Dossier d’œuvre architecture IA76006341 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
Usine d'engrais de la société Brunschwig puis Kuhlmann, puis Ugine Kuhlmann
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Grande Paroisse

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Basse-Seine
  • Hydrographies la Seine
  • Commune Le Petit-Quevilly
  • Lieu-dit
  • Adresse rue du Manoir Queval , 7 rue d'Orléans
  • Cadastre
  • Dénominations
    usine d'engrais
  • Précision dénomination
    usine d'engrais chimiques
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, entrepôt industriel, bureau, atelier de conditionnement, poste de chargement, réservoir industriel

Le 19 janvier 1907, la société Vve G. Brunschwig est autorisée par arrêté préfectoral à implanter sur la commune de Petit-Quevilly une usine d’engrais chimiques et de superphosphates de chaux destinés à la fertilisation des cultures. Un nouvel arrêté valide en 1910 l’extension de l’usine : lui sont adjoints des ateliers d’acide sulfurique et d’acide nitrique, deux composés indispensables dans le process de fabrication des engrais chimiques.

En 1917, dix ans à peine après son démarrage, l’usine Brunschwig est rachetée par les établissements Kuhlmann, l’un des premiers groupes français spécialisés dans la fabrication des engrais minéraux ainsi que des colorants. Des extensions sont immédiatement opérées sur la site où des ateliers de superphosphates de chaux, de sulfate de cuivre et de fer et d’acide sulfurique utilisant les procédés par contact et par chambres de plomb sont mis en service. ce dernier permet le lancement d'une nouvelle production, celle des oléums (avec de l'acide sulfurique rechargé en trioxyde de soufre) et un atelier est construit dans cette intention. A l’issue des travaux, l’usine compte 17 000 m2 de surface d’atelier pour une superficie totale de 4,3 ha, sans compter les espace de quai sur Seine dont dispose l'entreprise. En 1923, la production d’acide sulfurique atteint 12 000 T et celle de superphosphate 30 000 T. C'est à partir de cette même année que l'usine de Quevilly trouve de nouveaux débouchés en fournissant en acides l’usine de colorants établie en 1919 à Oissel par la Compagnie Française de Matières Colorantes et placée désormais dans le giron du groupe Kuhlmann.

La montée en puissance de la production durant l’entre-deux guerre est cependant ralentie par la crise économique du début des années 1930 : la production annuelle de superphosphate, par exemple, est réduite à 20 000 T. Cette baisse d’activité n’est pas sans répercussion sur les effectifs : en 1932 l’usine n’emploie plus que 97 salariés, contre 165 en 1929.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les difficultés d’approvisionnement en matières premières et les destructions occasionnées par les bombardements entravent le fonctionnement de l’usine, mais la production se poursuit tant bien que mal avec un effectif de 65 ouvriers.

L’activité retrouve son plein régime durant les années 1950 et la reprise s’accompagne d’une campagne de modernisation de l’outil industriel pour mettre en application les innovations récentes : un atelier de granulation d’engrais d’une capacité de production annuelle de 80 000 T est mis en service en 1950 et un atelier de broyage et de calcination de phosphate alumino-calcique en 1954. A l'inverse, est arrêté en 1955 l'atelier d’acide sulfurique créé en 1917.

La décennie suivante est marquée par la diversification des activités au sein de l’usine où un atelier d’engrais insecticides est inauguré en 1961 puis un atelier d’engrais liquides binaires et ternaires et un atelier d’acide arsénique en 1962. Mais les années 1960 correspondent surtout à une stratégie de concentration au sein de l’industrie chimique française qui se traduit par le regroupement du secteur engrais du groupe Kuhlmann et de la société Bordelaise de Produits Chimiques en 1965– cette dernière possède également une usine à Petit-Quevilly, distante de moins de 2 km de celle du groupe Kuhlmann, puis par la fusion des sociétés Ugine, Kuhlmann et Produits Azotés le 29 décembre 1966 qui donne naissance au groupe Ugine Kuhlmann. Devenu propriétaire des deux usines quevillaises, Ugine Kuhlmann organise une rationalisation de la production entre ses sites qui se solde pour l’ancienne usine Brunschwig Kuhlmann par l’arrêt de son atelier de superphosphate en 1967 puis de celui d’engrais granulés en 1968, la totalité de ces productions étant transférée au sein de l’ex usine de la société Bordelaise. Il en va de même des services administratifs. Coté production, la perte est compensée par la mise en route en 1969 d’un atelier d’engrais phospal issu du concassage et de la calcination de la bauxite phosphatée.

En 1972, les deux sites entrent dans le giron du groupe Rhône Poulenc qui poursuit la réorganisation engagée par Ugine Kuhlmann : la fabrication d’engrais liquides est définitivement arrêtée dans l’ancienne usine Brunschwig Kuhlmann en 1974. Ne reste alors en service que le traitement du phosphate alumino-calcique qui occupe une vingtaine de salariés à peine. L’arrivée de la société Grande Paroisse en 1989 signe la fermeture définitive de l’usine (dénommée Rouen C en interne) qui est revendue en deux lots à la société de mécanique et chaudronnerie Lozai et à l’entreprise de démolition ATD.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1907, daté par travaux historiques
    • 1910, daté par travaux historiques
    • 1917, daté par travaux historiques
    • 1950, daté par travaux historiques
    • 1954, daté par travaux historiques
    • 1961, daté par travaux historiques
    • 1962, daté par travaux historiques
    • 1969, daté par travaux historiques

L'usine est détruite.

  • État de conservation
    détruit

Documents d'archives

  • AD Seine-Maritime. Série W. Sous-série 238 W : 238 W 3461/7765-7767. Dommages de guerre et reconstruction. Direction départementale de l'équipement.

    Etablissements Kuhlmann, rue du manoir & 7 rue d'Orléans, Le Petit-Quevily.
  • AD Seine-Maritime. Série M. Sous-série 5M : 5 M 673. Bâtiments insalubres, dangereux et incommodes de Petit-Quevilly.

    Arrêté préfectoral autorisant la société Veuve G. Brunschwig à implanter une usine d’engrais chimiques et de superphosphate de chaux à Petit-Quevilly, 19 janvier 1907.
  • AD Seine-Maritime. Série M. Sous-série 5M : 5 M 673. Bâtiments insalubres, dangereux et incommodes de Petit-Quevilly.

    Arrêté préfectiral autorisant la construction ateliers d’un atelier d'acide sulfurique et un atelier d’acide nitrique, 1910.

Bibliographie

  • BLASSEL, Jean. Histoire de l’industrie des engrais à Rouen depuis son origine (1767) et vie quotidienne des Rouennais au temps de son essor (1910-1914). Duclair, 1990, 390 p.

  • CAILLE, Abel. L'Influence de la guerre sur le développement de l'industrie chimique dans la région rouennaise. Rouen, Impr. Albert Lainé, 1928.

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2006
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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