Dossier d’œuvre architecture IA76006554 | Réalisé par
Chéron Philippe (Contributeur)
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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  • enquête thématique régionale, monuments aux morts de la guerre 1914-1918
monument aux morts de la guerre de 1914-1918
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-Maritime - Fécamp
  • Commune Fécamp
  • Adresse place du général de Gaulle , place Thiers (anciennement)
  • Cadastre non cadastré
  • Dénominations
    monument aux morts
  • Appellations
    de la guerre de 1914-1918

Projet non retenu du monument à la Victoire, par Camille Albert. (Collection Musée des Pêcheries, Fécamp, Fec.561).Projet non retenu du monument à la Victoire, par Camille Albert. (Collection Musée des Pêcheries, Fécamp, Fec.561).

Sans que n'apparaisse explicitement, dans une quelconque "note d'intention" émanant de la municipalité, la volonté de représenter les deux armes, plusieurs sculpteurs vont proposer spontanément qu'un marin et un fantassin soient étroitement associés sur l'œuvre commémorative. Ernest Dubois tout d'abord, place le duo apportant la Victoire à une France reconnaissance. Sa maquette a aujourd'hui disparu, mais elle est connue par une photographie ancienne. L'architecte Camille Albert propose quant à lui une vigoureuse poignée de main entre le fantassin et le marin, au pied d'une colonne de la Victoire. Enfin François Sicard impose son projet en 1922, dans une mise en scène frontale qui n'est pas sans évoquer le groupe du Neubourg (Eure, détruit en 1944), réalisé par Paul Landowski en 1920.

Dès 1917 est prise la décision d'élever un monument aux morts de la Première Guerre mondiale, à Fécamp. Une souscription publique est lancée et les premiers crédits sont recueillis . En mars 1920, les premières propositions artistiques de MM Viard, Saladin, Albert et Dubois sont étudiées par la commission. Le projet du sculpteur dieppois Ernest Dubois emporte l'adhésion lors d'une réunion du conseil municipal, le 23 avril 1920. Le budget est fixé à 90 0000 francs et la place de l'hôtel de ville l'emporte sur la place Thiers. Très vite, cependant, d'importantes dissensions naissent entre les différents protagonistes, initialement liées à des évolutions du projet initial mais et à des soucis budgétaires importants, rencontrés par le sculpteur, suite à l'enchérissement des matériaux et de la main-d'œuvre. En mars 1921, ce dernier demande à ce que la ville prenne en charge certains frais du soubassement, assimilables à de la voirie et accepte la suppression de certaines parties sculptées (têtes de béliers), pour une valeur globale de 12 000 francs. C'est également à cette époque et pour les mêmes raisons budgétaires qu'est abandonnée l'idée de faire graver les noms des victimes sur le monument lui-même. Les deux parties ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente, et en août 1921, le contrat est finalement rompu entre le sculpteur et la ville de Fécamp. A la demande de la municipalité, Camille Albert présente des nouvelles propositions, mais les projets achoppent également sur la question budgétaire et l'architecte lassé se retirera de lui-même.

En juin 1922, François Sicard est alors approché. Il fait partie des artistes ayant anciennement soumis un projet à la ville. le sculpteur accepte la réalisation d'un monument en pierre et bronze en respectant le budget initial, soit 90 000 francs. L'entreprise Touzet père et fils, de Fécamp assure les fondations et la mise en place du piédestal. Devant les délais extrêmement courts proposés par la commission, c'est le groupe en plâtre patiné bronze qui est inauguré le 11 novembre 1922, conformément à une clause du marché de gré à gré passé entre le sculpteur et la municipalité. Le bronze est livré le 2 juillet 1923 et inauguré douze jours plus tard.

En 2003-2004, d'importants travaux de réaménagement de la place Thiers devenue place du général de Gaulle entraîne un léger déplacement du monument et surtout sa restauration. Le piédestal, jugé irrécupérable, est refait à l'identique par la société Art et Construction. Les grilles, réalisées pour 5 000 francs par la société Maurice en 1925, disparaissent à cette occasion.

