Dossier d’œuvre architecture IA76004197 | Réalisé par
Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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  • enquête thématique régionale, monuments aux morts de la guerre 1914-1918
monument aux morts de la guerre de 1914-1918
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-Maritime - Saint-Romain-de-Colbosc
  • Commune Goderville
  • Adresse place de l'église , rue du Vieux Château
  • Cadastre
  • Dénominations
    monument aux morts
  • Appellations
    de la guerre de 1914-1918

Le monument aux morts de Goderville a connu une histoire probablement unique. Il est inauguré place de la Gare le 22 août 1920. La partie statuaire est une œuvre du sculpteur parisien Gustave Gillot, fondue par la société Montagutelli. Le résultat est jugé peu harmonieux, probablement en raison de l'importance du piédestal qui "écrase" le modeste groupe sculpté.

Dix année plus tard, la municipalité réceptionne les modifications opérées par le marbrier C. Pinaudon (?, orthographe incertaine) à la demande des Anciens Combattants. Un second monument en granite voit le jour, qui conserve toutefois le groupe de Gillot. Il est inauguré le 30 août 1930.

Vers 1970-80 (?), l'ensemble est déplacé vers l'église. Les colonnes et l'entablement semblent préservés.

L'ultime version du monument au mort de Goderville ne conserve que certains éléments architecturaux des années 30 et la partie statuaire originelle.

Un autre exemplaire du bronze de Gillot est visible à La Roche-Vineuse, en Saône-et-Loire.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1920, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Gillot Gustave
      Gillot Gustave

      Sculpteur (Le Havre 1888 / Paris 1965). Étudiant à Paris de Paul Landowski. Il expose au Salon des Artistes Français depuis 1913, et en d'autres importants Salons Parisiens.

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      sculpteur signature
    • Auteur :
      Montagutelli frères Philippe et Jean
      Montagutelli frères Philippe et Jean

      MONTAGUTELLI Frères

      Source : https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/montagutelli/

      Les deux frères Philippo et Giovanni Montagutelli, nés à Rome, diront avoir été exilés en France en 1900 à la suite d’une condamnation « pour faits politiques ». Ils étaient auparavant fondeurs à Rome, travaillant pour certains sculpteurs de la Villa Medicis. (Ils sont parfois mentionnés à tort sous le nom de Montacutelli). Lors du procès qui leur est intenté en 1919, Philippe, l’aîné, né en 1873, déclara vivre en France depuis 1900 et avoir installé une fonderie « à cette époque ». Il ne semble cependant pas qu’ils aient exercé aussi tôt une activité de fondeurs en France. La mémoire familiale garde la version d’une installation de la fonderie en 1906 au plus tôt. Il est plausible que, comme le firent d’autres fondeurs italiens exilés, qu’ils commencèrent, entre 1900 et 1906, comme mouleurs afin d’amasser le pécule pour pouvoir s’installer. Bernaschi déclare en 1919 qu’il présenta aux deux frères quelques artistes formant leur première clientèle. (Bernaschi, employé par les deux frères comme surveillant chargé des fours entre 1908 et 1912 ou 1913 ; ancien marchand de vins, puis peintre en bâtiment, puis courtier, en 1913, avec la réputation de placer essentiellement des faux). Pour avoir travaillé à la Villa Medicis, les frères devaient avoir leurs propres recommandations. La trace la plus ancienne actuellement connue de leur activité est un buste de Paulin, Moreau-Nélaton, daté de 1905 qui a pu être fondu en 1906. En 1911, le calepin cadastral signale une fonderie « de cuivre fondant des objets de petites dimensions » n’employant que deux personnes, un patron et un ouvrier, sans doute les deux frères, donc plus que modeste. À partir de 1911, l’entreprise remporte rapidement des récompenses : Médailles d’or à Paris en 1919 et 1910, Diplôme d’honneur à l’Exposition internationale de Bruxelles de 1910, Grand Prix à l’Exposition de Saint-Mandé et à l’exposition internationale de Roubaix en 1911, Grande Médaille d’argent à l’Exposition du travail à Paris en 1912, hors-concours membre du jury à l’Exposition internationale de Barcelone en 1913. L’Italie leur décerne la Grande Croix du travail et 1913. En 1912, ils ont acquis la clientèle de Rodin qui leur passe d’avril 1912 à septembre 1913 de nombreuses commandes. Ils perdront sa clientèle à la suite d’une plainte déposée par le sculpteur pour une affaire de tirages illicites (supposés ?). Étant données les pratiques de l’époque (cf. Lebon, p. 203, col. 1) les affaires des Montagutelli ne semblent pas s’en ressentir. On signale la modestie de Philippe Montagutelli, sa bonne entente avec les artistes, la grande qualité de son travail que le fondeur Rudier lui-même, grand contempteur de la cire perdue et témoin à charge au procès, qualifie d’excellent.

