Dossier d’œuvre objet IM14006113 | Réalisé par
Billat Hélène (Contributeur)
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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  • opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
ensemble de 73 chapiteaux de la nef, de la croisée du transept et des absidioles, église de l'abbaye de bénédictines de la Trinité dite abbaye aux Dames, actuellement église paroissiale Saint-Gilles
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Caen - Caen-6
  • Commune Caen
  • Adresse place Reine Mathilde
  • Emplacement dans l'édifice nef ; croisée du transept ; absidioles

Les chapiteaux des piles des grandes arcades de la nef et ceux de la croisée du transept forment le décor porté le plus ancien de l'édifice. Le décor des chapiteaux à décor végétal peut être rapproché de celui du clocher de l'église de Thaon mais aussi des chapiteaux de la nef (bien que retaillés au 17e siècle) et des tribunes de l'église Saint-Étienne de Caen. Celui à masques marque l'aboutissement d'une vogue iconographique qui se développe en Normandie dans les années 1040-1050 à Bernay, Bayeux, Thaon et Rouen. Le motif relié par des tiges végétales se retrouve dans l'enluminure anglaise et normande du 11e siècle mais il est peu probable qu'il en dérive directement, la formule ayant été éprouvée antérieurement en Italie. Cependant, une filiation directe entre les sculptures ornementales du sud de la péninsule et la Normandie reste difficile à établir. Ce groupe de chapiteaux à masques confirme la date de construction de la nef dans les années 1070-1080. Les chapiteaux à protomés de béliers aux angles, procédant d'une lointaine filiation italienne, forment un ensemble exceptionnel du fait de la relative rareté du thème dans la sculpture ornementale anglo-normande.

Sur les 68 chapiteaux que comptent la nef et la croisée du transept, 23 ont été sculptés lors de la campagne de restauration de l'édifice par Victor Ruprich-Robert (1854-1868), le reste ayant été plus ou moins retaillé. La nef comporte 19 chapiteaux entièrement modernes (N 1, 2, 14, 30-32, 34, 35, 37-40, 47, 49, 58, 61-64) et la croisée du transept 2 (CT 1, 2). Du fait des interventions survenues à la veille de la Révolution et au 19e siècle, la plupart des chapiteaux de la nef, de la croisée du transept et des absidioles porte des traces en forme de stries légères et régulières attestant l'utilisation d'un outil du type chemin de fer. Plusieurs chapiteaux ont été partiellement retaillés - pour accentuer le relief et le dessin mais provoquant parfois un amincissement marqué des éléments décoratifs - et certains motifs résultent d'une reconstitution dans une pierre différente qui, cependant, a veillé globalement à respecter chaque typologie. Le décor des chapiteaux à masques des grandes arcades de la nef a été particulièrement remanié au cours du 19e siècle. D'importantes réfections conjuguées aux effets abrasifs du grattage ont supprimé la plupart des surfaces originelles. Le degré d'authenticité de la sculpture des chapiteaux de cet ensemble est donc très variable, tant sur le plan technique (techniques de la taille), que sur le plan de certains détails formels et typologiques.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 11e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 4e quart 18e siècle , daté par source, daté par travaux historiques
    • Secondaire : 3e quart 19e siècle , daté par source, daté par travaux historiques

Les chapiteaux de la nef et des collatéraux, du transept et des absidioles forment un ensemble hétérogène de par la diversité de leurs structures et de leurs décors sculptés en bas-relief. Ils possèdent néanmoins quelques traits communs : tailloir massif avec bandeau et biseau, astragale aminci, corbeille plus large que haute, grosses volutes d'angle. Les motifs végétaux sont obtenus selon un découpage "en cuiller": les contours se dégagent perpendiculairement au fond, les lobes des feuilles ou certaines tiges étant recreusés en gouttière. Ponctuellement, l'effet de relief est accentué par des incisions en biseau ou des trous au trépan. Les dés des chapiteaux à masques départagent horizontalement la corbeille en deux registres. Ornés de figures, ils présentent des têtes aux traits légèrement aiguës aux contours accusés. Les chapiteaux à protomés de béliers aux angles montrent une corbeille à évasement régulier sur laquelle les animaux se détachent en assez fort relief ; les têtes et les poitrails possèdent un modelé plein et harmonieux, le reste des corps se détachant plus sommairement sur le fond nu tout en suivant l'arrondi de la corbeille. Entre les protomés, se répandent des motifs végétaux se détachant en biseau ou "en cuiller", les extrémités des vrilles étant percées de trous au trépan. Enfin, les chapiteaux à décor figuré animal ou humain ont une qualité de relief plus fruste.