En novembre 2018, la municipalité fait poser à proximité du monument quatre grands panneaux sur lesquels sont inscrits les 898 noms des victimes civiles et militaires de la première guerre mondiale originaires ou décédés à Fécamp, tous pays confondus.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1922, daté par source
    • 1923, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Sicard François
      Sicard François

      Sculpteur français. Né à Tours, François-Léon Sicard travaille comme praticien dans l'atelier de Louis Ernest Barrias (1841-1905) où il exécute des sculptures en marbre. Après avoir obtenu le Prix de Rome en 1891, François Sicard est pensionnaire de la Villa Médicis à Rome de 1892 à 1895. Artiste reconnu, il est l'auteur de portraits réputés pour leur réalisme. Membre de l'Institut, il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1930. Il est l'auteur d'une dizaine de monuments aux morts, dont celui de Fécamp (Seine-Maritime).

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      sculpteur attribution par source, signature
    • Auteur :
      Leblanc-Barbedienne et fils (1891 - 1954)
      Leblanc-Barbedienne et fils

      Gustave Leblanc reprend la fonderie à la mort de son oncle Ferdinand Barbedienne, réutilisant son cachet ou parfois sa propre signature "Leblanc-Barbedienne Fondeur Paris". En 1893, un décret présidentiel pris par Sadi Carnot autorise en effet Gustave Leblanc à s'appeler désormais Gustave Leblanc-Barbedienne. Les ateliers et salons d'exposition se trouvaient 63 rue de Lancry dans le 10e arrondissement de Paris. En 1911, il associe son fils Jules, mais la raison sociale de l'entreprise reste "F. Barbedienne". Ce n'est qu'en 1921 que Gustave et Jules créent une nouvelle société "Leblanc-Barbedienne et Fils", installée cité Canrobert et uniquement destinée à produire des cires perdues. Or, si les fontes au sable sont toujours marquées au nom de Barbedienne, les cires perdues possèdent un cachet au nom de "Leblanc-Barbedienne".

      BARBEDIENNE-LEMAÎTRE-LEBLANC (1891-1892)

      Le 2 février 1891, Gustave Leblanc, neveu de Ferdinand [Barbedienne], devient le troisième associé de la Société à des conditions sensiblement équivalentes que celles de Lemaître. Toutefois, il est prévu que la société revienne au seul Gustave Leblanc avec le souhait qu’il conserve « autant que possible » la raison sociale « F. Barbedienne ». Lemaître, malade, se retire en février 1892. Ferdinand Barbedienne meurt le 21 mars 1892. À la mort du fondateur, la maison employait 600 ouvriers. En dehors de la fonderie proprement dite (bronze, or, argent), on trouvait rue de Lancry, un cabinet de dessin, un atelier de sculpture, un atelier de réduction, des ateliers de monture et de sculpture, un atelier de galvanoplastie, des ateliers de marbrerie, d’ébénisterie d’émaux cloisonnés. Au début du XXe siècle, l’entreprise a ouvert des succursales en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Allemagne, en Belgique.

      GUSTAVE LEBLANC (1892-1911)

      Maintien la marque « F Barbedienne » mais utilisa quelquefois sa propre signature « Leblanc-Barbedienne fondeur Paris ». En 1895, Gustave fond le premier groupe des Bourgeois de Calais. En 1898, le contrat entre Rodin et Barbedienne stipule, ce qui n’est guère courant, que les tirages d’éditions seraient contrôlés et devraient être acceptés par Rodin lui-même. Il fit quelques tirages pour Frémiet de son vivant et, à sa mort, en 1910, racheta tous les modèles à son éditeur Charles More dont le saint Michel qui connut un énorme succès. Parmi les grandes séries éditées, il faut noter les bustes charges de Daumier dont les droits furent acquis en 1929.

