Dossier d’œuvre objet IM14006132 | Réalisé par
Billat Hélène (Contributeur)
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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  • opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
  • enquête thématique régionale, peinture religieuse en Basse-Normandie 16e-20e siècles
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Caen - Caen-6
  • Commune Caen
  • Adresse place Reine Mathilde
  • Emplacement dans l'édifice nef, 2e travée nord-est

Le 26 juillet 1866, le journal caennais L'Ordre et la liberté annonce que le curé de Saint-Gilles "vient de doter l'église de Sainte-Trinité, qui est devenue celle de sa paroisse, de deux tableaux d'une grande dimension, œuvre de Cornelius Schutz", représentant l'Adoration des Mages et le Massacre des Innocents, "qu'un ecclésiastique d'un goût éclairé et d'une grande expérience en peinture, qui a rendu de longs et dévoués services au diocèse" a acquis lors de son dernier séjour à Rome. Il donne leur prestigieuse provenance, la collection Giustiniani dont ils portent encore les armes, sans toutefois spécifier leur localisation, aujourd'hui disparues ou masquées. Si l'article ne précise pas s'il s'agit d'un don ou d'un achat, le premier étant plus vraisemblable la paroisse n'ayant pas les moyens d'acquérir des œuvres d'une telle valeur, il indique que ce prélat a constitué une riche collection mise en vente à Caen, dont une partie des tableaux a déjà été déposée chez le photographe Alfred Royer, domicilé à ce moment-là chez ses parents 41 rue Saint-Jean. Mgr Didiot, évêque du diocèse de Bayeux et Coutances (1856-1866), pourrait être ce collectionneur éclairé et généreux donateur de l'église Saint-Gilles peu avant son décès survenu le 15 juin 1866. Dans son Eloge funèbre prononcée en l'église cathédrale, l'abbé Germain indique que le prélat, "puissant en vertus et puissant en œuvres", s'est rendu par deux fois à Rome, non pas pour voir "les merveilles de la Rome antique et moderne" mais "pour rendre compte de quatre années d'administration", soit vers 1860, et deux ans plus tard à la demande du pape Pie IX. Un autre journal caennais, Le Bonhomme normand, s'étend assez longuement sur le décès de Mgr Didiot, ses funérailles et son successeur mais n'évoque pas en 1866 la donation à l'église Saint-Gilles, ni la vente de la collection d'un ecclésiastique amateur d'art.

La présence des deux tableaux dans l'église Saint-Gilles est effectivement attestée dès 1866 par l'architecte Ruprich-Robert qui est alors en désaccord avec la paroisse sur l'usage qu'elle fait de l'édifice dont il vient d'achever la restauration. Il conteste notamment l'accrochage de deux grands tableaux dans une lettre datée du 20 juillet 1866 adressée au Ministre de la Maison de l'Empereur et des Beaux-Arts, au motif "qu'ils masquent l'admirable architecture dont on s'efforce chaque jour de faire renaître les belles formes". Si l'architecte ne précise pas leur sujet, il y a tout lieu de penser qu'il s'agit bien des deux seules grandes toiles présentes dans l'église qui en compte alors cinq au total d'après la fabrique (lettre du 19 août 1866 au préfet). La supplique de l'architecte pour extraire l'ensemble des objets apportés par la fabrique pour meubler l'édifice récemment rendu au culte, en 1865, trouve un écho favorable auprès de l’État (lettre du ministre au préfet le 10 décembre 1866). Il est fort probable que les deux grands tableaux n'aient pas quitté l'édifice et leur emplacement actuel, la deuxième travée de la nef, du fait de leur format et du manque de surface disponible pour les accueillir. Mentionnés dans l'inventaire des biens dépendant de la mense curiale de l'église Saint-Gilles de Caen en 1906, consécutif à la loi de séparation des églises et de l’État, les deux œuvres sont classées au titre des monuments historiques peu après, par arrêté du 14 avril 1908.

La provenance des deux tableaux qui forment un pendant est désormais bien connue. En 1960, l'historien de l'art Luigi Salerno (1924-1992) les attribue d'abord au peintre Cornelis II Bloemaert dit le Jeune (1603, Utrecht - 1692, Rome). Il revient à Pierre Rosenberg d'avoir identifié le premier le peintre derrière ce nom courant à Rome au 17e siècle, Cornelio Fiammingo, grâce à la découverte du dessin préparatoire au Massacre des Innocents (Yale University Art Gallery) en 1971. D'autres dessins préparatoires (Monaco, Graphische Sammlung München, New Haven), précédemment attribués à Nicolas Poussin et redonnés à Schut par P. Rosenberg, et un bozzetto (Princeton, University Museum) à l'huile, permettent de connaître la genèse du Massacre des Innocents, contrairement à son pendant dont il n'a été retrouvé à ce jour aucun dessin préparatoire.

