Dossier d’œuvre architecture IA76006340 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
usine d'engrais chimiques de la Compagnie Bordelaise des Produits Chimiques
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Grande Paroisse

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Basse-Seine
  • Hydrographies la Seine
  • Commune Le Petit-Quevilly
  • Lieu-dit
  • Adresse rue de Madagascar
  • Cadastre 2006 LL 8, 9, 10, 27
  • Dénominations
    usine d'engrais
  • Précision dénomination
    usine d'engrais chimiques, usine de superphosphate
  • Appellations
    La Bordelaise
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, entrepôt industriel, poste de chargement, quai

En 1908, la Compagnie Bordelaise des Produits Chimiques, fondée à Bordeaux en 1891 et également implantée à Sète depuis 1893, reçoit l’autorisation par l’arrêté préfectoral du 2 septembre, de créer sur la commune de Petit-Quevilly une usine d’engrais chimiques (superphosphates) destiné à l’agriculture intensive, utilisant comme principal produit de base du phosphate naturel importé de Tunisie et du Maroc. L’usine est installée sur un terrain de 11,7 ha en bord de Seine, non loin du bassin au Bois où elle dispose d’un quai de 105 m de longueur et de postes de déchargement directement reliés à ses ateliers par un transporteur aérien pour recevoir ses matières premières. Le trafic fluvial prévu est au minimum de 50 000 T de matières premières par an. L’établissement est conçu pour la production d’acides sulfuriques à divers degrés de concentration. Elle utilise pour cela la méthode des chambres à plomb qui permet la dissolution des phosphates broyés et l’élaboration de superphosphates et de sulfates de cuivre et de fer.

Pour compléter son activité, la Bordelaise, ainsi surnommée à l’époque, est autorisé en 1911 à se doter d’un atelier de fabrication d’acide chlorhydrique (par l’action de l’acide sulfurique sur le chlorure de sodium chauffés dans des fours), puis en 1916 d’un atelier de production d’acide nitrique. L’usine emploie alors 200 ouvriers et fournit une grande partie de sa production à l’Armée pour la fabrication de gaz toxiques. L’atelier d’acide nitrique, dont les fours tournent alors à plein régime, est ravagé par un incendie en mai 1917. L’installation de nouveaux ateliers permet d’augmenter la production annuelle de superphosphate de 20 000 T en 1924 à 60 000 T l’année suivante. La Bordelaise est alors l’une des plus puissantes usines d’engrais de la région rouennaise. Forte de ce succès elle fonde en 1926 un établissement du même type à Nantes.La crise économique de 1929 frappe l’usine de plein fouet. Sa production annuelle d’acide sulfurique tombe à 25 000 T et celle de superphosphate à 40 000 T. Son effectif est réduit à l’avenant, passant de 324 salariés en 1929 à 97 en 1935.

La reprise de l’économie dans la seconde moitié des années 1930 permet de relancer l’activité. Mais la seconde Guerre Mondiale avec la chute des importations et les dommages consécutifs aux bombardements alliés entrainent à nouveau une baisse de la production et des effectifs de l’usine.

L’activité redémarre à la Libération et connait un développement important dans les décennies 1950-60. Trois ateliers de granulation d’engrais sont mis en route en 1950, 1955 et 1966, le dernier ayant capacité de production annuelle de 230 000 T. Un atelier d’acide sulfurique par contact d’une capacité de 180 T par jour est installé en 1961 auquel sont adjoints dans la foulée un atelier de sulfate d’alumine et un atelier d’acide phosphorique.La concurrence de plus en plus forte à partir du milieu des années 1960 impose une réorganisation générale de l’industrie des engrais chimiques. Celle-ci s’opère par un grand mouvement de concentration. C’est ainsi, qu’en décembre 1965, la société Kuhlmann qui exploite également, depuis 1917, une usine d’engrais chimiques à Petit-Quevilly absorbe la Compagnie Bordelaise des Produits Chimiques et prend le contrôle de son usine.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source, daté par travaux historiques
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1908, daté par source
    • 1911, daté par source
    • 1916, daté par travaux historiques
    • 1917, daté par travaux historiques
    • 1950, daté par travaux historiques
    • 1955, daté par travaux historiques
    • 1961, daté par travaux historiques
    • 1966, daté par travaux historiques

L'usine d'engrais chimiques de la Compagnie Bordelaise des Produits Chimiques est détruite.

  • Énergies
  • État de conservation
    détruit
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Documents d'archives

  • AD Seine-Maritime. Série M. Sous-série 5M : 5 M 673. Bâtiments insalubres, dangereux et incommodes de Petit-Quevilly.

    Arrêté préfectoral autorisant la Compagnie Bordelaise de Produits Chimiques à installer une usine d'engrais chimiques à Petit-Quevilly, 2 septembre 1908.
  • AD Seine-Maritime. Série M. Sous-série 5M : 5 M 673. Bâtiments insalubres, dangereux et incommodes de Petit-Quevilly.

    Arrêté préfectoral autorisant la Compagnie Bordelaise de Produits Chimiques à installer un atelier d'acide chlorhydrique dans son usine de Petit-Quevilly, mars 1911.
  • AD Seine-Maritime. Série W. Sous-série 238 W : 238 W 3025/46699. Dommages de guerre et reconstruction. Direction départementale de l'équipement.

    Compagnie Bordelaise de Produits Chimiques, 134-150 rue Thiers, Petit-Quevilly.
  • AD Seine-Maritime. Série W. Sous-série 238 W : 238 W 4686/40564. Dommages de guerre et reconstruction. Direction départementale de l'équipement.

    Compagnie Bordelaise de Produits Chimiques, 143 rue Léon Malétra, Petit-Quevilly.

Bibliographie

  • BLASSEL, Jean. Histoire de l’industrie des engrais à Rouen depuis son origine (1767) et vie quotidienne des Rouennais au temps de son essor (1910-1914). Duclair, 1990, 390 p.

  • CAILLE, Abel. L'Influence de la guerre sur le développement de l'industrie chimique dans la région rouennaise. Rouen, Impr. Albert Lainé, 1928.

  • Compagnie bordelaise des produits chimiques. Document d’information sur la Compagnie bordelaise des produits chimiques. 1935.

    Bibliothèque nationale de France : FRBNF35841735
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2006
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.