Dossier d’œuvre objet IM14006117 | Réalisé par
Billat Hélène (Contributeur)
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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  • opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Caen - Caen-6
  • Commune Caen
  • Adresse place Reine Mathilde
  • Emplacement dans l'édifice crypte

L'ensemble des 34 chapiteaux de la crypte forme un ensemble relativement bien préservé, daté par Maylis Baylé de la fin du 11e siècle (1090). Leur décor linéaire est révélateur d'un retour aux formes géométriques et stylisées qui marque progressivement la sculpture normande dans la seconde moitié du 11e siècle. Certains chapiteaux peuvent être rapprochés de ceux, légèrement antérieurs, de l'ancienne église Sainte-Paix de Caen, des églises de Graville-Sainte-Honorine et Saint-Jean d'Abbetot. Le chapiteau figuré est comparable au premier chapiteau nord de l'absidiole jouxtant le chœur (a 2). Sa sculpture fruste le rapproche de certains modillons de la Trinité. Serait-elle l’œuvre d'un atelier local ? Des représentations humaines se trouvent également dans la nef de Saint-Étienne de Caen, dans la chapelle Sainte-Paix de Caen, au clocher de Ver-sur-Mer et à Secqueville-en-Bessin.

Les chapiteaux de la crypte apparaîssent moins repris que d'autres et ont gardé une plus grande authenticité. En effet, la restauration de la crypte, engagée après 1860, n'a pas concerné, semble-t-il, les chapiteaux. Les quelques traces d'interventions relevées par l'historienne sont supposées antérieures et pourraient coïncider avec l'aménagement du tombeau des abbesses. Elles ont été repérées sur les bases des colonnes engagées, une partie de leurs assises et un chapiteau. Un dessin d'Augustus Charles Pugin (1762-1832), illustrant l'ouvrage Historical and descriptive essays... publié à Londres en 1828, atteste déjà ces modifications. Les interventions consistent essentiellement dans la restitution d'éléments tels que consoles (CR 12, 16, 18, 21, 24) et la réincision de motifs gravés (CR 8, 12, 24). L'une des faces de la corbeille du chapiteau CR 21 constitue une réfection moderne. La surface de plusieurs chapiteaux porte des stries (CR 8, 11), consécutivement à des opérations de grattage avec un outil du type chemin de fer, ou est partiellement bûchée (CR 1, 25, 29, 31). Certains chapiteaux ont été tronqués et retaillés (CR 12, 18). Un seul chapiteau est entièrement moderne (CR 5).

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 11e siècle , daté par travaux historiques

Les chapiteaux se répartissent sur les quatre files de colonnes qui structurent l'espace intérieur de la crypte ainsi que sur les colonnes engagées qui scandent ses parois. Le relief vigoureux et dépourvu de modelé présente une taille perpendiculaire profonde ou de larges surfaces biseautées. Un décor géométrique gravé est présent sur certains chapiteaux. Le chapiteau figuré CR 11 possède un modelé sommaire, un relief gravé et une taille perpendiculaire au fond.

  • Catégories
    sculpture
  • Matériaux
    • calcaire, monolithe décor en bas-relief, décor en relief
  • Précision dimensions

    Pour les dimensions de chaque chapiteau, se reporter à l'ouvrage de Maylis BAYLE, La Trinité de Caen : sa place dans l'histoire de l'architecture et du décor romans. Genève : Droz ; Paris : Arts et métiers graphiques, 1979. (Bibliothèque de la Société française d'archéologie ; 10).