Les recherches menées plus récemment par le Professeur Silvia Danesi Squarzina sur la collection Giustiniani (1994-2000) ont permis d'accréditer l'appartenance des deux tableaux caennais à cette collection prestigieuse. Elles retracent précisément le contexte de leur commande. Cornelis Schut (Anvers, 1597-1655) arrive dans les premières années de la décennie 1620 à Rome pour y effectuer un long séjour, attesté de 1624 à 1636, durant lequel il collabore avec un compatriote, le peintre Timan Arentsz Cracht, au casino Pescatore à Frascati. Il participe à la fondation du groupe des "bentvueghels", une confrérie rassemblant essentiellement des artistes soucieux de perfectionner leur art et qui offre aux expatriés des Pays-Bas du Nord et du Sud un lieu de sociabilité. Intronisés suivant un rituel précis, au cours duquel ils reçoivent un surnom - Schut est surnommé "sac à pain" -, ils partagent une communauté de vie, privilégiant les quartiers de certaines paroisses, en l'occurrence celles de Santa Maria del Popolo et de San Lorenzo in Lucina. C'est au cours de ce séjour qu'il fait la connaissance d'une figure incontournable du mécénat romain, le marquis de Bassano, Vincenzo Giustiniani, qui lui commande au début des années 1620 deux grands tableaux sur des sujets qu'affectionnent à cette époque les grandes familles princières ou de la bourgeoisie commerçante. Un second paiement intervient vers 1625. Ils sont destinés à décorer le palazzo du grand amateur de peintures italiennes et nordiques, situé à proximité de l'église Saint-Louis-des-Français, où il héberge quelques artistes comme Cornelis Bloemart. D'après le Professeur Silvia Danesi Squarzina, Schut a peut-être été brièvement hébergé par l’illustre famille, après avoir été emprisonné "pour effusion de sang", en échange de la réalisation de deux tableaux (2003, vol. 2, p. CXVII). Il y demeure peu de temps pour s'installer ensuite dans la paroisse Santa Maria del Popolo, via Margutta, où sa présence est certaine dès 1628 jusqu'à son départ de la ville éternelle, en 1636. Les deux toiles sont recensées à l'étage noble du palais avec leurs dimensions sous les numéros 14 ("Un quadro grande con l'adoratione de Magi dipinto in tela alta palmi 14. 1/2 larga 10. in circa [di mano di Cornelio, pittor fiammengo] senza cornice") et 4 ("Un quadro grande con l'historia dell'occisione de gl'Innocenti dipinto in tela alta palmi 14 larga 10 incirca [di mano di Cornelio Fiammengo] senza cornice") dans la première partie de l'inventaire post mortem de la collection du prince, en 1638, qui indique qu'elles sont dues à un certain Cornelio Fiammingo. Les deux tableaux sont ensuite mentionnés dans l'inventaire post mortem du prince Andrea Giustiniani (1667) et dans celui de Carlo Benedetto Giustiniani (1680) qui, par une annotation, indique que chaque peinture était distinguée par un numéro rapporté sur le bord : pour l'Adoration des Mages, le numéro 14 est marqué in fondo al telaro ("en bas du rideau"). Seul le Massacre des Innocents est recensé dans l'inventaire établi en 1793 par Pietro Angeletti, sous le numéro 17, en revanche les deux toiles apparaissent dans la reconstitution de l'inventaire établi par Gaspare Landi en 1812-1816 sous les numéros 108 (Adoration des Mages) et 104 (Massacre des Innocents). Dans l'inventaire post mortem du prince Leonardo Benedetto Giustiniani, dressé en 1857, les tableaux sont localisés dans le salon dont la voûte a été décorée par les frères Zuccari, sous ces mêmes numéros. Lors de la succession familiale, seul le Massacre des Innocents apparaît dans le catalogue de la vente des peintures organisée le 13 avril 1859, sous le n°4. C'est très certainement à cette occasion que le prélat caennais, de passage à Rome, l'acquiert. Les conditions d'achat du pendant (Adoration des Mages), vraisemblablement acquis à Rome au même moment, restent à préciser. Son absence de la vente de 1859 surprend alors qu'il faisait encore partie de la collection deux ans auparavant.

