Propriétaire des Grandes carrières de grès quartzeux sur la commune de Feuguerolles, François Mège profite de la découverte d'un gisement d'argile en 1900 pour établir une briqueterie. Il collabore avec l'entrepreneur parisien Pax. La production, comptant des briques, des briques blanches, réfractaires ou vernissés et des tuiles mécaniques, est commercialisée notamment auprès du chantier des Grands bureaux de la Société métallurgique de Normandie ou du métropolitain parisien. En 1910, la briqueterie est gérée par la Compagnie Fermière pour l'exploitation des grandes briqueteries, tuileries, carrières de grès quartzeux de Feuguerolles-Saint-André. Neuf ans plus tard, suite à l'acquisition définitive des terrains et des installations de Feuguerolles (carrière, ateliers de séchage, fours Hoffmann), la société prend le nom de Compagnie des grandes briqueteries, tuileries et carrières de grès quartzeux de Feuguerolles-Saint-André. Elle compte jusqu'à 140 ouvriers. L'épuisement du gisement entraîne la fermeture de l'établissement en 1927. Sa cheminée est mise à terre en 1931.
Le site est repris en 1946 par la société Le Béton Vibré, nouvellement créée par Yves et Bertrand Guillou associés à Robert Hamelin. Spécialisée dans la production d'éléments préfabriqués en béton (carreaux de revêtement de façade, caniveaux...), celle-ci se diversifie par la production et la pose de poteaux et de clôtures. De 1976 à 1984, elle s'investit dans celle de dalles béton de bardages utilisées dans le procédé de construction des "Maisons Phoenix" ; deux nouveaux ateliers de fabrication sont alors édifiés. La société, rachetée par Les clôtures du Cotentin puis par le groupe rennais Baglione, est rebaptisée en 2004 "Béton Vibré de Normandie". En 2010, l'usine est équipée de deux machines à mouler à démoulage différé livrées par les Ateliers du Loir (Haute-Savoie, 74, Contamine-sur-Arve) - l'une acquise dans les années 1980 (modèle Difal 2000), la seconde en 2006 (modèle Difal 2500) -, de deux machines à mouler à démoulage immédiat REL (l'une avec poste de travail mobile), d'une télébenne Sabe (Vendée, 85, Chauché) alimentant l'ensemble des machines en béton depuis la centrale-béton mobile automatisée (modèle mob 60, entreprise Skako) à trois silos (ciment blanc, ciment gris, filaire), et d'une machine à mouler les buses de puits. Le nombre d'employés a fortement diminué, passant de 50 en 1972, à 25 en 1995, à 8 en 2010.