  • Iconographies
    • feuille, ornementation, sur corbeille
    • crosse, ornementation, sur corbeille
    • vrille, ornementation, sur corbeille
    • volute, ornementation, sur corbeille
    • ornement à forme géométrique, ornementation, sur corbeille
    • saint Michel archange, scène biblique, sur corbeille
    • Damné
    • Jugement dernier, scène biblique, sur corbeille
    • Elu, scène biblique, sur corbeille
    • Résurrection des morts, scène biblique, sur corbeille
    • zigzag, ornementation, sur dé
    • arête de poisson, ornementation, sur corbeille
    • tige, ornementation, sur corbeille
  • Précision représentations

    A une exception près (CR 11), les chapiteaux de la crypte portent un décor végétal stylisé. Maylis Baylé les a classés en trois groupes. Le premier "présente au-dessus d'une collerette basse de feuilles lisses et raides de grandes crosses plates s'affrontant au dé et recoupant des tiges semblables formant des volutes", petites et carrées. Le second groupe, dépourvu de collerette de feuilles lisses, adopte une corbeille en forme de pyramide renversée. Le décor graphique accentue l'effet de verticalité. Un troisième groupe rassemble les chapiteaux à collerettes de feuilles dont le retroussis est monté sur une tige droite cannelée ou torsadée. L'abolition des angles permet un évasement continu de la corbeille depuis les feuilles lisses jusqu'aux volutes légèrement plus petites et arrondies. Des crosses plates ou des consoles aplaties à décors géométriques gravés s'insèrent au centre du registre supérieur de la corbeille.

    La crypte abrite un seul chapiteau figuré (CR 11) sur le thème du Jugement dernier. Les personnages, raides et schématisés, sont campés sur l'astragale. Ils forment une frise qui se développe sur l'ensemble de la corbeille. Leur identification est incertaine. D'un côté, un ange tenant une flèche dans chaque main, la tête surmontée d'une croix, se tient debout entre des figures dont l'une tient un livre. De l'autre, un être brandissant une faux (dont la forme évoque celle d'un fléau) semble menacer des élus ou chasser des damnés. Il est possible que les ymagiers aient représenté l'archange saint Michel introduisant les élus au paradis, les têtes des personnages sortant d'un bloc pouvant être des ressuscités émergeant de leur tombeau, et son pendant démoniaque avec les damnés.

  • État de conservation
    • retaillé
    • oeuvre reconstituée
    • partie bûchée
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public de l'Etat, Sur le plan juridique, l'église appartient au Centre hospitalier universitaire de Caen, depuis la rétrocession de l'ancienne abbaye à la Commission des hospices de Caen autorisée par l’État le 22 mai 1822 et actée en novembre 1823. Cependant par délibérations du 30 novembre 1967, 29 février 1968 et 28 octobre 1969, la ville de Caen en avait décidé l'acquisition pour un franc symbolique, décision validée par le préfet. Cependant, l'acte notarié n'a jamais été rédigé. La ville de Caen a cependant participé au financement des opérations d'entretien et de restauration de l'édifice.
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre immeuble, 1840
  • Précisions sur la protection

    Classement par liste au titre immeuble en 1840.

Bibliographie

  • BAYLE, Maylis. La Trinité de Caen : sa place dans l'histoire de l'architecture et du décor romans. Genève : Droz ; Paris : Arts et métiers graphiques, 1979. (Bibliothèque de la Société française d'archéologie ; 10).

    Région Basse-Normandie - Inventaire général du patrimoine culturel, Caen : 753 029
  • BRITTON, John, PUGIN, Augustus Charles, LE KEUX, Henry et John. Historical and descriptive essays accompanying a series of engraved specimens of the architectural antiquities of Normandy. Londres : printed for the proprietors, 1828. [gallica].

    Bibliothèque nationale de France, Richelieu-Louvois : département Estampes et photographie, HC- 27 -4
    pl. V.
  • RUPRICH-ROBERT, Victor. L'architecture normande aux XIe et XIIe siècles en Normandie et en Angleterre. Paris : Libr. des Impr. réunies, 1889, 2 vol. [1ère éd. 1884-1885 ; réimpr. Westmead ; Farnborough : Hants : Gregg International, 1971].

    Bibliothèque municipale, Caen : FN C 364 / 1-2 ; FN C 1212
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Région Normandie - Inventaire général
Billat Hélène
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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Articulation des dossiers
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