      GUSTAVE LEBLANC-JULES LEBLANC (1911-1921)

      En 1911, Gustave prend comme associé son fils Jules qui apporte « son travail et son expérience » « tout son temps et tous ses soins » (le contrat ressemble à celui qui lia Barbedienne à Lemaître, puis à lui Gustave Leblanc). La raison sociale demeure « F. Barbedienne ». La maison est frappée comme tous les fabricants par la grande grève des ouvriers du bronze qui dura de début juin à fin juillet 1919. Puis une suite de grèves perlées, ajoutée à la crise que connaît le bronze d’art (vogue croissante du dépouillement dans l’ameublement), déciment le monde des fabricants de bronzes. La maison Barbedienne supporte ces épreuves mieux que la moyenne de ses confrères, mais une reconversion s’impose.

      LEBLANC-BARBEDIENNE ET FILS (1921-1954)

      Adresse : 15 cité Canrobert (rue détruite située à l’actuel niveau du 32 rue de Cambronne), Paris 15e (quartier Necker), fonte à cire perdue seulement. Signatures relevées par El. Lebon : Cachet Leblanc-Barbedienne, dans un losange : CIRE PERDUE – LEBLANC-BARBEDIENNE & FILS – A PARIS ; Autres : « cire perdue L.B. » ou « Cp L.B. » ou « LEBLANC-BARBEDIENNE FONDEUR PARIS »

      En juin 1921, Gustave et Jules créent une nouvelle société « Leblanc-Barbedienne et fils », installée cité Canrobert pour les fontes à cire perdue seulement. Elles seules portent un cachet au nom de « Leblanc-Barbedienne ». Les fontes au sable sont toujours marquées au nom de Barbedienne. Gustave Leblanc-Barbedienne fut vice-président de la Chambre syndicale des fabricants de bronzes en 1921 et vice-président du jury de la classe X à l’Exposition des Arts décoratifs de 1925 où sa maison était hors-concours. Jules fut président de la Réunion des fabricants de bronzes de 1924 à 1939. Il est nommé conseiller du Commerce extérieur de la France en mai 1930. Il est particulièrement actif en tant que membre de la Chambre syndicale pendant la préparation de l’Exposition internationale de 1937. En 1954, la maison Barbedienne, victime du désintérêt général pour le bronze d’art, et en premier lieu pour le bronze d’édition, doit fermer ses portes après avoir soldé son fonds. Dans la mesure du possible, les modèles furent revendus par priorité aux ayants droit.

      Sources : LEBON, Elisabeth. Dictionnaire des fondeurs de bronzes d'art, France 1850-1950. Perth : Marjon éditions, 2003 ; BARBEDIENNE | E-monumen

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      fondeur attribution par source, signature
    • Auteur :
      Touzet Frédéric
      Touzet Frédéric

      Entrepreneur de Fécamp. Monument aux morts de Fécamp (1922). Père du sculpteur Jacques Touzet (1905-1999).

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      entrepreneur attribution par source
    • Auteur :
      Maurice Hilaire (Avant 1920 - )
      Maurice Hilaire

      Ferronnier et entrepreneur fécampois. Grille du monument aux morts de Fécamp (1924-1925).

      M. Hilaire Maurice exploitait à Fécamp entre les deux guerres - depuis 1920 ? jusque dans les années 1960 ? - une entreprise de machinerie et serrurerie, ferronnerie et chaudronnerie, galvanisation, située 33 et 35 rue Félix Faure, donnant également sur la rue Jules Ferry ; le nom Maurice figure toujours sur la façade de l’immeuble rue Félix Faure, l’atelier était dans un grand hangar au fond de la cour donnant sur la rue Jules Ferry, occupé aujourd’hui par l’électricien-auto Deneuve puis Lenouvel ; l’atelier de métallerie était situé rue Saint-Benoit ; il avait pris la suite de la maison Collin fondée en 1880.

      Parmi ses activités, il faisait construire des machines à vapeur, des bacs, des tonneaux et aussi des hangars industriels et agricoles, de construction métallique avec charpente en fer ; il assurait aussi des travaux de marine.

