La statue a été acquise par la Région Basse-Normandie le 8 décembre 2008 pour un montant de 36 925 euros. Claude Quiesse l'a réalisée de décembre 2007 à juin 2008 avec ses deux fils Julien (sculpteur et designer métal) et Aurélien (sculpteur plasticien) spécialisés dans le travail du métal et qui travaillent avec lui depuis le début des années 2000. Son achat par la collectivité faite suite à sa présentation dans le cloître dans le cadre d'une exposition consacrée à l'artiste à l'abbaye aux Dames de Caen (19 juin - 7 septembre 2008).

Après avoir menée une carrière de peintre pendant 40 ans, Claude Quiesse aborde la sculpture et, à partir des années 1990, se confronte à l'échelle monumentale. Il travaille non pas le plâtre ou la pierre, car il n'a pas de formation de sculpteur, mais les tiges de fer et d'acier, le bronze, le laiton et le cuivre. Il combine souvent plusieurs techniques comme ici dans la statue implantée dès 2008 au cœur du parterre de la cour du cloître des anciens bâtiments conventuels, la fonte, le zingage, le thermolaquage et la ciselure. La figure féminine occupe une place éminente dans l'œuvre de Quiesse qui l'évoque dans sa dimension maternelle, historique, mythologique ou symbolique. On retiendra en particulier le Fil d'Ariane (bronze, h = 500 m, 2007, Centre de Recherche Charles Mérieux), Libertad (h = 450 cm, 2013, Bayeux), Daphné (inox patiné, h = 500 cm, 2016, USA), la Dame à l'oiseau (bronze, h = 350 cm), sculptures référencées sur le site de l'artiste. La statue de Charlotte Corday reprend la typologie des Parques par le traitement du corps, de la tête et de la chevelure. La silhouette échevelée se retrouve dans les statues monumentales des Parques réalisées par l'artiste avant ou après 2008 (Les Parques, 2005, Marcy-L'Etoile, Rhône ; La Parque, entre 2009 et 2013, Moult, Calvados).