Après avoir été exposé en l'an 2000 avec son pendant au musée des Beaux-Arts de Caen, l'Adoration des Mages a été raccroché dans l'église de la Trinité. Le Massacre des Innocents, demeuré plusieurs années dans les réserves, a été replacé face à son pendant à l'occasion de la célébration du 950e anniversaire de la consécration de l'ancienne église abbatiale en 2016.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 17e siècle
  • Stade de création
  • Lieu d'exécution
    Édifice ou site : Rome
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Schut Cornelis
      Schut Cornelis

      Biographie consultable sur le site internet de Larousse, https://www.larousse.fr/encyclopedie/peinture/Cornelis_Schut/154335, consulté le 31 mai 2020.

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      peintre attribution par analyse stylistique
    • Personnalité :
      Giustiniani Vincenzo
      Giustiniani Vincenzo

      Né à Chios le 13 septembre 1563 et décédé à Rome le 27 décembre 1637, Vincenzo Giustiniani quitte la Grèce avec sa famille d'origine génoise pour s'installer à Rome. Marié en 1605 à Eugenia Spinola et devenu banquier, le marquis de Bassano exerce avec son frère, le cardinal Benedetto (1554-1621), un mécénat de tout premier plan dans une ville devenue un vaste laboratoire artistique, où convergent les artistes et les intellectuels venus de toute l'Europe. Tout en accueillant dans leur palais (actuellement siège de la présidence du Sénat), sis face à l'église Saint-Louis-des-Français, de nombreux artistes étrangers, Ils constituent une fabuleuse collection de peintures et de sculptures qu'ils exposent dans leurs différentes propriétés. Ils favorisent ainsi, avec d'autres hommes de pouvoir, l'émergence d'un marché de l'art et la vogue du collectionnisme. Promoteurs éclairés, ils ont apporté leur soutien aux expérimentations artistiques les plus novatrices et notamment au courant caravagesque.

      La vente de leur collection au cours du XIXème siècle a dispersé cet ensemble exceptionnel dont plusieurs œuvres sont aujourd'hui exposées dans les grands musées de Londres (National Gallery), Paris (Musée du Louvre), Berlin (Staatliche Museen), Saint-Péterbourg (Ermitage) et Rome (Galleria nazionali d'arte antica). Les recherches entreprises depuis 1960 par Luigi Salerno puis par Silvia Danesi Squarzina ont permis de retracer sa constitution et sa postérité.

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      commanditaire attribution par source
    • Personnalité :
      Royer Alfred
      Royer Alfred

      Alfred François Frédéric Royer est né le 17 juillet 1841 à Caen (Calvados) d'un père marchand papetier. Marié à Bayeux (Calvados) le 20 novembre 1865, il est domicilié chez ses parents, résidant 41 rue Saint-Jean à Caen où il est commerçant. Son cousin Hippolyte Royer (1828-1915) exerce en tant que photographe depuis 1862 à Caen, au 27 rue Saint-Jean puis au 98 rue Saint-Pierre. C'est peut-être lui qui l'a orienté vers ce métier. Le 29 novembre 1867, lors de la naissance de sa première fille aînée, Alfred Royer est photographe rue Saint-Malo à Bayeux où il reste plusieurs années. En avril 1875, il ne peut se déplacer jusqu’à la mairie déclarer la naissance de son troisième enfant car il est malade. La famille Royer n’est plus recensée rue Saint-Malo en 1876. L’atelier sera repris par le photographe Jules Leprunier. Devenu débitant de tabac, Alfred Royer décède à Cherbourg (Manche) le 17 mai 1882 à l’âge de 41 ans.

      Sources consultées le 7 juillet 2020 :

      -site internet Portrait Sépia, http://www.portraitsepia.fr/photographes/royer/

      -blog L'Atelier des photographes du 19ème siècle, http://laphotoduxix.canalblog.com/archives/2011/02/19/20428862.html

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      habitant célèbre
    • Personnalité :
      Ruprich-Robert Victor Marie-Charles
      Ruprich-Robert Victor Marie-Charles

