Les établissements Noga, propriétaires d’un grand magasin Prisunic, furent reconstruits par l’architecte André Brassart. Ils vinrent occuper la totalité de l’îlot T, situé en bordure de la principale artère commerçante d’Elbeuf, la rue des Martyrs. Le gros œuvre en fut confié à l’entreprise C. Dionisi et Fils, qui procéda à l’aménagement des fondations dès septembre 1949. La réouverture du magasin fut annoncée dans la presse pour la fin de l’année 1950. Mais une fois ce travail de terrassement mené avec beaucoup de célérité, le chantier prit du retard à cause de la refonte, dans tout le quartier central de la commune, du réseau des égouts pour l’évacuation des eaux usées. Pour hâter la reprise des opérations de finition, Brassart proposa de raccorder l’immeuble Noga à une autre portion de ce réseau, mais il se heurta à un refus net du propriétaire, en raison du coût prohibitif de la manœuvre.
Dans l’attente d’une solution, la reconstruction de l’îlot fut interrompue. La municipalité tenta d’intervenir pour faire redémarrer le chantier, mais sans succès. Elle menaça alors de ne pas accorder le certificat de conformité au magasin et de le faire fermer. Un accord fut trouvé fin juin 1951. Le 14 septembre 1951, une commission de sécurité autorisa l’usage du magasin, à condition que les établissements Noga fassent reprendre l’achèvement du projet soumis au permis de construire. Les travaux se terminèrent finalement en février 1952.
Le 22 octobre 1949, l’ouverture du chantier de l’îlot T avait été annoncé en ces termes dans le Journal d’Elbeuf : L’ossature sera en béton armé, avec des remplissages en briques, parties enduites, parties apparentes. Couverture en ardoise. L’ensemble comprendra un sous-sol à usage de réserve. Au rez-de-chaussée, un vaste magasin de vente d’environ 700 m2, avec 70 m de façade environ. La plus grande façade de 37 m avec deux entrées fera évidemment face à la rue des Martyrs. Les autres façades auront un accès sur la rue Chennevière et la rue de Roanne, à gauche des magasins. Au 1er étage, bureaux, vestiaires, lavabos, réserve, etc. Le 2ème étage sera réservé à des locations diverses : un escalier spécial y donnera accès rue de Roanne. Au-dessus, les combles. Derrière, cour et entrée de service sur la nouvelle rue A. Quesney, qui double la rue Camille Randoing.
Conservatrice en chef du Patrimoine