alimentation de l’usine des Ponts.
AD Eure. 18 S 53.
Note justificative des réaménagements du système hydraulique projeté, 20 décembre 1888.
AD Eure. 18 S 53.
Plan des usines des Fonderies à MM. Letrange et Cie et des transformations projetées, 1/2500, 26 décembre 1888.Le canal alimentaire de l’usine de Repainville est supprimé.
AD Eure. 18 S 53.
AD Eure. 19 S 2.
Arrêté préfectoral, 7 février 1889.
Autorisant MM. Létrange et Cie, propriétaires des usines de Romilly, réglées par l’ordonnance royale du 22 janvier 1843, à supprimer le canal d’alimentation de l’usine de Repainville et à remplacer les ouvrages de décharge de cette usine par d’autres annexés à ceux de l’usine de Besle, de Bétille et des Ponts, à ramener les eaux de décharge de l’usine des Deux Amants ou des Tuyaux Soudés établie sur le même bras que l’usine de Repainville vers le bras droit par un canal transversal à établir et à supprimer définitivement le bras de Repainville à l’aval des Tuyaux Soudés.
AD Eure. 18 S 53.
AD Eure. 19 S 2.
Situation en 1896.
L’usine des Ponts est rachetée par Chatillon et exploitée par Auguste Nicolas.
AD Eure. 18 S 53.
Plan de situation des usines dites Moulins Pouchet, de Repainville, le Besle, des deux Amants, Bétille et des Ponts sur l’Andelle et des moulins Cabot et de la Nation sur une dérivation, 3 juin 1901.
AD Eure. 19 S 2.
Plan général des usines de Romilly, 1/2000e, 22 mars 1912.
AD Eure. 18 S 53.
Plan détail des usines de Romilly, 22 mars 1912.
AD Eure. 18 S 53.
Etat récapitulatif des usines hydrauliques existantes au 31-12-1926.
Usine de l’Ile ou des Ponts, Briffault propriétaire, autorisée par ordonnance du 22 janvier 1843, 1,66 m de hauteur de chute, 25 kw de puissance brute.
AD Eure. 1 J 465.
Plan masse de l’usine Briffault, 1/1000e, 1960.
AD Eure. 18 W 271.
Plan masse détaillé de l’usine Briffault, 1/500e, 1960.
AD Eure. 18 W 271.
Notice descriptive de l’usine Briffault, 1960.
AD Eure. 18 W 271.
Permis de construire, 27 juin 1963.
Pour la construction de deux ateliers servant aussi de réfectoire et sanitaires par la société Briffault, spécialisée dans la fabrication de robinetterie pour les appareils ménagers.
AD Eure. 18 W 271.
Arrêté préfectoral, 5 mai 1965.
Autorisant la société Briffault à installer une chaine d’application de vernis et peintures, un dépôt de vernis et peinture et un atelier de dégraissage par le trichloréthylène.
AD Eure. 18 W 271.
Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.