Dossier d’œuvre objet IM14006135 | Réalisé par
Billat Hélène (Contributeur)
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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  • opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Caen - Caen-6
  • Commune Caen
  • Adresse place Reine Mathilde
  • Emplacement dans l'édifice bas-côté nord, 1ère travée

La présence du tableau du Baptême du Christ résulte vraisemblablement de la volonté du Conseil de fabrique de la paroisse Saint-Gilles - transférée dans l'ancienne église abbatiale de la Trinité en 1865- qui a, suite aux travaux de Ruprich-Robert, voulu meubler l'édifice rendu au culte. L'œuvre faisait peut-être partie de l'un des cinq tableaux (l'édifice n'en compte guère plus actuellement) dénombrés par les fabriciens dans un courrier adressé au préfet le 19 août 1866 : "Quant aux tableaux on n'en peut compter que cinq dans l'église Ste Trinité. Les trois plus petits qui étaient dans l'ancienne église St Gilles ont été placés dans les bas-côtés d'une manière peu apparente. Les deux autres beaucoup plus précieux ont été récemment envoyés de Rome, et se trouvent suspendus à l'entrée de la nef". Si le Baptême du Christ avait été donné à la fabrique en même temps que les deux tableaux de Cornelis Schut - l'Adoration des Mages et le Massacre des Innocents achetés à Rome lors de la vente de la collection Giustiniani le 13 avril 1859 - la délibération l'aurait sans doute indiqué. Il n'a pas été trouvé pour le moment de sources permettant d'expliquer la provenance et les conditions d'arrivée de cette œuvre à Caen, actuellement exposée dans le bas-côté de l'église à proximité des fonts baptismaux.

De par ses caractéristiques, le Baptême du Christ peut être rattaché à la production picturale du nord de l'Italie (région de Brescia ou de Vérone d'après Renaud Benoît-Cattin). Les carnations délicates, les visages aux traits fins et la douceur de la palette s'inscrivent dans le sillage de Pietro Vanucci dit le Pérugin (1448-1523) et de son élève Raphaël (1483-1520).

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 16e siècle , (incertitude)
  • Dates

La toile est formée de deux lés horizontaux, le lé situé en partie basse étant étroit. Il est entouré d'un cadre moderne en bois doré et teinté.

  • Catégories
    peinture
  • Structures
    • support, rectangulaire horizontal
  • Matériaux
    • toile, support, en 2 lés peinture à l'huile
    • bois, mouluré, doré, cadre totalement mouluré
  • Mesures
    • h : 108 centimètre (sans le cadre)
    • la : 131 centimètre (sans le cadre)
    • h : 131 centimètre (avec le cadre)
    • la : 154,5 centimètre (avec le cadre)
    • h : 11,7 centimètre (hauteur du lé inférieur)
  • Iconographies
    • Baptême du Christ, scène biblique
    • Saint-Esprit, symbole
    • ange, en pied, de trois-quarts
    • Christ, en pied, de trois-quarts
    • saint Jean-Baptiste, en pied, de trois-quarts
    • Jourdain, fond de paysage
    • arbre
  • Précision représentations

    Au premier plan à dextre se tient un ange, un genou à terre, tenant un linge à proximité de Jésus qui reçoit le baptême de jean-Baptiste. La colombe du Saint-Esprit domine ces deux figures dont l'un des genoux repose sur un rocher au milieu du lit du fleuve Jourdain. jésus occupe le centre de la composition. L'ange, qui étend les bras portant le linge, prêt à envelopper le corps du Messie, se détache sur les arbres qui bordent la rive. Derrière le Précurseur émergent des collines peu élevées. Les figures de Jean-Baptiste et de l'ange apparaissent disproportionnées par rapport à celle de Jésus. La robustesse corporelle du Précurseur, portant une peau de mouton, et la physionomie raffinée et toute vénitienne de l'ange, parée de bouillonnants drapés, s'opposent à la nudité diaphane du corps de jésus, simplement revêtu du périzonium. Le cadrage resserré autour des protagonistes, réduits à l'essentiel, est un parti pris original. La scène acquiert une intimité inédite que renforce la douceur de la palette dominée par les tons blancs et bruns. Le rose pastel du linge apporte une note froide délicate. L'oxydation du vernis voile les autres tonalités froides de la composition, de l'eau du fleuve au ciel en passant par la gradation atmosphérique des lointains.

  • État de conservation
    • bon état
    • agrandissement
    • oeuvre restaurée
    • manque
  • Précision état de conservation

    État en 2014 : bon état général. Matité de la couche picturale. Zones de réintégration visibles. Soulèvements et lacunes localisés à droite du visage de l'ange, ainsi qu'une marque résultant d'un incident (?). Oxydation du vernis.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre objet, 1993/09/13
  • Référence MH

Si les conditions d'arrivée, présumée vers 1866, dans l'église paroissiale Saint-Gilles ne sont pas encore bien connues, le tableau mérite d'être examiné plus attentivement. Suite aux investigations, il semblerait qu'il ne s'agisse pas d'une copie du 19e siècle (datation reportée dans la notice de Palissy) d'après un maître italien mais bien d'un original. La pauvreté du mobilier de l'édifice incite à protéger ses œuvres les plus anciennes. Une attribution plus précise permettrait d'envisager un éventuel classement du tableau qui bénéficie d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1993.

Documents d'archives

  • Médiathèque de l'architecture et du patrimoine Charenton-le-Pont. 0081/014/0027. Restauration d'édifices du Calvados, série générale, Caen, église de la Trinité : correspondance, travaux (subventions, crédits), restauration, mise en place d'un beffroi (tour lanterne), aménagement du chœur, dommages de guerre, 1825-1994.

    Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Paris : 0081/014/0027
    Délibération du conseil de fabrique de Saint-Gilles de Caen, 19 août 1866.
  • A Evêché Bayeux et Lisieux. Paroisse Saint-Gilles : église Saint-Gilles : exercice du culte, état de conservation, travaux, démolitions, transfert de mobilier dans l'ancienne église de la Trinité ; cimetière Saint-Gilles ; ancienne église de la Trinité : partage de l'édifice entre la paroisse et l'Hôtel-Dieu, exercice du culte, statuts des Dames hospitalières de l'hôtel-Dieu de Caen, devis d’Émile Guy architecte, correspondance relative au mobilier et au relief du tympan du portail central, 1802-1884.

    Archives diocésaines, Bayeux : non coté

Bibliographie

  • BERGEN, Bernd-Wilfried. Le tympan central de l'église de Caen. In CONGRES DES SOCIÉTÉS HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES (XXVI ; 1991 ; Caen). L'art en Normandie. Caen : Conseil général du Calvados ; Archives départementales, 1992.

    Région Basse-Normandie - Inventaire général du patrimoine culturel, Caen : 730 005

Périodiques

  • Chronique religieuse. L'Ordre et la liberté, 26 juillet 1866.

    Archives départementales du Calvados, Caen : 2MI-JX 0796
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Région Normandie - Inventaire général
Billat Hélène
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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