  • Catégories
    sculpture
  • Structures
  • Matériaux
    • calcaire, monolithe décor en bas-relief, décor en relief
  • Mesures
  • Précision dimensions

    Dimensions non prises.

  • Iconographies
    • feuille, ornementation, sur corbeille, sur dé
    • volute, ornementation, sur corbeille
    • crossette, ornementation, sur dé
    • crosse, ornementation, sur corbeille
    • personnage, ornementation, sur corbeille, en buste, en pied, agenouillé
    • tête d'animal, ornementation, sur dé, sur corbeille
    • masque vomissant, ornementation, sur corbeille
    • tige, ornementation, sur corbeille
    • étoile, ornementation, sur dé, sur corbeille
    • palmette, ornementation, sur corbeille
    • protomé, ornementation, sur corbeille
    • rinceau, ornementation, sur corbeille
    • vrille, ornementation, sur dé
    • zigzag, ornementation, sur corbeille
    • entrelacs, ornementation, sur corbeille
    • oiseau, ornementation, sur corbeille
    • rosace, ornementation, sur corbeille
  • Précision représentations

    Les chapiteaux de la nef et des collatéraux présentent plusieurs types de décor : 16 sont ornés d'une grande collerette de feuilles lisses. D'autres présentent une variante avec une collerette de grosses volutes en fort relief. Un troisième type de chapiteaux offre une collerette de crosses affrontées qui se retrouvent au niveau du dé par groupe de deux ou de quatre. Les chapiteaux à masques constituent l'autre dominante iconographique des chapiteaux des grandes arcades nord et sud de la nef. Enfin, des chapiteaux à décor figuré animal ou humain existent dans la nef et les absidioles. Leur proportion au sein de cet ensemble montre l'importance que prend la représentation animale et humaine dans la sculpture ornementale.

  • État de conservation
    • altération ponctuelle
    • oeuvre restaurée
    • retaillé
    • oeuvre reconstituée
    • partie bûchée
  • Précision état de conservation

    Du fait des interventions survenues à la veille de la Révolution et au 19e siècle, la plupart des chapiteaux de la nef, de la croisée du transept et des absidioles porte des traces en forme de stries légères et régulières attestant l'utilisation d'un outil du type chemin de fer. Plusieurs chapiteaux ont été partiellement retaillés - pour accentuer le relief et le dessin mais provoquant parfois un amincissement marqué des éléments décoratifs - et certains motifs résultent d'une reconstitution dans une pierre différente qui, cependant, a veillé globalement à respecter chaque typologie. La nef comporte 19 chapiteaux entièrement modernes (N 1, 2, 14, 30-32, 34, 35, 37-40, 47, 49, 58, 61-64) et la croisée du transept 2 (CT 1, 2).

  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public de l'Etat, Sur le plan juridique, l'église appartient au Centre hospitalier universitaire de Caen, depuis la rétrocession de l'ancienne abbaye à la Commission des hospices de Caen autorisée par l’État le 22 mai 1822 et actée en novembre 1823. Par délibérations du 30 novembre 1967, 29 février 1968 et 28 octobre 1969, la ville de Caen en a décidé l'acquisition pour un franc symbolique, décision validée par le préfet. Cependant, l'acte notarié n'a jamais été rédigé. Malgré le non aboutissement de la procédure, la ville de Caen a participé au financement des opérations d'entretien et de restauration de l'édifice.
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre immeuble, 1840
  • Précisions sur la protection

    Classement par liste au titre immeuble en 1840

Bibliographie

  • BAYLE, Maylis. La Trinité de Caen : sa place dans l'histoire de l'architecture et du décor romans. Genève : Droz ; Paris : Arts et métiers graphiques, 1979. (Bibliothèque de la Société française d'archéologie ; 10).

    Région Basse-Normandie - Inventaire général du patrimoine culturel, Caen : 753 029
    p. 76-113, 155-163.
  • RUPRICH-ROBERT, Victor. L'architecture normande aux XIe et XIIe siècles en Normandie et en Angleterre. Paris : Libr. des Impr. réunies, 1889, 2 vol. [1ère éd. 1884-1885 ; réimpr. Westmead ; Farnborough : Hants : Gregg International, 1971].

    Bibliothèque municipale, Caen : FN C 364 / 1-2 ; FN C 1212

Annexes

  • Iconographie des chapiteaux de la nef, de la croisée du transept et des absidioles de l'église abbatiale de la Trinité : filiations et comparaisons
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Région Normandie - Inventaire général
Billat Hélène
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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Articulation des dossiers
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