      En novembre 1913, juste après le début de ce premier « procès Rodin », Philippe et Jean s’associent à Louis-Frédéric Rouquette, ouvrier d’art, pour « l’exploitation d’une fonderie artistique à cire perdue » sous cette raison sociale. La fonderie doit affronter à nouveau en 1919, pour des motifs similaires mais à bien plus grande échelle, un second procès qui a un énorme retentissement et qui reste important car il représente sans doute un tournant dans la révision et l’éclaircissement des droits mutuels des fondeurs et des sculpteurs (détails du procès dans Lebon, p. 203-204).

      Ce procès n’empêcha pas les frères Montagutelli de poursuivre leur activité.En août 1921, Philippe et Jean fondent une nouvelle société en nom collectif pour une durée de 30 ans. Elle a pour objet l’exploitation d’une fonderie artistique à cire perdue, ainsi que le montage et la ciselure des œuvres fondues. Il est précisé que Philippe s’occupera uniquement de fonderie, Jean de ciselure et de montage. Mais dès 1922 ou 1923, l’association est rompue. En février ou mars 1922, la fonderie affronte un autre procès, de nouveau pour falsification. L’issue du procès n’a pas été découverte (cf. Lebon, p. 204, col.1). Mais peut-être Philippe a-t-il dû quitter le territoire français. Il part s’installer à Bruxelles.

      Jean reste seul à la tête de la fonderie avenue du Maine. Il cesse l’activité en 1923 au plus tard. Ciseleur de formation, il entre chez Susse où il exerce jusqu’à sa mort en 1964.

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      fondeur signature

État 1 (1920) : piédestal placé au centre d'un tertre. Enclos sacré maçonné comptant neuf bornes massives et des éléments en fer forgé. Oculus central sur la face principale du piédestal, portant l'inscription

Monument des Morts, Inauguré le 22 août 1920.- Carte postale, édition Liot, s.d. [vers 1920]. (collection particulière).Monument des Morts, Inauguré le 22 août 1920.- Carte postale, édition Liot, s.d. [vers 1920]. (collection particulière).

État 2 (1930) : un arc plein cintre est ouvert dans un mur-stèle dont les pilastres soutiennent, à l'aide de deux colonnes frontales un entablement. L'édicule abrite le groupe statuaire placé sur un piédestal quadrangulaire. Quatre obus isolés cernent le monument. Il est précisé dans un document municipal diffusé à destination des citoyens de Goderville que le granite utilisé est un granite de La Pyrie (Bretagne). L'ensemble, avec les colonnes et le chapiteau pesait 20 tonnes.Goderville (S. Inf.) Le monument inauguré le 31 août 1930.- Carte postale, édition Liot, s.d. [vers 1930]. (collection particulière).Goderville (S. Inf.) Le monument inauguré le 31 août 1930.- Carte postale, édition Liot, s.d. [vers 1930]. (collection particulière).

État 3 (actuel) : Le piédestal et le groupe statuaire sont conservés. L'ancien entablement a été retourné et sert désormais de socle. L'architrave portant l'inscription A NOS MORTS a été posée dessus et l'ensemble constitue la base du monument actuel.Vue d'ensemble du monument, face principale 3/4 gauche.Vue d'ensemble du monument, face principale 3/4 gauche.

  • Murs
    • pierre pierre de taille
    • marbre
    • granite
    • bronze
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • soldat symbole militaire,
    • croix de guerre symbole militaire,
    • femme symbole républicain,
  • Précision représentations

    Une victoire ailée soutient un soldat mort, bras écartés.

  • Mesures
    • h : 130 centimètre (statue)
    • la : 210 centimètre
    • l : 270 centimètre
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

MAM

Périodiques

  • AD Seine-Maritime. JPL 3_262, Journal de Rouen, 22 août 1920.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : JPL 3_262
    Goderville - Inauguration du monument
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Normandie - Inventaire général
Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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