      On y travaillait donc le fer et le cuivre, les alliages et l’on confectionnait une tôlerie dénommée « Titan ». L’entreprise prit par la suite le nom de « Les Ateliers normands - Fécamp » puis «  Les gérants Normands » dans le cadre d’une société à responsabilité limitée – SARL – au capital de 100 000 frs. Vers 1937, H. Maurice sur son terrain de la rue Saint-Benoit, fit édifier une petite cité ouvrière pour ses employés, faite de petites maisons.

      source : Le site d'Yves DUBOYS FRESNEY : des maisons métalliques à Fécamp.

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      ferronnier attribution par source
    • Auteur :
      Etablissement Magnan Art et Construction (2000 - )
      Etablissement Magnan Art et Construction

      Entreprise de bâtiment. la société est implantée à CONTREMOULINS (76400), elle est spécialisée dans le secteur d'activité des travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment. 

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      entrepreneur attribution par source

Le parement du piédestal quadrangulaire est prévu en pierre dure "de Lorraine ou de Bourgogne". Il sera finalement question d'une pierre de Chauvigny dans le marché de gré à gré, formant cinq assises, la bordure étant réalisée en granit de Bretagne. L'âme du piédestal est constituée "de moellon au mortier de chaux, tenant lieu d'assise". Le piédestal accueille un groupe de bronze d'un poids de 1 800 Kg.

Lors de la réfection de 2004, un soubassement circulaire en granit est créé, qui rattrape la pente de la place. Un socle rectangulaire accueille la base du nouveau piédestal. L'escalier droit qui était placé devant le dé principal disparait au profit d'une simple marche. Les deux "contreforts" latéraux sont creusés plus profondément, perdant leur vocation première de banc. La grille en fer forgé disparaît définitivement.

Inscriptions :

FÉCAMP / À SES MORTS GLORIEUX / AUX HÉROS DES GUERRES / 1914-1918 / 1939-1945 / INDOCHINE - AFRIQUE DU NORD

Terrasse : F. SiCARD / F. BARBEDIENNE Fondeur Paris

  • Murs
    • bronze
    • pierre
    • béton
    • granite
  • Typologies
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • homme
    • ornement végétal, laurier
    • ornement végétal, chêne
    • croix de guerre
    • armoiries
  • Précision représentations

    Un soldat de l'infanterie et un marin, en pied, se donnent fraternellement la main. Il semblerait que sur la version en plâtre de 1922, le marin ait eu une moustache, disparue lors du passage au bronze. La vocation maritime de la ville est renforcée par la présence d'une bitte d'amarrage sur laquelle est entrecroisée une élingue.

    Un tore lauré souligne le retrait de la partie haute du piédestal accueillant la fine terrasse.

    Armes de la ville de Fécamp.

    Des croix de guerre ornaient les grilles de fer forgé.

  • Mesures
    • h : 235 centimètre (groupe sculpté)
    • h : 300 centimètre (piédestal)
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Protections
    inscrit MH, 2022/07/29

Documents d'archives

  • AM Fécamp, série M, sous-série 1 M 9 : monument aux morts

    Archives municipales, Fécamp : 1 M 9
  • AM Fécamp. Fonds Camille Albert.

    Archives municipales, Fécamp : 14F30 à 14F33
  • AM Fécamp, fonds Bergoin.

  • AD Seine-Maritime, JPL 3_261. Journal de Rouen, 26 avril 1920.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : JPL 3_261
  • AD Seine-Maritime. Série 2 O ; sous-série 2O, 2 O 858 : Fécamp. Travaux communaux.

    monument aux morts

Périodiques

  • MESNARD, Céline. Le monument aux morts de Fécamp : état des lieux pour un puzzle, in Annales du patrimoine de Fécamp, n°21, 2014.

    p. 80-91
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Normandie - Inventaire général
Chéron Philippe
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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