      Victor Marie-Charles Ruprich-Robert naît à Paris le 18 février 1820. Il débute son initiation à l'architecture en 1836 sous la direction de Simon-Claude Constant-Dufeux avant d'intégrer la section "architecture" de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1838. En 1843, il devient le suppléant d'Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc à l’École nationale et spéciale de dessin pour le cours d'histoire et de composition de l'ornement. En 1847, il adresse une demande au ministre de l'Intérieur pour prendre en charge la restauration des monuments historiques des Landes, du Gers, des Hautes et des Basses-Pyrénées. Dès 1848, il entame une carrière d'architecte diocésain à Bayeux et Séez, puis à Nevers (1857), à Albi et Reims (1877). Il fait partie de plusieurs comités et commissions : auditeur de la Commission des arts et édifices religieux (1849), rapporteur auprès du Comité des édifices paroissiaux (1853), rapporteur près le comité des inspecteurs généraux des édifices diocésains (1855). A compter de 1859, il est professeur d'ornement à l’École nationale et spéciale de dessin, poste précédemment occupé par Viollet-le-Duc. Théoricien de l'architecture, il publie de nombreux ouvrages et est un collaborateur régulier de la Revue générale de l'architecture et des travaux publics de 1849 à 1886. Dessinateur du mobilier de la Couronne (1859-1870), il participe au remeublement de la galerie François Ier et du vestibule de la chapelle du château de Fontainebleau (1860). Il conçoit le trône impérial exposé à l'Exposition universelle de 1867. En 1870, il prend la direction de l'atelier de Constant-Dufeux. Membre de la commission des monuments historiques dès 1873, il est nommé inspecteur général en 1873. Membre de nombreuses associations, sociétés et académies, il est directeur de la Société des antiquaires de Normandie en 1881 et est habilité à diriger les fouilles dans les arènes de Lutèce en 1883.

      L'église de la Trinité de Caen constitue son premier chantier de restauration (1854-1868), qu'il mène parallèlement à la construction de la chapelle de l'Immaculée Conception du petit séminaire de Séez. Récompensé à l'Exposition universelle de 1855 (médaille de 2e classe), il enchaîne les projets de construction d'églises (Saint-Jean-Baptiste de Flers, 1858-1864; Athis, 1859) et de restauration d'édifices civils et religieux (église d'Autheuil, 1863-1881; château de Falaise, 1864-1870; lycée Henri IV, 1866-1873 ; église de l'abbaye Saint-Étienne de Caen, 1867-1883 ; maître-autel du Val-de-Grâce, 1868-1870 ; tour du château d'Oudon, 1870-1886 ; salle des États du château d'Amboise, 1873-1879 ; église Saint-Martin d'Argentan, 1874 ; église d'Ouistreham, 1876-1878 ; abbaye-aux-Bois de Paris, 1877).

      Source consultée en 2019 :

      -site internet de l'INHA, Dictionnaire critique des historiens de l’art actifs en France de la Révolution à la Première Guerre mondiale, Philippe Sénéchal et Claire Barbillon (dir.), https://www.inha.fr/fr/ressources/publications/publications-numeriques/dictionnaire-critique-des-historiens-de-l-art/ruprich-robert-victor.html

      -site internet de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine Charenton-le-Pont, base AUTOR, http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/autor_fr

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      personnage célèbre attribution par source

Le tableau se compose d'une toile formée de l'assemblage de deux lés, le lé dextre étant légèrement plus large, tendus sur un châssis à deux traverses. Des pattes métalliques maintiennent l'ensemble dans un cadre en bois peint et doré.

  • Catégories
    peinture
  • Structures
    • support, rectangulaire vertical
  • Matériaux
    • toile, support, en 2 lés peinture à l'huile
    • bois, mouluré, doré, cadre totalement mouluré
  • Mesures
    • h : 329 centimètre (sans le cadre)
    • la : 227 centimètre (sans le cadre)
    • la : 120 centimètre (largeur approximative du lé dextre)
  • Iconographies
    • Adoration des Mages
  • Précision représentations

