salle d'exposition, dite H2O - reconversion de l'entrepôt commercial, dit hangar 2 - Inventaire Général du Patrimoine Culturel

En 2005 le Port de Rouen confie la maîtrise d'œuvre de la rénovation des façades et toitures des hangars à l'architecte parisien Jean-Marie Mandon puis procède à l'attribution des autorisations d'occupation temporaire (de longue durée) des hangars en privilégiant, conformément aux objectifs de la charte des Marégraphes, les projets de reconversion à vocations culturelles, sportives, tertiaires et commerciales (de restauration). Le hangar 2 fait l'objet de deux projets distincts. Les cinq travées amont sont reconverties en 2006 en restaurant - brasserie. Les cinq travées avales sont attribuées en 2005 à la Communauté de l'agglomération rouennaise. Le programme de centre d'art contemporain initialement prévu est réorienté en cours de projet vers la création d'un espace d'exposition dédié au développement durable et aux sciences de l'environnement, baptisé H2O. Le hangar doit également accueillir un auditorium destiné aux conseils communautaires. Son volume est revu à la hausse pendant les études, pour répondre au besoin de la Communauté d'agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe (CREA) qui fusionne dès janvier 2010 quatre structures intercommunales. Malgré ces changements, l'extension et le plan d'aménagement du hangar proposés par les architectes Stéphane Bigoni et Antoine Mortemard, lauréats du concours de maîtrise d'œuvre en 2006, ne sont pas radicalement modifiés : le rez-de-chaussée abrite deux salles d'exposition de 76 et 177 m², le hall d'accueil et les bureaux administratifs, le premier étage l'auditorium et le deuxième étage le foyer. Leur parti architectural conjugue la simplicité du plan et des volumes, la clarté et la transparence des espaces, sublimées par une blancheur omniprésente. L'ancien hangar aux murs aveugles devient un espace immaculé, largement ouvert sur son environnement fluvial. Les travaux sont lancés en mai 2009 et achevés en octobre 2010, le nouvel espace d'exposition est inauguré le 13 novembre 2010. En 2012, les architectes Stéphane Bigoni et Antoine Mortemard ont reçu le Grand Prix d'Architecture et d'Urbanisme de Haute-Normandie pour cette opération.

A l'extérieur, conformément aux prescritions architecturales, les façades du hangar 2 sont entièrement recomposée en vitrage et remplissage de brique, selon un rythme alterné et répétitif correspondant à la trame d'origine. Les parties opaques en briques sont traitées en caissons cernés par un cadrage en acier qui assure la jonction à l'ossature d'origine toujours visible. La nouvelle couverture est réalisée en bacs d'acier inox laqués de teinte bronze et reçoit une verrière centrale sur la majeure partie du faîtage. Compte tenu du changement de destination, la façade sud du hangar, côté Seine, est dotée d'un auvent. L'accès au bâtiment s'effectue par une rampe et une terrasse légèrement surélevée installée sous l'auvent. Face au besoin en surface du nouvel équipement, une extension de 15 m de long (soit 1/5e du bâtiment existant) est réalisée dans le prolongement du pignon ouest qui est entièrement détruit. La possibilité d'agrandir les hangars figure explicitement dans le cahier des prescriptions architecturales de l'Espace des Marégraphes à condition que cette extension soit réalisée dans prolongement des bâtiments existants et que l'ensemble ne dépasse pas 85m de long. Pour assurer une continuité avec le hangar, les élévations latérales de l'extension sont recouvertes de vantelles d'aluminium laqué dont la taille et la teinte font écho aux briques des façades existantes. De même, le nouveau pignon entièrement vitré est muni de stores translucides couleur rouille qui une fois fermés donne l'impression d'être recouvert en acier Corten. L'ossature métallique du hangar ne pouvant ni supporter de charges lourdes ni être modifiée, les architectes proposent de créer une boîte dans la boîte en réalisant une structure porteuse en béton coulé (murs et dalles) totalement indépendante de l'ossature initiale. Le double escalier central constitue l'axe structurant du projet. Composé d'une double volée de marches entourant un vide central, il est habillé sur toute sa hauteur d'une résille d'acier laquée de blanc. Ce grand moucharabieh capte la lumière naturelle provenant des verrières zénithales et latérales et la diffracte ensuite à chaque étage. La charpente métallique d'origine est laissée apparente et mise en valeur.

Bibliographie