Dossier d’œuvre architecture IA76002975 | Réalisé par ;
Chéron Philippe (Rédacteur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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  • inventaire topographique, canton d'Elbeuf
îlot P
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-Maritime - Elbeuf
  • Commune Elbeuf
  • Lieu-dit
  • Adresse rue de la Paix , place du Calvaire , rue du Général Leclerc , rue Martyrs
  • Cadastre 1974 AO 190, 191, 192, 193, 195, 213, 214
  • Dénominations
    îlot
  • Appellations
    P
  • Parties constituantes non étudiées
    immeuble, boutique, magasin de commerce, galerie, cour

L’îlot P de la Reconstruction elbeuvienne est délimité par trois artères : la rue des Martyrs (au nord), la rue du général Leclerc (au sud) et la rue de la Paix (à l’est).

Avec son jumeau, l’îlot K, il constitue, depuis la place du Calvaire, une monumentale entrée de ville, adoptant la forme de deux pavillons-portes cantonnant l’ouverture de la principale voie commerçante d’Elbeuf, la rue des Martyrs. A l’angle de la place du Calvaire, il se développe en avancée sur une galerie couverte bâtie sur pilotis. Cette spécificité lui vient de l’une des servitudes incluses dès l’origine dans le Projet de Reconstruction et d’Aménagement d’Elbeuf de l’urbaniste Roger Puget (1942), conservée dans le modificatif apporté ultérieurement par l’architecte François Herr (1945-1947) : dans les deux îlots d’entrée de la rue des Martyrs (le K et le P), il avait été prévu, en bordure des alignements de la voie et au débouché de la place du Calvaire, des passages publics sous portiques. L’aménagement de ces arcades ne rencontra toutefois aucun opposition de la part des propriétaires de l’îlot P, à la différence des conflits insolubles qui s’étaient posés pour son exact correspondant, l’îlot K.

C’est ce qui explique que la reconstruction de l’îlot P, inscrite en priorité par un arrêté préfectoral du 21 août 1951, ait été plus rapide. Elle s’exécuta sous la direction de l’architecte parisien André Remondet, secondé par un architecte originaire de Saint-Aubin, Roehrich. Ils avaient déposé les plans définitifs de l’îlot P le 7 septembre 1950.

Les adjudications des travaux se déroulèrent en septembre 1951. Le parti pris architectural de Remondet et Roehrich reposait sur une volonté : souligner la symétrie parfaite de l’îlot P avec son vis-à-vis direct, de l’autre côté de la rue des Martyrs, l’îlot K. Cette symétrie devait être accentuée par le rythme vertical régulier des poteaux-poutres en saillie qui scandaient les travées des façades et le rythme horizontal des têtes de plancher.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1951, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur : architecte attribution par source
    • Auteur :
      Roehrich Jacques
      Roehrich Jacques

      Architecte français.

      Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte (https://agorha.inha.fr/)

      Matricule de l’Ecole des Beaux-Arts : 10407. Jacques Christian Charles Roehrich, né à Paris 16è le 16 octobre 1918, fils de Georges Adolphe Roehrich (1891-1957) architecte à Paris 16è, et de Marthe Jenny Richard (née en 1895) fille de Joachim Richard (1869-1960) architecte à Paris et associé à son père Georges Roehrich de 1919 à 1931, cousin de Jean Richard (1907-?) et Georges Richard (1909- ap. 1967) architectes, élève d'André Leconte, a tenté l'admission en juin 1937, février et juin 1938, admis en 2è classe le 13 mars 1939 (avec 323 points), obtient un total de 22 valeurs dont 1 3è Médaille en géométrie descriptive, 1è classe le 24 mai 1945, obtient un total de 16 valeurs dont 1 Seconde Médaille en projet rendu, diplômé le 10 mars 1949 (203è promotion, Un bâtiment commercial à Dakar, mention passable) (architecte à Paris 6è [en 1967]; associé à son père, réalisent le lycée mixte à Elbeuf (Seine-Maritime) en 1957-1958, avec André Aubert (1905-1987); Archives nationales de France, AJ/52/1302, dossier d’élève; Cité de l'architecture et du patrimoine, fonds André Aubert, 072 Ifa; Cité de l'architecture et du patrimoine, notice biographique de Joachim Richard [en ligne]: http://archiwebture.citechaillot.fr/pdf/asso/FRAPN02_RICJO_BIO.pdf)

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Société Coopérative Reconstruire
      Société Coopérative Reconstruire

      Société coopérative basée à Rouen, regroupant tous les sinistrés d'Elbeuf.

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 La structure générale de l’îlot P respecte celle de son jumeau, l’îlot K : un pavillon-porte donnant sur la place du Calvaire, des alignements d’immeubles uniformes rue des Martyrs et une galerie basse à usage commercial en retour.

Au débouché de la place du Calvaire, un pavillon-porte marque l’entrée de la rue des Martyrs, principale artère commerçante de la ville. Bâti sur un sous-sol à usage de caves, il comporte un rez-de-chaussée commercial et trois étages droits d’habitation, surmontés d’un étage en surcroît et d’un étage de comble aménageable, puis d’un toit en pavillon, orné de lucarnes rampantes. L’immeuble s’avance sur un passage public sous portique, soutenu par des pilotis de béton. Le quadrillage des poteaux-poutres de béton lissé gravillonné est apparent et alterne avec des panneaux de dalles préfabriquées dont la surface imite le gravillon grésé. Des balcons formant loggias, dotés de garde-corps à claustra, rythment la façade principale, ainsi que des baies rectangulaires, dont l’encadrement est fortement mouluré.

Rue des Martyrs, l’îlot P se prolonge par une série d’immeubles à usage mixte (boutiques en rez-de-chaussée), placés en léger retrait par rapport au pavillon-porte, et possédant un étage de moins. Bâtis sur caves et surmontés de deux étages et d’un toit à croupe couvert d’ardoises, ils ne comportent, contrairement à l’îlot K, aucune porte-fenêtre, puisqu’ils sont orientés au nord, mais des baies simples. On note, en revanche, une grande recherche de variété dans le traitement des surfaces et des textures : le béton gravillonné non lissé des poteaux et des bandeaux contraste avec les plaques de béton gravillonné fin utilisées pour les parements. A l’angle de la rue de la Paix, une loggia ajourée.

Rue du général Leclerc, l’îlot P se poursuit par une galerie commerciale basse en rez-de-chaussée, avec des boutiques en ruban, couverte en terrasse. Au centre de l’îlot se trouve une cour intérieure, d’où l’on peut distinguer les façades postérieures à travées des immeubles de la rue des Martyrs, avec des plaques d’aération à claustra signalant les salles d’eau et les garde-manger des appartements.

  • Murs
    • béton béton armé
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, 2 étages carrés, 3 étages carrés, sous-sol, étage en surcroît, étage de comble
  • Couvertures
    • toit en pavillon croupe
  • Typologies
    bâti de la Reconstruction
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007, 2024
(c) Région Normandie - Inventaire général
Philippe Emmanuelle
Philippe Emmanuelle

Conservatrice en chef du Patrimoine

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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