    Les figures monumentales, revêtues d'étoffes chatoyantes et éclairées comme sur une scène de théâtre, contrastent avec l'arrière-plan, paysage sombre peuplé d'architectures antiques massives. Gestes retenus et regards intériorisés convergent vers l'Enfant nu offert à l'adoration. La somptuosité du coloris se mêle aux détails naturalistes, révélant les références caravagesques et vénitiennes de l'artiste mais aussi ses affinités avec Abraham Janssens, plus précisément son Adoration des Mages (1616-1617, Anvers, Koninklijk voor Schone Kunsten). Les figures masculines monumentales, parées de leurs plus beaux atours, enveloppent l'Enfant et sa mère aux carnations délicates. Leurs physionomies, individualisées, marquées par l'âge et la fatigue, contrastent avec celle du couple maternel, tout comme le caractère plébéien des pages. Aux mouvements arrondis des vêtements de la Vierge s'opposent les étoffes chamarrées aux plis lourds de l’aréopage bienveillant. Le point de vue, légèrement di sotto in sù, accentue la stature des acteurs comme massés dans le cadrage resserré de la composition. La puissance de cette évocation, ses contrastes et son cadrage portent la marque de l'art de ce peintre hors du commun, favori des Giustiniani, Michelangelo Merisi da Caravaggio dit Le Caravage (1571-1610). Le caractère statuaire des figures confère à la composition sa grandiloquence et rappelle effectivement la manière du peintre anversois Abraham Janssens dont il reprend les tons acides et saturés, l'éclairage brutal et froid.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
    • bon état
  • Précision état de conservation

    Œuvre restaurée à plusieurs reprises (1959, avant 2000). État en 2013 : marques du châssis visibles sur l'avers, surtout latéralement à dextre. Soulèvements localisés en deux endroits en bordure latérale dextre. Usures localisées sur les bordures. Réintégration visible en bas à gauche. Revers non protégé.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1908/04/14

Documents d'archives

  • Médiathèque de l'architecture et du patrimoine Charenton-le-Pont. 2003/019/0072. Archives de l'inspection des Monuments historiques, église de la Trinité : prêt objets mobiliers, identification d'un tableau en vue d'une exposition, restauration générale, restauration des objets mobiliers, restauration des vitraux, 1960-2003.

    Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Paris : 2003/019/0072

Bibliographie

  • [Exposition. Caen, Musée des Beaux-Arts. 2000]. La peinture religieuse à Caen 1580-1780 : exposition présentée à Caen du 22 juillet au 23 octobre 2000. Réd. Jean-Jacques Bertaux, Catherine Boulot, Pierre Curie et al. Caen : Musée des Beaux-Arts de la Ville de Caen, 2000.

    Région Basse-Normandie - Inventaire général du patrimoine culturel, Caen : 521 002
    p. 55, 106-109.
  • BERGEN, Bernd-Wilfried. Le tympan central de l'église de Caen. In CONGRES DES SOCIÉTÉS HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES (XXVI ; 1991 ; Caen). L'art en Normandie. Caen : Conseil général du Calvados ; Archives départementales, 1992.

    Région Basse-Normandie - Inventaire général du patrimoine culturel, Caen : 730 005
    p. 158.
  • DANESI SQUARZINA, Silvia. La collezioni Giustiniani. Torino : Giulio Einaudi editore, 2003. 3 vol. (1. Documenti ; 2. Inventari I ; 3. Inventari II).

    Collection particulière
    vol. 2, p. CXVII, 270, ill. 103 ; vol. 3, p. 45, 100, 104, 409, 443, 633.
  • HASKELL, Francis. Mécènes et peintres. Paris : Gallimard, 1991.

  • WILMERS, Gertrude. Cornelis Schut (1597-1655) : a Flemish Painter of the High Baroque. Turnhout : Brepols, 1996.

    p. 66, 70.

Périodiques

  • Chronique religieuse. L'Ordre et la liberté, 26 juillet 1866.

    Archives départementales du Calvados, Caen : 2MI-JX 0796
  • LA BLANCHARDIERE, Nicole de, BODART, Didier. Pietro Pescatore et gli affreschi di Cornelis Schut e di timan Craft al Casino Pescatore di Frascati. Arte illustrata, juillet 1974, n°58.

    p. 190, note 53.
  • ROSENBERG, Pierre. Bibliographie, avis sur E. Haverkamp Begemann, A.M.S. Logan, European drawings and watercolors in the Yale University Art Gallery 1500-1900, New Haven & London, 1970. Revue de l'Art, 1971, n°14.

    p. 112-113.
  • SALERNO, Luigi. The picture gallery of Vincenzo Giustiniani II : the Inventory, part 1. The Burlington Magazine, n°684, vol. CII, mars 1960.

    p. 94
  • VLIEGHE, Hans. Zu den römischen Jahren des Malers Cornelis Schut. Mitteilungen des Kunsthistorischen Institutes in Florenz, 1971, n°15.

    p. 207-218.

Annexes

  • Chronique religieuse. L'Ordre et la Liberté, 26 juillet 1866.
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Région Normandie - Inventaire général
Billat Hélène
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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